Cheval de Camargue

Cheval de Camargue

Camargue (cheval)

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Camargue icône cheval
ChevaldeCamargue.jpg
Région d’origine
Région Camargue, France France
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Taille 1,35m à 1,50m
Poids 300 à 400 kg
Robe Toujours grise
Tête Expressive
Pieds Solide et portant
Autre
Utilisation Travail du bétail

Le Camargue est une très ancienne race de petit cheval de selle rustique de couleur grise, originaire de la région de Camargue, un territoire situé au sud de la France dans le delta du Rhône, dans les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. Le cheval de Camargue est l'un des symboles de cette région, avec le taureau noir et le flamand rose. Monture traditionnelle des gardians, il bénéficie d'une grande notoriété grâce à sa forte image de tradition et de liberté, mais aussi grâce aux histoires de Crin-Blanc.

Sommaire

Histoire du cheval Camargue

Cheval Camargue à Aimargues

Origines

Le seul témoignage préhistorique d'un probable ancêtre du cheval Camargue est la découverte d'un squelette d'Equus caballus découvert deux kilomètres en amont d'Arles, sur la rive droite du Rhône. Les silex en forme de couteaux qui l'entouraient ont permit sa datation à l'âge de la pierre taillée.

La véritable origine du cheval camargue est très imprécise et de nombreuses controverses ont lieu à ce sujet :

Certains le considèrent comme descendant d'une race autochtone peuplant la Gaule des temps anciens. À la suite du peuplement de celle-ci, les troupeaux se seraient retirés dans les solitudes camarguaises. D'autres voient en lui l'héritage de la race préhistorique de Solutré, qui aurait longé la vallée du Rhône pour s'installer dans ces étendues considérables de Camargue. Le marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943), éleveur et manadier, défendait lui la thèse d'une ascendance de chevaux mongols, abandonnés par les hordes barbares qui envahirent la Gaule vers 450 après J.C.

Un amalgame de toutes ces thèses est probablement à l'origine de cette race. Dans le temps, une inévitable fusion a pu se produire entre tous ces animaux vivant à l'état sauvage sans frontières, pour engendrer une race bien définie qui élut domicile dans les régions hostiles du delta du Rhône et de ses environs.

La rudesse de la vie depuis de multiples générations a provoqué une sélection naturelle ou seuls les plus forts, les plus résistants ont pu survivre afin de permettre cette descendance extrêmement robuste.Ces raisons expliquent la raison pour laquelle « l'île de Camargue » et ses habitants ont sauvé cette race chevaline à travers les temps.

Antiquité

Les Phéniciens qui colonisèrent le delta du Rhône, trouvèrent ce cheval pâturant les maigres joncs qui croissent au bord des étangs. On rapporte que Jules César, séduit par la qualité des coursiers du delta, fonda deux haras, l'un à Arles et l'autre à Rhodansia. En 339 après J.C., un certain Bassus possédait à Arles d'importants haras. Sa correspondance avec Symmaque, préfet de Rome, évoque les chevaux du delta du Rhône. On retrouve trace du cheval Camargue vers 350 après J.C., dans des chroniques romaines, ainsi que dans la description de certains consuls de Gaule qui le décrivent pour l'avoir rencontré sur les bords du fleuve en remontant de la mer vers Arles. Un peu plus tard, des légions romaines l'utilisèrent comme cheval de bât dans un premier temps, puis comme cheval de guerre.

Du XIIe au XIXe siècle

Au XIIe siècle, les habitants d'Arles vendirent à Raymond Béranger, comte de Provence, 300 chevaux camargues qui lui permirent de guerroyer dans le Midi. En 1550, Quiqueran de Beaujeu, évêque de Senez, signale dans ses ouvrages la présence de 40 000 chevaux camargues, répartis en manades.

Le roi Louis XIII (1610-1643) serait à l'origine des premiers essais de production de chevaux de guerre dans « l'île de la Camargue » et ses environs. Il introduit dans le territoire camarguais des étalons dits « améliorateurs », destinés surtout à augmenter la taille des descendants. Il s'agissait en majeure partie de chevaux issus d'élevages de normandie et du limousin. Ces chevaux mal adaptés à la rudesse de la vie sauvage ainsi qu'à la région marécageuse et au climat, y dépérirent.

En 1660, le duc de Newcastle relate une supercherie des gentilshommes du Midi : Ces derniers achetaient des chevaux barbes qu'ils croisaient avec des juments du pays et revendaient tous les ans aux foires de Frontignan, Arles et Saint-Gilles-du-Gard les jeunes produits comme nés en Afrique.

À partir de cette époque, commencent en Camargue les croisements avec des races étrangères, du cheval nordique à l'africain en passant par l'ibère et bien d'autres. Tous les généraux, officiers des Haras, responsables de la remonte de leur cavalerie, tentèrent quelque chose avec le « petit cheval vif et courageux », comme le décrivit Colbert, qui en 1665, alors surintendant, acheta des étalons d'origine africaine pour améliorer la race afin qu'elle serve à la remonte de la cavalerie française. Cet essai ne se révéla cependant pas très concluant et ne donna aucun résultat durable.

À la fin du XVIIe siècle, une petite troupe de calvinistes, dirigés par Jean Laporte emprunta à la race Camargue 200 de ses sujets les plus beaux pour monter sa cavalerie. Grâce à la résistance, l'agilité, la robustesse de ses montures, cette petite cavalerie put résister longtemps dans les Cévennes.

En 1729, les premiers dépôts d'étalons furent établis et en 1737 et 1738 on comptait au dépôt du territoire d'Arles trente-deux étalons royaux approuvés dont vingt-quatre de race Camargue, un Andalou, trois espagnols, un danois, deux barbes et un arabe. Ces étalons servaient à la reproduction avec les juments recensées dans le delta et ses environs.

La Révolution française bouleversa bien des choses. En 1793, les autorités réquisitionnent tous les chevaux disponibles sur le territoire français. En 1806, Napoléon Ier fit réorganiser le haras de Provence et le dota de magnifiques étalons de provenances diverses. Le sang de base utilisé alors pour la reproduction était de race Camargue. En 1807, ayant pu apprécier les qualités de ces chevaux, il en fait réquisitionner le plus grand nombre possible pour équiper sa grande armée.

En 1837, sous Louis-Philippe, une « manade modèle » fut créée par l'administration des haras, pour laquelle on sélectionna les plus beaux spécimens. Elle fut confiée à cette même administration qui désirait améliorer cette race Camargue.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, outre pour le travail en manade, la race camargue était, par ses propriétaires, surtout utilisé pour le dépiquage du grain.

XXe siècle

Camargue horse.jpg
Gardians montant des chevaux camargues

Celui qui protégea réellement sa race antique fut sans doute l'habitant de Camargue lui-même. Il cédait bien quelques étalons et juments à la remonte, mais gardait toujours le propre fond de sa race vivant à l'état semi-sauvage dans un coin de ses paluns car il savait reconnaître la vraie valeur de son cheval Camargue. Émile Gayot, vétérinaire de la circonscription d'Arles, dit de lui en 1850 déjà : « Le cheval camargue naît, croît et meurt dans son île. Là s'accomplit toute sa destinée. »

En 1930, François J. Aubert, commandeur du Mérite agricole, disait dans son livre « La Race chevaline Camargue » : « On a voulu dénaturer cette race par des alliances nombreuses et la noyer en quelque sorte dans le sang d'autres races. Elle a survécu à ces tentatives parce que, seule elle pouvait prospérer dans les conditions particulièrement pénibles où elle vit, et rendre les services que ceux qui la connaissent vraiment savent obtenir d'elle. (...) Il importe donc de conserver la race dans toute sa qualité si l'on veut lui garder toute sa valeur. »

Ainsi, lors de la création en 1964 de l'association des éleveurs de chevaux de race camargue, le produit de base existait ; il suffisait de le faire ressortir des nombreuses manades qui le détenaient. Tous les ans, des étalons furent présentés à un concours, devant un jury d'initiés, afin d'être agréés ou non à la monte et répertoriés par l'Association. Les juments, vivant à l'état sauvage, ne concourent pas, mais sont visitées directement sur la zone d'élevage afin de les inscrire au livret de reconnaissance. Les poulains, qui doivent être repérés sous les mères sont marqués. Chacun doit posséder, outre la marque de son élevage d'origine, un numéro d'identification et la première lettre de son année de naissance.

En 1966, l'association fut officiellement admise par l'union nationale interprofessionnelle du cheval (UNIC) et par les haras nationaux en 1968. Le stud-book de la race camargue ne fut créé que beaucoup plus tard. L'arrêté du ministre de l'Agriculture date de 1977. Une zone d'élevage précise fût délimitée, afin de maintenir la pureté de la race dans son milieu naturel, et les caractéristiques du standard de la race furent définies.

Standards de race

  • Taille : entre 1,35 et 1,50 m[1]
  • Poids : entre 300 et 400 kg
  • Robe : grise et exceptionnellement baie ou baie-brune. Le poulain naît bai ou rouan et s'éclaircit avec l'âge.

Le cheval de Camargue possède une tête expressive avec un regard vif, avec des arcades sourcilières peu saillantes. Son front est plat et les ganaches bien marquées. Les oreilles sont petites. L'encolure est de longueur moyenne, avec une base bien attachée. La crinière et les crins sont bien fournis. La poitrine est profonde et large, avec un thorax ample et des flancs assez développés. Le cheval Camargue possède des membres résistants et des articulations sèches. Ses membres sont longs. Le pied est solide et portant.

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

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