Chutes Montmorency

Chutes Montmorency

Chute Montmorency

46° 53′ 26″ N 71° 08′ 51″ W / 46.8906, -71.147517

La chute Montmorency
La puissante chute produit des embruns qui forment le fameux « Pain de sucre » en hiver.
Les escaliers panoramiques permettent d'observer la chute sous différents angles.

La chute Montmorency est une chute d'eau située à l'embouchure de la rivière Montmorency, où celle-ci se déverse par le rivage en falaise dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis de l'extrémité ouest de l'Île d'Orléans. Elle est administrativement partagée entre la ville de Québec et la municipalité de Boischatel. La chute, d'une hauteur de 83 mètres, est la plus haute de la province du Québec et dépasse de trente mètres les fameuses chutes Niagara. La profondeur du bassin au pied de la chute est de dix-sept mètres.

La chute est située à l'intérieur du Parc de la Chute-Montmorency, centre touristique géré par la SÉPAQ. Des escaliers permettent de l'observer sous différents angles. Un pont suspendu offrant un point de vue spectaculaire relie les deux côtés du parc. Il y a également un téléphérique qui transporte les visiteurs entre la base et le sommet de la chute. Pendant l'été, le parc accueille une compétition internationale de feux d'artifices, Les grands Feux Loto-Québec. L'hiver, les vapeurs d'eau se solidifient en périphérie de la chute en une importante masse de glace (le pain de sucre) qui devient alors un site populaire d'escalade sur glace.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Parc de la Chute-Montmorency.

La chute a été nommée par Samuel Champlain en l'honneur de l’amiral Charles de Montmorency, duc de Damville, à qui il a dédié le rapport de son expédition de 1603 lors de son premier voyage. Les restes des fortifications de terre construites en 1759 par le général Wolfe sont situés dans la partie orientale du parc. Les attaques de la ville de Québec ont été repoussés par le général Montcalm à la chute Montmorency. Finalement Wolfe a réussi une attaque-surprise en escaladant les falaises sous les Plaines d'Abraham, durant la bataille des Plaines d'Abraham.

Trois chutes

Dans ses 1300 pièges du français parlé et écrit, Camil Chouinard explique que « La Commission de toponymie du Québec ne connaît que LA CHUTE MONTMORENCY, et, en fait, il n'y en a qu'une. » Cette idée fausse a été reprise par Yvon Delisle, dans son Mieux dire : Mieux écrire le second fondant manifestement sa critique sur le livre du premier. Si la population de Québec a senti le besoin d'utiliser l'expression "chutes Montmorency" au pluriel, c'est qu'il a trois chutes à cet endroit.

D'abord, on entend, bien avant de la voir, l'impressionnante chute Montmorency, plus rarement appelée "Grand Sault". On trouve ensuite deux chutes plus petites, rarement montrées en images. Il y a le Voile de la Mariée, nom bien connu des habitants du secteur Montmorency et qui figure d'ailleurs sur un panneau d'indication, à l'entrée du Parc de la Chute-Montmorency, mais qui n'est pas reconnue par la Commission de toponymie du Québec. On peut également observer une toute petite chute sans nom, formée par la conduite forcée de l'ancienne centrale hydroélectrique dont les ruines sont toujours visibles à sa base. Celle-ci trouve sa source directement au sommet du Grand Sault où l'édifice de la prise d'eau surplombe toujours la cataracte.

Ces deux petites chutes ne sont pas bien connues comparativement au Grand Sault notamment parce qu'une voie ferrée les rend difficiles d'accès. Si les deux autres chutes sont méconnues, c'est que le Parc de la Chute-Montmorency n'est aménagé qu'en fonction du Grand Sault.

Le Voile de la Mariée et la légende de la Dame blanche

Le Pain de sucre en hiver aux pieds des chutes

Plus d'articles sur ce sujet à la page d'homonymie Dame blanche.

Légende de la Dame blanche

Une légende entoure la beauté de la chute Montmorency. Celle-ci se déroule lorsque le Québec s'appelait encore la Nouvelle-France, en 1759, à la frontière de Boischâtel et de Beauport, à quelques kilomètres de la ville de Québec. Mathilde et Louis, deux amoureux, se fréquentaient souvent au haut de la chute Montmorency. Ils s’aimaient tellement que Louis demanda la main de Mathilde. Le père de la jeune fille connaissait déjà très bien Louis et accepta avec bonheur de donner sa fille en mariage. Le cérémonie devait avoir lieu en juillet et Mathilde avait choisi la plus belle des robes blanches.

Malheureusement, à cette époque, la guerre faisait rage en Amérique, et quelques jours avant la fameuse date, les Anglais débarquèrent et lancèrent une attaque aux environs de la chute. Louis, s’étant engagé dans la milice, parti pour la bataille. Après des heures acharnées de combats, l’armée et la milice française finirent par contenir les avancés anglaises, aidées par la pluie qui rendait le combat difficile. Apprenant la bonne nouvelle, Mathilde se dirigea vers le champ de bataille, sourire aux lèvres. Rendue sur place, elle découvrit le corps livide de son amant. Pris d’une tristesse plus grosse que son cœur ne pouvait le supporter, elle retourna à la ferme de ses parents, enfila sa magnifique robe et se jeta dans le vide de la chute.

Encore aujourd’hui, principalement en été et en automne, les habitants des environs disent voir une forme blanchâtre courir de l'ancien champ de bataille et se jeter dans les remous de la chute.

Le voile de la Mariée 

Le nom "Voile de la Mariée" est très ancien et on le retrouve souvent intimement lié à la légende de la Dame blanche, qu'on retrouve à plusieurs endroits dans le monde. La Commission de toponymie répertorie deux endroits similaires au Québec: le Belvédère du Voile-de-la-Mariée, en Gaspésie, et une chute Voile de la Mariée, dans la région de Lanaudière. L'île de la Réunion, la Corse, la Provence, le Mali et la Norvège possèdent également une cascade du Voile de la Mariée.

Grand Sault 

Grand Sault est le nom parfois donné à la chute principale. Il n'est pas unique. On le retrouve également au Nouveau-Brunswick où la cascade Grand Sault a donné le nom à une ville. Selon ce qu'on raconte, une jeune Amérindienne y serait tombée en tâchant de sauver sa tribu. Certaines circonstances de cette histoire rappellent celle de la Dame blanche.

Grand Sault est aussi le nom d'une chute en Gaspésie. Il est possible qu'une ambiguïté entre « sault », qui signifiait "rapides" en français plus ancien (comme dans "Sault-au-Récollet") et « saut » au sens d'action de sauter, soit en partie à l'origine de ces légendes.

Origine 

Les légendes de Dame blanche ne sont pas particulières au Parc de la chute Montmorency, ni au Québec. On les retrouve dans la mythologie celtique, qui a imprégné l'Europe en entier (la chasse-galerie est aussi d'origine celtique). Les Français et les Anglais les connaissent donc très bien. En anglais, on trouve l'expression : « to wail like a banshee » (littéralement : « crier comme une dame blanche ») qui signifie « crier à tue-tête », car dans la mythologie irlandaise, ces dames blanches préviennent en criant les familles d'une mort imminente. Pour plus d'informations sur ces mythes, consultez: banshee et Dame blanche (légende).

Elles pourraient d'ailleurs être de proches parentes de fée Mélusine, qui poussait des cris caractéristiques : « Cris de Mélusine. Cris violents » (Littré, 1876) annonciateurs de morts. Quant aux germanophones et aux hispanophones, ils connaissent également des légendes similaires et utilisent respectivement les termes : Weiße Frau et la Llorona.

Suicides

La presse mentionnent parfois des suicides ou de tentatives de suicide aux Chutes Montmorency:

La chute dans la littérature

On trouve la chute Montmorency mentionnée dans Au large de l'écueil, d'Hector Bernier, publié en 1912. On peut consulter l'oeuvre complète en ligne sur Project Gutenberg :

«Une sourde angoisse les serre à la gorge, enveloppe leur âme d'ils ne savent quelle terreur indicible. Ils sont presque pétrifiés, tous trois, Jeanne, Marguerite et Jules, devant la Chute Montmorency géante, et leurs mains convulsives se cramponnent au garde-fou qui les sépare de l'abîme. La clameur des eaux, s'écrasant dans le vide et rugissant sur les rocs, fait trembler la gorge de la montagne, et, la vaste plainte aux gémissements sans nombre épouvante. L'écume, à gros bouillons immaculés, se précipite sur les rochers qu'elle gruge, galope sur les croupes arrondies, se tord dans les sillons creux, se déchire aux pointes aiguës, s'effondre en une vague colossale dans le gouffre hurlant sous terre. […]»

Liens externes

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