Cheticamp

Cheticamp

Chéticamp

46° 37′ 45″ N 61° 00′ 46″ W / 46.62916667, -61.01277778

Chéticamp

Houses in Chéticamp.jpg

Administration
Pays
Province
Canada Canada
Nouvelle-Écosse Nouvelle-Écosse
Ville Comté d'Inverness
Statut
Arrondissement
Quartiers
Fondateur
Date
Pierre Bois, Joseph Richard
1782
Constitution
Maire
Mandat

Site officiel de Chéticamp
Démographie
Population 3 357 hab. (1996)
Densité hab./km2
Gentilé Chéticantin(e)
Langue(s) Français
Géographie
Superficie km2
Latitude
Longitude
46° 37′ 45″ Nord
       61° 00′ 46″ Ouest
/ 46.62916667, -61.01277778
Lieux d’intérêts
Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, cuisine acadienne, musique acadienne, tapis hookés, Musée La Pirogue, Musée acadien, Musée Les Trois Pignons, église Saint-Pierre.

Chéticamp (prononcer [ʃatikɑ̃]) (Awja'tu'j en micmac[1], parfois orthographié Cheticamp en anglais) est une ville canadienne du comté d'Inverness, situé sur la côte ouest de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. Elle forme avec Saint-Joseph-du-Moine et Margaree la région francophone du comté. Ses habitants sont les Chéticantins ou Chéticantains.

Le Jersiais Charles Robin fonde un poste de pêche à Chéticamp en 1780 mais le village est habité de façon permanente à partir de 1782, lorsque des réfugiés de la Déportation des Acadiens viennent y vivre. Robin et les autres marchands réduisent la population à un état proche du servage durant un siècle, jusqu'à ce que le mouvement coopératif du XXe siècle permette à la population vivant surtout de la pêche de se libérer. Après plusieurs exploitations minières plus ou moins fructueuses, l'économie se diversifie dans la fabrication de tapis puis le tourisme et depuis les années 2000 dans les communications.

Chéticamp possède une riche culture acadienne, marquée par une architecture, une cuisine, un folklore, une langue et une musique avec de nombreuses particularités uniques à la région. C'est ainsi l'un des seuls endroit au Canada où l'on célèbre la Mi-Carême.

Chéticamp est situé à l'entrée du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et possède plusieurs attractions touristiques, dont l'église Saint-Pierre, trois musées, des festivals, une plage et plusieurs ports de pêche.

Sommaire

Toponyme

Les Micmacs appelaient les lieux Aotjatoj, prononcé aoutchadoutch et qui signifiait rarement plein, faisant apparemment référence à l'embouchure du havre de Chéticamp possédant autrefois une large dune s'agrandissant beaucoup plus à marée basse[2]. L'orthographe a eu de nombreuses variations au fil du temps. Les différents prêtres et missionnaires écrivirent successivement I. Ochatisia (1660), Ochatis (1689), Chétican, Chéticamps (1725), Chétifcamp (1803)[2]. L'orthographe actuelle est apparue pour la première fois le 3 mai 1815, sous la plume du missionnaire Antoine Manseau[2]. Après les Micmacs, les Français et Acadiens prononcèrent successivement ce nom Le Chady, Le Grand Chady, Le Chady Grand, Île de Chedegan et finalement, la version actuelle, Chatican[2].

Géographie

Articles connexes : Île du Cap-Breton et Géographie de la Nouvelle-Écosse.
Carte topographique de Chéticamp.

Géographie physique

Situation

Chéticamp est situé à 140 kilomètres au nord de la chaussée Canso et à 80 kilomètres à vol d'oiseau à l'ouest de Sydney, sur l'île du Cap-Breton. La ville est située sur la rive ouest de l'île, sur une plaine au pied des Hautes-Terres-du-Cap-Breton et bordée par le golfe du Saint-Laurent.

Chéticamp n'a aucun statut légal mais on considère généralement que la ville s'étend sur 15 kilomètres entre la rivière de la Prairie au nord et le Grand Étang au sud[3]. Le village de Saint-Joseph-du-Moine s'étend au sud alors que le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton se trouve au nord. Une région sauvage s'étend à l'est pendant près de 45 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique. Par contre, un secteur du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton est historiquement lié à Chéticamp. Il comprend les ruines des hameaux du Buttereau et de Cap-Rouge.

Topographie

Chéticamp est séparé du golfe du Saint-Laurent par l'île de Chéticamp, en fait une presqu'île mesurant 6 km par 1,7 km et reliée au continent par un isthme au sud. L'île a une forme grossièrement rectangulaire, délimitée par le Gros Cap et la pointe Enragée au nord ainsi que par La Pointe au sud; la Grosse Tête est un autre cap situé sur la côte ouest. Une colline mesure 40 mètres de haut mais le relief est généralement plat. La plupart du littoral est formé de falaises, sauf à la plage de Chéticamp et sur l'isthme, au sud, ainsi que le Platin, situé au bord du havre et délimitant l'anse à Digue. L'île forme le havre de Chéticamp, long de 5 kilomètres et mesurant jusqu'à 1,5 kilomètre de large. Dans le Sud du havre, délimitée par la pointe des Cochons et l'isthme se trouve l'anse à Petit Bonhomme et le bassin du Redman.

Le principal cours d'eau est la rivière de la Prairie, qui se déverse dans le golfe à la limite nord. Son embouchure est composée d'un barachois. Après avoir dévalé les hautes terres, le ruisseau des Aucoin coule en direction nord pendant 5 kilomètres derrière la ville, traverse le marais de la Prairie et se jette en rive gauche de la rivière de la Prairie. Le ruisseau Fiset se jette dans le bassin du Redman.

Certaines vallées sont appelées rigwash.

Géologie

Climat

Chéticamp bénéficie d'un climat tempéré, qui se caractérise par des hivers doux et des étés sans chaleur excessive. L'été commence tard à cause de la présence de glaciers. Le vent est généralement doux. Quelques fois par année, un dangereux vent du sud-est nommé le suête se lève, pouvant causer des dégâts et accidents importants. Les vieilles maisons étaient autrefois attachées avec du fil d'acier pour éviter qu'elles s'envolent, et les Chéticantins ont su s'adapter à ces conditions en reconnaissant les signes avant-coureurs et en construisant des maisons plus solides qu'ailleurs et en adaptant les toitures.

Faune et flore

Vue du belvédère de Cap-Rouge. La piste Cabot et la montagne à Jérôme sont visible à gauche, le site de l'ancien hameau de La Blocs est au centre, la Presqu'île à droite et au loin Chéticamp.

Il y a peu de mesures de protection de l'environnement à Chéticamp[4]. Par contre, la protection de la rivière de la Prairie, du bassin du Redman, du lac à Dominique et de l'anse à Johnny à Eusèbe est proposée[5], alors que l'Association des saumons de Chéticamp tente de rétablir la population de saumon de l'Atlantique dans la rivière[4]. Chéticamp est aussi la seule communauté du nord de l'île possédant un plan de zonage, interdisant entre autres la construction d'usines dans les zones à risques[4]. L'eau potable est considérée propre dû au faible nombre d'industries mais il y a eu des cas de contamination des sources[4]. La contamination au radon est plus fréquente dans les résidences de Chéticamp[4].

Géographie humaine

Voies de communication et transport

Il n'y a pas de transport en commun à Chéticamp mais il y a un arrêt de l'Inverness Shuttle à Margaree, un autobus se rendant jusqu'à Halifax. Il y a un héliport en ville, normalement réservé pour l'ambulance. Les aéroports les plus proches sont l'aéroport de Sydney et l'aéroport d'Halifax.

Des trottoirs sont en place depuis 1972[6]. Il y a peu de places de stationnements et cela cause des problèmes sur la piste Cabot[5]. La construction d'une route secondaire passant à l'est de la ville est projetée[5]. La plupart des rues ont un nom seulement depuis les années 1990, à la suite de l'ouverture du service 911[5].

Morphologie urbaine

Le quartier principal, Chéticamp, s'étend sur plus de quatre kilomètres le long du Sentier Cabot, au bord du havre. Il comprend la plupart des commerces et institutions. À un kilomètre au nord-est se trouve Petit-Étang, au bord de l'étang du même nom. La Prairie est situé à l'est de celui-ci, séparé par le marais du ruisseau Aucoin. À l'est de Chéticamp s'élève Belle-Marche et Le Platin. Au sud, on retrouve Le Plateau, Pointe Cross et Le Lac.

La ville s'est développée à partir du littoral, principalement le long de la piste Cabot[5]. Le développement s'est ensuite poursuivi vers l'est, alors que des résidents du centre ont subdivisé leurs terrains afin de permettre à des membres de leur famille d'y résider, créant ainsi plusieurs rues parallèles à la piste[5]. Depuis les années 1970, il y a surtout des constructions en secteur rural à l'est et au nord du centre-ville, le long des routes; de grands secteurs restent sous-développés dû au manque de routes secondaires[5].

De nombreux autres hameaux et lieux-dits existent, dont voici une liste non exhaustive, du sud vers le nord :

Buttereau à John, la Terre Rouge, la Pointe, le Collet à Orignal, le Chêne, la Prairie, les Bouleaux, les Grandes Parts, les Prés Rondes, les Caves, la Cave à Loup, l'étang à Eusèbe, le Plé, la Frênière, le Chemin du Portage, la Petite Prairie, l'Anse du bois marié, les Caveaux, le Gabion, les Caps, le quai à Braquette, le ruisseau Creux, la Digue, le Petit Havre, la pointe à Cochons, le pont de Ciment, la butte à l'ours, le Redman, la pointe aux Pois, le Petit Plé ou Belle Marche, la butte à Hubert à Henri, le Brûlé, la Petite Source, la Source Bouillante, la Platin, la Petite Allée, le Chemin de svieux, la Butte de la commune, le Plé des bœufs, le Grand Plé, la Butte des Constant, la Butte à Élie, la Butte du cimetière, le Plateau, la Butte à John à Raymond, les Buttes, la Ferme, le Ruisseau de la ferme, le Lac, le ruisseau du Lac.

  • Dans les montagnes :

L'Âbime, la montain des Écureaux, le trou à Pochard, le buttereau à Pierrot, la Coulèche, la Rigwash, le ruisseau du Mât, Panwax à Piquet, la Sucrerie.

  • Sur l'île:

La Digue, le Gros Cap ou le Nique-du-Corbeau, la pointe Enragée, le havre à Marcel, le ruisseau de l'île, l'anse du Bois Marié, la source des Bostonais, l'anse au Brick, le ruisseau du Mitan de l'île, la Grosse Tête, l'étang à Phirin, le Four à Pierre Bois, la Pointe, le havre de la Pointe, le Banc, l'anse aux Huileux, Les Bras.

Logement

Histoire

Origines

Les Micmacs, arrivés probablement de l'ouest du Canada il y a 3000 ans, fréquentaient les lieux lors de leur voyages de chasse. Il n'y a par contre aucune preuve d'établissement permanent datant de l'époque[7]. Jacques Cartier aperçoit Chéticamp en retournant de son deuxième voyage en Amérique, le 1er juin 1536[7]. L'Acadie est fondée en 1604 et bien que le Cap-Breton en fasse partie, les Français n'ont aucun établissement permanent à Chéticamp[7]. Certaines familles s'établissent par contre de façon temporaire, comme celles de François Chomable et de Jean François[7]. Chéticamp apparaît pour la première fois sur une carte du Cap-Breton en 1758, seulement positionné trop loin au nord[7]. Au XVIIe, le gouverneur Nicolas Denys visite parfois Chéticamp[8]. Il est probable que des pêcheurs basques et bretons, présents dans le golfe du Saint-Laurent dès le XIIIe siècle, construisent des cabanes à La Pointe pour sécher la morue[8]. Un poste de pêche existe sur la même pointe durant la première moitié du XVIIIe siècle et les Français ont même un chantier naval à Chéticamp[8].

Les Britanniques prennent possession de l'île du Cap-breton après la chute de la forteresse de Louisbourg en 1758. Les Britanniques avaient commencé la Déportation des Acadiens en 1755. Ceux ayant échappé à la capture trouvent pour la plupart refuge dans des régions isolées de l'Acadie ou meurent de froid, de faim et de maladies. Les captures se poursuivent jusqu'à la Proclamation royale de 1763, qui permet alors aux Acadiens de revenir s'établir sur leur terres, à condition qu'elle ne soit pas déjà occupée par un Britannique. De nombreux Acadiens sont tout de même expropriés dans les années suivantes. La plupart des Acadiens de l'île Saint-Jean quittent en 1787 pour le Cap-Breton afin d'éviter le servage. Le lieutenant-gouverneur Joseph Frederick Wallet Desbarres attire pendant quelques années des Acadiens au Cap-Breton, en leur offrant terres et vivres, pour éviter qu'un trop grand nombre s'établissent à Saint-Pierre-et-Miquelon et nuisent au commerce britannique[9]. Le Jersiais Charles Robin fonde un poste de pêche à La Pointe de l'île de Chéticamp en 1770[10] mais l'endroit n'est toujours pas habité en 1780[8]. Par contre, Pierre Bois et Joseph Richard, originaires de Port-Toulouse, sont déjà établis à Chéticamp en 1782[8].

Des groupes de colons arrivent en 1785, 1786 et 1788[10].

XIXe siècle

L'établissement Robin comptait déjà un port important et l'un des deux magasin du village en 1790[11]. Les pêcheurs et employés d'usines étaient travaillaient souvent 10 ou 12 heures par jour et recevaient un salaire médiocre compte tenu du cours du poisson à l'époque. Les employés étaient payés avec des crédits seulement acceptés dans les magasins de la compagnie. La vie économique et sociale s'organisa de plus en plus autour de la pêche et l'agriculture déclina et peu à peu, les jersiais possédèrent tout le matériel. Seuls quelques pêcheurs possédant une grande goélette pouvaient vendre leur poisson à d'autres marchands. Plusieurs marchands étrangers sont venus à Chéticamp pour acheter du poisson mais sont repartis les mains vides, les pêcheurs ayant peur des représailles des jersiais. Le marchand Sam Lawrence, de Margaree, vint ouvrir un second poste de pêche à Chéticamp au milieu du XIXe siècle, celui-ci au havre. La présence d'une seconde compagnie ne changea pas les conditions de vie de la population. À la demande du père Girroir, le platié, une dune de sable couverte de seulement quelques décimètres d'eau et rendant difficile l'accès au havre de Chéticamp, fut dragué en 1874. Le gouvernement fédéral construisit un port au havre en 1888, s'ajoutant à ceux du père Fiset et de la compagnie Lawrence. En 1890, le gouvernement installa un phare. Le havre de Chéticamp pouvait accueillir les goélettes américaines en cas de tempête et accueillit aussi plusieurs navires-hôpitaux. Les Robins déménagèrent leurs activités au havre de Chéticamp en 1903, alors que la présence de plus en plus de commerces et de coopératives les forcèrent à devenir plus flexibles. Le père Fiset acheta leur ancienne propriété puis le gouvernement fédéral y construit un nouveau port mais celui-ci est en déclin. À la mort de Walter Lawrence, le frère de Sam, en 1906, le Chéticantin Charles Aucoin devint le propriétaire de la compagnie, qu'il vendit en 1911 à la Matthews & Scott Company de Queensport. Ceux-ci se montrèrent plus humains envers les employés et les payèrent en argent comptant.

Un marchand de Pictou du nom de MacFayden ouvrit la première usine de transformation du homard en 1876, au havre. Celle-ci fonctionna pendant deux ou trois ans avant d'être rachetée par Sam Lawrence, qui la ferma après huit ans. H. L. Foran, de Portland, ouvrit une seconde usine en 1898 à l'anse du Bois-Marié et fit affaire jusqu'en 1921. Vers 1900, deux Chéticantins, Charles Chiasson et Fulgence Aucoin, ouvrirent leur propre usine. Plusieurs autres usines firent construites mais les deux seules importantes furent la seconde usine de la compagnie Robin en 1947 au havre puis l'usine de la coopérative.

XXe siècle

Industrie minière

À la fin du XIXe siècle, des prospecteurs cherchèrent sans succès de l'or et du cuivre au pied de la montagne à Jérôme, à Cap-Rouge[12]. La Cheticamp Mining Company exploita une mine de plomb à La Prairie à partir de 1898 mais dut cesser ses activités deux ans plus tard car le minerai n'était pas assez riche[13]. La Henderson & Potts exploita une mine de baryum pendant plusieurs années à Cap-Rouge mais les difficultés de transport mirent fin aux activités de la compagnie[13]. Une entreprise dont le nom n'est pas connu investit une somme considérable dans une mine d'or au Plateau mais ferma ses portes après quelques années sans laisser de traces[13]. En 1926, un groupe de citoyens intrigués par cette mystérieuse exploitation tenta de reprendre l'exploitation mais dut abandonner, faute de moyens et d'aptitudes nécessaires[13].

En 1897, M.W. Grandin, un prospecteur néo-glaswegien, découvrit du gypse dans une montagne de Belle-Marche. La Great Northern Mining Company fut formée en 1907 avec le curé Pierre Fiset comme président. Grâce aux actions vendues sur place et à Québec, la machinerie et un navire de 5 000 tonneaux, l'Améthyste, furent achetée en 1908. Le plâtre était transporté au port de la Pointe en charrette puis par tracteur et enfin par un chemin de fer à partir de 1911. La mort de Fiset, survenue en 1913, nuisit aux activités et les employés travaillèrent pendant sept mois sans être payés. La production arrêta la même année mais le montréalais James Brodie acheta la mine en faisant miroiter sa fortune. Les employés travaillèrent pendant un mois sans être payés puis déclenchèrent une grève. Brodie leur envoyant un chèque de paye sans fonds et au moment où les employés allaient lancer un recours collectif, P.M. O'Neil, qui avait fait construire les rails, prit le contrôle de la mine et paya les employés mais ne reprit pas l'exploitation. La production reprit en 1923 avec l'achat par l’International Gypsum Company mais cessa après un an. La mine fut vendue à l’American Company Atlantic Gypsum, qui reprit la production mais cessa la transformation du gypse sur place. La mine fut finalement vendue à la National Gypsum Company en 1936. Ce fut la période la plus productive de la mine jusqu'à sa fermeture définitive en 1939 à cause de la Seconde Guerre mondiale et à la découverte d'un meilleur gisement à Dingwall[14].

Mouvement coopératif

Articles connexes : Coopérative et Mouvement d'Antigonish.

En 1915, quelques pêcheurs de Chéticamp fondèrent la première coopérative de vente des Maritimes et probablement la première coopérative de pêcheur en Amérique du Nord[15], probablement inspirée par la fondation d'une magasin coopératif par des mineurs de Sydney Mines en 1907[15]. Les débuts furent modestes. Les pêcheurs utilisaient le port et le hangar du gouvernement et scellaient les conserves de homard avec un fer rouge puis le vendaient à Halifax, Charlottetown et Port Elgin. Une maison fut plus tard achetée pour servir de hangar et de bureau puis une usine fut construite, plus tard agrandie. Après quelques années, la plupart des pêcheurs de la Pointe faisaient partie de la coopérative[16].

Les provinces Maritimes, en particulier les régions acadiennes, furent durement touchées par la Grande Dépression. En 1933, des pêcheurs du havre, inspirés par le succès de la coopérative de la Pointe, fondèrent leur propre coopérative, la Chéticamp Fishermen Cooperative, Limited. Au printemps 1934, une usine de transformation du homard et un quai avait déjà été construits[17]. Les pêcheurs achetaient seulement leurs agrès de pêche en gros mais ils décidèrent de fonder en 1935 un magasin coopératif à Petit-Étang[17]. Le magasin fut remplacé par un plus grand en 1938[17]. La coopérative de la Pointe fut dissoute par ses membres en 1940 afin de se joindre aux activités florissantes du havre[16]. La caisse populaire de Chéticamp ouvrit ses portes en 1936[17]. Peu de temps après, la caisse acheta l'ancien magasin de Léo Bellefontaine à l'Imperial Oil pour le transformer en magasin coopératif[18]. Un marchand jaloux offrit une importante somme à la caisse, qui la refusa[17]. En 1938, le magasin ouvrit des succursales à Petit-Étang, au Plateau et à Belle-Marche[17]. Le terrain du magasin incluait aussi un quai, dont la réparation fut décidée après plusieurs sessions d'études[18]. Une usine de transformation de poisson fut construite puis le magasin ajouta le poisson à ses produits en 1942, devenant du même coup un acheteur de poisson auprès de ses membres[18]. Face au succès grandissant du magasin appartenant à la caisse, il fusionna en 1944 avec celui appartenant à la coopérative des pêcheurs[17]. L'usine de transformation du homard fut déplacée la même année au quai du magasin coopératif, créant une seule importante organisation[18]. Les succursales de Petit-Étang, du Plateau et à Belle-Marche fermèrent leur portes en 1950 pour laisser place à un populaire service de livraison à domicile[17].

Le Mouvement d'Antigonish fut lancé en 1930 et atteignit Chéticamp en 1933[17]. Il fut connu surtout grâce aux publications car la population n'acceptant pas de suivre les cours donnés par des représentants anglophones[19]. Alexandre Boudreau, qui joua un rôle important dans le développement des coopératives à Chéticamp, accepta de d'aller donner des cours en français durant une semaine, avec une équipe de l'école des pêches de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le tout organisé par la Société Saint-Pierre[19]. Ces cours, très populaires, furent bénéfiques pour le mouvement coopératif local. En novembre 1948, le Mouvement d'Antigonish en profita pour organiser quelques formations d'une durée de trois jours[19]. Ils envoyèrent sur les lieux quelques Acadiens notables, dont Martin J. Légère, Adélard Savoie et Gilbert Finn, alors que le Chéticantin Anselme Cormier devint le responsable des relations publiques pour les villages francophones du comté[19]. L'une des résultats immédiats de ces séances fut la séparation en 1948 de la coopérative en deux organismes, soit une coopérative de pêcheurs et un magasin coopératif[20]. La caisse populaire acheta le magasin coopératif puis déménagea dans l'édifice. La caisse populaire construit son propre édifice en 1949[17].

Jusqu'au milieu du XXe siècle, seule les Robins possédaient un réfrigérateur à boëte (appât). Les autres pêcheurs devaient alors capturer le hareng ou la pieuvre quand ils en trouvaient ou sinon l'acheter à fort prix de Sydney[20]. À la suite d'une importante étude, le gouvernement provincial accéda à la demande de la population en construisant un réfrigérateur au havre, inauguré en 1949[20]. Il pouvait contenir 300 000 de boëte et avait une annexe permettant d'entreposer les lignes prêtes à être utilisées[20]. Afin d'assurer son indépendance, la coopérative des pêcheurs acheta l'entrepôt en 1954 grâce à une subvention du gouvernement fédéral[20]. Au quai de la coopérative, celui du magasin, furent construits de grands hangars, dotés des plus récentes technologies[20]. Un incendie détruit tous les bâtiments et même le quai le 11 août 1955, malgré les efforts d'une centaine de pompiers et de volontaires[20]. La coopérative se réunit immédiatement et demanda un prêt de 200 000 $ au gouvernement provincial, que ce dernier accepta à un taux de seulement 4,5% sur 30 ans[21]. Toutes les installations nécessitant d'êtres reconstruites, la coopérative décida d'effectuer les travaux à l'entrée du havre, près du réfrigérateur à boëte; un second réfrigérateur fut également construit[21]. Une usine de nourriture pour animaux fut inaugurée par la coopérative des pêcheurs en 1957, permettant ainsi de récupérer les parties non commerciales du poisson[21]. La coopérative était alors dirigée par Denis Aucoin, qui était aussi le gérant de la coopérative de Grand-Étang, permettant ainsi de diviser les tâches entre les deux organismes[21].

Diversification de l'économie

Vue d'une partie de Cap-Rouge avant son abandon.

En 1936, le gouvernement fédéral expropria une portion du village, soit les rigwashs et le hameau de Cap-Rouge[22]. Il créa ainsi le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, traversé par la piste Cabot, complétée en 1947[22]. Ce parc occasionna un afflux important de touristes et la fondation de plusieurs autres commerces[22].

L'élevage du vison commença en 1955[22].

Démographie

Article connexe : Démographie de la Nouvelle-Écosse.

Chéticamp comptait 3357 habitants en 1996, soit une hausse de 5.2% en dix ans[5]. Le quartier le plus peuplé est le centre-ville, comptant pour 31% de la population en 1996[5].

Évolution démographique de Chéticamp[5]
1971 1976 1981 1986 1991 1996
2300 2198 2443 2367 2569 3357

Administration

Chéticamp fait partie de la Division #1 de la municipalité du comté d'Inverness, qui comprend aussi les communautés anglophones de Port Hood et Meat Cove. La Division 1 est représenté au conseil municipal par Daniel Boudreau, de Chéticamp. La municipalité ne possède pas d'annexe à Chéticamp mais le seul employé bilingue visite la ville une fois par semaine[4].

Au niveau provincial, Chéticamp fait partie de la circonscription d'Inverness. Celle-ci est représenté à la Chambre d'assemblée de la Nouvelle-Écosse par Rodney MacDonald, chef du parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse.

Au niveau fédéral, Chéticamp fait partie de la circonscription de Cape Breton—Canso. Celle-ci est représentée à la Chambre des Communes du Canada par le libéral Rodger Cuzner.

Économie

Article connexe : Économie de la Nouvelle-Écosse.
Bateaux de pêche accostés à Chéticamp.

Dans la région de Chéticamp, 25% des emplois sont liés à la pêche, 60% au tourisme, 2% au secteur secondaire (construction et la fabrication) et le reste dans les services[23].

À l’exception d’une mine de gypse qui fut exploitée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la principale industrie de Chéticamp a toujours été le produit de la pêche. Depuis que les poissons se font plus rares dans la région, le tourisme a pris de plus en plus d’importance pour devenir, en 2006, la principale ressource du village.

L’industrie du tourisme tire profit des paysages locaux, en particulier à l’entrée du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Chéticamp est la seule région acadienne de la Nouvelle-Écosse ayant une importante activité touristique. Ainsi, 9 des 13 hôtels des régions acadiennes se trouvent en ville[24].

Chéticamp est le principal centre commercial du comté[5].

Chéticamp compte trois ports de pêche, tous gérés par l'Autorité Portuaire de Chéticamp. Le port de la Pointe est situé au bord du golfe, sur la pointe de l'île de Chéticamp. Il compte un quai et un brise-lame. Le port de la Digue est situé sur le continent, à l'embouchure du havre de Chéticamp. Il compte trois bassins protégés par un brise-lame ainsi qu'une aire d'entreposage de bateaux. Le port de la ville est situé plus profondément dans le havre et compte un seul quai. La ville compte également un chantier naval.

Le parc industriel maritime est installé à la pointe aux Cochons ou pointe du Havre mais n'est pas encore développé[25].

L'île de Chéticamp possède le sol le plus fertile[5]. La plus grande partie de l'île est de propriété publique et est louée pour le pâturage et l'agriculture.

Le coopératisme occupe une part importante dans l'économie chéticantine. La Coopérative de Chéticamp compte un magasin d'alimentation, une quincaillerie, un magasin de matériaux de construction et un salon funéraire.

Secteur primaire

La pêche génère 25% des emplois dans la région de Chéticamp. En 2002, les emplois sur les bateaux à eux seuls représentaient 172 travailleurs[23]. Quarante bateaux sont basés dans les ports de la ville et 60 sont en transit[23]. La pêche avait un chiffre d'affaire de 28 083 785 $ canadiens en 2003, comparativement à 19 318 735 $ en 2002. Les ports sont accessibles de mai à décembre et la profondeur minimum est de 4,8 mètres. Le homard et le crabe des neiges représentent la plupart des prises[23]. Le homard est livré au Nouveau-Brunswick pour y être transformé, alors que le crabe est transformé et emballé sur place. D'autres poissons pêchés sont le hareng, le maquereau, l'espadon, le gasperau, l'anguille, l'éperlan, les huîtres, le calmar et les crevettes.

L'agriculture est peu développée et il y a un seul élevage de bœufs[23].

La laine utilisée pour fabriquer les tapis est importée à un prix élevé, alors un élevage de moutons aidera l'économie locale[23]. La région serait propice à l'élevage de moules bleues[23].

Secteur secondaire

Les tapis sont fabriqués par 5 producteurs locaux, incluant la Coopérative artisanale de Chéticamp, ainsi que plusieurs particuliers[23]. Une partie de la production est exportée. Il y a trois boulangers-pâtissiers à Chéticamp, dont la boulangerie Aucoin qui livre dans tout le comté[23]. Chéticamp Boatbuilders est un chantier naval fabriquant des bateaux de pêche jusqu'à 65 pieds de long ainsi que des bateaux de loisir. Le chantier fabrique ses bateaux à partir de coques achetées d'autres constructeurs et répare aussi des bateaux[23].

Vivre à Chéticamp

Éducation

Article connexe : Éducation en Nouvelle-Écosse.

L'école francophone NDA offre des cours en français de la maternelle à la douzième année. Saint-Joseph-du-Moine possède un campus de l'université Sainte-Anne. Un bibliobus visite le village à chaque trois semaines. Les élèves anglophones vont au Cape Breton Highlands Education Centre de Terre-Noire.

L'école de Chéticamp était administré à partir de Port Hood. Au début du XXe siècle, l'Institut des enseignants de langue française revendique des manuels en français pour toutes les écoles acadiennes de Nouvelle-Écosse[26]. Face à l'insistance de la population, le gouvernement provincial crée en 1939 des cours d'été pour les enseignants francophones puis publie à partir de 1941 un nouveau programme pour les écoles acadiennes[26]. Dès lors, un programme complet en anglais de la maternelle à la 12e année est offert aux étudiants anglophones, venant pour la plupart du village écossais voisin de Pleasant Bay. Les étudiants francophones doivent quant à eux se contenter d'une éducation en français jusqu'à la 9e puis d'une éducation bilingue de la 10e à la 12e année. Bien que la Charte canadienne des droits et libertés donnait le droit aux Acadiens d'avoir une éducation unilingue française, la population était divisé sur cette question, certains parents ayant peur que cela désavantage leurs enfants sur le marché du travail[27]. Les écoles acadiennes, c'est-à-dire bilingues, sont reconnues en 1981 et c'est à partir de ce moment que l'histoire acadienne est enseignée. Le Conseil scolaire acadien provincial est créé en 1996[26] et les élèves anglophones sont transférés au nouveau Cape Breton Highlands Education Centre de Terre-Noire en 2002[5].

Santé

L'hôpital du Sacré-Cœur de Chéticamp dessert présentement tout le nord du comté d'Inverness. Il possède entre autres une salle d'urgences, un bloc opératoire, une maternité, un laboratoire et 10 lits de soins intensifs. La ville dispose aussi d'une pharmacie, d'une clinique médicale et d'une clinique vétérinaire. Le foyer Père-Fiset compte 60 lits pour et la résidence Père-Patrice-Leblanc compte 45 logements pour personnes semi-autonomes[28].

Durant un siècle, les Chéticantins utilisaient une médecine traditionnelle, en grande partie commune à celles des autres communautés du golfe du Saint-Laurent[29]. Cette médecine était basée sur des plantes médicinales et sur l'écorce de certains arbres, la plupart du temps administrées sous forme de sirouanes (cataplasmes)[29]. Plusieurs remèdes nécessitaient par contre des rites et des incantations magiques, n'ayant la plupart du temps aucun rapport avec la maladie en question[29]. Les remèdes traditionnels pouvaient guérir la plupart des malaises, les coupures et les brûlures et certains d'entre eux sont toujours utilisés[29]. Pour les maladies plus graves, des guérisseurs étaient appelés. Il y avait aussi des emmancheux ou rabouteux, capable de replacer les os. La première sage-femme fut Jeanette Dugas, épouse de Pierre Bois et première femme à vivre à Chéticamp[30].

Le premier médecin à pratiquer à Chéticamp fut le Dr. Napoléon Fiset, le frère du père Fiset, établi en 1875[31]. Les Filles de Jésus, enseignant en ville depuis 1903, s'occupaient aussi des malades[32]. Avec l'aide des médecins Egen et Calder, de Sydney, le père Leblanc ouvrit le premier hôpital le 24 novembre 1931, installé dans la maison de Louis Fiset et comptant 12 lits sous la responsabilité des Filles de Jésus[32]. À cause du manque de place, l'hôpital du Sacré-Cœur est inauguré en 1938 puis agrandi en 1956[32]. Un tout nouvel édifice est inauguré en 1999. Le foyer Père-Fiset fut inauguré en 1971 et dès lors géré par les filles de Jésus[28]. Il a été agrandi en 1979[28]. La résidence Père-Patrice-Leblanc fut construite en 1976 et agrandie en 1991[28].

Eau, communications et énergie

Un système d'aqueduc appartenant au gouvernement provincial fournit en eau les usines de transformation de poisson, l'école, l'hôpital, la caserne de pompiers et quelques commerces. Ce système a été construit en 1965 et compte deux réservoirs[25]. La pression d'eau et le débit causent problème dû au fait que le système était conçu pour approvisionner uniquement les usines[25]. Deux aqueducs privés s'ajoutent au premier. L'un se trouve dans le secteur du golf et dessert une trentaine de résidences à partir de deux puits et l'autre utilise l'eau du lac à Dominique, desservant 14 résidences[5]. Les autres résidences et commerces sont dotée d'un puit muni d'une pompe électrique[6]. Chaque maison avait auparavant sa propre fosse septique, alors que celles au bord de la mer avait un conduit se déversant directement dans l'eau[6]. Pour remédier à la pollution grandissante du havre et des puits, un égout fut construit au centre du village en 1975 et à Petit-Étang en 1977[6]. L'eau est traitée avant d'être rejetée dans le havre de Chéticamp[5]. Le système d'égout est peu efficace en cas de tempête et il est de plus en plus pressant de raccorder le Redman au réseau, dû à de sévères problèmes de fosses sceptiques nuisant au développement de ce quartier[5].

Le service de téléphone et de téléphonie cellulaire est offert à Chéticamp par Bell Aliant. Acadia Communications et Bell Alliant offre quant à eux l'internet à haute-vitesse. Le service téléphonique commença en 1906 mais permettait seulement des appels locaux[33]. La ville fut connecté au réseau en 1914 par la Maritime Telephone and Telegraph Company[33]. La compagnie ne voulant pas installer une ligne jusqu'à Cap-Rouge, les résidents accomplirent eux-mêmes les travaux[33]. Malgré l'expropriation de Cap-Rouge en 1939, les résidents des hameaux de La Prairie et de Petit-Étang s'en s'en servirent pour connecter leur résidences[33]. La compagnie installa un commutateur téléphonique en 1972, évitant aux Chéticantins à devoir se faire servir en anglais à partir de Sydney[6]. Le télégraphe a été installé à la demande du père Fiset en 1891 et le service a duré jusqu'en 1959[33].

L'électricité est fournie par la Nova Scotia Power depuis 1937[34], lorsqu'elle construisit une ligne électrique de 69 kV connectant la ville au reste du réseau[35]. Une éolienne fournissant 0,66 MW[36] a été installée en 2003, la première dans la province[37], dans le hameau de Grand-Étang à Saint-Joseph-du-Moine. Cette éolienne fonctionne seulement jusqu'à une vitesse de 90 km/h et ne profite donc pas de la puissance des suêtes[4]. Une entreprise locale développe actuellement une éolienne pouvant fonctionner jusqu'à 160 km/h[4].

Médias

Jusque dans les années 1990, la majeure partie des habitants consultaient des médias en langue anglaise[27].

Depuis 1992, Chéticamp possède une station de radio communautaire francophone, CKJM 106,1 FM. Son auditoire représente 90% de la population et la station émet sur la côte ouest de l'île ainsi qu'à Pomquet. 10% de sa programmation en anglais et le reste est en français[38]. L'autre station francophone captée est la Première Chaîne de Radio-Canada (103,9 FM). La station anglophone 101,5 FM de Port Hawkesbury ainsi que CBC Radio One (107,1 FM) desservent la région. La signal de la station CJFX 102,5 FM d'Antigonish est faible mais compréhensible.

La Télévision de Radio-Canada diffuse des émissions à Chéticamp en français depuis 1970[39]. La compagnie Acadian Communication Ltd., basée en ville, offre la télévision par câble depuis 1989[40]. Celle-ci possède la station de télévision communautaire CHNE (canal 36)[40].

L'hebdomadaire Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, publié à La Butte, et le quotidien L'Acadie Nouvelle, publié à Caraquet, sont distribués à Chéticamp. Deux quotidiens anglophones sont aussi distribués à Chéticamp, soit le Cape Breton Post de Sydney et le Chronicle Herald d'Halifax. L'hebdomadaire anglophone The Inverness Oran couvre l'actualité culturelle et les événements du comté.

Religion

À la fondation du village, Chéticamp faisait partie de l'Archidiocèse de Québec mais Mgr Hubert ne pouvait pas envoyer de missionnaire en Acadie, dû à la pénurie de prêtres. Joseph Aucoin célébrait alors des messes blanches, c'est-à-dire sans prêtre. Le père Ledru fut le premier missionnaire à visiter Chéticamp, le 1er juillet 1787. François Lejamtel de la Blouterie (Granville, 1783 - Bécancour, 1835), banni de Saint-Pierre-et-Miquelon suite à la Révolution, s'établit à Halifax puis à Arichat. Il fut le premier missionnaire à visiter annuellement la ville de 1792 à 1819. Jean-Baptitste Allain, basé aux îles de la Madeleine et lui aussi banni de Saint-Pierre-et-Miquelon, visita Chéticamp annuellement à partir de 1794. La maison d'Augustin Deveau était habituellement utilisée pour célébrer les messes. Une chapelle fut construite en 1800 à la demande du missionnaire Allain.


Sport et parcs

Le hockey sur glace est le principal sport de la région, comme dans bien des endroits du Canada. La patinoire locale, appelée Cabot Trail arena accueille les équipes locales des Cheticamp Trail Blazers, Les Acadiens (équipe scolaire) et les Alouettes (club senior). Elle est la propriété de la Northern Inverness Recreational Association qui gère également un parcours de golf, le Portage Golf Course qui se trouve juste derrière la patinoire et qui fait partie des plus beaux sites de l’île[41].

Le principal parc est le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, situé au nord du village. Le parc comprend de nombreuses activités, dont plusieurs dans la partie la plus au sud, historiquement liée au village. Au bord de la rivière de la Prairie se trouve un théâtre en plein air, un centre d'information touristique, une librairie et un terrain de camping. Un sentier pour bicyclettes (13 km, 4-5 heures) parcoure la rive nord de la rivière, ou l'on peut observer diverses espèces d'oiseaux. Un sentier (9,6 km, 3,5-4 heures) passe par le rigwash à Bessure puis longe le ruisseau des Habitations-Neuves et grimpe sur les hautes terres, permettant d'avoir une vue panoramique sur le golfe du Saint-Laurent et le rigwash. Le chemin du Buttereau (5 km, 1,5 heures) longe le sommet de la Grande Falaise, le long duquel ont peut observer quelques ruines des maisons acadiennes du XVIIe siècle. Un petit sentier (1,9 km, 40–50 minutes) situé à l'extrémité de ce dernier permet d'observer l'ancien hameau du Buttereau, l'océan et l'embouchure de la rivière de la Prairie. Jusqu'au Cap-Rouge se trouvent trois belvédères, une exposition, une plage, un terrain de camping et le sentier du ruisseau Corney (8 km, 2-2,5 heures), permettant d'observer la faune dans une forêt de feuillus ainsi qu'une cascade.

La plage Saint-Pierre est aménagée sur la Barre depuis 1963[6]. Elle possède un terrain de camping de 144 places[42].

Autres services publics

La gendarmerie royale du Canada possède un détachement à Chéticamp, faisant office de police municipale.

La brigade de pompiers volontaires de Chéticamp est composée de 37 membre et possède une caserne ainsi que trois camions[25]. La brigade a été fondée en 1940, a acheté sa première pompe mécanique en 1953 puis son premier camion d'incendies en 1957[43].

Il y a un bureau de poste dans le centre du village, un autre à Petit-Étang et finalement un au sud, à Grand-Étang dans Saint-Joseph-du-Moine. Le service postal a été inauguré en 1868[33].

La municipalité de comté opère un dépôt de recyclage à Chéticamp et collecte les déchets, les matières recyclables et le compost.

Culture

Personnalités liées à Chéticamp

Anselme Chiasson.
  • Réjean Aucoin (Chéticamp, 19?? - ), coauteur du conte Le Tapis de Grand-Pré.
  • Anselme Boudreau (? - Chéticamp, 1991), professeur, conseiller et administrateur, membre de l'ordre du Canada.
  • Anselme Chiasson (Chéticamp, 1911 - Montréal, 2004), prêtre, ethnographe et folkloriste.
  • Pierre Fiset (L'Ancienne-Lorette, 1840 - Chéticamp, 1909), prêtre, homme d'affaires et fermier.
  • Marguerite Gallant (Chéticamp, 1890 - Chéticamp, 1983), collectionneuse ayant préservé de nombreux objets liés à l'histoire de la ville, aujourd'hui exposés aux Trois Pignons.
  • Elizabeth LeFort (Chéticamp, 1914 - ), hookeuse.
  • Marie-Colombe Robichaud (Chéticamp, 1943), écrivaine.

Architecture et monuments

Article connexe : Architecture acadienne.
Église Saint-Pierre.
Une baraque à foin.

L'église Saint-Pierre est un site historique provincial.

L'église anglicane St. Paul's a été construite probablement en 1884 à Point Cross pour desservir les marchands jersiais employés de la compagnie Robin. Suite au déclin de la population jersiaise, l'édifice a été abandonné au début du XXe siècle. Il a été détruit par un suête le 6 décembre 1984[44]. Le cimetière est toujours en place et un monument a été érigé sur le site de l'église. Le cimetière des Jersiais se trouve au sud de l'île de Chéticamp.

Le phare de l'île de Chéticamp est situé sur la rive sud de l'île, près de la plage.

La promenade du Quai-Mathieu est située au centre-ville. C'est une promenade en bois au bord du havre, permettant d'accéder aux différents commerces et attractions touristiques. Des concerts y sont organisés.

Le site des Quatorze Vieux, situé au Platin, commémore les 14 premiers propriétaires terriens au moyen d'un monument érigé en 1955. En face, le cimetière des Quatorze Vieux est le plus ancien de la région.

En face de l'église Saint-Pierre se trouvent deux canons, une monument aux morts de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, le monument du bicentenaire et le monument aux pompiers.

Il est possible de visiter l'ancienne mine de gypse et des plaques informatives sont installées au quai-Mathieu, où était chargé le minerai.

La baraque à foin était un édifice autrefois construit à Chéticamp mais qui subsiste aux îles de la Madeleine et à Terre-Neuve. Son origine est inconnue et il en aurait existé en Pennsylvanie, mais elles étaient plus grandes et probablement au toit fixe. La baraque à foin est une construction carrée mesurant de 4 à 4,5 mètres de largeur servant à entreposer le foin. Elle est construite avec quatre poteaux hauts de 5 mètres soutenant un toit pyramidal. L'extrémité de chaque poteau est munie d'une poulie actionnée par des câbles, permettant de monter le toit à volonté selon la quantité de foin à conserver. Les murs pouvaient être lambrissés pour empêcher les animaux de manger le foin[45].

Le suête a poussé les Chéticantins à adapter l'architecture en renforçant le côté exposé de la maison avec des pierres, avec une toiture plus basse que le côté opposé et un larmier très court pour ne pas être arraché. Le vent du large rend le demi-comble préférable au lieu du plein comble ou du comble trois-quarts. Les charpentes de maisons et de granges sont souvent renforcées de guettes du côté de la mer[46].

Arts et artisanat

Article connexe : Tapis hooké.

La radio communautaire possède un studio d'enregistrement musical et la ville dispose aussi d'une imprimerie.

La fabrication du tapis est très ancienne à Chéticamp. Ceux-ci était destinés à un usage domestique mais possédaient des couleurs et des motifs particuliers. Il y a les tapis à breillons faits avec des guenilles, les tapis à tresses, les tapis de Catalogne fait avec un métier à tisser, les tapis à rosettes faits avec des rubans, les tapis à franges et finalement les tapis crochetés, communément appelés tapis hookés (de l'anglais hook, crochet), fait avec de la laine. L'art du tapis crocheté a été introduit par l'épouse du docteur Napoléon Fiset, une acadienne originaire d'Arichat qui avait probablement apprit la technique lors de ses nombreuses visites à L'Ancienne-Lorette. Vers 1923, une new-yorkaise du nom de Lillian Burke vint passer ses vacances à Baddeck, où elle vendait des tapis aux touristes. Elle encouragea ensuite la fabrication des tapis dans les villages de l'île et c'est à ce moment que le commerce du tapis commença à Chéticamp. Elle venait en personne enseigner aux femmes à teindre la laine et à dessiner les motifs. L'industrie démarra lentement. Durant la Grande Dépression, toute activité économique cessa au village sauf la pêche mais le poisson se vendait à un prix dérisoire. Les tapis crochetés devinrent alors à la mode et la plupart des maisons se transformèrent en atelier où toute la famille fabriquait des tapis vendus à Lillian Burke. Il y avait à un certain moment 250 femmes travaillant dans l'industrie. L'une des pièces les plus remarquables est La Dernière cène d'Elizabeth LeFort, composée de 75 000 points et dont la valeur est estimée à plus 100 000 $[47].

La communauté compte plusieurs autres artistes. La peintre et verrière Paula Aucoin-Camus et le sculpteur sur bois William D. Roach possèdent chacun une galerie.

Gastronomie

Article connexe : Cuisine acadienne.

La cuisine acadienne utilise couramment des ingrédients comme le poisson, le porc et quelques légumes dont les fèves séchées, les patates (pommes de terre), le choux et le navet. Les plats à base de céréales comme le gruau, les crêpes et le pain sont très fréquents. Aux produits locaux s'ajoutent ceux provenant d'un commerce ancien avec les Antilles et le Brésil, tels que la mélasse, la cassonade, les raisins secs et le riz.

À Chéticamp, le cumin sauvage, appelé ânis, est couramment ajouté aux pâtés, au fromage, au boudin, aux bouillis, etc. que l'on ajoutait aux Pâtés, au fromage de tête, au boudin, aux bouillis, etc. Parmi les plats propres à la région se trouvent la tarte aux pommes de pré (canneberges), la tarte au riz et la confiture de raisins secs. Comme aux îles de la Madeleine, on distingue le fricot, une soupe à base de viande, de la tchaude (ou chaudrée), une soupe à base de poisson. La poutine râpée est grosse mais non farcie de viande, cuite à l'eau enveloppée dans un sac. Elle est accompagnée de mélasse, de sucre ou de sauce. Les croquettes de morues sont un mélange de morue, de patates et d'épices, le tout moulé et frit. Plusieurs mets ont des noms particuliers à la région: la morue bouillue est appelée morue en cabane; les tartelette à la confitures, zougnes; le ragoût, étouffage; la tire à la mélasse, tamarin et les tiges d'oignons salées, gros chaumes.

Plusieurs restaurants locaux servent de la cuisine traditionnelle, dont le Restaurant acadien de la Coopérative artisanale, où les serveuses sont habillés en costumes d'époque. Ce restaurant et la vingtaine d'autres servent aussi des plats de fruits de mer ainsi que de la cuisine canadienne, américaine, mexicaine, britannique, grecque ou italienne.

Langue

Article connexe : Français acadien.

Les Chéticantins parlent le français acadien, avec certaines particularités. Les sons k et t sont souvent palatalisés devant une voyelle. Par exemple, on prononce tcheur au lieu de cœur, tcheue au lieu de queue, tchin au lieu de tien, tcheuque au lieu de quelque et tcheuquezunes au lieu de quelques-unes. Par contre, le son k n'est pas palatalisé dans les pronoms interrogatifs et dans certains mots comme cultiver. Certains verbes sont conjugués différemment.

Folklore

Fêtes et traditions

Chéticamp possède de nombreuses traditions religieuses ou païennes, certaines ont disparu mais elles sont souvent uniques à la région. Contrairement au reste de l'Amérique du Nord, la Sainte-Catherine et l'Halloween sont inconnus[48].

Temps des fêtes
À Chéticamp, le temps des fêtes se prolonge de Noël au Mardi Gras, dû au fait qu'autrefois les pêcheurs n'avaient pas de travail l'hiver[49]. L'avent était très respecté [50]. À l'approche de Noël, certaines personnes récitaient un rosaire avec une prière particulière pour faire un souhait; cette tradition est en train de disparaître[50]. À Noël, les maisons sont décorées depuis le début du XXe siècle et l'automobile a remplacé la parade vers l'église à bord d'une carriole décorée, alors que la crèche et la messe de minuit existent toujours[51]. Le Père Noël est une croyance récente[51]. Les Chéticantins ne mangent pas de dinde à Noël, l'animal ne vivant pas dans la région, mais plutôt de l'oie, aujourd'hui remplacé par du bœuf ou du porc aux choux de Bruxelles avec de la poutine et autres pâtisseries[51]. Le jour de Noël est une occasion pour visiter la famille. Dans la nuit du 31 décembre avait lieu une tradition unique à la région, où les jeunes hommes battaient la veillée en cognant sur les murs des maisons avec des bâtons et s'enfuyaient avant que les occupants ne les attrapent[51]. Au jour de l'An, les gens se souhaitent une bonne année et se serrent la main mais contrairement aux autres régions, les Chéticantins ne s'embrassent pas et le père ne bénit pas la nouvelle année[52]. Il est de coutume de porter ses nouveaux vêtements au jour de l'An, comme porte-bonheur[52]. Le galette des Rois est servie le jour de l'Épiphanie, la croyance locale voulant que ceux trouvant les deux fèves soit couronnés roi ou reine alors que celui ou celle trouvant le bouton reste vieille fille ou célibataire à jamais[52]. Une fête était organisée durant la Chandeleur, le 2 février. Nécessitant beaucoup de préparations, un groupe de 20 à 25 jeunes couraient la Chandeleur le 30 janvier pour collecter de la nourriture. Ils étaient habillés en vieux vêtements et dirigés par un chef en habit du dimanche et portant une canne décorée. Les courreux faisaient du bruit pour garder le village éveillé, sonnaient aux portes et si les habitants acceptaient, le groupe entrait à la maison et dansait l'Escaouette, après quoi les occupants leurs donnaient des provisions. Durant la réception, l'une des traditions était la crêpe de la Chandeleur. Elle était préparée par le cuisinier mais chaque invité devait la lancer et pouvait seulement la manger s'il réussissait le geste. Dû aux modification des heures de vente d'alcool, certaines bataillent eurent lieu et le père Giroir interdit la Chandeleur. Des réceptions étaient ensuite organisées durant la soirée. Le père Fiset la rétablit puis l'interdit à nouveau. La dernière célébration eut donc lieu en 1907[49]. Les cartes de la Saint-Valentin sont une tradition ancienne. Elles étaient autrefois faites à la main et anonymes, satiriques et parfois cruelles, mettant en valeur un défaut de la personne à laquelle elle était adressée; certains ne lisaient même pas la carte et la jetaient au feu. Les Chéticantins utilisent aujourd'hui des cartes commerciales plus amicales, qu'ils signent[53]. Durant une semaine précédant le Mardi Gras, les gens visitent souvent leur famille et amis et organisent des fêtes[49].

Carême
Au milieu du Carême, le jeudi de la 3e semaine exactement, les gens se déguisaient et allaient voir les autres personnes du village, qui devaient deviner qui était caché derrière le masque. Aujourd'hui, cette tradition s'est étendue à toute la semaine.

Lors du dimanche des rameaux, les Chéticantins font bénir des rameaux de leur propre fabrication, qui sont ensuite installés partout dans les maisons, dans les dépendances et même dans les automobiles[54].

Autres fêtes
Pâques est l'occasion d'un déjeuner copieux, à base d'œufs[54]. Certaines personnes se lèvent tôt pour admirer la prétendue danse que fait le Soleil en se levant[54]. La cueillette de l'eau de Pâques est inconnue[54]. Le 1er avril est l'occasion de faire pêcher des poissons d'avril, des mauvais tours comme par exemple faire inutilement chercher une personne jusqu'à ce qu'un autre lui dise « Jette la ligne, ça mord! »[54]. La première neige tombant en mai est ramassée par certaines personnes pour en faire de l'eau de mai, ayant des propriétés médicinales[55]. La Fête-Dieu donnait lieu à une procession circulant sur la rue principale, décorée d'épinettes pour l'occasion[55]. Une garde était formée de jeunes volontaires, aujourd'hui remplacés par les cadets de l'air[55]. Le 29 juin, jour de la Saint-Pierre et de la Saint-Paul, les pêcheurs lavaient et repeignaient leurs bateaux et des soupes au saumon étaient organisés[55]. Les gens allaient nettoyer leur pieds dans la mer lors des trois premiers jours d'août, cela ayant apparemment des propriétés curatives[55]. Par contre, les mères avaient tendance à interdire à leurs enfants de se baigner durant les canicules[48]. Le vol des choux n'était pas considéré comme un pêché le jour de la Toussaint[48]. Jusqu'au début du XXe siècle, les gens Chéticantins croyaient que les morts revenaient sur la Terre le jour des morts[48]. Une vente aux enchères était organisée, la criée des âmes, où l'on vendait des offrandes qui servaient lors de la messe[48]. Le jour des morts était aussi l'occasion de demander une faveur aux morts, ou de prier pour ceux dans le Purgatoire[48].

Datation

Les Chéticantins avaient l'habitude d'utiliser deux datations pour les années, soit celles du calendrier grégorien puis une autre basée sur des événements extraordinaires, ayant souvent rapport à la mer[56]. Il y avait par exemple l'année du raque à Moïse, en 1861 (de l'anglais wreck, nauffrage), où des marins ont trouvé un bateau naufragé près de l'île d'Anticosti transportant probablement des immigrants irlandais.

Musées

Les Trois Pignons

Les Trois Pignons est un centre culturel. Il compte un bureau d'information touristique, une boutique de souvenirs (La Shoppe), le Musée du tapis hooké et la vie de chez nous ainsi que le Site P@C.

Musée La Piroque

Le musée La Pirogue, inauguré en 2002, est dédié à l'histoire de l'économie locale. L'édifice respecte l'architecture traditionnelle, avec sa charpente de bois, son revêtement de bardeaux et sa galerie entourant le troisième étage. Il est inspiré de l'ancienne demeure de la compagnie Robin, située sur l'île de Chéticamp[57]. C'est un musée interactif, doté d'un système de son alors que des animateurs reproduisent différentes techniques de pêche. Les expositions occupent les deux premiers étages. Le premier étage compte une reproduction d'une maison ancienne ainsi que la galerie Gilbert Van Ryckevorsel. Cette dernière compte vingt photographies sous-marines de grand format et une reproduction d'un canot utilisé pour la pêche des années 1930 et 1940[57]. Le deuxième étage abrite une réplique du magasin original de Charles Robin, une exposition sur l'histoire du mouvement coopératif dans la région, une exposition sur la pêche à Chéticamp (espèces de poissons, techniques de pêche, fermeture des grandes pêcheries, programmes gouvernementaux de soutien), une section réservée aux enfants, une boutique et une galerie de photos anciennes. Le magasin Robin compte plusieurs objets authentiques, dont une caisse enregistreuse d'origine et une bouteille d'huile de Sainte-Anne, en provenance de Sainte-Anne-de-Beaupré[57]. Une salle de conférences se trouve au troisième étage.

Le musée dispose d'une promenade en bois de 125 mètres de long le long du havre[57], ou des animateurs font des démonstrations. Plusieurs objets sont exposés à l'extérieur, dont une véritable pirogue construite entre 1894 et 1904, un type de bateau qui était traditionnellement construit par les Chéticantins[57], un casier de homard géant, une statue en bois représentant un pêcheur et une ancre repêchée du havre. Des œuvres sont aussi exposées à l'intérieur, dont des sculptures en bois et une maquette de phare de William Roach.

Musée Acadien

Le Musée acadien, fondé en 1967, est géré par la Coopérative artisanale de Chéticamp. Le musée est spécialisé dans l'exposition des différentes étapes de la fabrication de tapis. Plusieurs exemplaires sont exposés, les guides font des démonstration de fabrication et il est même possible de prendre des cours. Le musée comprend aussi des reproductions de cuisines et de chambres d'époque ainsi que de nombreuses antiquités.

Le bâtiment comprend aussi une boutique d'artisanat et un restaurant de cuisine acadienne.

Annexes

Bibliographie

  • Gérald E. Aucoin, L'Oiseau de la vérité et autres contes de pêcheurs acadiens de l'île du Cap-Breton, 1980
  • Alexandre Boudreau, À l'assaut des défis, 1994
  • Anselme Boudreau, Chéticamp: Mémoires, 1996
  • Anselme Chiasson, recherches de Annie-Rose Deveau, L'Histoire des tapis « hookés » de Chéticamp et de leurs artisans, 1985
  • Anselme Chiasson, Les Contes de Chéticamp, 1994
  • Jean Doris Leblanc, Généalogie de la famille Poirier de Chéticamp, 1985
  • Jean Doris Leblanc, La Famille Poirier de Chéticamp, 1993
  • Charlie Dan Roach, L'Église Saint-Pierre, Chéticamp, 1893-1993, 1993

Articles connexes

Liens et documents externes

Notes et références

  1. (en) Université du Cap-Breton - Mi'kmaw Place Names in Cape Breton
  2. a , b , c  et d (en) anselme Chiasson, traduction de Jean Doris Leblanc, Chéticamp: History and Acadian traditions, p. 6.
  3. (en) Rural Cape Breton Planning Commission - Plan Area of Cheticamp
  4. a , b , c , d , e , f , g  et h (fr)[pdf] Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse - Profil communautaire 2008
  5. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o  et p (en) Rural Cape Breton District Planning Commission - Chéticamp - Municipal Planning Strategy
  6. a , b , c , d , e  et f Anselme Chiasson, p. 235
  7. a , b , c , d  et e Anselme Chiasson, p. 11
  8. a , b , c , d  et e Anselme Chiasson, p. 12
  9. Anselme Chiasson, p. 13
  10. a  et b Anselme Chiasson, p. 14
  11. Anselme Chiasson, p. 48.
  12. Anselme Chiasson, p. 64
  13. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 65
  14. {Anselme Chiasson, p. 62.
  15. a  et b Anselme Chiasson, p. 53
  16. a  et b Anselme Chiasson, p. 54
  17. a , b , c , d , e , f , g , h , i  et j Anselme Chiasson, p. 55
  18. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 56
  19. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 57
  20. a , b , c , d , e , f  et g Anselme Chiasson, p. 58
  21. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 59
  22. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 68
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  25. a , b , c  et d (en)[pdf] Chéticamp Marine Industrial Park
  26. a , b  et c (fr) CSAP - Qu'est-ce que le CSAP?
  27. a  et b Cécyle Trépanier, « Le mythe de « l'Acadie des Maritimes » », dans Géographie et cultures, no 17, 1996 [lire en ligne (page consultée le 18 janvier 2009)].
  28. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 236.
  29. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 136
  30. Anselme Chiasson, p. 141
  31. Anselme Chiasson, p. 143
  32. a , b  et c Anselme Chiasson, p. 166
  33. a , b , c , d , e  et f Anselme Chiasson, p. 72
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  35. (en) Nova Scotia Power - Transmission Line Map
  36. (en) Nova Scotia Power - Wind Turbine Directory
  37. (en) Nova Scotia Power - History of Electricity in Nova Scotia
  38. (fr) CKJM - Rayonnent de la CKJM
  39. Anselme Chiasson, p. 241
  40. a  et b Anselme Chiasson, p. 240
  41. http://www.golfcapebreton.com/
  42. (fr) Plage Saint-Pierre: Installations
  43. Anselme Chiasson, p. 74
  44. (en) Old Jersey Church (St. Paul's Anglican Church)
  45. Anselme Chiasson, p. 73-76
  46. (fr) Jean-Claude Dupont, Histoire populaire de l'Acadie, p. 34, Leméac, 1978, (ISBN 2-7609-5278-9)
  47. 15 000$ d'après Anselme Chiasson. Son livre ayant été publié en 1962, cela donnerait 107 962 en 2009 selon la feuille de calcul d'inflation de la Banque du Canada.
  48. a , b , c , d , e  et f Anselme Chiasson, p. 165
  49. a , b  et c Anselme Chiasson, p. 159
  50. a  et b Anselme Chiasson, p. 156
  51. a , b , c  et d Anselme Chiasson, p. 157
  52. a , b  et c Anselme Chiasson, p. 158
  53. Anselme Chiasson, p. 161
  54. a , b , c , d  et e Anselme Chiasson, p. 163
  55. a , b , c , d  et e Anselme Chiasson, p. 164
  56. Anselme Chiasson, p. 149
  57. a , b , c , d  et e (fr) Le musée de la Pirogue, Chéticamp
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