- Château de Bizy
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Château de Bizy
Château de Bizy côté courType château Début construction 1675 Propriétaire initial Michel-André Jubert de Bouville Destination initiale habitation Protection Classé MH (1974, 1996) Coordonnées [1] Pays France Anciennes provinces de France Normandie Région Haute-Normandie Département Eure Commune française Vernon Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Bizy est un château situé à Vernon dans le département de l'Eure en Haute-Normandie.
Sommaire
Historique
Au Moyen Âge, le fief de Bizy appartient aux sires de Blaru. Il passe ensuite, au XIVe siècle, à la famille Jubert.
Le 8 octobre 1596, le roi Henri IV y est reçu par cette famille et, en 1675, Michel-André Jubert de Bouville, conseiller d'État, obtient l'érection de la seigneurie en marquisat et se fait construire un château, bâtiment de plan allongé, couvert d'ardoises, flanqué de deux pavillons plus élevés et précédé de deux perrons "en fer à cheval".
En 1721, le duc de Belle-Isle (1684-1761), petit-fils du surintendant Fouquet, qui a reçu en échange des terres de Belle-Isle les comtés de Gisors, Les Andelys et Vernon, entre en possession du domaine.
Le duc, qui devint maréchal de France en 1741, agrandit le domaine et y fait réaliser des travaux considérables qui valent à Bizy le surnom de « Versailles normand ». Il crée une avant-cour en terrasse et demi-lune, l'avenue des Capucins qui relie le château à la Seine, fait aménager l'ensemble du petit parc et du parc de chasse. Il envisage la reconstruction du château et confie à l'architecte Pierre Contant d'Ivry le soin d'édifier, entre 1741 et 1743, la basse-cour avec les écuries inspirées de Versailles et le pédiluve (bassin réservé aux chevaux) .
Le 21 septembre 1749, le maréchal reçoit à Bizy la visite de Louis XV et de Madame de Pompadour.
À sa mort en 1761, son domaine revient au roi qui, en 1762, l'échange au comte d'Eu contre la principauté souveraine de Dombes.
A sa mort, en 1775, le comte d'Eu lègue le domaine à son cousin Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse.
À partir de 1783, le duc y fait de fréquents séjours et en 1792, il s'y installe avec sa fille la duchesse d'Orléans, et un an plus tard, estimé de son personnel et de la population locale, il y meurt dans son lit.
Le château, confisqué comme bien national en prairial an VI (1797), est alors vendu à des marchands de biens qui détruisent le corps de logis.
Une paire de meubles d'appui en acajou et citronnier estampillés par Martin Carlin vers 1780 et portant la marque du château à l'époque du duc - une ancre entre les deux initiales V B - fut plus tard acquise par le comte Moise de Camondo (musée Nissim de Camondo, Paris, n°188 de la 3ème édition du catalogue, 1954 - archives pers. ).
En 1805, le général Le Suire rachète le domaine et fait construire un nouveau logis, plus modeste, en avant de la basse-cour (côté Nord-Est).En 1817, la duchesse d'Orléans rachetant ses biens vendus sous la Révolution, rentre en possession de Bizy dont son fils, devenu Louis-Philippe Ier en 1830, hérite à sa mort en 1821 : il rajoute deux ailes à l'édifice, restaure les anciens bâtiments, crée un parc à l'Anglaise et plante de nombreux arbres. Il y séjourne souvent, s'y rendant parfois en chemin de fer à partir de la mise en service d'une ligne, en 1843 comme en témoigne une de ses lettres manuscrites (copie exposée au château).
En 1858, les biens de la maison d'Orléans, confisqués par Napoléon III, étant mis aux enchères, Bizy est acquis par le baron protestant Fernand de Schickler (1839-1909), dont la sœur Malvina (1822-1877) est l'épouse de Louis-Napoléon Suchet duc d'Albufera (1813-1877), maire de Vernon.
Fernand de Schickler présida en 1902 la Société de l'Histoire de France et fut membre fondateur de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, organisme dont il fut bienfaiteur.
En 1860 il fit reconstruire la partie centrale du logis par l'architecte William Henry White (1838-1896), dans un style néo-classique très italianisant, peut-être inspiré du Palais Albani de Rome, "synthèse entre les styles Louis XIV et Louis XVI inspirée à la fois du Petit Trianon, de Compiègne et des hôtels de la place Vendôme, hymne à l'architecture française cependant empreint de références aux palais italiens" (Bruno Centorame, "Châteaux du XIXème siècle, un hymne à l'excellence" ds V.M.F. n° 232 / Le Cotentin, p.52).
Cet architecte britannique méconnu, établi à Paris puis à Calcutta, auteur de plusieurs articles et ouvrages, devint en 1878 le secrétaire de l'Institut royal des architectes britanniques; il agrandit ensuite dans l'esprit des demeures victoriennes pour son frère Arthur Schickler, banquier de la famille royale de Prusse à Berlin, le château de Martinvast acheté en 1867, gravement endommagé par des bombardements alliés de 1944 (même réf.)
Le salon central de Bizy reçut un ensemble de boiseries considérées parmi les plus remarquables de de la fin du style Louis XIV - début Régence, qui proviennnent du château de Bercy vidé de son mobilier et des éléments de sa décoration intérieure en 1860 par son dernier propriétaire le marquis de Nicolay, et démoli en 1861 (relevés du décor des principaux salons par l'architecte Froelicher au château angevin de Brissac).
En 1909, Schickler lègue Bizy à son neveu Louis Joseph Suchet, quatrième duc d'Albufera, qui achève le château en fermant la cour d'honneur par deux ailes; le château est resté depuis lors dans la famille Suchet d'Albufera.L'architecture des lieux attira en 1994 le réalisateur Yves Angelo, qui tourna quelques scènes d'intérieur du Colonel Chabert, avec Gérard Depardieu et Fanny Ardant.
Architecture
Le corps de logis a été reconstruit en 1860 en pierre de taille avec un toit en terrasse muni d'une balustrade avec côté Nord un porche à colonnes et côté Sud une galerie ouverte en rez-de-chaussée et pilastres à l'étage.
Au début du XXe siècle sont construites les deux ailes qui ferment la cour d'honneur.
Les pavillons d'angle, construits au XIXe siècle sont couverts d'un toit en ardoise à "pavillon brisé".
Les communs sont couverts de toits à longs pans en ardoise et les écuries présentent des lucarnes à fronton[2].
Du bâtiment original subsistent les superbes écuries et une grande partie du jardin avec ses nombreux jeux d'eau : bassin de Neptune, buffet d'eau, fontaine de Gribouille, fontaine des chevaux marins, etc. dus à l'architecte Pierre Contant d'Ivry.
Protection
Les façades et toitures du château et la partie ordonnancée du parc avec ses sept fontaines et ses perspectives font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er juillet 1974[3].
L'ancien Petit Parc, incluant les aménagements du parc connus ou à découvrir, les façades et toitures de plusieurs pavillons (du Portier, du Jardinier et de la Vacherie avec son abreuvoir), la clôture subsistante et, pour finir, les sources (Marzelle, Penthièvre, Comtesse, Duchesse, et Schickler), le pavillon abritant la source Penthièvre, le bassin dit de la Princesse ainsi que toutes les canalisations partant de ces sources et alimentant le domaine de Bizy font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 4 mars 1996[3]. Cette protection suit et annule une première inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 17 février 1992[3].
Notes et références
- Géoportail et Google Maps Coordonnées vérifiées sur
- château de Bizy, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00099617 » sur www.culture.gouv.fr.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Monument historique classé en 1974
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