Charles IV de Hongrie

Charles IV de Hongrie

Charles Ier d'Autriche

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Charles Ier
Empereur d'Autriche-Hongrie
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L'empereur Charles Ier

Règne
22 novembre 1916 - 12 novembre 1918
Couronnement 30 décembre 1916 à Budapest : Roi de Hongrie
Dynastie Habsbourg-Lorraine
Titre complet Empereur d'Autriche-Hongrie
roi de Hongrie
Roi de Bohême
Prédécesseur François-Joseph Ier
Successeur République d'Autriche
Héritier Otton de Hasbourg-Lorraine

Autres fonctions
Roi de Hongrie
Période
22 novembre 1916 - 12 novembre 1918
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Monarque Charles IV
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Prédécesseur François-Joseph Ier
Successeur République de Hongrie

Roi de Bohême
Période
22 novembre 1916 - 12 novembre 1918
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Monarque Charles III
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Prédécesseur François-Joseph Ier
Successeur Intégration dans la Tchécoslovaquie

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Biographie
Nom de naissance Karl von Habsburg-Lothringen
Naissance 17 août 1887
Persenbeug (Autriche-Hongrie)
Décès 1er avril 1922
Madère (Portugal)
Père Otto de Hasbourg-Lorraine
Mère Marie-Josèphe de Saxe
Conjoint(s) Zita de Bourbon-Parme
Descendance Otto
Adélaïde (1914-1971)
Robert (1915-1996)
Félix (1916-…)
Karl-Ludwig (1918-2007)
Rodolphe (1919-…)
Charlotte (1921-1989)
Élisabeth (21 mai 1922-1993)

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Empereurs d'Autriche

Charles Ier de Habsbourg-Lorraine (Karl I von Habsburg-Lothringen) (Persenbeug, 17 août 1887Madère, 1er avril 1922) a été le dernier empereur d'Autriche, le dernier roi apostolique de Hongrie sous le nom de Charles IV (IV. Károly) et le dernier roi de Bohême, sous le nom de Charles III, de 1916 à 1918, l'Eglise catholique l'a déclaré Bienheureux en 2004.

Il est le fils de Otto de Habsbourg-Lorraine (1865-1906) et de Marie-Josèphe de Saxe (1867-1944)

Sommaire

Biographie

Petit-neveu de l'empereur François-Joseph (Franz Josef), il devient l'héritier du trône après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 lors de l'attentat de Sarajevo. Il prendra la succession de son grand-oncle en novembre 1916.

Son couronnement comme roi de Hongrie a lieu à Budapest le 30 décembre 1916. Il n'a jamais été couronné empereur d'Autriche, ni roi de Bohème.

Dès son avènement le 22 novembre 1916, il cherche les voies de la paix avec les Alliés et notamment la France. Il entame alors une négociation secrète, par l'intermédiaire de ses beaux-frères, les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, avec le gouvernement français, sous les auspices de Jules Cambon, secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, d'Aristide Briand, président du Conseil et du président de la République Raymond Poincaré.

Le 24 janvier 1917, les deux princes sont à Paris où ils ne rencontrent que Jules Cambon, secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. À l'issue de cette entrevue, les deux frères rédigent ce qu'ils estimaient avoir ressenti comme étant le seuil en-deçà duquel le gouvernement français n'entamerait aucune négociation.

Sur la base de cette note rédigée, rappelons le, par les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, l'Empereur Charles fait une proposition, par une apostille manuscrite, ajoutée à une note officielle franchement négative du gouvernement austro-hongrois. Selon cette apostille manuscrite, l'empereur Charles, émet les propositions suivantes :

  1. il s'appliquera à faire admettre par son allié, l'Empire Allemand, que les droits légitimes de la France sur l'Alsace-Lorraine soient rétablis dans leur totalité ;
  2. il s'appliquera auprès de son allié, l'Empire Allemand, à ce que la Belgique soit rétablie dans sa souveraineté intégrale, y compris dans ses colonies ;
  3. la monarchie austro-hongroise doit être maintenue dans le respect du statu quo de ses frontières ;
  4. la discussion avec la Russie sur le problème de Constantinople n'est pas d'actualité, en raison de la révolution qui vient d'éclater à Petrograd.

On ne peut dire que ces propositions répondent aux attentes du gouvernement français car elles ne correspondent en fait qu'à une « vue » du prince Sixte de Bourbon-Parme. Ces propositions sont en particulier nettement en retrait par rapport à la note formulée quelques jours auparavant par le gouvernement français (10 janvier 1917) à l'intention du Président des États-Unis Wilson.

Les négociations commencées sous les auspices d'Aristide Briand, continuent avec Alexandre Ribot, nouveau président du Conseil, à la suite du renversement du Cabinet Briand.

Ribot ne croit pas à la sincérité des propositions de l'Empereur et pense que des engagements qui ne prennent que la forme d'apostilles manuscrites ne peuvent être pris au sérieux. En outre, désireux de respecter les propositions françaises de paix telles qu'elles avaient été formulées le 10 janvier 1917 - en particulier les engagements des Alliés envers l'Italie, que le point trois de la contre-proposition ne pouvait pas satisfaire - il fait en définitive répondre qu'il est hostile à la poursuite des entretiens hors d'une concertation préalable avec l'Italie.

Les dirigeants britanniques, sollicités également par les princes de Bourbon-Parme, répondent qu'ils comprennent l'attitude française ainsi que l'intransigeance italienne.

Cette négociation se termine par un scandale énorme au printemps 1918, suite aux rodomontades du comte Ottokar Czernin, ministre des affaires étrangères de l'Autriche-Hongrie, devant le conseil municipal de Vienne : le comte Czernin affirme devant cette assemblée que le président du conseil français Georges Clemenceau s'est résigné à faire à l'Autriche-Hongrie des offres de négociations suite aux succès des offensives allemandes.

Face à une telle mauvaise foi, le sang du "Tigre" ne fait qu'un tour : «  Le Comte Czenin a menti », tonne-t-il, et, à l'appui de cette colère, il fait publier copie de la lettre autographe du 24 mars 1917 où l'Empereur annonçait que «  si l'Allemagne refusait d'entrer dans la voie de la raison, il se verrait contraint d'abandonner son alliance pour faire une paix séparée avec l'Entente ».

Cette déclaration met l'Empereur Charles dans une position intenable face à son allié allemand qui l'accuse de trahison, alors que Charles avait pris la précaution d'informer l'empereur Guillaume II qu'il avait engagé des pourparlers de paix, sans toutefois en révéler le contenu exact. L'état-major allemand met en place un plan d'invasion de l'Autriche et d'internement de son souverain. Il ne peut toutefois le mettre à exécution.

Ayant à faire face au problème des nationalités et en réponse aux propositions du président Américain Wilson, notamment au quatorzième point sur le "Droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes", Charles propose, en octobre 1918, la fédéralisation de l'Empire.

La résistance du gouvernement hongrois, présidé par le comte Tisza, à toute modification constitutionnelle du compromis imposée par la fédéralisation ne permet pas de réaliser ce programme en temps utile. Dans la proclamation "À mes peuples" en octobre 1918, Charles l'impose, la Hongrie proclame ipso facto la fin de l'Autriche-Hongrie, en faisant sécession.

Le 12 novembre 1918, la République est proclamée en Autriche après que Charles a accepté de soumettre au vote du Parlement autrichien la forme de l'État, sous la pression (et l’assurance) des Chrétiens-sociaux qu'ils voteraient en faveur de la Monarchie. Ils votent contre, de sorte que c'est bien une majorité des représentants du peuple autrichien qui instaurent la République autrichienne.

L'Empereur Charles refuse d'abdiquer. Il se contente de signer un retrait momentané des affaires publiques.

L'église Nossa Senhora do Monte où repose Charles Ier

Retiré tout d'abord, dès le 12 novembre 1918, au château d'Eckartsau, en Basse-Autriche, l'empereur Charles est contraint de quitter son pays et de demander asile à la Suisse où demeure la mère de l'impératrice, suite aux pressions effectuées par le nouveau chancelier, Karl Renner, qui veut obtenir son abdication en due forme. Commence alors le long exil de la famille impériale.

Sur la demande du pape Benoît XV qui redoute l'expansion du bolchevisme soviétique, il tente de remonter sur le trône de Hongrie en mars et en octobre 1921. Le Régent Horthy, ancien officier de marine et proche du défunt empereur François-Joseph, refuse de lui remettre le pouvoir, arguant que le retour d'un Habsbourg sur un trône ne serait jamais accepté par les Alliés et la Petite Entente qui avait menacé d'envahir la Hongrie. Ne désirant pas être à l'origine d'une nouvelle guerre civile, Charles forcé de se rendre, se constitue prisonnier. Remis à l'Angleterre, Charles et Zita, sur décision de la Conférence des Ambassadeurs, se réfugient sur l'île de Madère où le Portugal accepte de les accueillir. L'empereur et roi meurt le 1er avril 1922 d'une pneumonie, âgé de 34 ans et 7 mois. veillé par l'impératrice enceinte de son huitème enfant.

Charles est enterré dans l'église Nossa Senhora do Monte sur les hauteurs de Funchal. Son cercueil est déposé dans une alcôve en dessous d'un grand crucifix. Son fils aîné, Othon (Otto), âgé de dix ans, devient alors le chef de la maison de Habsbourg-Lorraine.

Béatification

Charles Ier a été béatifié à Rome, le 3 octobre 2004, par le pape Jean-Paul II. Les raisons de cette béatification tiennent à la fois aux tentatives que Charles fit pour trouver les voies de la paix en 1917, tant par la médiation de ses beaux-frères les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, que par son soutien apporté à la médiation du pape Benoît XV, et à ses vertus chrétiennes.

Il avait en effet placé sa vie sous le signe de l'Eucharistie et s'était engagé à suivre les enseignements du Christ dans sa vie privée et publique. Il sut également suivre l'enseignement social de l'Église et les premières mesures prises par lui, en tant que souverain, furent de supprimer le train de vie de la cour d'Autriche afin de pouvoir aider les pauvres sur ces économies, et d'adopter les réformes sociales nécessaires. Il créa, sous l'influence de l'Impératrice Zita, le premier ministère des affaires sociales au monde. Il fut en son temps appelé par l'Arbeiter Zeitung (Le Journal des Travailleurs) « l'Empereur du peuple », ce qui entraîna les moqueries de l'aristocratie.

Le processus de la béatification de l'Empereur Charles a été entrepris dès 1923 (un an après sa mort) et le procès en béatification a été officiellement ouvert en 1949. Les pièces, documents et témoignages représentent plusieurs dizaines de milliers de pages. Le miracle reconnu lors du procès de béatification serait survenu en Amérique du Sud, à Curitiba, dans l’État brésilien du Paranà (guérison soudaine d'un ulcère variqueux douloureux entraînant une incapacité de marcher d'une religieuse missionnaire, des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, originaire de Pologne). À l’unanimité, tant de la part des médecins que de celle des théologiens qui ont examiné son cas à Rome, cette guérison a été déclarée scientifiquement inexplicable.

Mariage et descendance

Le 21 octobre 1911, il épouse la princesse Zita de Bourbon-Parme (Zita di Borbone) (1892-1989) fille de Robert Ier, duc de Parme. Ils ont huit enfants :

  • Otto (1912-…), archiduc d'Autriche, épouse en 1951 la princesse Régina de Saxe-Meiningen (1925-…), dont postérité
  • Adélaïde (1914-1971),
  • Robert (1915-1996), épouse la princesse Marguerite de Savoie-Aoste (1930-…), dont postérité.
  • Félix (1916-…), épouse en 1952 la princesse Anne-Eugénie d'Aremberg (1925-…), dont postérité
  • Karl-Ludwig (1918-2007), épouse en 1950 la princesse Yolande de Ligne (1923-…), dont postérité
  • Rodolphe (1919-…), épouse la comtesse Xénia Czernichev-Bézobrazoff (1929-1968), dont postérité. En 1971, il se remarie à la princesse Anne Gabrielle de Wrede (1940-…), dont postérité
  • Charlotte (1921-1989), épouse Georges duc de Mecklembourg, sans postérité
  • Élisabeth, née posthume (21 mai 1922-1993), épouse le prince Heinrich de Liechtenstein, dont postérité

Parmi les nombreux petits-enfants de Charles et Zita, l'archiduc Carl-Christian a épousé en 1982 la princesse Marie-Astrid de Luxembourg (fille du couple grand-ducal) et l'archiduc Lorenz a épousé en 1984 la princesse Astrid de Belgique et a été titré en 1995 prince de Belgique par son beau-père le roi Albert II (ses cinq enfants font partie de l'ordre de succession au trône belge).

Citation

Il avait dit à son épouse, le jour de leur mariage : « Maintenant nous devons nous conduire l'un l'autre au ciel », rappelait le cardinal José Saraiva Martins en avril 2004 lors de la promulgation du décret reconnaissant un miracle dû à son intercession[1].

Il avait également dit à son fils Otto, lors de graves troubles révolutionnaires en Autriche : "Renoncez à tout s'il le faut, mais ne renoncez jamais à la Lorraine".

Annexe

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Liens internes

Sources

  • En ce qui concerne l'offre de paix séparée :
    • Sixte de Bourbon, voir bibliographie
    • David LLoyd George War Memoirs, Londres 1934
    • Raymond Poincaré Mémoires
    • Gordon Brook-Shepherd, voir bibliographie
  • En ce qui concerne le problème des nationalités
    • Charles Werkmann, voir bibliographie
    • François Fejtö, voir bibliographie
    • Charles Ier d'Autriche, Memorandum in Werkmann
  • En ce qui concerne la signature de l'armistice
    • Gordon Brook-Shepherd, voir bibliographie
    • Charles Werkmann, voir bibliographie
    • Michel Dugast Rouillé, voir bibliographie

Bibliographie

De nombreux ouvrages ont été écrits sur Charles Ier d'Autriche et la fin de l'Empire d'Autriche-Hongrie, parmi lesquels :

  • Le comte Arthur Polzer-Hoditz, L'Empereur Charles et la mission historique de l'Autriche, Ed. Bernard Grasset
  • Le baron Charles Werkman, Le calvaire d'un empereur, Ed. Payot
  • Le prince Sixte de Bourbon-Parme, L'offre de paix séparée de l'Autriche, Librairie Pion
  • L'archiduc Otto de Habsbourg, Mémoires d'Europe, Ed. Criterion
  • Gordon Brook-Shepherd, Le dernier Habsbourg, Ed. Flammarion
  • Michel Dugast Rouillé, Charles de Habsbourg, le dernier empereur, Ed. Duculot
  • Jean Sévillia, Zita, Impératrice Courage, Ed. Perrin
  • Patrick Germain, Charles et Zita, derniers souverains d'Autriche-Hongrie, préface de l'Archiduc Rodolphe d'Autriche, France Europe Editions
  • François Fejtô, Requiem pour un empire défunt, Ed. Lieu commun
  • Bernard Michel, Nicole Pietri, Marie-Pierre Ray, L'Europe des nationalismes aux nations Ed. Sedes
  • Bernard Michel, La chute de l'Empire Austro-Hongrois 1916-1918, Ed. Robert Laffont
  • Georges Walter, Les pleurs de Babel, Ed. Phébus
  • Jean Sévillia, Le dernier empereur : Charles d'Autriche (1887-1922), Perrin, 2009 (ISBN 978-2262028589)

Notes

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