Chereng

Chereng

Chéreng

Chéreng

Chereng-01.jpg

Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord
Arrondissement Lille
Canton Lannoy
Code Insee abr. 59146
Code postal 59152
Maire
Mandat en cours
Pascal Zoute
2008-2014
Intercommunalité Lille Métropole
Démographie
Population 3 020 hab. (2006)
Densité 722 hab./km²
Gentilé Chérengeois
Géographie
Coordonnées 50° 36′ 41″ Nord
       3° 12′ 19″ Est
/ 50.6113888889, 3.20527777778
Altitudes mini. 23 m — maxi. 47 m
Superficie 4,18 km²

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Voir la carte administrative

Chéreng est une commune française, située dans le département du Nord (59) et la région Nord-Pas-de-Calais.

Sommaire

Géographie

Chéreng dans son canton et son arrondissement

Situation

La commune se situe dans le Mélantois, la campagne « bourgeoise » à l'est de Lille. L'accessiblité est excellente. Les autoroutes, A1, A27, A25, relient la ville à Paris, Gand, Anvers, Bruxelles. Chéreng bénéficie de la proximité de la métropole lilloise, avec écoles, collèges, universités, structures commerciales et culturelles dans les communes environnentes. Appartenant à la sphère urbaine de l'agglomération lilloise, ce n'est plus vraiment une commune rurale, ni même semi-rurale. Elle bénéficie de l'effet de rurbanisation.

Communes limitrophes

Rose des vents Tressin Willems Rose des vents
Anstaing N Baisieux
O    Chéreng    E
S
Gruson
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Histoire

Sans prétendre faire remonter ce village à une très haute antiquité, il est certain qu’il partage, vu sa position, les origines de Pont-à-Tressin. Dans un titre de l’abbaye de Cysoing cité par le savant Mirœus l’on trouve qu’en 1164 on l’écrivait CEREN.

Une charte du même monastère de 1195 lui donne le nom de CHEREN. En 1261, un cartilaire de Loos l’appelait CHÉRENCH. Il devint CHIERENCH l’an 1325, au dire d’un manuscrit de Saint Nicolas de Lille.

Toutes ces variations prouvent qu’on s’occupait de ce village à une date assez reculée et peuvent lui servir d’acte authentique d’existence.

D’ailleurs nous savons que l’autel de Chéreng fut donné, dès 1145, à l’abbaye premièrement citée, par Honorins, évêque de Tournai[1], et sa première forme lui vient précisément de la confirmation de cette donation faite par Gérard, successeur d’Honorins.

D’autres événements moins pacifiques viendront bien vite donner à ce village la consécration historique. Ouvrons Legroux[2] et nous apprendrons le détail très intéressant qui suit :

« Comme Philippe de Valois, roi de France, était passé le pont en 1340, il s’est donné en ce lieu des escarmouches de temps en temps entre quelques détachements et celle des Anglais, Liégeois et Flamands ».

Buzelin[3] est plus explicite : « Dans cette partie de la Pévèle, dit-il, où coule la Marque, se trouve Chéreng. C’est là qu’on voit le pont de Chéreng, vulgairement le Pont-à-Tressin, si fréquenté par ceux qui vont à Lille ou à Tournay. »

Lorsqu’en 1340, Philippe de Valois campait à Bouvines avec une armée immense, à deux fois les Anglais et les Flamands firent une attaque par ce pont. Ils voulaient repousser au-delà de la Marque l’arrière-garde du camp français. À deux reprises, ce pont fut le théâtre d’un grand carnage. Les soldats du Hainaut en tête, presque tous nobles et de bonne maison, profitant d’une nuit obscure, passèrent par là et surprirent à l’improviste les troupes du roi de Bohème et de l’évêque de Liège. Mais Rodernaque, homme d’illustre naissance, revenant de garde avec ses soldats, les aperçut et les attaqua vivement. Il en tua un tel nombre que le reste dut reculer de l’autre côté du pont. Ceux-là même furent presque tous massacrés parce que les Liégeois qui venaient de fourrager attaquèrent le flanc des fuyards.

Quelques nobles allemands eurent peu après plus de chance ; ils traversèrent le pont en plus grand nombre pour attaquer les Français. Ils étaient suivis par Jean de Hainaut et un certain nombre de chevaliers flamands. Ils avaient laissé pour s’assurer le passage du pont une petite arrière-garde. Alors, ils excitèrent au combat Charles de Montmorency et le marquis de Saulieu. Pour cela, ils eurent recours à une ruse de guerre. Feignant la crainte et la fuite, ils attirèrent Charles de Montgomery près du Pont et firent un massacre de ses soldats.

Les annales guerrières ne manquent pas à notre pacifique commune. Un autre historien aussi recommandable[5] rapporte qu’en 1427 Louis XI envoya des forces pour défendre Tournai. Notre village fut occupé militairement ; la ville de Tournai était alors assiégée par Adolphe d’Egmont, duc de Gueldres, qui fut tué dans une sortie.

En 1521, le comte de Massau, commandant l’armée de l’empereur Charles Quint, arriva avec les Espagnols pour conquérir la capitale du Tournaisis. Les rives de la Marque reçurent la visite des soldats, et notre pont, l’un des quatre du Mélantois, reçut bonne et dure garde. L’on sait qu’au point de vue stratégique une rivière est une barrière naturelle à laquelle un chef habile adosse son armée.

Les hérétiques, pas plus que les soldats, ne se feront faute d’y laisser des traces de leur passage en 1566. Ils avaient commis de si grands désordres à Tournai, qu’ils ne purent pas négliger de pousser leur course jusqu’à Chéreng. Dans leurs stupides déprédations, ils méconnaissaient la nature humaine dont l’instinct religieux a besoin d’un culte extérieur. Les saints sont les héros de notre foi et ont droit à des statues dans les églises, comme les grands hommes sur les places de nos villes.

Denis Chemin, ministre et chef des Gueux en 1566, était le fils du maréchal de Chéreng. Au mois de décembre arriva un pauvre homme de la ville de Lille pour voir le camp des Gueux, qui était auprès des ruines de l’abbaye de Saint Maur.

Il fut pris pour espion et interrogé sur ce qu’il venait faire. Il ne sut que répondre. Alors Denis Chemin le condamna à être pendu à la fenêtre de sa chambre.

Quand le malheureux monta à l’échelle, le prédicant lui demanda s’il voulait être Gueux, qu’il lui sauverait la vie. Il répondit : oui. Mais les autres Gueux virent qu’il le fallait faire mourir, de crainte que sitôt en liberté, il ne devint encore papiste. L’infortuné, au désespoir, s’adressa à Dieu et à la Vierge, et mourut sans autre cause de condamnation qu’une lettre de son curé qu’il portait sur lui.

Détournons les regards de cette époque de fanatisme absurde. Voyons plutôt le grand roi Louis XIV qui, à l’apogée de sa puissance, à la tête d’une armée formidable, suivi d’une cour brillante, méditait la conquête de la Flandre et força Tournai à capituler, le 26 juin 1667. Le maréchal d’Aumont, un de ses généraux, avait eu soin de profiter de la commodité de la rivière et de se porter à Pont-à-Tressin.

Rien ne résistait en ce moment-là aux armes du roi de France. Il fit élever en 1670, à Tournai, une citadelle remarquable. Pour cela, il mit en réquisition tous les habitants d’alentour. Il fit tellement pousser ce travail qu’il fut achevé en huit jours de temps.

Michel Ange de Vuœrden, vicomte de Langle, était de Chéreng. Il a fait imprimer en 1684 un journal historique pour servir à l’histoire de Louis le Grand, et a composé le livre intitulé : « Annales bellici et triumphalis Ludovici Magni, Francia et Navarrœ régis ». Il fut enterré à Chéreng en 1699.Un de ses descendants, M. le baron de Vuœrden, était seigneur de Chéreng.

L’heure des revers sonne toujours trop tôt ; mais il doit s’y attendre celui qui abuse de la prospérité. Les armes du roi n’avaient plus le même prestige ; lui-même était au déclin de la vie, comme sa fortune. Lille avait succombé, malgré Boufflers, sous les efforts du Prince Eugène. L’année suivante (1709), les environs de Chéreng furent remplis de soldats. C’était l’armée des alliés, commandée par Eugène de Savoie et le Duc de Malborough qui, n’ayant pu attaquer celle des Français, conduite par le maréchal de Villars, venait assiéger Tournai dans les formes. La ville dut se rendre sans résister longtemps.

Il venait de se passer un épouvantable hiver. Une misère immense, une incroyable disette de vivres fit souffrir cruellement le pays. Nous approchons néanmoins de la revanche de Denain.

Mais avant, en 1712, l’armée d’Angleterre, et celle des Impériaux, campèrent à Chéreng. Ils y attendaient l’entrée en campagne. Ils y restèrent l’espace de trois à quatre mois.

C’est dans les environs de Baisieux, de Camphin et de Chéreng que le Prince Eugène de Savoie, généralissime des armées coalisées, fit passer une grande revue à ses troupes.

L’on sait que Dieu réservait à Louis XIV la suprême consolation de presser la main victorieuse de Villars. Ce fut sa dernière joie terrestre.

Après le grand roi et Denain, arrivent Louis XV et Fontenoy. Aussi le 26 avril 1745, les Français revinrent sur Tournai, et les habitants du village eurent quelque temps pour voisin le roi de France avec le Dauphin, son fils unique. La bataille de Fontenoy n’eut même pour cause que le désir des Alliés de sauver Tournai menacé. Elle se divisa non loin d’Antoing.

Tout Chéreng dut tressaillir au bruit du canon qui parla pour la France. La mêlée fut sanglante et il resta à peu près 20 000 hommes sur le champ de carnage. Notre commune secourut bien des blessés, enterra bien des morts. Les malheureux soldats, vainqueurs ou vaincus, s’éparpillaient sur toutes les routes et mouraient souvent à côté d’une porte hospitalière.

Voici venir les jours où notre pays entra dans une voie nouvelle et si étrange que l’Europe en fut consternée d’abord, indignée ensuite. Une invasion s’en suivit pour venger la mort du vertueux Louis XVI dont la tête était tombée sur la place de la Concorde.

Cette année-là, l’église fut vendue comme propriété nationale et rachetée par onze particuliers, qui en firent don à la commune (1794). Chéreng fut choisi pour être le point de mire des généraux alliés. Le duc d’York occupe le Pont-à-Tressin. Il avait pour antagoniste le général Bonneau. Les Français ne luttaient pas contre les ennemis à armes égales. Ils avaient à surveiller les avant-postes, ils avaient en plus à craindre la trahison. Un sieur Coupleur de Pont-à-Tressin fut arrêté et livré aux tribunaux pour avoir, en qualité d’espion, fait égarer une troupe française de grand-garde. Mais tous n’étaient pas des traîtres ; le succès de Tourcoing, les grandes journées de Fleurus firent éprouver à Chéreng de patristiques transports.

La France nouvelle commençait à avoir raison contre la vieille Europe.

Héraldique

Blason Chereng 59.svg

Les armes de Chéreng se blasonnent ainsi :"De gueules au chef d'or, chargé d'un lion de sable".

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1977 2008 Henri Eeckhout PS
mars 2008 Pascal Zoute

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
1801 1811 1828 1991 2634 2930 3020
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

 Ancien relais de Poste Royale (la Hamaide)
La Hamaide

Cette petite ville est typique du département du Nord : une majorité de maisons basses en brique, qui rappellent son origine rurale, alternent avec de grandes demeures qui ont toutes pignon sur rue. Elle a pour caractéristique d'avoir un centre-ville étalé le long d'une route nationale reliant Lille à Tournai, communément appelée « route de Tournai ».

L'église de Chéreng possède un baptistère datant probablement du XIIe siècle. Quatre têtes byzantines lui donnent un cachet fort original. (voir photos du fond et des têtes: [2],[3],[4],[5],[6],[7]) Egalement,on peut y trouver, un cœur de plomb dont toute la valeur est celle du souvenir : il renferme le cœur d’un jeune seigneur de 17 ans, fils de l’illustre baron de Vuœrden ; un calice du XVIIe siècle et une cloche à la danse macabre fort curieuse, datant de 1734, et portant les armoiries des donateurs, seigneurs de Chéreng de Carondelet-de Rasoir.

Sur la route nationale, à l'entrée de Chéreng, on peut voir un ancien bureau de poste (la Hamaide). L'histoire raconte que Louis XIV aurait séjourné dans cet endroit.

Chéreng est aussi connue pour le château de Montreul qui est maintenant la maison des chasseurs du nord.

Harmonie municipale

L'harmonie municipale de Chéreng a été fondé en 1849[8].


Voir aussi

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Sources, références

Liens externes


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