Char B1

Char B1
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B1 bis
B1 bis 'Héros' Mourmelon 4.JPG
Char B1 bis Héros au Camp de Mourmelon
Caractéristiques générales
Équipage 4
Longueur 6,37 m
Largeur 2,46 m
Hauteur 2,79 m
Masse au combat 31,5 tonnes
Blindage et armement
Blindage 40 mm, puis 60 mm à l'avant et 55 mm sur les flancs
Armement principal canon SA35 de 47 mm et 75 mm en casemate
Armement secondaire deux mitrailleuses MAC31 de 7,5 mm
Mobilité
Moteur Renault aviation de six cylindres en ligne
307 ch (225,8 kW)
Suspension bougies à ressorts horizontaux et verticaux.
Vitesse sur route 35 km/h
Puissance massique 9,5 ch/tonne
Autonomie 340 km

Le char B1 est un blindé lourd, conçu en France au cours des années 1930. Ce char est souvent appelé improprement Renault B1, mais Renault n'en était que le plus gros producteur. Le B1 fut développé et produit par un ensemble de sociétés, FAMH, FCM et AMX, travaillant de concert, sous la direction technique de l'arsenal de Rueil. Sa conception et sa mise en production furent longues et coûteuses, si bien qu'à l'entrée en guerre de la France, en septembre 1939, fort peu avaient été produits. Grâce à un effort industriel important, leur nombre augmenta rapidement pendant la drôle de guerre mais, selon certains, comme le colonel Charles de Gaulle, cet effort aurait été mieux investi dans des chars plus simples à produire comme le D2.

Sommaire

Un long développement et une production difficile

En 1921, le général Estienne demande aux sociétés Renault, FAMH, Schneider, Delaunay et FCM de développer des prototypes de chars d'assaut, d'une masse de quinze tonnes, armés d'un canon de 47 ou 75 millimètres en casemate et de deux mitrailleuses en tourelle. Ces blindés, propulsés par un moteur de 307 chevaux, doivent être capables d'une autonomie de 30 heures, être blindés à 50 millimètres à l'avant, 30 sur les côtés et 15 au plancher et au toit. Cette spécification est assortie d'un accord prévoyant la production de 120 chars par société. Entre 1922 et 1924, pas moins de quatre prototypes différents sont proposés. Deux le sont par Renault, les SRA et SRB, tous les deux mus par un moteur de la marque de 180 chevaux, et armés d'un canon Schneider de 75 mm en casemate disposant d'un champ de tir de 1°30 de part et d'autre de l'axe du véhicule et d'une mitrailleuse en tourelle. Le SRB se distingue du SRA par l'emploi d'une transmission hydraulique, pour assurer le pointage du canon par virage. FAMH et Delaunay proposent, eux, un modèle propulsé par un moteur Panhard de 120 chevaux avec une transmission hydraulique Jeanney, une suspension pneumatique et armé d'un canon FAMH de 75 mm. Enfin, le prototype de FCM, le FCM-21, utilise le même canon que le précédent modèle, mais utilise des embrayages latéraux pour assurer le pointage en direction. Tous ces véhicules sont testés à l'annexe de Rueil, de l'atelier de construction de Puteaux, le 13 mai 1924. Les résultats sont assez décevants, seul le train de roulement du FCM donne satisfaction. En mars de l'année suivante, le général Estienne, partant du SRA et du SRB, définit le futur char B, seul le moteur étant déplacé pour dégager un couloir d'accès aux mécanismes. Il décide d'adopter la suspension pneumatique FAMH, le train de roulement du FCM-21, porte le blindage latéral à 25 millimètres et celui du toit et du plancher à quinze. Parallèlement, il lance aussi deux autres projets, les B2 et B3, blindés à 50 millimètres, mais leur masse dépassant quarante-cinq tonnes provoquera l'abandon de ces projets. Le 27 janvier 1926, il est décidé de produire trois prototypes du Char B, un assemblé par Renault, un autre par FAMH et le dernier par FCM. Les deux premiers exemplaires sont armés par le canon de 75 FAMH, le dernier embarque le canon Schneider.

Le premier de tous les chars B, le n°101 produit par Renault avec un blindage en acier doux, est fini en 1929. Il va devenir le banc d'essai de toutes les améliorations étudiées sur les chars de la série. Les deux autres sont terminés l'année suivante et, après la mise au point du refroidissement et de la transmission, les trois chars sont regroupés en octobre 1931, au sein d'un détachement d'expérimentation. Après quoi, ils font le trajet de Rueil jusqu'au camp de Mourmelon puis, après des manœuvres et un examen par une commission dirigée par le général Delalain, en reviennent, le tout par leurs propres moyens, parcourant en tout près de mille kilomètres, sans autres incidents que la panne et le changement du système Naëder de l'un entre eux. Les deux années suivantes, les trois chars participent à d'autres manœuvres et font de nombreux adeptes, comme le général Dufieux et le colonel Delestrain. Une première commande de sept chars avec un blindage de quarante millimètres, envisagée dès 1932, n'est finalement signée qu'en mars 1934, à cause des discussions portant sur le prix et la répartition des commandes entre les différentes sociétés. En plus de leur blindage plus épais, ces chars embarquent un nouveau canon de 75, conçu par l'atelier de construction de Bourges, une nouvelle tourelle APX-1 avec un canon de 47 mm SA34, un moteur plus puissant. Ils sont livrés au mois d'avril de la même année et rejoignent alors les n°102 et n°103, au sein du 511e régiment de chars de combat, basé à Verdun. Par contre, la livraison de la commande suivante, portant sur vingt exemplaires et son additif de cinq véhicules, elle, sera retardée jusqu'en 1936 pour être pourvue de pièces de blindage coulées, d'une modification du bronze employé dans la fabrication de l'appareil Naëder, et à cause des mouvements sociaux précédant le Front populaire.

En 1937, de nouvelles commandes sont passées pour une version améliorée, dont le blindage et les capacités antichars ont été améliorés, le B1 bis. Le moteur Renault développe maintenant 300 chevaux, le blindage passe à 60 mm à l'avant et à 55 mm sur les flancs, comme préconisé par le général Velpry, alors inspecteur des chars, qui craint les nouvelles armes antichars ayant commencé à apparaître, en particulier lors de la guerre d'Espagne. On monte la nouvelle tourelle APX-4 qui, armée d'un canon de 47 mm SA35, ajoute enfin au char une réelle capacité antichar. La masse du véhicule passe de 28 à 31 tonnes, l'autonomie surtout, en souffre, bien qu'elle puisse atteindre 180 kilomètres à basse vitesse avec les 400 litres des trois réservoirs mais, à 20 km/h, elle n'est plus que de six heures soit 120 kilomètres. Des essais avec une remorque spéciale, contenant 800 litres de carburant supplémentaires furent menés, mais l'emploi fut abandonné sûrement du fait du danger de transporter du carburant d'aviation, hors du blindage. Pour répondre à la demande plus importante de refroidissement du moteur, la grille latérale du ventilateur fut agrandie. Certains y ont vu un point faible du char, les servants des PAK allemands tentant d'y placer leurs obus, mais cette assertion, basée sur un événement réel au cours duquel trois canons de 37 mm mirent hors de combat deux B1 bis, près de Stonne, le 16 mai 1940, semble peu fondée car la grille avec ses barreaux en V d'acier épais de 28 mm, n'était pas théoriquement plus vulnérable que les flancs de 55 mm. En cours de production, le B1 bis bénéficiera d'améliorations progressives, du n°306 au 340, l'emport d'obus de 47 était de 62, celui de cartouches de 7,5 mm était lui de 4800, ils passèrent respectivement sur les suivants à 72 et 5250. Au début de 1940, le poste de radiotéléphonie ER-53, ne permettant que des liaisons en morse, céda la place à un ER-53 permettant des liaisons en phonie, les chars de commandement au niveau de la compagnie et du bataillon recevaient en prime un ER-55, pour communiquer avec leurs supérieurs. Enfin en juin 1940, les derniers exemplaires produits, reçurent un réservoir supplémentaire de 170 litres.

Les commandes furent passées pour ce nouveau modèle, dès 1937, avec 35 B1 bis pour le 510e RCC (ils furent livrés en 1938), puis 35 autres, en 1938, pour le 508e RCC, 70 en 1939, pour le 512e RCC et un bataillon de marche. Après la déclaration de guerre, les commandes affluèrent, si bien qu'à l'armistice, elles totalisaient 1144 exemplaires, mais furent bien loin d'être honorées par l'industrie, qui réussit en tout et pour tout à produire : 35 chars B1 et 369 B1 bis. Avant le 1er septembre 1939, seuls 129 B1 bis avaient été livrés, en novembre, 61 de plus furent fournis. Les efforts de mobilisation industrielle de la 12e direction de l'armée ne porteront leurs fruits que par la suite, les cadences mensuelles passées de trois à neuf chars, entre 1937 et 1939, et finiront par atteindre un chiffre remarquable, vu la complexité du char, en mai 1940, avec 41 véhicules. La production aurait dû encore augmenter à partir de l'été 1940, grâce au remplacement du B1 bis, par un nouveau modèle le B1 ter, dont la production était grandement simplifiée par l'abandon du système Naëder, pour un canon de 75 mm, orientable sur dix degrés. Le B1 ter était prévu avec des blindages latéraux de 70 mm en forme de V, des chenilles protégées par un tunnel en blindage moulé et une nouvelle boîte de vitesse mécanique, beaucoup moins encombrante. Malheureusement, les études commencées dès 1935 furent retardées à plusieurs reprises. Le prototype, apparu en retard du fait des grèves, put être présenté avec une tourelle de B1 bis, la sienne n'étant prête qu'en 1937. Le premier exemplaire de présérie, sortit en 1939 monté par ARL. Il fut évacué en 1940 à Saint-Nazaire, en compagnie du second assemblé à l'usine Fives-Lille, mais les deux chars disparurent lors du torpillage du navire, le Médecin principal Carvin, qui les évacuait vers l'Afrique du Nord. Seul survécut le troisième exemplaire en cours de montage chez FCM, qui fut caché aux commissions d'armistice, et servit à des expérimentations en zone libre. Un projet amélioré le B40, avec un blindage de 80 millimètres, était aussi envisagé, le train de roulement lui étant destiné servira en 1944, à la production du char ARL 44.

Caractéristiques techniques

Un des deux B1 bis du musée des blindés de Saumur.

La caisse du B1 est réalisée par le boulonnage d'éléments en acier. Elle est divisée en deux compartiments, séparés par une cloison coupe-feu, la partie avant accueillant l'équipage, celle arrière le moteur, la transmission et le réservoir de carburant. L'organisation interne du véhicule est issue de la nécessité de servir l'arme principale, le canon de 75 mm ABS modèle 1929 car, au démarrage du projet, la tourelle n'était censée être armée que d'une mitrailleuse, et sa fonction était plutôt celle d'un poste d'observation pour le chef de véhicule. Ce canon, fixe en site, est pointé en direction avec la caisse, c'est donc le conducteur qui l'utilise, à partir de son poste de pilotage situé sur la gauche de l'arme. Pour arriver à un pointage précis de l'arme, il a été nécessaire de développer un appareillage spécifique pour effectuer des virages précis, grâce à volant actionnant le dispositif hydrostatique Naëder (huile de ricin). Outre le volant de conduite, le conducteur dispose donc aussi d'un volant pour affiner le pointage en direction de la pièce, et d'un autre pour régler la hausse. Il effectue toutes ces opérations en visant l'objectif dans la lunette de tir placée devant lui.

Derrière le canon, prend place le pourvoyeur qui, lui aussi, a plusieurs fonctions : il doit, en effet, charger le canon de 75 avec des obus sur lesquels il visse les fusées, mais aussi passer au chef de char des munitions pour recompléter celles situées en tourelle. Il travaille dans une position inconfortable, accroupi derrière l'arme, et doit aller chercher les munitions, parfois jusque dans le compartiment moteur, auquel on accède par une porte dans la cloison coupe feu. À sa gauche, le radiotélégraphiste est un peu mieux logé, cependant son matériel est tout sauf moderne, les transmissions ne s'effectuant non en phonie, mais en morse. Dernier homme d'équipage, le chef de char est sans doute le plus débordé : en plus de l'observation du champ de bataille et de la localisation des objectifs, il doit, en effet, pointer et approvisionner les deux armes de sa tourelle monoplace. Souvent, le mécanicien affecté au véhicule se joignait à l'équipage, devenant le cinquième homme de celui-ci.

Sur le B1 bis, le moteur est un Renault de type aviation renforcé, avec six cylindres en ligne et une cylindrée de 16,5 litres, qui développe 307 chevaux à 1 900 tours par minute. Il est monté au centre du véhicule, juste derrière la tourelle. Il est refroidi par un radiateur et un ventilateur, placés sur sa gauche, alimenté en air par une ouverture protégée par des persiennes en blindage. Sur sa droite, une coursive permet à l'équipage d'aller inspecter, tous les éléments du moteur et de la transmission. Derrière le moteur, reliée par un coupleur, la boîte de vitesses, avec cinq rapports avant et un arrière, est surmontée par le dispositif hydrostatique Naëder, qui contrôle les différentiels auxiliaires, permettant de faire varier la vitesse de chaque chenille de façon souple et régulière. Deux freins à tambour, sur ces mêmes différentiels, sont utilisés eux aussi pour les changements de direction à plus grande vitesse.

Malgré son emploi lors de la Seconde Guerre mondiale, le B1 présente de nombreuses caractéristiques qui rappellent que sa conception eut lieu à la fin des années 1920. Son train de roulement, par exemple, conçu par FCM, est extrêmement complexe, il enveloppe tout le pourtour de la caisse, comme sur les MkI anglais, ce qui marque la préoccupation de lui donner de bonnes capacités dans un terrain bouleversé, comme celui rencontré lors d'une guerre de tranchées. Chaque chenille est guidée, en plus du barbotin et de la poulie de tension, par trois chariots porteurs et quatre galets tendeurs. Chaque chariot comprend quatre roues, regroupées par deux sur un petit balancier, puis par quatre sur un plus grand qui lui, est suspendu à la caisse par un gros ressort vertical. Il bénéficie de caractéristiques inhabituelles, comme la présence d'un ressort sur la poulie tendeuse, ce qui permet de régler la tension de la chenille directement de l'intérieur du véhicule. Il est aussi protégé par le blindage latéral qui est boulonné sur son extérieur.

Entretien

Du fait des nombreux éléments mobiles, il doit être entretenu régulièrement, nécessitant, en particulier un abondant graissage est réalisé par quatre graisseurs sur chaque côté tous les 150 km. Il nécessite une vidange du moteur tous les 300 km et la boîte de vitesses tous les 1 000 km, une visite détaillée tous les 1 000 km au 1er degré et une révision générale tout les 4 000 km. Il est résistant en dépit du manque d'entretien. Son moteur est robuste mais les accessoires de celui-ci sont d'un accès difficile tandis que le circuit de charge est insuffisant. La boîte de vitesse est robuste mais le demi-arbre gauche est sujet aux rupture car plus long que celui de droite. Les freins sont insuffisants et difficiles à réparer. La direction hydropneumatique (le Naeder) est délicate demandant une bonne formation du pilote. Le train de roulement est très résistant mais présente une faiblesse au mécanisme de tension de la chenille. Mais en dépit de ses défauts, il fera l'objet de beaucoup d'éloges[1].

Au combat

Char B1 bis Toulal (382) utilisé lors de la bataille de Stonne en mai 1940.

Les chars B1 avaient pour mission, en temps de guerre, d'attaquer les zones fortement fortifiées par l'adversaire. Pour ce faire, ils étaient regroupés au sein d'unités formées à la mobilisation, les divisions cuirassées (DCr), qui restaient à la disposition du grand quartier général pour mener des attaques planifiées contre les défenses adverses, en coopération avec les divisions d'infanterie. Ce type de division blindée n'avait pas été conçu pour une guerre de mouvement, menée de façon autonome, comme l'étaient les panzerdivision en Allemagne. Ce rôle était confié, en France, aux divisions de la cavalerie en cours de motorisation, les divisions légères mécaniques (DLM). Les DCr manquaient cruellement d'appui pour faire opérer leur chars : peu d'infanterie et de génie d'accompagnement, lesquels étaient de toute façon embarqués sur des camions. Les services n'étaient pas dimensionnés pour opérer en avant, dans la profondeur du dispositif adverse, mais pour mener des attaques à but tactique, en soutien de certains corps d'armée. Un fois une percée assurée, son exploitation était confiée à la cavalerie ou à l'infanterie ; la DCr engagée était alors recomplétée, et renvoyée vers l'arrière pour être réengagée ailleurs. Mais, en mai 1940, l'absence de front stable que nécessitait cette doctrine n'exista pas, et les DCr durent être engagées dans un rôle pour lequel elles n'avaient pas été conçues.

En septembre 1939, il existait quatre bataillons équipés de chars B1, les 8e, 15e, 28e et 37e bataillons de chars de combat, chacun avec 33 chars. Le dernier était équipé de la première version du char, les autres mettant en ligne des B1 bis. Le 16 janvier 1940, ils formèrent la base pour la création des deux premières divisions cuirassées de réserve, la 1re et la 2e, dont ils formaient la première demi-brigade de chars. Le 20 mars, la troisième DCr fut formée avec, entre autres, deux bataillons de B1 bis formés à Bourges, les 41e et 49e (15 B1-bis issues de ces deux formations se sacrifièrent au Nord de Vadenay le 12 juin 1940 pour freiner l'avance allemande) . Une quatrième DCr était en cours de formation, au moment de l'attaque allemande, comprenant deux nouveaux bataillons équipés de B1 bis, les 46e et 47e bataillons de chars de combat, formés respectivement à Bourges et Vanves.

Bien qu'engagé en urgence, et dans un rôle pour lequel il n'a pas été conçu, le B1 bis posa de très nombreux problèmes aux troupes allemandes, son épais blindage résistant à toutes les armes antichar. Les Allemands durent alors improviser pour le mettre hors de combat, en utilisant leurs pièces d'artillerie en tir tendu, en particulier les canons antiaériens de 88 mm (Le B1 bis nommé Jeanne d'Arc, par exemple, encaissa 90 impacts avant d'être incendié par un 88). Malgré cette supériorité écrasante, tous les défauts du B1 bis et des divisions cuirassées empêchèrent la relative impunité des B1 d'avoir une influence sur le cours de l'offensive allemande.

Tout d'abord, la faible autonomie des B1, aggravée par la faiblesse des services de ravitaillement des DCr, provoqua l'abandon de nombreux véhicules à court d'essence, auxquels s'ajoutèrent ceux victimes de pannes mécaniques, en particulier à cause du système Naëder se déréglant vite et sujet aux fuites d'huile. Dépassées en nombre, les DCr, devant reculer, durent de ce fait abandonner de nombreux véhicules qu'elles ne pouvaient ni réparer, ni ravitailler. De plus, la répartition peu logique de l'armement du B1, pourtant puissant, nuisit grandement à son efficacité sur le terrain : du fait de la complexité de leurs tâches, les équipages devaient être très expérimentés et, même dans ce cas, il était quasiment impossible au chef de véhicule d'observer convenablement la situation pour anticiper les menaces contre le char. Cette dernière faiblesse eût été moins déterminante si les B1 avaient été accompagnés par une infanterie nombreuse. Mais les chasseurs portés, dont c'était le rôle, n'étaient déployés qu'à raison d'un bataillon par DCr. Dernière faiblesse, la qualité des matériels de communication était mauvaise : les équipages disposaient soit du poste ER53, transmettant en morse, soit du ER51 en phonie, mais ce dernier était quasiment inemployable dans l'ambiance sonore du char, poussant les équipages de la 1re DCR à conserver les postes originaux.

Après la défaite française, les Allemands récupérèrent 161 chars B1, qu'ils n'utilisèrent que dans des tâches secondaires : entraînement et opérations de maintien de l'ordre, sous la désignation de Panzerkampfwagen B-2 740 (f). Soixante de ces chars furent par la suite convertis en chars lance-flammes Flammwagen auf Panzerkampfwagen B-2 (f), et seize autres en canons automoteurs de 105 mm. Certains de ces chars furent ensuite repris par les Français, lors de la Libération, et réutilisés dans les opérations contre la poche de Royan.

Variantes

  • B1 - première version produite, blindage à 40 mm, tourelle APX-1 avec canon SA34, moteur Renault de 250 cv. Numéros de série compris entre 101 et 135, 35 exemplaires réalisés.
  • B1 bis - seconde version de production, blindage augmenté à 60 mm sur l'avant, et 55 mm sur les flancs, tourelle APX-4, avec canon SA35, moteur Renault de 300 cv. Numéros de série compris entre 201 et 856, en fonction des différents constructeurs, 369 exemplaires réalisés.
  • B1 ter - troisième version dont la production aurait dû commencer lors de l'été 1940, canon de 75 mm avec un pointage en azimuth de 10°, blindage de 70 mm incliné sur les côtés, capacités des réservoirs accrus, tourelle Fives-Lille mue électriquement avec un chemin de roulement double, 4 exemplaires réalisés.
  • B2 et B3 - projets de chars blindés à 50 mm, abandonnés du fait d'une masse avoisinant les 45 tonnes.
  • B40 - amélioration du B1ter, avec un blindage frontal porté à 80 mm.

Voir aussi

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Notes et références

  1. Rémi Fontbonne, « La maintenance des engins blindés français en 1940 », dans Histoire de Guerre, no 38, juillet-août 2003, p. 56-65 (ISSN 1297-3238) 

Articles connexes

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