Chavannes (Cher)

Chavannes (Cher)
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46° 51′ 14″ N 2° 22′ 35″ E / 46.8539, 2.3764

Chavannes
Administration
Pays France
Région Centre
Département Cher
Arrondissement de Saint-Amand-Montrond
Canton de Châteauneuf-sur-Cher
Code commune 18063
Code postal 18190
Maire
Mandat en cours
Paul Renaudat
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Portes du Boischaut
Démographie
Population 164 hab. (1999)
Densité 6,8 hab./km²
Géographie
Coordonnées 46° 51′ 14″ Nord
       2° 22′ 35″ Est
/ 46.8539, 2.3764
Altitudes mini. 155 m — maxi. 179 m
Superficie 24,06 km2

Voir la carte physique

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Chavannes est une commune française, située dans le département du Cher et la région Centre.

Sommaire

Géographie

La commune de Chavannes est située à 28 km au sud de Bourges et 20 km au nord-ouest de Saint-Amand-Montrond, sur le bord sud du Bassin parisien. Au sud de la commune commence, au-delà du Cher, les paysages du Boischaut et à quelque distance (40 km), les prémices du Massif Central (Creuse). Elle se situe à proximité de Bruère-Allichamps, commune qui passe pour être le centre géographique de la France.

Administrativement, Chavannes appartient au canton de Châteauneuf-sur-Cher, distant de 4 km. Situé sur le bord sud du plateau de calcaires lacustres de la Champagne berrichonne, le village n'est distant du Cher que de 2 km.

La commune est un espace rural plat en open-field, suite aux défrichements historiques et à la campagne de remembrement de la fin des années 70. Les haies (en berrichon : bouchures) y sont rares, voire inexistantes, du fait des objectifs et des techniques agricoles, orientés principalement vers la culture du blé, des oléagineux et du maïs. Un seul ruisseau y est répertorié, le "ru de Chevrier", issu des sources alimentées par la nappe phréatique superficielle, s'écoule à partir du sud-ouest du village à peu près en ligne droite vers le Cher. Ce ruisseau, qui alimente un étang artificiel (lequel remplace l'ancien étang médiéval de Chevrier, actif encore au XIXe siècle), est installé dans une faille, remplie de déchets organiques (tourbe). C'est le point bas de la commune.

On trouve sur le territoire communal un ensemble d'anciennes carrières de calcaire, destiné à la construction de l'habitat et au remblai des voies de circulation. Ces carrières, inactives aujourd'hui, ont un temps servi de décharges. Envahies par la végétation, elles forment des bosquets plus ou moins étendus.

Quelques exploitations forestières, au peuplement mixte de chêne, charme, merisier et sapin viennent interrompre la monotonie de cette géographie rurale. L'espace forestier le plus important est le bois de Bouard, situé au nord-est du village. Ce bois est propriété communale et jouxte la forêt domaniale de Soudrain, qui le prolonge en direction du Nord. Au sud, de la commune, à une distance de 1,5 km, un groupement forestier privé exploite le bois Sapiens, espace de 2 km par quelques centaines de mètres de côté.

L'espace rural fortement marqué par les activités anthropiques laisse peu de place à la faune naturelle, relativement confinée à quelques espèces dont la survie est pour partie dépendante des réglementations contraignantes encadrant les activités cynégétiques : chevreuil, sanglier, quelques rares grands cervidés, buse variable, épervier, lièvre commun, lapin de garenne, perdrix, renard, écureuil, chauve-souris, petits rongeurs. La proximité du Cher et la présence d'un étang communal attire quelques hérons cendrés. Fait remarquable, la commune se trouve sur le passage des voies de migration des grues cendrées qui invariablement descendent en automne vers le Sud et remontent en février-mars vers le Nord.

Géologie

Sur un soubassement de calcaires lacustres, composite de dalles plus ou moins épaisses contenant une faible quantité de calcaires silicifiés et de poches détritiques issues de phénomènes karstiques conduisant à la formation d'oxydes de fer, la géologie de Chavannes offre quelques témoins intéressant les épisodes du Quaternaire. Moins évidente que les formations superficielles contigues de Chateauneuf-sur-Cher, qui appartiennent aux hautes terrasses du Cher (présence de sables sans limons), quelques lambeaux plus ou moins lessivés témoignent de limons fluviatiles, mélanges de sables et d'argiles d'origine détritique. Ces formations superficielles sont peu épaisses (moins d'1 mètre). Les méthodes agricoles contemporaines (labours ou défrichements) permettent d'évaluer la proche présence du bed rock.

À la naissance du ruisseau dit ru de Chevrier, un phénomène intéressant est à constater. Dans la faille qui entaille le plateau calcaire, un horizon de matières organiques, issu de la décomposition d'éléments végétaux (roseaux - dans le langage local arrauches, etc.), s'est développé au cours des temps pour former un terreau noir, faussement identifié comme de la tourbe. Ce dépôt, fortement humide au long de l'année, est exploité en jardins potagers privatifs[1].

Économie

Comme indiqué plus haut, l'économie locale est principalement marquée par les exploitations agricoles liées à la culture intensive des céréales et oléagineux. Les exploitations sont peu nombreuses, en raison des politiques agricoles qui se sont succédé depuis les années 60 et qui ont visé — et visent encore — une forte productivité adossée à la mécanisation des méthodes culturales. Les ressources économiques de la commune ne tiennent donc pas à ce type d'activité, dont les modes de production sont peu exigeants en matière d'emploi. L'éventail des types d'activité économique s'appuie sur de l'emploi exogène à la commune (emplois de services, industrie de transformation, logistique); les personnes retraitées, ou inactives constituent une portion significative de cette commune. En raison du nombre assez bas de la population, les entreprises privées (hors secteur agricole) sont en nombre limité (réparation automobile, rénovation de l'habitat, restauration). La commune bénéficie aussi de la taxe professionnelle versée par la Société des autoroutes APRR, puisque une portion de l'autoroute A71 passe sur le territoire communal.

Préhistoire

Les épisodes concernant la préhistoire du territoire de Chavannes sont à vrai dire mal connus et ne peuvent se deviner qu'en collectant les rares documents dont les publications intéressent directement ou indirectement le site. Par ailleurs, puisque les symboles ne laissent guère de trace, la marque des activités de l'homme préhistorique est liée au contexte géologique, d'une part et à l'état des recherches scientifiques, de l'autre.

Pour ce qui concerne le contexte géologique, Chavannes ne jouit pas d'un système karstique comme dans le Périgord, ou d'une couverture loessique épaisse, comme dans le Nord de la France, ce qui réduit par nature la possibilité de suivre les activités préhistoriques anciennes. De plus, comme les couvertures de sédiments quaternaires sont à Chavannes, assez peu épais, même les activités de la préhistoire récente ont eu à subir les activités anthropiques postérieures.

Quaternaire ancien

Sous cette rubrique, nous rangeons les éléments techniques attribués au Paléolithique ancien et moyen (dont la description chronologique peut varier, suivant que l'on utilise la nomenclature "danubienne" — le Günz, le Riss, le Mindel et de Würm, ou que l'on utilise la nomenclature des régions du Nord — Saal, Wechsel ...). Un biface de type MTA (Moustérien de Tradition Acheuléenne) a été trouvé lors de l'implantation du stade. Mais comme cet élément était isolé et provenait de remblais issus du curage des fossés routiers, son origine est douteuse[2].

Quaternaire récent

Concernant la présence de populations appartenant aux Cultures du paléolithique récent (Aurignacien, Gravettien, Magdalénien, etc.), nulle trace n'apparaît ni dans les prospections de surface, ni dans les publications scientifiques.

Néolithique récent

Avec le Néolithique, on voit apparaître à Chavannes un site d'extraction de silex. Bien que ce site n'ait pas fait l'objet d'une évaluation scientifique complète, il est cependant répertorié. Situé à l'Ouest de la commune, il fournit un nombre important de pièces de silex pré-formées, destinées au polissage. Le silex local (plutôt un calcaire silicifié) est le support le plus courant. On trouve quelques rares éléments, le plus souvent brisés, surtout des déchets de taille, d'un silex exogène comparable à celui du Grand Pressigny. Une étude rapide conduit à l'idée d'une installation temporaire d'un groupe humain tirant profit d'une ressource lithique locale. Quelques éléments de céramiques, collectés à proximité, donneraient à penser que l'installation humaine remonterait à la Culture chasséenne (entre - 4200 et -3500 avant J.C.) . Mais les éléments font défaut pour aller vers plus de précision.

Âge du bronze et Halstatt[3]

Une culture de l'âge du bronze est attestée sur la commune, par de nombreux éléments de céramique noire collectés lors de l'extraction de tourbe sur le site de l'étang communal. Quelques indications de formes et de de décor font penser au Bronze final 3b, lié à la Civilisation des champs d'urnes. Mais là encore, ce ne sont que des hypothèses. Toujours est-il qu'à proximité, ou sur l'actuel site de l'étang de Chavannes, un groupe humain vivant vers 1800 avant J.C est attesté[4].

Quelques sépultures sont répertoriées sur le territoire communal, dont une a fait l'objet d'une fouille scientifique à la fin des années 70. Ces sépultures apparaissent sous la forme de tumulus, dont l'appartenance à une culture précise est à préciser. Quatre sépultures ont été repérés, dont une au lieu-dit les Fontaines Neuves. Il s'agit vraisemblablement de sépultures de l'âge du fer, semblables à celles qui ont été fouillées au XIXe siècle à Corqueux, au lieu-dit de Font James. Un bracelet de bronze[2], formé au moyen d'un tube fin à tenon a été collecté en surface à proximité du village. À quelque distance, sur les terrains que l'on appelle les Marigny, a été mis au jour récemment (2002) un silo protohistorique dont le bouchon n'avait pas été ôté depuis son dernier colmatage[5].

Histoire

Toponymie

D’origine préceltique, le bas latin capanna = hutte apparaît dans Isidore de Séville, VIIe s. : Tugurium, parva casa est : hoc rustici capanna vocant (Origines ou Étymologies, XV, 12). Capanna s’adoucit en cavanna dans le Glossaire de Reichenau, VIIIe s., ou tugurium se traduit par cavanna ; le mot est d’abord connu au pluriel, puis au singulier.. Composé de capanna et du suffixe à valeur collective ia, le bas latin capannia = groupe de cabanes, d’habitations rurales. L’accusatif pluriel capannas aboutit à chavannes, souvent transcrit chavagnes, de même sens que capannia et signifie : groupe de cabannes, d’habitations rurales (FEW, II, 244a), sens repris en français : groupe de cabannes, d’habitations rurales.
Chavano, 1204 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Apud Chavanes, 1217 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Chevanes, 1217 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Parrochia de Chavanes, 1221 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Chavanes, 1221 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Parrochia de Chavenis, 1292 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Parrochia de Chevanes, 1298 (Archives Départementales du Cher-8 H 38) ; Chaveynes, 1390 (Archives Départementales du Cher-8 H 39) ; La parroisse de Chavenes, 1405 (Archives Départementales du Cher-E, seigneurie de Saint-Amand-Montrond) ; Village et mestairie de Chavannes, 1468 (Archives Départementales du Cher-8 H 39) ; La parroisse de Chavaynes, 1545 (Archives Départementales du Cher-E, seigneurie de Saint-Amand-Montrond) ; Chavannes, villaige [de l’élection de Saint Amand], 1569 (Nicolay, Description générale du Bourbonnais, p. 129) ; Chavannes, 1569 (Nicolay, Description générale du Bourbonnais, p. 132) ; La parroisse de Chavennes, 1580 (Archives Départementales du Cher-8 H 40) ; La Petite métairie de Chavanne, 1772 (A.D. 18-E, seigneurie de Saint-Amand-Montrond) ; Chavannes, 6 novembre 1788 (Archives Départementales du Cher-C 1109, Élection de Saint-Amand-Montrond) ; Chavanne, XVIIIe s. (Carte de Cassini). Réunion envisagée de Serruelles d’avec Chavannes, 1840 (Archives Nationales-F 2 II Cher 1).

Antiquité

La période de romanisation des campagne de la Gaule est assez bien connue en Berry, non seulement par les fouilles de la ville de Bourges ou de Moulins-sur-Céphon à côté de Levroux dans l'Indre, mais aussi par les prospections aériennes de A. Holmgren et les contrôles au sol des établissements ruraux gallo-romains, ou les fermes indigènes.

Sur la commune de Chavannes existe un site gallo-romain agricole bien connu, dont on a tenté de tracer les plans[6]. Cette villa, située à La Garenne serait un établissement remarquable par sa taille, en faisant un véritable domaine. D'autres signes archéologiques se trouvent dispersés sur la commune : dans les bois de Bouard, on peut observer les traces d'un établissement possédant une forge.

Période médiévale

Période moderne

Période contemporaine

  • Sur la commune de Chavannes, des parachutages ont eu lieu au profit de la Résistance à l'occupant, entre 1942 et 1944. Par exemple, Achille Peretti, ancien président de l'Assemblée nationale (1969-1973), s'y embarqua pour l'Angleterre[7].
  • Le samedi 29 avril 2006 s'est déroulé sur des terrains communaux un teknival accueillant 80000 ravers et autres curieux.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1946 1977 Camille Chasset    
1977 1983 Pierre Grosbois    
1983 1988 Pierre Grosbois    
mars 1989 1995 Paul Renaudat    
mars 1995 2001 Paul Renaudat    
mars 2001   Paul Renaudat    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[8])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
83 106 97 141 160 164
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

  1. Un texte daté du début du XVIe siècle, accorde la jouissance des arrauches et le pacage des bêtes aux foyers de Chavannes. Chaque maison de Chavannes avait la jouissance (ou l'usufruit) de ce terrain, mais n'en était pas propriétaire - Source : Archives Départementales du Cher.
  2. a et b En dépôt au Musée Saint-Vic de Saint-Amand Montrond.
  3. Sur cette période à Chavannes et les périodes suivantes, consulter les Cahiers d'Histoire du Berry de 1980 et années suivantes. Notamment les résultats des prospections aériennes par A. Holmgren et les interprétations par Holmgren et A. Leday.
  4. Sur le Bronze final dans le Bassin parisien et la Civilisation des champs d'urne, voir l'ouvrage de Patrice Brun, La civilisation des champs d'urne. Édition de la MSH. Paris, 1986. 172 p. (ISBN 2-7351-0158-4). Des analyses des activités humaines préhistoriques, liées aux défrichements par incendie sont en cours, conduites par l'Université de Dijon. Cf. VANNIERE Boris, MARTINEAU Rémi, Histoire des feux et pratiques agraires du Néolithique à l'âge du fer en région Centre : Implications territoriales, démographiques et environnementales. Revue Gallia-Préhistoire. (ISSN 0016-4127). 2005, vol. 47, p. 167-186.
  5. Pour quelques références archéologiques sur Chavannes et les alentours, on consultera : J.-F. Chevrot, J. Troadec, Carte archéologique de la Gaule : le Cher. Publication de la MSH, 1995 ; plus ancien, il existe l'ouvrage classique de Buhot de Kersers, Histoire et Statistique monumentale du Département du Cher. 1875-1898, 8 volumes. Ce dernier ouvrage donne des descriptions des églises, maisons, calvaires, etc. visibles au XIXe siècle.
  6. HOLMGREN J., (1982) "Prospection aériennes en Berry: III: la région de Saint-Loup-des-Chaumes", in Cahiers d'Archéologie et d'Histoire du Berry, n°69 juin 1982, pp 45-62, Société d'Archéologie et d'Histoire du Berry, Bourges. Photo et plan page 205 dans la Carte archéologique du Cher.
  7. Les informations sur les atterrissages nocturnes et les largages de matériel sont disponibles dans l'ouvrage de Hugh Verity, Nous atterrissons de nuit. Éditions "Vario", 372 pages, 25 euros. ISBN : 2-913663-10-9.
  8. Chavannes sur le site de l'Insee

Liens externes




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