Château-ferme de Fernelmont

Château-ferme de Fernelmont
Château de Fernelmont
Image illustrative de l'article Château-ferme de Fernelmont
Le château(XIII-XVIIIe)
Coordonnées 50° 32′ 48″ N 4° 59′ 12″ E / 50.5466, 4.986650° 32′ 48″ Nord
       4° 59′ 12″ Est
/ 50.5466, 4.9866
  
Pays Drapeau de Belgique Belgique
Commune

Géolocalisation sur la carte : Belgique

(Voir situation sur carte : Belgique)
Château de Fernelmont

Le château de Fernelmont se situe à Noville-les-Bois en province de Namur (Région wallonne de Belgique). Classé au Patrimoine exceptionnel de Wallonie[1], il se présente comme un quadrilatère entouré d’étangs. Différentes époques de construction se retrouvent dans le même édifice : le donjon du XIIIe siècle, le bâtiment résidentiel du XVIe siècle et la basse-cour de la seconde moitié du XVIIe siècle précédant l’ensemble.

Le donjon-porche (XIIIe siècle).

Sommaire

Histoire

La première mention de Fernelmont remonte en 1269 lorsque le cadet des Noville reçu cette terre en friche pour y créer son domaine[2]. Il bâtit un donjon et une ferme construite en bois qui a disparu lorsque les Marbais édifièrent le château actuel. Au début du XVe siècle, le domaine passe à la famille Longchamps. Par mariage, la famille Marbais entre en possession du château au milieu du XVIe siècle. En 1618, cette famille vend le château aux Barwitz. Cette dernière poursuit les aménagements qui confèrent au château son aspect actuel. C’est aussi à cette époque que les nouveaux bâtiments agricoles sont construits. Le XVIe siècle représente, pour le château de Fernelmont, une phase de rajeunissement sous l’initiative des Marbais devenus possesseurs du château et de leurs successeurs[3]. Il devient avant tout un lieu de résidence qui établi une séparation nette entre les parties habitables et les zones réservées à l’exploitation agricole. Comme le souligne Serge Chasseur, ce château « n’est pas un château fort »[4] et le donjon « n’a pas de vocation militaire dans le cadre de la défense du comté de Namur ». Sa fonction principale est donc résidentielle. En 1709, le domaine est racheté par les Harscamp et ceux-ci y apportent différents aménagements pour faire du château une résidence plus confortable. Dès lors, des travaux sont entrepris sous Pontian d’Harscamp dont il reste actuellement l’escalier en chêne dans l’aile sud daté de 1766 et le pavement étoilé de la cour inet térieure de 1767[5]. Au XIXe siècle, le château est abandonné à la mort en 1805 de Marie-Isabelle, la dernière occupante du château[6]. Ce dernier est vidé de l’essentiel de son mobilier. Au cours du XXe siècle, la dégradation progressive du château nécessite une phase de restauration importante. Durant la seconde guerre mondiale, les soldats allemands utilisèrent les boiseries pour se chauffer[7]. Depuis 2007, le propriétaire fait revivre le château en proposant chaque année une exposition internationale d'art contemporain pendant 10 jours au mois de juin.

La cour intérieure du château (1621).

Description

Le domaine, au XVIe siècle, comprenait une exploitation agricole regroupant quelques bâtiments en bois. Cette ferme ou basse-cour était construite sur une petite île située au milieu de l’étang actuel. Aujourd’hui, il n’en reste plus aucune trace. Le château, quant à lui, se compose d’un bâtiment de plan carré formé de quatre ailes entourant une cour intérieure. L’aile ouest se compose d’un châtelet, massif et trapu, comprenant deux étages d’habitation. Ce dernier est flanqué de deux tourelles semi-circulaires pleines qui ne comportent aucune ouverture. Deux courtes ailes, servant de passage, relient le châtelet au reste du bâtiment. L’aile nord, « réservée aux services »[8] , compte deux pièces en enfilade au rez-de-chaussée: une cuisine et une petite salle. Au rez-de-chaussée, l’aile est abrite une petite chapelle, une grande salle « jadis un salon »[9] ainsi qu’une petite pièce. L’aile sud « destinée à des fonctions plus nobles »[10] se compose, quant à elle, d’un hall et deux autres petites salles en enfilade. L’escalier mène au premier étage de la galerie et de l’aile sud composée d’une seule grande salle, ainsi qu’au comble. L’aile est apporte une particularité à l’édifice. En effet, une galerie toscane est ajoutée en 1621 à l’endroit où se trouvait « une ancienne tourelle d’escalier »[11] . Elle se caractérise par quatre arcades en plein cintre appuyées sur des colonnes toscanes aux fûts monolithiques. L’intérieur du château, rénové au cours des siècles par les familles qui l’occupèrent, ne comprend actuellement plus beaucoup d’éléments reflétant son état primitif. L’ensemble est en brique excepté l’encadrement des baies, les chaines d’angle en besace, les soubassements, les colonnes et les arcades de la galerie toscane. Le château actuel reflète globalement bien l’état du château aux XVIe et XVIIe siècles quant à sa volumétrie et à son élévation extérieure. Toutefois, l’intérieur sans cesse rénové et remanié nous apparait bien différent de ce qu’il était. À l’heure actuelle, le château continue à être réaménagé selon les goûts et les envies du propriétaire.

Style

Les auteurs s’accordent à qualifier le château de Fernelmont comme étant un « bâtiment de style traditionnel en brique et en pierre bleue sur soubassement biseauté en moellons »[12] . De Waele et Ubregts, dans leur article intitulé « Fernelmont. Le château de Fernelmont à Noville-les-bois », précisent le style traditionnel comme étant d’« assez précoce »[13] . D’autres auteurs ajoutent au style traditionnel « des réminiscences gothiques »[14] . Le château est également décrit comme « une construction traditionnelle avec un élément renaissant : des arcades en plein cintre sur colonne toscane »[15].Dans son article, Farcy mentionne deux styles : « renaissance mosane » et « style traditionnel en brique et en pierre bleue »[16].

Notes

  1. ANONYME, 1994, p. 130.
  2. FARCY, P., p. 46; DE WAELE, E. et UBREGTS, W., 1993, p. 118.
  3. COURTOY, F., 1936, p. 37.
  4. FARCY, P., 2002, p. 46.
  5. JAVAUX, J.-L., 2005, p. 340.
  6. FARCY, P., 2002, p. 47.
  7. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 87.
  8. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 88 ; ROGGEMANS, M.-L., et PICQUE, E., 1987, p. 49.
  9. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 88.
  10. ROGGEMANS, M.-L., et PICQUE, E., 1987, p. 49.
  11. JAVAUX, J.-L., 2005, p. 339.
  12. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 86; ANONYME, Liège, 1945, p. 648.
  13. DE WAELE, E. et UBREGTS, W., 1993, p. 418 ; BASTIN, N., 1996, p. 134.
  14. GENICOT, J.-L., 1975, p. 108; ROGGEMANS, M.-L. et PICQUE, C., 1987, p. 49.
  15. LEJEUNE, R. et STIENNON, J., 1978, p. 206.
  16. FARCY, P., 2002, p. 46 et 47.

Lien externe

Voir aussi

Références

  1. ANONYME, 1994, p. 130.
  2. FARCY, P., p. 46; DE WAELE, E. et UBREGTS, W., 1993, p. 118.
  3. COURTOY, F., 1936, p. 37.
  4. FARCY, P., 2002, p. 46.
  5. JAVAUX, J.-L., 2005, p. 340.
  6. FARCY, P., 2002, p. 47.
  7. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 87.
  8. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 88 ; ROGGEMANS, M.-L., et PICQUE, E., 1987, p. 49.
  9. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 88.
  10. ROGGEMANS, M.-L., et PICQUE, E., 1987, p. 49.
  11. JAVAUX, J.-L., 2005, p. 339.
  12. WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., 1986, p. 86; ANONYME, Liège, 1945, p. 648.
  13. DE WAELE, E. et UBREGTS, W., 1993, p. 418 ; BASTIN, N., 1996, p. 134.
  14. GENICOT, J.-L., 1975, p. 108; ROGGEMANS, M.-L. et PICQUE, C., 1987, p. 49.
  15. LEJEUNE, R. et STIENNON, J., 1978, p. 206.
  16. FARCY, P., 2002, p. 46 et 47.

Bibliographie

  • BASTIN, N., La galerie toscane et ses alentours, dans GILLET-MIGNOT, P. et WARZÉE, G., L’ancienne abbaye de Floreffe, 1121-1996, Namur, 1996.
  • CORTEMBOS, T., Le donjon-porche de Fernelmont. Un exemple remarquable de tour d’habitation de la fin du XIIIe siècle, dans Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. 3, Bruxelles, 1973.
  • COURTOY, F., La galerie du château de Fernelmont, dans Namurcum. Chronique de la société archéologique de Namur, t. 13, Namur, 1936.
  • DE BAVIÈRE, G., dir., Le patrimoine monumental de la Belgique. Province de Namur. Arrondissement de Namur, t. 2, Liège, 1975.
  • DE WAELE, E., Fernelmont/ Noville-les-Bois : le château de Fernelmont, dans Chronique archéologique wallonne, t.1, Namur, 1993.
  • DE WAELE, E. et UBREGTS, W., Fernelmont. Le château de Fernelmont à Noville-les-Bois, dans JORIS, F., Le patrimoine majeur de Wallonie, Alleur-Liège, 1993.
  • DUVOSQUEL, J.-M., dir., Albums de Croÿ. Comté de Namur, t. 15, Bruxelles, 1987.
  • FARCY, P., 100 châteaux de Belgique connus et méconnus, vol. 1, Bruxelles, 2002.
  • GENICOT, L.-F., dir., Châteaux-forts et châteaux-fermes, t. 1, Bruxelles, 1975.
  • JAVAUX, J.-L., Fernelmont, Noville-les-Bois. Le château-ferme de Fernelmont, dans MAQUET, J., Le patrimoine médiéval de Wallonie, Namur, 2005.
  • JAVAUX, J.-L., Fernelmont, Noville-les-Bois. Le château- ferme de Fernelmont, dans DEVESELEER, J., éd.,Le patrimoine exceptionnel de Wallonie, Namur, 2004.
  • LEJEUNE, R. et STIENNON, J., dir., La Wallonie. Le pays et les hommes. Lettres-arts-culture, t. 2, s.l., 1978.
  • Monuments, ensembles architecturaux et sites classés en région wallonne, Liste arrêtée du 31 décembre 1993, Jambes, 1994.
  • ROGGEMANS, M.-L. et PICQUE, C., Fondation roi Baudoin. Entreprise pour sauvegarder. Concours patrimoine. 1986, Bruxelles, 1987.
  • WASCOTTE, P. et CARPIAUX, R., La route « fermes et tumuli de Hesbaye », s.l., 1986.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château-ferme de Fernelmont de Wikipédia en français (auteurs)

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