Charles Pidjot

Charles Pidjot

Charles Pidjot, surnommé Charly Pidjot, est un homme politique indépendantiste kanak, né à la tribu de la Conception dans la commune du Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie) le 17 juillet 1962, président de l'Union calédonienne depuis le 8 novembre 2007.

Sommaire

L'héritage politique

Issu d'une véritable dynastie politique, il est ainsi le neveu de Rock Pidjot, ancien député de la Nouvelle-Calédonie de 1964 à 1986 et premier président de l'Union calédonienne de 1956 à 1985, autonomiste devenu indépendantiste. Son frère, Raphaël Pidjot, sera lui aussi un militant indépendantiste et s'illustrera comme président de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP, société fondée pour assurer la participation du Kanak au développement minier du Territoire et qui sera à l'origine du projet d'Usine du Nord) jusqu'à son décès, avec d'autres membres de la direction de la SMSP, du projet d'Usine du Nord et de Falconbridge, dans un accident d'hélicoptère en 2000.

L'ascension au sein du camp indépendantiste

Charles Pidjot, électricien à l'usine SLN de traitement de Nickel de Doniambo à Nouméa à l'origine, entre donc très tôt en politique, dans le camp indépendantiste. Il adhère ainsi dès 1981 à la section UC du Mont-Dore. Il commence par coller des affiches avant de devenir secrétaire général et collaborateur de Jean-Marie Tjibaou pendant les Évènements, il participe ainsi à la délégation du FLNKS chargée de négocier les Accords de Matignon en 1988, et fera de même en 1998 pour les Accords de Nouméa. Il est ensuite, durant les années 1990, chargé de mission pour la Province Nord auprès de son président, Léopold Jorédié.

Pendant longtemps homme de l'ombre des différents leaders indépendantistes, il est élu une première fois en 1999 à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès comme numéro 2 de la liste unitaire FLNKS menée par le président de ce dernier, Rock Wamytan. Il soutient toutefois alors la fronde menée au sein de l'Union calédonienne par Bernard Lepeu face à ce dernier, et fait donc partie du groupe Union calédonienne (le « G7 ») formé au Congrès distinctement du groupe FLNKS qui lui réunit l'UNI de Paul Néaoutyine et les partisans de Rock Wamytan. Cette faction prend la direction de l'Union calédonienne en 2001, poussant Rock Wamytan à démissionner à la fois de la présidence de l'UC et du FLNKS, et entraînant l'élection de Pascal Naouna à la tête de l'Union. Il a été sinon membre de la Commission permanente du Congrès de 1999 à 2001.

Lors des élections provinciales du 9 mai 2004, Charles Pidjot est choisi pour mener la liste Union calédonienne en Province Sud, il a face à lui au sein du camp indépendantiste non seulement une liste UNI-Palika, mais aussi une liste FLNKS menée par Rock Wamytan, celle Patrimoine et environnement avec les Verts de l'ancien UC Raphaël Mapou et celle FCCI de François Burck, lui-même ancien président de l'UC. Face à cette division, non seulement aucune liste indépendantiste ne passe la barre des 5 % des suffrages exprimés nécessaire pour obtenir au moins un siège au sein de l'Assemblée de Province, mais de plus la liste UC de Charles Pidjot n'arrive qu'en troisième position parmi elles avec 3,37 % des voix, étant devancé par l'UNI (4,62 %) et la liste Wamytan (3,83 %). Cet échec le met pendant un temps à l'écart de la vie politique.

Il revient sur le devant de la scène publique en 2007 lorsqu'il est choisi comme candidat unitaire du FLNKS dans la 2e circonscription (à savoir l'ensemble de la Grande Terre, excepté Nouméa, ainsi que les îles Belep) pour les élections législatives. Il obtient alors 30,38 % des suffrages au premier tour contre 34,53 % au député sortant et président du Rassemblement-UMP Pierre Frogier, et est battu par ce dernier au second tour, en recueillant 45,87 %[1]. Il fait alors mieux que Paul Néaoutyine en 2002 (celui-ci avait alors obtenu 44,29 % au second tour[2], mais avait dû alors faire face à l'appel à l'abstention de l'UC). Fort de ce résultat, il se montre alors de plus en plus critique vis-à-vis de la direction du mouvement et notamment de son président, Pascal Naouna. Finalement, lors du Congrès de l'UC du 8 novembre 2007, il est élu à sa tête en s'engageant à commencer une réforme des statuts du parti à partir de janvier 2008[3]. Il est également pour recentrer l'action de l'Union calédonienne autour de son slogan historique, « Deux couleurs, un seul peuple », et à défendre donc l'entente entre les communautés[4].

Lors des élections municipales de 2008, il laisse la conduite de la liste unitaire « Un Avenir commun avec le FLNKS » au Mont-Dore à son « bras droit » au sein de la direction de l'Union calédonienne, le secrétaire général de celle-ci Gérard Reignier, et se contente d'y être présent symboliquement à la 35e et dernière place. Celle-ci est battue par le maire sortant Rassemblement-UMP Éric Gay qui est réélu dès le 1er tour, les indépendantistes n'obtenant que 2 élus sur 35[5].

Pour les élections sénatoriales du 25 septembre 2011, il est l'un des deux candidats (avec Victor Tutugoro) du FLNKS (sans le Palika). Il obtient 117 voix de grands électeurs (23,35 % des suffrages exprimés, 4e score sur 10 candidats) au premier tour, et 112 (22,36 %, 3e résultat sur 7) au second, et n'est donc pas élu.

Sources

Voir aussi

Liens internes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Charles Pidjot de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Charles Pidjot — Charles Pidjot, nickname Charly Pidjot an independent politician Kanak,[1] who was born in the community of Conceptions in Le Mont Dore (New Caledonia) 17 July 1962, and who is the president of the Caledonian Union since 8 November 2007.… …   Wikipedia

  • Rock Pidjot — Parlementaire français Date de naissance 8 novembre 1907 Date de décès 23 novembre 1990 Mandat Député 1964 1986 Début du mandat 1964 Circonscription …   Wikipédia en Français

  • Union calédonienne — Pour les articles homonymes, voir UC. Union calédonienne Logo officiel Présentation …   Wikipédia en Français

  • Union caledonienne — Union calédonienne Pour les articles homonymes, voir UC. Union calédonienne …   Wikipédia en Français

  • Rock Wamytan — est un homme politique et chef coutumier kanak indépendantiste de Nouvelle Calédonie, né à Nouméa le 13 décembre 1950[1]. Il est le chef et président du conseil de la tribu de Saint Louis[2] et le grand chef du district du Pont des… …   Wikipédia en Français

  • Front de libération nationale kanak et socialiste — Pour les articles homonymes, voir Front de libération nationale. Front de libération nationale kanak et socialiste Logo officiel …   Wikipédia en Français

  • Pascal Naouna — Pascal Naouna, est un homme politique indépendantiste kanak, né à Koné (Nouvelle Calédonie) le 26 janvier 1960, membre de la tribu de Ouaté située dans la commune de Pouembout, il fut le président de l Union calédonienne de 2001 à 2007. Sommaire… …   Wikipédia en Français

  • Comité des signataires — Un Comité des signataires a été créé par l accord de Nouméa signé le 5 mai 1998 par le gouvernement français, les anti indépendantistes du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) et les indépendantistes du Front de… …   Wikipédia en Français

  • Gilbert Tyuienon — (né le 28 mars 1958 à Canala) est un homme politique indépendantiste de Nouvelle Calédonie. Il est membre de l Union calédonienne (2e vice président), 1er vice président de la Province Nord de 2009 à 2011, maire de la commune de Canala… …   Wikipédia en Français

  • Elections legislatives de 2007 en Nouvelle-Caledonie — Élections législatives de 2007 en Nouvelle Calédonie La Nouvelle Calédonie a été dominée politiquement pendant plus de vingt ans par le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR), mouvement anti indépendantiste de Jacques Lafleur… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”