Chinchilla

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Chinchilla
 Chinchilla domestique
Chinchilla domestique
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Rodentia
Super-famille Chinchilloidea
Famille Chinchillidae
Genre
Chinchilla
Bennett, 1829
Espèces de rang inférieur
Références
ITIS : tsn 584613 (en)

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Le terme Chinchilla (Chinchilla) désigne un genre de mammifères qui regroupe des petits rongeurs nocturnes, de taille moyenne, appartenant à la famille des Chinchillidae. Proches des Viscaches, ils sont originaires comme celles-ci de la cordillère des Andes en Amérique du Sud.

Le genre Chinchilla comprend deux espèces sauvages et une variété domestiquée issue très probablement du croisement en élevage des deux premières. Les espèces sauvages sont des espèces en péril. Elles ont été décimées pour leur fourrure particulièrement recherchée au XIXe siècle.

Sommaire

Espèces sauvages et variétés domestiques

Chinchilla brevicaudata massif et queue courte comparé au Chinchilla lanigera, plus mince et à la queue plus longue
Croquis comparatif des deux espèces de chinchillas sauvages.

Bien que très proches d'aspect et de mœurs, on distingue plusieurs espèces du genre Chinchilla ainsi que des variétés domestiques. Les seules espèces sauvages actuellement connues sont des animaux d’Amérique du Sud devenus très rares. Toutes deux sont des espèces protégées :

Le chinchilla d'élevage ou Chinchilla domestique est un hybride, Chinchilla laniger x Chinchilla brevicaudata, qui résulte du croisement progressif des deux espèces sauvages au sein d’élevages[1]. Il est toutefois beaucoup plus proche du Chinchilla lanigera que du très rare Chinchilla brevicaudata. C'est un animal adapté à la captivité et connu du grand public sous le nom vernaculaire de « chinchilla ». À l'origine, l’objectif des premiers élevages était la production de fourrure. Le chinchilla domestique est également employé comme animal de laboratoire et on le rencontre de nos jours couramment comme animal de compagnie. De nombreux coloris ont été développés en élevage, quoique celui-ci ait commencé il y a moins d'un siècle.

Nomenclature et systématique

Le mot « Chinchilla »

Le mot chinchilla vient soit d’une tribu indienne des Andes, les Chincas, Chinchilla voulant dire littéralement « petit Chinca », soit de chinche « animal puant » [2](sans doute en référence à la forte odeur qu'il dégage lorsqu'il est effrayé).

Chinchilla pourrait aussi venir de l'indien quechua : « chin » qui signifie silencieux et « sinchi » qui veut dire fort et courageux [1], auxquels on ajoute le diminutif quechua « lla ». Ce qui assemblé signifie « fort et silencieux petit » (Aleandri, 1998)[3].

Ce mot diffère peu d'une langue à l'autre, par exemple on le nomme, à travers le monde :

  • Chinchilla : (da)(de)(en)(es)(fi)(gd)(fr)(id)(nl),
  • Chinchila : (pt),
  • Chinchilo : (io),
  • Ĉinĉilo : (eo),
  • Šinšiliniai :(lt),
  • Činčila : (sl),
  • Szynszyla : (pl), etc.

Le genre « Chinchilla »

La taxinomie des chinchillas est encore discutée. La disparition peut-être totale d’une ou plusieurs espèces sauvages ne permettra sans doute jamais de résoudre ce problème[4].

Le nom de genre « Chinchilla Bennett, 1829 », bien que souvent contesté[5], est encore le nom latin le plus employé[6]. Il a cependant de nombreux synonymes : Mus Linnaeus, 1758 (Molina, 1782), Lemmus Link, 1795 (Tiedemann, 1808), Cricetus Leske, 1779 (E.Geoffroy St.-Hilaire, 1803); Eriomys Lichtenstein, 1830; Callomys d’orbigny et I. Geoffroy St.-Hilaire, 1830; Aulacodus Temminck, 1827 (Kaup, 1832); Lagostomus Brookes, 1828 (Cuvier, 1830)[3].

L'existence de taxons inférieurs

L'existence de plusieurs espèces ou sous-espèces du genre est également très discutée depuis le XIXe siècle : Certains auteurs ne reconnaissent qu’une espèce (Albert, 1901; Sage, 1913; Bowman, 1924; Bidlingmaier, 1937)[4]. D'autres auteurs reconnaissent une ou plusieurs sous-espèces de l'espèce Chinchilla lanigera (Walker, 1968; Pine et al., 1979) ou bien de l'espèce Chinchilla chinchilla: (Osgood, 1943; Man, 1978)[3],[4].

La classification le plus souvent retenue par les classifications classiques et les chercheurs est le genre Chinchilla Bennett, 1829 incluant deux espèces sauvages : Chinchilla brevicaudata, Waterhouse, 1848 et Chinchilla lanigera (Molina, 1782)[4],[6].

Les autorités les plus récentes identifient aussi deux espèces : Chinchilla laniger et Chinchilla brevicaudata (Cabrera, 1961 ; Corbet et Hill, 1980 ; Woods, 1993 ; Monoz-Pedreros, 2000).
Une distinction qui se révèle en accord avec les données moléculaires récentes (Spotorno et al. 2004)[3] car, en 2003, Valladares et Spotorno ont déposé une demande auprès de la Commission internationale de nomenclature zoologique pour le renommage également en deux espèces : valider l'ancien nom Mus Laniger (Molina, 1782), à la place de Chinchilla laniger (Molina, 1782) et valider l'ancien Eriomys chinchilla Lichtenstein, 1830, à la place de Chinchilla brevicaudata Waterhouse, 1848. Demande en attente de réponse[3]. Quant au Chinchilla domestique, les scientifiques le considèrent plus souvent comme un hybride (avec une forte dominante laniger), résultant du croisement en captivité entre Chinchilla laniger et Chinchilla brevicaudata[1]. Dans les laboratoires, cependant, on désigne ces animaux comme Chinchilla laniger, sans faire de distinction entre l'espèce sauvage et les descendants d’élevage[7].

Cette distinction entre chinchilla domestique et espèces sauvages est essentielle dans le cadre des réglementations internationales car celles-ci diffèrent selon qu’il s’agit de spécimens d’élevage ou d’individus sauvages protégés[8]

Caractéristiques communes des chinchillas

Les chinchillas sauvages ont presque tous disparu. De rares témoignages (A.E. Brehm, 1864; Jiménez, 1995) permettent toutefois d’avoir une idée de leur description et de leur comportement. Les chinchillas domestiques ont hérité les caractéristiques de leurs ancêtres. Pour plus de détails voir aussi les sous articles des espèces et variétés du genre.

Ces rongeurs de la taille d’un petit lapin (Jiménez, 1995) sont parfaitement adaptés à leur mode de vie dans un habitat hostile.

Croquis de montagne avec étagement de la végétation. Vers le bas C. Lanigera dans les rochers broussailleux, beaucoup plus haut C. brevicaudata, juste sous les neiges éternelles
L’habitat des chinchillas sauvages dans les Andes selon les espèces.

Animaux sociaux

Leur habitat est la Cordillère des Andes, jusqu’à plus de 4 500 m d’altitude selon l'espèce, dans les zones de rochers désertiques (Jimenez, 2007). Ils y nichaient autrefois en colonies familiales de plusieurs centaines d’individus, mais leur raréfaction tend à réduire de plus en plus la taille des dernières colonies de Chinchilla lanigera connues[9]. Les femelles sont plus grosses que les mâles et dominantes. Les avis sont partagés sur leur monogamie éventuelle[10].

Pour communiquer ils émettent une variété de sons et de petits cris[11], des grincements de dents, des jets d’urine ou libèrent une forte odeur en cas d’agression. Les conflits sont rares si leur habitat est assez vaste.

Animaux vulnérables

Dessous des pattes avec d'épais coussinets plantaires
Surface plantaire d'un chinchilla domestique

En tant que petits herbivores, les chinchillas sont des proies typiques. Leurs petites incisives de couleur orange et leurs membres aux doigts en partie atrophiés (antérieurs : 4 doigts plus un doigt atrophié, postérieurs : 3 doigts plus un doigt atrophié) et munis de très courtes griffes ne suffisent pas à les protéger.

Leur salut est dans la fuite : les membres postérieurs, plus développés que les antérieurs et aux coussinets antidérapants, ainsi qu’une queue épaisse et touffue, leurs permettent de se tenir debout pour observer au loin, de sauter, bondir à la manière des kangourous et grimper sur les parois rocheuses pour fuir à grande vitesse à la moindre alerte (A.E. Brehm, 1864). La fourrure se détache en touffes de poils et la queue se casse facilement (Autotomie) pour échapper aux rares prédateurs naturels (rapaces, renards, martes).

Une tête de chinchilla de profile en gros plan
Tête de chinchilla domestique standard adulte. Notez le développement adapté à la vie nocturne des vibrisses, des yeux et des oreilles.

Animaux nocturnes, tous les Chinchillas ont de gros yeux noirs, de grandes oreilles avec des bulles tympaniques au développement important[12] et de longues vibrisses leur permettant de se repérer dans l’obscurité parmi les rochers.

Animaux des déserts froids et rocheux

Ils ont une fourrure particulièrement dense qui limite l’évaporation dans ces régions où la température varie beaucoup entre le jour et la nuit. Lorsqu’un follicule chez l’homme porte un poil, un follicule chez le chinchilla en porte plus d'une soixantaine (Meadow, 1969).

Des hautes montagnes pelées vues d'avion avec des neiges éternelles
L’habitat naturel des chinchillas : La cordillère des Andes, ici entre Chili et Argentine

C’est la fourrure la plus dense des espèces terrestres : 20 000 poils par cm². Chaque follicule se compose d'un poil de garde, plus long et assurant un rôle de maintient. Il est entouré d'une soixantaine de 'poils de bourre', plus fins et apportant une isolation thermique exceptionnelle. L'extrême finesse de ces poils de bourre donne à la fourrure un toucher soyeux et une texture très délicate. Dans ces territoires arides, ils nichent dans les anfractuosités, entre les épineux, et entretiennent leur fourrure par des bains de poussière volcanique [10].

Ils trouvent un apport d’eau dans la rosée et leur alimentation variée qu’ils saisissent avec leurs membres antérieurs préhensiles. Celle-ci est essentiellement végétarienne. Dans leur habitat naturel les chinchillas goûtent à tout végétal susceptible d’être comestible (feuilles, écorces et fruits d'arbrisseaux ou de buissons épineux, herbes sèches, cactées, etc.) mais ils peuvent aussi à l’occasion consommer des insectes, dans le but de survivre aux périodes de disettes. Ainsi ils s’adaptent aux saisons et aux périodes de sécheresse.

Cette diversité reste limitée, étant donné la rigueur du climat. En effet, la quasi-totalité des plantes à leur disposition sont typiques de cette région très montagneuse et semi-désertique. La majeure partie du régime alimentaire du chinchilla sauvage se compose donc de végétaux secs et de cactées, qui constituent un apport majeur en fibres et en cellulose, indispensables également au chinchilla domestique. Un chinchilla domestique au régime alimentaire strict et adapté peut vivre vingt ans, contre dix pour les chinchillas sauvages.

Ce gain d'espérance de vie tombe au plus bas pour le chinchilla domestique (parfois à peine cinq ans d'existence) quand on lui propose des nourritures des régions tempérées, voire pire, des produits destinés à la consommation humaine.

Le système digestif du chinchilla est très proche de celui des animaux des zones désertiques arides, en particulier son système urinaire.Il possède un appareil digestif de plus trois mètres, ce qui lui permet de très bien traiter les fibres, et digérer la cellulose (ce qui est impossible chez l'homme par exemple). Grâce à une dentition continue et à ce tube digestif adapté - (un cæcum et un côlon particulièrement développés et favorables aux bactéries) - ils résistent à ce régime très riche en fibres[13]. Toutefois, le très long tube digestif reste fragile : l'équilibre de la flore microbienne est vital pour assimiler la cellulose.[réf. nécessaire] pour préserver la flore intestinale nécessaire a cette faculté admirable, le chinchilla doit garder un régime alimentaire pauvre en graisses, minéraux et sucres, et très riches en fibre. Il faut également un apport de protéines indispensable à sa survie, et éviter tout changement brutal du régime alimentaire. C'est sans doute une des raisons de la difficulté qu'a présenté la réintroduction de l'espèce dans certaines zones. En l'état actuel des connaissances, on considère que seul son écosystème d'origine permet la survie du chinchilla à l'état sauvage.[10].

Contrairement aux idées reçues, même au sein de la communauté scientifique, le chinchilla n'est pas caecotrophe: il ne remâche pas ses pelotes cæcales, mais serait plutôt un coprophage conditionnel[14]

Ce comportement occasionnel permet de rééquilibrer la flore intestinale. En cas de soucis digestif, le fait de consommer les pelotes cæcales d'un congénère sain peut même aider le sujet atteint à retrouver un état plus équilibré.

Reproduction

Un chinchilla peut vivre une dizaine d’années dans la nature, jusqu’à vingt ans en captivité. Il se reproduit lentement comparativement aux autres rongeurs.

  • La maturité sexuelle est atteinte à huit mois.
  • La gestation est de 111 jours au moins.
  • Les petits naissent déjà couverts de poils et les yeux ouverts.
  • Il n’y a en moyenne que deux portées par an comportant deux petits.

Origine et histoire

Préhistoire

On retrouve des restes fossilisés en Amérique du Sud dans les couches de l’éocène supérieur, du pliocène et du pléistocène ce qui indique qu’ils ont vécu dans cette région depuis approximativement 50 000 000 d’années[15].

Les scientifiques pensent que les chinchillas sont les descendants directs du Megamys. Un animal préhistorique semblable au chinchilla, mais plus gros, dont on a découvert les restes en Argentine[1]. Les chinchillas sont toujours restés sur le même territoire (la portion des Andes qui borde la côte ouest de l’Amérique du Sud) à cause des barrières naturelles et des prédateurs[16].

La chasse traditionnelle

Les chinchillas sauvages étaient à l’origine largement répandus dans les Andes centrales et les montagnes adjacentes. En 1864, on pouvait encore observer, dans les hautes Andes, des centaines de chinchillas peu farouches montant et descendant avec une rapidité étonnante les parois rocheuses escarpée (A.E. Brehm, 1864).

Concernant l'époque précolombienne, on peut affirmer que l’utilisation de la fourrure du chinchilla remonte bien avant l’Empire Inca. On le chassait aussi pour sa viande et comme animal de compagnie. Les chinchas l’utilisaient pour faire des vêtements et tissaient son poil pour réaliser des couvertures. Quand les chinchas furent vaincus par les Incas, ces derniers en réservèrent l’usage aux habits de cérémonie royaux.[16]

Les conquistadors espagnols découvrirent la douceur de cette fourrure et commencèrent à exporter les peaux au XVIIIe siècle[4].

La chasse intensive

La fourrure extrêmement douce et fournie du chinchilla, la plus dense des espèces terrestres : 20 000 poils par cm², est cause à la fois de sa célébrité - c’est l’une des plus chères - et de la perte de l'animal car il a été presque exterminé par une chasse intensive. La loutre de mer qui bat le record avec 170 000 poils par cm² - a subi un sort similaire, à la même époque et pour les mêmes raisons[4].

La chasse intensive par les « chinchilleros » débuta en 1828 dans le nord du Chili, atteignant entre 1900 et 1909 environ 1,5 million d’animaux par an, et détruisant leur habitat du même coup, jusqu’à ce que la ressource soit presque tarie vers 1917. Les peaux étaient exportées en majorité vers les États-Unis, l’Angleterre, la France et l’Allemagne[4].

Dès 1890, on prit conscience des risques d’extinction car le chinchilla se reproduit moins vite que d’autres rongeurs. En 1898, on règlementa la chasse, avec peu de résultat[4].

En 1900, le directeur du centre de recherche zoologique et botanique de Santiago, au Chili, demanda au gouvernement la protection des chinchillas, en vain car on les jugeait encore assez nombreux[16].

En 1910, un traité fut signé par les principaux exportateurs interdisant la chasse et l’exportation des chinchillas, dont la seule conséquence fût l’augmentation du prix des fourrures[4]. En effet, vers 1913, même en capturant un seul animal par mois, les chinchilleros gagnaient mieux leur vie que dans les mines[4]. En 1929, une peau pouvait atteindre 170 US$ et les négociants en fourrure donnèrent même des instructions pour obtenir des peaux "à n’importe quel prix" (Allen, 1942).

Entre 1840 et 1916, plus de 21 millions de chinchillas furent tués (Gigoux, 1928).

En 1929, bien que la loi de protection ait été finalement décrétée, elle n’a été appliquée strictement qu’à partir de 1983 avec la création d’une réserve nationale au Chili. La chasse du chinchilla lanigera se poursuit jusque vers 1968, pour sa peau mais aussi pour le renouvellement génétique des élevages de chinchillas qui se multipliaient à l’époque, ce qui contribua paradoxalement à faire baisser encore la population sauvage (Burton, 1987).[4]

Les perspectives de la conservation des espèces

Carte d'Amérique du Sud avec deux bandes sur la côte ouest, successives mais juxtaposées au centre, et deux point rouges dans la bande inférieurs correspondant aux colonies de chinchillas lanigera restantes
Ancienne distribution du Chinchilla brevicaudata et du Chinchilla lanigera en Amérique du Sud et colonies actuelles connues (d’après Jiménez, 1995)

Le chinchilla est un cas typique de mise en péril, puis de tentatives de préservation des populations sauvages alors qu’il est peut-être déjà trop tard.

Le 3 mars 1973, le chinchilla est inscrit en annexe I de la CITES, dite aussi « Convention de Washington»[17].

Il y est précisé : « Chinchilla spp. (Les spécimens de la forme domestiquée ne sont pas soumis aux dispositions de la Convention)». En conséquence, pour les chinchillas sauvages seulement, « le commerce des spécimens de ces espèces doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte afin de ne pas mettre davantage leur survie en danger, et ne doit être autorisé que dans des conditions exceptionnelles. »

Les espèces sauvages bénéficient d’un niveau de protection et d’une politique de conservation spécifiques. Le Chinchilla brevicaudata est reconnu comme "en danger critique" et le Chinchilla lanigera "vulnérable" par l’IUCN qui reconnaît pourtant que "la chasse aux chinchillas continue" et que le chinchilla à queue courte dont la fourrure est plus recherchée est toujours traqué (Thornback and Jenkins, 1982)[18].

Malgré son statut d’animal protégé, et la création de réserves naturelles, la population des chinchillas sauvages ne cesse de décroître. Sans doute à cause de l’action conjuguée de la perturbation de leur habitat, des prédateurs et des maladies (Jiménez, 1994).

L’élevage conservatoire n’a jusqu’à présent pas donné de résultats positifs. Les essais de réintroduction au Chili de chinchillas d’élevage (Mohlis, 1983) ainsi que les tentatives d’introduction en Californie, Tadjikistan ou au Chili ont échoué jusqu’à présent (Jiménez, 2006).

Le chinchilla domestique, élevé avec succès depuis 1923, est quant à lui largement répandu un peu partout dans le monde. Son élevage est très technique, il peut se faire par des particuliers à condition de connaître les règles de l'art. Son statut de protection en tant qu’animal à fourrure diffère toutefois selon les pays[19].

Le chinchilla domestique s'incrit surtout comme "Nouvel Animal de Compagnie" (NAC), mais il est déconseillé de confier un chinchilla a des enfants de moins de 12 ans. Des allergies aux poils, très légers et volatiles, ont été signalées.

La sauvegarde des chinchillas réside aussi dans la découverte de produits de substitution comme la fourrure d’Orylag, qui provient d'un lapin d’élevage (issu de sélections et de croisements très rigoureux) dont la fourrure rappelle celle du chinchilla.

Notes et références de l'article

  1. a , b , c  et d (es)J. Grau, La chinchilla, su grianza en todos los climas, 3e édition. El Ateneo, Buenos Aires. 1986.
  2. Encyclopædia Universalis
  3. a , b , c , d  et e (en) A.E. Spotorno, C.A. Zuleta, J.P. Valladares, A.L. Deane et J.E. Jiménez, “Chinchilla laniger”. Publié par l’American Society of Mammologists dans “Mammalian Species” n° 758, pp. 1-9, 3 ill., 15 déc 2004. Lire le document PDF
  4. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k (en) Jaime E. Jiménez, The extirpation and current status of wild Chinchillas, Departement of Wildlife Écology and Conservation, University of Florida, Gainesville, Florida USA. 1995. Lire le document pdf
  5. Wilfred H. Osgood, The Technical Name of the Chinchilla, Journal of Mammalogy, Vol. 22, No. 4 (Nov., 1941), pp. 407-411 Lire un extrait
  6. a  et b Référence Catalogue of Life : Chinchilla (en), Référence Mammal Species of the World : Chinchilla (en), Référence ITIS : Chinchilla Bennett, 1829 (fr) (+version (en)), Référence Animal Diversity Web : Chinchilla (en), Référence CITES : genre Chinchilla (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
  7. Pr Thierry Roger, Les bases de la taxonomie des animaux de laboratoire, École Nationale Vétérinaire de Lyon Lire le document en ligne
  8. La réglementation française par exemple adopte la dénomination Chinchilla laniger x Chinchilla brevicaudata du chinchilla domestique, qui indique qu’il est issu de l’hybridation des deux espèces sauvages : voir la liste des animaux domestiques selon la législation française.
  9. (en) Jaime E. Jiménez, Conservation of the last wild chinchilla (Chinchilla lanigera) archipelagro : a metapopulation approach lire le document PDF, Departement of Wildlife Ecology and Conservation, University of Florida, Gainesville, Florida USA. Article dans “Vida Silvestre neotropical” 1995.
  10. a , b  et c Maike Röder-Thiede, Chinchillas. Collection Animaux, Petits Pratiques, Ed. Hachette, 2000.
  11. (en)Cris de chinchillas domestiques, descriptions et enregistrement
  12. Référence Brainmuseum : Chinchilla lanigera (en)
  13. Les chinchillas, site de la Clinique vétérinaire Brasseur
  14. (en)Fiona Michelle Herron B. Agr. Sc. (Hons I), A study of digesta passage in rabbits and ringtail possums using markers and models. Publication University of Sydney. Septembre 2002. Lire le document pdf
  15. (es) Chinchilla sur cueronet.com, site de l’industrie du cuir.
  16. a , b  et c (en) Scott Barnes, History of the Chinchilla, août 2002. Sur le site mutation chinchillas
  17. Annexe I de CITES
  18. Trade Chinchilla, Endangered species handbook, 1983.(en) Site [1]
  19. Références sur le sous-article de Wikipédia dédié au chinchilla domestique

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

Taxinomie

Autres sites

  • (en) Jaime E. Jiménez, The extirpation and current status of wild Chinchillas, Departement of Wildlife Ecology and Conservation, University of Florida, Gainesville, Floride USA. 1995. Lire le document pdf
  • (en) www.wildchinchillas.org site de l’association à but non lucratif Save the Wild Chinchillas.

Bibliographie

  • Maike Röder-Thiede, Chinchillas. Collection Animaux, Petits Pratiques, Ed. Hachette, 2000.
  • Jack C.Harris, Introduction aux chinchillas, T.F.H. Publications, édition française, 1993.
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