Chouannerie de 1815

Chouannerie de 1815

Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815

Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815
Informations générales
Date Mai-Juin 1815
Lieu Vendée militaire, Bretagne, Maine, Anjou
Issue Victoire tactique des Impériaux, Victoire stratégique des Chouans
Belligérants
Flag of France.svg Impériaux Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Pavillon LouisXIV.svg Chouans
Commandants
Sud de la Loire:
Jean Maximilien Lamarque
Jean-Pierre Travot
Henri-François Delaborde
Henri-Pierre Delaage
• Étienne Estève
Michel Silvestre Brayer
Pierre André Grobon

Nord de la Loire:
Auguste de Bigarré
Guillaume-Charles Rousseau
Vendéens
Louis de La Rochejaquelein
Charles d'Autichamp
Pierre Constant de Suzannet
Charles Sapinaud de La Rairie
Auguste de La Rochejaquelein
Simon Canuel

Chouans:
Louis de Sol de Grisolles
Louis d'Andigné
Toussaint du Breil de Pontbriand
Forces en présence
Sud de la Loire:
4 000, puis
9 000 hommes

Nord de la Loire:
inconnues

(au total 10 000 à 12 000 soldats de ligne dans l'Ouest plus les gardes nationaux, les fédérés, les Chasseurs vendéens, les douaniers, etc...)
Vendéens:
25 000 hommes

Chouans:
15 000 hommes
Guerres napoléoniennes
Guerre de Vendée
Chouannerie
Batailles
Guerre de Vendée de 1815
Châtillon - Aizenay - Saint-Gilles-sur-Vie - Les Mathes - Rocheservière - Thouars

Chouannerie de 1815
Sainte-Anne-d'Auray - Redon - Muzillac - Auray

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Guerres de Vendée.

L'insurrection vendéenne et Chouannerie de 1815, surnommée la petite chouannerie, fut une guerre qui opposa royalistes et bonapartistes suite au soulèvement des paysans de Vendée militaire, de Bretagne, d'Anjou et du Maine contre Napoléon Ier durant les Cent-Jours. À la même époque, des troubles eurent lieu aussi dans d'autres provinces françaises comme en Aveyron et en Lozère. Dans l'Ouest les départements touchés furent la Vendée, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Morbihan, les Côtes d'Armor, l'Ille-et-Vilaine, la Mayenne et les Deux-Sèvres.

Sommaire

La Restauration et le retour de Napoléon

En mai 1814, la population du Nord-ouest de la France avait dans sa majorité favorablement accueilli la Restauration de la monarchie. Cependant en mars 1815 le nouveau régime se retrouva menacé par le retour de Napoléon de l'Île d'Elbe.

Le 13 mars Louis XVIII chargea le duc Louis VI Henri de Bourbon-Condé d'aller soulever les départements de l'Ouest, en particulier la Bretagne et la Vendée. Cependant cette tentative se solda par un échec, les paysans refusèrent de se révolter et les rares personnes qui acceptèrent de prendre les armes se plaignirent rapidement de ne pas avoir touché leur solde promise par le duc de Bourbon. Quant au Clergé s'il inquiéta l'administration impériale par son hostilité envers Napoléon, il ne prêcha pas l'insurrection. Finalement le duc de Bourbon renonça et partit se réfugier en Espagne.

La Chouannerie

Cependant, les 9 et 10 avril,un décret impérial ordonna la mobilisation des gardes nationaux et des anciens soldats mis en congés. Il n'avait pas osé rétablir la conscription mais les paysans de l'ouest le prirent comme tel. Ce fut finalement ce décret de l'Empereur qui provoqua ce que le duc de Bourbon n'avait pu obtenir.

Rapidement des bandes se formèrent, en Ille-et-Vilaine, Henri du Boishamon et Guy Aubert de Trégomain reformèrent les divisions de Médréac et Saint-Gilles mais il ne purent lever que quelques dizaines de combattants. De son côté, le marquis de Coislin prit le commandement des insurgés de Redon et Guérande. Dans les pays de Plancoët et Lamballe, le colonel Toussaint du Breil de Pontbriand reforma la division de Dinan. Cependant l'insurrection la plus sérieuse eut lieu dans le MorbihanLouis de Sol de Grisolles prit le commandement de l'Armée catholique et royale de Vannes, forte de 10 000 hommes.

Le 27 mai, le général chouan Louis d'Andigné s'empare de Cossé-le-Vivien avec 1 500 hommes.

Au terme de plusieurs combats les Chouans furent battus à Auray le 21 juin mais cette victoire des Impériaux resta sans lendemain car 3 jours plus tôt, Napoléon avait été battu à Waterloo.

La Guerre de Vendée

Dés le début du mois de mai, les premiers troubles éclatent en Vendée militaire, à Pouzauges, Les Épesses et Chantonnay. Depuis Londres, Louis de La Rochejaquelein avait annoncé l'arrivée par les Anglais d'un débarquement d'armes et de munitions. Le 11 mai, à La Chapelle-Basse-Mer, Suzannet et d'Autichamp décident de débuter des hostilités pour le 15 mai. Suzannet commande Armée du Marais, soit l'Ouest de la Vendée et le sud de la loire-Inférieure, d'Autichamp commande l'Armée d'Anjou, au Sud-Ouest du Maine-et-Loire, Auguste de La Rochejaquelein dirige l'Armée du Haut-Poitou au nord des Deux-Sèvres, dans l'Est de la Vendée, Charles Sapinaud de La Rairie prend la direction de l'Armée du Centre. Mais les Vendéens sont très mal équipés, la plupart ne sont armés que de faux, le débarquement d'armes et de munitions promis par La Rochejaquelein est donc essentiel. Le 9 mai, la frégate britannique L'Astrée, commandée par le capitaine Kitoë, arrive en vue des côtes vendéennes, avec à son bord Louis de La Rochejaquelein et la cargaison d'armes. Le 14 mai, 800 Vendéens sous les ordres de Robert s'emparent de Saint-Jean et de Notre-Dame du Mont, où 50 gendarmes et douaniers sont désarmés, et surtout des ports de Croix-de-Vie et de Saint-Gilles-sur-Vie. Malgré l'attaque, repoussée, d'une centaine de douaniers, 2 000 fusils et un millions de cartouches sont débarqués du 14 au 16 mai. C'est peu, néanmoins La Rochejaquelein assure qu'un prochain débarquement sera bientôt effectué[1].

Le 15 mai, 25 000 paysans se soulèvent en Vendée militaire, Bressuire est prise. Les généraux impériaux Delaborde et Travot n'ont que peu de troupes à opposer aux insurgés, presque tous les régiments de ligne étant appelés à combattre aux frontières. Un premier affrontement sérieux a lieu le 17 mai à Châtillon et Saint-Pierre-des-Échaubrognes où le colonel Prévost bat avec1 200 hommes les 2 000 Vendéens de Auguste de La Rochejaquelein et de Simon Canuel. Mais le 20 mai, les Impériaux, à court de munitions, se replient sur Angers et Saumur. D'Autichamp en profite et prend Cholet sans coup férir. Les généraux vendéens élisent alors Louis de La Rochejaquelein comme généralissime[2].

Article détaillé : Bataille de Châtillon (1815).

Après avoir songé à attaquer l'Île de Noirmoutier, les Vendéens décident finalement de prendre Napoléonville (La Roche-sur-Yon). Mais Travot en est informé, et dans la nuit du 20 mai, il attaque avec 1 000 hommes, les 8 000 Vendéens de Louis du Vergier de La Rochejaquelein et Suzannet à Aizenay. Profitant de l'obscurité, les Impériaux mettent les Vendéens en déroute[3].

Article détaillé : Bataille d'Aizenay.

Le 17 mai Napoléon Ier apprend le soulèvement de l'Ouest. Afin de pacifier la contrée l'empereur crée l'armée de la Loire, composée des divisions des généraux Jean-Pierre Travot, Estève et Brayer, et met à sa tête le général Jean Maximilien Lamarque afin de remplacer Delaborde, tombé malade. Mais de son côté, Fouché tente d'ouvrir des négociations avec les Vendéens par l'intermédiaire de Malartic, un ancien chef chouan, et de Flavigny et La Béraudière[4].

En Vendée, suite à l'échec de Napoléonville Louis de La Rochejaquelein décide de retourner à Saint-Gilles-sur-Vie afin d'accueillir un nouveau débarquement d'armes. La situation devient cependant critique, la frégate britannique L'Astrée a des difficultés à se maintenir près des côtes, les troupes manquent de vivres et les renforts envoyés par Napoléon ont déjà gagné l'Anjou. La Rochejaquelein et Simon Canuel, ancien officier républicain devenu major-général dans l'armée vendéenne apprennent les propositions de Fouché mais les refusent, néanmoins d'autres officiers, Suzannet notamment n'y étaient pas insensibles. Mais le 1er juin, La Rochejaquelein rejoint avec 1 300 hommes la flotte des 14 navires britanniques qui peuvent ainsi débarquer les armes et les munitions attendues. Mais les Anjevins et les Haut-Poitevins des généraux Suzannet, Sapinaud et d'Autichamp refusent de gagner le Bas-Poitou pour rejoindre La Rochejaquelein. Les généraux suivent et écrivent à leur général en chef, lui conseillant de se replier. En réalité la lassitude commençait déjà à apparaître et les Vendéens, officiers comme soldats n'étaient pas indifférents aux propositions de Fouché. Furieux, La Rochejaquelein destitue Suzannet, Sapinaud et d'Autichamps et nomme à leur place Du Chaffault, Durfort-Civrac et Duperrat.

Mais pendant ce temps, Travot sortait de Nantes avec 1 500 hommes et marchait à la rencontre des Vendéens. Il arrive à proximité de leurs troupes à Saint-Étienne-de-Corcoué. Travot se retrouve dans une très mauvaise position face aux 5 000 soldats vendéens de Sapinaud et Suzannet, mais les deux généraux décident de ne pas combattre et reculent, de même D'Autichamps regagne l'Anjou avec ses hommes. Seul du Chaffault tente une attaque avec 400 hommes mais il est facilement repoussé. Les Vendéens avaient laissé passer un occasion unique de détruire la division de Travot, mais ils avaient renoncé par manque d'enthousiasme et le général impérial pouvait ainsi regagner Napoléonville. Mais Travot est rapidement informé du débarquement de Croix-de-Vie, aussi il envoie les généraux Estève et Grobon occuper Saint-Jean de Monts et Saint-Gilles-sur-Vie[5].

Le 2 juin, à Saint-Gilles, Grobon passe à l'attaque avec 300 hommes, dans l'attente de renforts, il fait retrancher ses troupes dans une chapelle. Le combat reprend le lendemain, Grobon est grièvement blessé par un tireur , il devait mourir le 7 juin à Nantes, des suites de ses blessures. Dans la soirée, La Rochejaquelein, inquiet, fait cesser le débarquement et décide de gagner Saint-Jean de Monts. Le 4 juin, il apprend que le général Estève marche à sa rencontre, et décide donc de gagner Les Mathes où le terrain est plus à l'avantage des Vendéens. Le 5 juin, la bataille s'engage, elle tourne à l'avantage des Impériaux, La Rochejaquelein est tué lors du combat, battue, l'armée vendéenne se replie en bon ordre[6].

La mort du général en chef diminua grandement le moral des Vendéens et beaucoup commençaient à déserter. Les 9 et 10 juin les généraux vendéens se réunissent à Rocheservière, il était urgent d'élire un nouveau généralissime, au terme du vote Charles Sapinaud de La Rairie est élu à l'unanimité[7].

De son côté, à Nantes, le général Lamarque s'apprétait à passer à l'attaque, il délaissa l'Anjou et redéploya ses troupes de manière à frapper la Vendée en premier. Les généraux Brayer et Estève avaient déjà pris position à Challans, Soullans et Saint-Christophe-du-Ligneron. Néanmoins Lamarque choisit d'envoyer d'ultimes propositions de paix qui sont rejetés par les Vendéens, y compris par d'Autichamps et Suzannet, ce dernier regrettait ses anciennes actions depuis la mort de La Rochejaquelein dont il se sentait en partie responsable. Les 12 et 13 juin, Sapinaud décide de marcher avec le gros de l'armée sur la Vendée, une seconde force commandée par Auguste de La Rochejaquelein est envoyée prendre Thouars. Cependant Sapinaud démissionne rapidement par lassitude et nomme d'Autichamps pour lui succéder[8].

De son côté Lamarque, secondé par Brayer, quittait Nantes avec 3 000 hommes, le 11 juin il faisait sa jonction avec Travot à Machecoul, le 12 juin il occupait Legé et Palluau. Lamarque dispose de 6 000 hommes, le 17 juin, il apprend que les Vendéens, au nombre de 8 000 et commandés par d'Autichamps, Sapinaud et Suzannet sont à Rocheservière. Le 20 juin, les deux armées se rencontrent sur la lande de Grand-Collet. C'est une lourde défaite pour les forces vendéennes. Suzannet, grièvement blessé, devait mourir le lendemain[9].

Article détaillé : Bataille de Rocheservière.

Pendant ce temps, le 19 juin, le général Auguste de La Rochejaquelein, secondé par Duperrat, et à la tête de 3 000 hommes entrait dans Thouars qui s'était rendue sans combattre. Mais le succès est de courte durée, dés le lendemain, parti de Parthenay, le général impérial Henri-Pierre Delaage à la tête de 500 hommes et d'un escadron du 2e régiment de hussards reprend la ville aux Vendéens qui battent en retraite presque sans combattre[10].

Article détaillé : Bataille de Thouars (1815).

Pour les Vendéens, la situation était devenue très critique, aussi le général Lamaraque décide d'envoyer de nouvelles propositions de paix. Les chefs vendéens se rassemblent alors à La Tessoualle. Le 24 juin, il apprennent la victoire de Napoléon à la bataille de Ligny le 16 juin. Les propositions de Lamarque sont: l'amnistie totale pour les soldats et les officiers vendéens, la libération des prisonniers et la promesse que les soldats originaire de la Vendée militaire ne pourront être déployés en dehors de leurs départements[11].

Les généraux vendéens sont divisés, Auguste de La Rochejaquelein est opposé à la paix, en revanche Charles d'Autichamp y est favorable. Finalement les 34 officiers vendéens présents passent au vote, 22 se prononcent pour la paix, 12 pour la guerre. La plupart des Vendéens; soldats, nobles, comme officiers n'ont plus l'enthousiasme de se battre, de plus le clergé n'étant pas persécuté, très peu de prêtres étaient favorables à l'insurrection, une bonne partie soutenait même Napoléon[12].

Mais peu de temps après la nouvelle de la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo le 18 juin arrive en Vendée. Militairement vaincus, le Vendéens se retrouvaient alors dans le camp des vainqueurs et les derniers chefs signèrent la paix.

La Seconde Restauration

Les insurrections vendéennes et chouannes n'avaient cependant pas été inutiles, elles avaient immobilisé dans l'Ouest plus de 10 000 hommes de troupes de ligne, sans compter les conscrits qui avaient rejoint les insurgés et qui auraient été utiles à Napoléon dans l'Est[13].

La paix est signée, néanmoins des troubles continuent, la monarchie est restaurée mais des groupes vendéens et chouans restent sous les armes. Les anciennes troupes impériales ne sont guère disposées à abandonner le drapeau et la cocarde tricolore. Dans de telles situations l'ordre ne pouvait être assuré, néanmoins contrairement à d'autres départements, on de relève pas de vague d'assassinats et l'Ouest de connaît pas alors de véritable Terreur blanche[14].

L'occupation prussienne

Suite à la chute définitive du Premier Empire, la France allait être occupée par 1 200 000 soldats de la coalition; Russes, Prussiens, Autrichiens et Britanniques. Pour l'Ouest, une armée de 40 000 Prussiens commandée par le général de Borcke étaient en route.

Mais rapidement la rumeur se propage que les Alliés ont l'intention de démembrer et de se partager la France, cette nouvelle provoque l'inquiétude et l'indignation des Impériaux comme des Royalistes. En Vendée Sapinaud et Auguste de La Rochejaquelein écrivent à Cholet au général Lamarque qu'ils sont prêts à rallier ses troupes pour combattre les Alliés en cas de démembrement de la France. L'ancien général impérial accepte avec enthousiasme. Néanmoins cet enthousiasme qui semble réconcilier Bonapartistes et Royalistes ne dure pas, ces derniers reprochent aux anciens soldats impériaux d'avoir conservé la cocarde et le drapeau tricolore. L'armée régulière n'abandonna le drapeau et la cocarde tricolore, pour le remplacer par le blanc, que le 16 juillet, à la demande du maréchal Davout[15].

Le 2 août, les anciennes troupes impériales se retirent de l'Ouest et l'armée prussienne entre en Anjou, les déclarations pacifiques du général-comte Tauentzien rassurent les Vendéens qui accueillent les Prussiens en libérateurs[16]. En revanche, en Bretagne, dans le Morbihan, le général chouan Louis de Sol de Grisolles, hostile aux Alliés, refuse de laisser entrer les Prussiens dans les territoires qu'il contrôle. Une convention est finalement signée et les Prussiens s'engagent à ne pas entrer dans le département. Le colonel de Pontbriand agit de même dans les Côtes-du-Nord, ses Chouans conservent un certain nombre de villes et de communes, tandis que les Prussiens n'occupent que l'arrondissement de Dinan[17].

Au nord de la Loire, ces conventions sont globalement respectées mais en Vendée la bonne entente ne dure pas. Les paysans s'irritent des lourdes réquisitions opérées par l'armée prussienne pour son ravitaillement, de plus de nouvelles rumeurs de démembrement relancent l'inquiétude. À Nantes, le 12 août, le général prussien Tielmann conspué par plusieurs groupes de centaines de personnes Royalistes comme Bonapartistes[18]. Des heurts et des bagarres opposent quotidiennement des bandes chouannes ou d'anciens marins impériaux aux soldats prussiens, ces affrontements font des blessés mais on ne compte pas de mort à l'exception du comte de Fickenstein, tué en duel par le chevalier de Bobéril, un officier chouan. Les officier prussiens réclament une revanche et demandent un duel opposant 100 Prussiens à 100 Français. Mais l'intervention des autorités supérieures met fin à l'affaire[19].

En Mayenne, le général chouan Louis d'Andigné se montre particulièrement hostile aux Prussiens, il tente de rallier Chouans et Bonapartistes contre les Prussiens et fait réarmer ses hommes, d'Andigné déclare être capable de lever facilement 100 000 hommes dans l'Ouest, ce qui était fortement exagéré. Finalement on s'en tient aux négociations, Fouché ordonne à d'Andigné de ne pas prendre les armes et les Prussiens se montrent par la suite plus prudents[20].

Finalement les Alliés quittèrent la France en 1818, les Prussiens et les Cosaques russes étaient ceux qui y avaient laissé les moins bon souvenirs. Les dernières troupes chouannes et vendéennes furent également désarmées et remplacées par des troupes de ligne.

La Terreur blanche

Article détaillé : Terreur blanche de 1815.
Statue du général Jean-Pierre Travot à Poligny (Jura)

Contrairement au sud de la France, la Terreur blanche ne fut pas très virulente dans l'Ouest, il n'y eut pas de vague d'assassinats contre les partisans de Napoléon, néanmoins une Terreur « légale » fut par la suite mise en place par le gouvernement[21].

Dans l'Ouest, c'est le vicomte de Cardaillac qui, à Nantes, est chargé de la répression et s'attache particulièrement à faire disparaître tout symbole de l'Empire, de nombreuses personnes sont expulsées ou condamnées à l'exil[22]. De nombreux fonctionnaires et d'ancien officiers de Napoléon sont poursuivis. La principale victime de la répression de l'Ouest fut le général Travot. Celui-ci est arrêté en janvier 1816 et jugé à Rennes par une commission présidée par Simon Canuel, un ancien général républicain qui avait commis des atrocités dans l'Ouest en 1793 et qui, lors des Cents-Jours, avait rallié les hommes qu'il avait autrefois combattus. Travot, de son côté, avait fait preuve d'humanité en Vendée, néanmoins il est condamné à mort à l'issu du jugement, la peine est confirmée en appel. Sa peine est commuée en 20 ans de prison par le Roi Louis XVIII et Travot est enfermé à la forteresse de Ham. Il y reste deux ans avant d'être gracié en 1818 à la demande du neveu du Roi, le Duc d'Angoulême. Cependant Travot ne se remit jamais véritablement de son emprisonnement et mourut le 7 janvier 1836[23].

Les autres officiers impériaux ayant servi en Vendée sont également poursuivis. Le général Jean Maximilien Lamarque est condamné à l'exil, il ne revint en France qu'en 1818. Le général Brayer est condamné à mort mais se réfugie à Buenos Aires. Delaborde échappe aux recherches[24]. Pierre Cambronne, jugé à Paris est acquitté, ayant suivi Napoléon à l'île d'Elbe, il n'avait pas trahi la Restauration, il retourne donc s'établir à Nantes sans être trop inquiété et finit par se rallier à la monarchie[25].

Dans l'Ouest la répression fut cependant assez modérée, rares furent les peines de mort prononcées, aucune ne fut exécutée[26].

Sources

  • Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 .
  • Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, éditions Ouest-France université, Rennes, 2004 .

Références

  1. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.808-813
  2. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.811-815
  3. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.815
  4. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.816-818
  5. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.822-824
  6. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.823-
  7. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.824-825
  8. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.826
  9. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.826-828
  10. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.828-829
  11. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.830
  12. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.830-834
  13. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.853
  14. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.847-852
  15. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.854-855
  16. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.855
  17. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.864
  18. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.859
  19. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.862-863
  20. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.861-864
  21. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.867
  22. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.867-873
  23. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.873-876
  24. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.876
  25. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.873
  26. Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, édition de 2009 , p.867
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