Classe Arihant

Classe Arihant
Classe Arihant
Arihant 1.jpg
Représentation d'artiste de l'Arihant

Histoire
A servi dans Pavillon de la marine indienne Marine indienne 
Quille posée 1998
Lancement 26 juillet 2009 (INS Arihant)
Armé Prévu mi-2009
Statut En essais
Caractéristiques techniques
Type SNLE
Longueur 114 m
Maître-bau 15 m
Tirant d'eau 9 m
Déplacement 5 500-6 500 t (estimé)
Propulsion 1 x réacteur à eau pressurisée de 160-190 MW; 1 x turbine de 70MW ; 1 x ligne d'arbre
1 x hélice à 7 pales
Vitesse 30-34 nœuds en plongée ; 12-15 nœuds en surface (estimé)
Profondeur ~ 300 m (estimé)
Caractéristiques militaires
Armement 4 x missiles mer-sol balistiques stratégiques Agni-III de 3 500 km de portée
4 x lanceurs verticaux triples pour 12 missiles mer-sol Sagarika de 750 km de portée
Rayon d'action illimité
Autres caractéristiques
Équipage 100 hommes
Chantier naval Chantier naval Visakhapatnam (Vishakapatnam)

La classe Arihant (sanskrit : अरिहन्त:, français : « tueur d'ennemis »), anciennement connue sous le nom de code Advanced Technology Vessel, est une classe de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins indigènes de la marine indienne. La tête de classe, l'INS Arihant, premier d'une série de trois à cinq bâtiments, a été lancée le 26 juillet 2009.

Sommaire

Caractéristiques

Les caractéristiques et le design extérieur de ce sous-marin sont, en 2009, inconnus du grand public. Aucune photo claire n'a été publiée lors de son lancement.

La classe Arihant est supposée dérivée de la classe de sous-marins lanceurs de missiles de croisière de conception soviétique Charlie II, dont l’Inde a loué un exemplaire à l'Union soviétique de janvier 1988 à janvier 1991 (le K43, rebaptisé INS Chakra)[1].

Le design du sous-marin, d’un déplacement en surface de 6 000 tonnes, ressemble à celui du sous-marin nucléaire russe de la classe Borei de 18 000 t. Sa surface est inégale et sa double-coque est recouverte de tuiles anéchoïques, le kiosque se situant à l'avant du bâtiment[2].

Des informations ont cependant été communiquées quant au réacteur à eau pressurisée qui équipe le bâtiment. Selon le chef du programme indien de l’énergie atomique, Anil Kakodkar, le réacteur, décrit comme « compact » a été testé au Centre de recherche atomique Indira Gandhi de Kalpakkam depuis 2006[3].

Vue d'artiste du lancement d'un missile balistique Sagarika depuis un sous-marin de classe Arihant.

La classe Arihant, possédant quatre puits à missiles, sera armée de quatre missiles mer-sol balistiques stratégiques Agni-III de 3 500 km de portée, actuellement en développement, ou de douze missiles mer-sol Sagarika de 750 km de portée, dont le premier tir a eu lieu sous l'égide de la DRDO le 26 février 2008, à raison de trois engins par tube lance-missiles vertical[4]. Ce programme est estimé à trois milliards de dollars américain le 26 février 2008[5].

Historique

Comme le note Eric Arnett, chercheur au Stockholm International Peace Research Institute, « l'histoire et l'intérêt de SNA pour la stratégie maritime indienne suggèrent que la présence des États-Unis dans l'océan Indien a été une grande motivation pour le programme de SNA. Plus tôt encore, y compris dans les années 1950, les SNA sont considérés par les planificateurs indiens comme un moyen d'établir une présence lointaine dans les eaux indonésiennes et chinoises »[6]. L'approbation de la construction d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins remonte à 1970, sous le gouvernement d'Indira Gandhi, et le projet est développé indigènement dès 1974, relancé en 1985, puis, avec l'assistance soviétique, à partir de 1989[7]. « La livraison de l'INS Chakra, un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de classe Charlie, à l'Inde en janvier 1988 est un événement qui a attiré une attention accrue sur les programmes navals indiens. Étant donné que l'Inde opérait une flotte sous-marine depuis la fin des années 1960, cet événement a été interprété comme un changement majeur dans les capacités indiennes et comme l'évidence de l'intention de l'Inde de développer sa supériorité navale sur les pays limitrophes de l'océan Indien », constate Ian Anthony, du SIPRI[8]. « Dès début 1984, l'on rapporte des discussions avec l'Union soviétique sur la fourniture de navires plus avancés, éventuellement à propulsion nucléaire, et l'entraînement d'équipages indiens en Union soviétique. À la fin 1984, l'Union soviétique était apparemment prête à proposer à l'Inde des sous-marins d'un design nouveau en grand nombre (...), ce qui fut interprété plus tard comme de nature à permettre à l'Inde d'accéder aux sous-marins nucléaires »[8]. En 1996, le projet ATV est rapporté comme étant gelé, en raison de problèmes financiers (285,7 millions de dollars ont déjà été dépensés sur le projet et la DRDO estime qu'il nécessite 714,3 millions de plus pour être achevé d'ici 2001) et de la pression des États-Unis, de l'Union européenne et de l'ASEAN, selon le ministre des Affaires étrangères indien Pranab Mukherjee. En novembre 2005, ce dernier, s'exprimant alors en tant que ministre de la Défense devant la commission intergouvernementale russo-indienne, déclare que la partie russe lui a assuré un transfert de technologie pour la construction de l'ATV[9], ce que la Russie ne verrait pas d'un mauvais œil pour contrer l'influence chinoise[10]. Cependant, le retard dans la location du SNA Nerpa de classe Akula[11], voire le refus du leasing[12], devrait considérablement ralentir le programme ATV. L'Inde aurait sollicité l'aide de la France dans la mise en place du projet ATV, sans que cette information ait été confirmée côté français[13].

Le lancement de ce navire, prévu en 2008 pour fin janvier 2009[14], a finalement eu lieu le 26 juillet 2009 en présence du Premier ministre de l'Inde Manmohan Singh[15], lors du dixième anniversaire de la victoire indienne lors du conflit de Kargil[16]. Il doit subir deux ans d'essais avant d'entrer en service actif[17], bien que le délai puisse, selon certains experts, s'allonger, le temps que le réacteur atteigne sa masse critique[18]. Avec celui-ci, l'Inde devient le sixième État à construire des sous-marins à propulsion nucléaire[19].

Navires de la classe Arihant

 Nom   N° de coque   Constructeur   Lancement   Armement   Statut 
~ 2012[22]. En construction
Inconnu Shipbuilding Centre Vishakapatnam en construction

Notes et références

  1. (en) India to get nuclear powered attack submarine in 2009 sur onlinenews.com.pk, Online News. Consulté le 1er novembre 2008
  2. (fr) Gilles Corlobé, « Le sous-marin nucléaire indien toujours entouré de secrets » sur corlobe.tk, Le portail des sous-marins, 27 juillet 2009. Consulté le 28 juillet 2009
  3. (en) Pallava Bagla, « INS Arihant is an Indian design: Anil Kakodkar » sur bbc.co.uk, NDTV, 16 août 2009. Consulté le 17 août 2009
  4. (fr) Gilles Corlobé, « L’Inde a montré qu’elle pouvait concevoir un missile balistique sous-marin » sur corlobe.tk, Le portail des sous-marins, 12 mars 2008. Consulté le 1er novembre 2008
  5. (fr) Gilles Corlobé, « L’Inde renforce son projet de sous-marins nucléaires » sur corlobe.tk, Le portail des sous-marins, 21 février 2009. Consulté le 21 février 2009
  6. (en) Adam Daniel Rotfeld (dir.) et Eric Arnett, Military technology: the case of India, SIPRI Yearbook 1994, Oxford University Press, 1995 (ISBN –019–829182–5) 
  7. (en) Sandeep Unnithan, « The secret undersea weapon » sur indiatoday.digitaltoday.in, India Today, 17 janvier 2008. Consulté le 1er novembre 2008
  8. a et b (en) Adam Daniel Rotfeld (dir.) et Ian Anthony, The Arms Trade and Medium Powers: Case Studies of India and Pakistan 1947–90, SIPRI Yearbook 1991, Oxford University Press, 1992 (ISBN –0–19–829159–0) 
  9. (en) Vladimir Radyuhin, « Russia to help build nuclear submarine » sur hinduonnet.com, The Hindu, 17 novembre 2005. Consulté le 3 novembre 2008
  10. (fr)Joseph Henrotin, « Coopération russo-indienne dans les armements : encore plus intensive dans l'avenir ? : Entretien avec Rustan Pukhov, directeur du Centre d'analyse sur les stratégies et les technologies (Moscou) », dans DSI-Technologies, no 18, novembre-décembre 2008 (ISSN 1966-6306) :

    « Il me semble qu'il serait dans l'intérêt des deux pays que la Russie aide l'Inde dans la conception et la construction de sous-marins de production indienne dans le cadre du projet ATV (...). De tels transferts (de technologie) ne présentent pas de risque pour la sécurité de la Russie, en revanche ils contribueraient à la pression militaire par rapport à la Chine, ce qui, pour la Russie, n'est pas négatif »

     
  11. (en) Submarine Nerpa Becomes Indian sur vostokmedia.com, Vostok News, 5 décembre 2008. Consulté le 5 décembre 2008
  12. (fr) Nerpa: adoption par l'armée russe suite aux essais sur rian.ru, RIA Novosti, 18 novembre 2008. Consulté le 18 novembre 2008
  13. (en) Siddharth Srivastava, « India's nuclear submarine plan surfaces » sur atimes.com, Asia Times Online, 20 février 2009. Consulté le 21 février 2009
  14. (fr) Gilles Corlobé, « Le sous-marin nucléaire indien probablement lancé à la mi-2009 » sur corlobe.tk, Le portail des sous-marins, 16 février 2009. Consulté le 17 février 2009
  15. (en) PM to launch indigenous nuke submarine by month-end sur indiatimes.com, Indo-Asian News Service, 26 juillet 2009. Consulté le 26 juillet 2009
  16. (fr)Jean-Jacques Mercier, « L'ATV Arihant : Les premiers pas de Delhi dans le domaine des SNLE », dans DSI-Technologies, no 19, septembre-octobre 2009, p. 77 (ISSN 1966-6306) 
  17. (fr) L'Inde inaugure son premier sous-marin nucléaire « made in India » sur google.com, AFP, 26 juillet 2009. Consulté le 26 juillet 2009
  18. (en) Nuclear sub a long way from becoming operational: Experts sur dnaindia.com, Press Trust of India, 26 juillet 2009. Consulté le 27 juillet 2009
  19. (fr) Jean Guisnel, « L'Inde s'apprête à lancer son premier sous-marin nucléaire d'attaque » sur lepoint.fr, Le Point, 17 juillet 2009. Consulté le 26 juillet 2009
  20. SSBN Arihant to be commissioned in 2 years: Navy chief
  21. First nuke-sub undergoes trial
  22. (hi) भारत बना रहा है दूसरी परमाणु पनडुब्बी INS अरिदमन, 23 mai 2011. Consulté le 27 août 2011

Voir aussi

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Liens externes


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