Claude Berda

Claude Berda, né en 1947, est un homme d'affaires français. Cofondateur, avec Jean-Luc Azoulay, de la société AB Productions, il est également fondateur et président d'AB Groupe, holding français spécialisé dans l'audiovisuel. Il est membre du conseil d'administration du groupe TF1.

En 2010, sa fortune personnelle s'élève à 800 millions d'euros, ce qui lui permet d'être classé à la 44^e place des Français les plus riches^[1]. Claude Berda possède en 2010, plus de 20 chaînes de télévision en France et en Europe.

Père de 3 enfants, il réside en Suisse, à Cologny, dans le canton de Genève^[2],[3].

Biographie

Claude Berda est étudiant à l'Université Paris-Dauphine puis il commence sa carrière dans la confection et le prêt-à-porter à Nice avant de reprendre l'entreprise créée par son père, lequel est à la tête de la ligne de vêtements de Sylvie Vartan. Il choisit ensuite de s'investir dans la production artistique, de spectacles et de disques, en se rapprochant de Jean-Luc Azoulay, fondateur du tout premier fan-club de Sylvie Vartan qui avait ensuite remplacé pendant dix ans Carlos en devenant le secrétaire de la star. En 1977, les deux entrepreneurs fondent la société AB Productions baptisée à partir de leurs initiales : A de Azoulay qui se charge de l'Artistique et B de Berda qui gère le Business. Leur première production est l'adaptation disco de la chanson Mustapha (Chérie je t'aime, chérie je t'adore...), créée par Bob Azzam, laquelle se vend à 100 000 exemplaires. Avec l'autorisation du Vatican, il éditent un disque à partir d'extraits de messes chantées par le pape Jean-Paul II puis ils produisent le Le Petit Prince, récit conté par Jean Marais ainsi qu'une série de disques destinés à la jeunesse. La rencontre avec Dorothée, en 1978 leur permet de faire fortune. Grâce au rapide succès populaire de Dorothée, la société AB Productions, devient une entreprise majeure dans le paysage audiovisuel français, notamment avec les contrats obtenus auprès de TF1 et devient le premier producteur français puis européen, en volume de productions^[4].

En 1987, la première chaîne vient d'être privatisée et vendue au groupe Bouygues à un prix considérable. Alors que la chaîne commerciale concurrente La Cinq dispose d'un catalogue de films et de séries populaires, la Une doit resserrer son budget. Avec une équipe réduite, Claude Berda élabore alors une logique inédite de production de masse à coût de revient réduit, en investissant dans des moyens de production complets : 9 studios, régies, unités de post-production, post-synchronisation et doublage, animation, etc... L'usine télévisuelle est installée dans la banlieue nord de la capitale, à La Plaine Saint-Denis. De son côté, Azoulay adapte les contenus à cet outil en concevant des chansons, scénarios, émissions et fictions les plus simples et grand public possible. Durant vingt ans, le succès et l'audience sont au rendez-vous, notamment avec les émissions jeunesses telles le Club Dorothée. TF1 charge AB de remplir une considérable partie de sa grille de programmes : les matinées, les après-midi, le mercredi, le samedi. Azoulay se focalise sur la production des émissions et fiction alors que Berda constitue un catalogue de programmes qu'il revend à d'autres chaînes en France comme à l'étranger. Parmi les coups astucieux de Claude Berda qui achète des milliers d'heures de programmes à des sociétés à travers le monde, on peut évoquer par exemple les dessins animés japonais qui en 1987, sont considérés comme ringards en France mais qui préfigurent le phénomène Manga peu de temps après. De même, la série Friends est achetée alors qu'aucune chaîne ne croit à ce programme.

En 1995, en dépit de la revente de divers programmes à d'autres chaînes nationales françaises que TF1, Claude Berda choisit de suivre la stratégie de Canal+ et entend lancer son propre bouquet de chaînes à péage, en choisissant de cibler les abonnés moins fortunés que ceux de Canalsatellite. Il choisit alors d'introduire 20% de son groupe au second marché du New York Stock Exchange et parvient à lever près de 135 millions d'euros. Cette manne lui permet alors de développer son propre moyen de diffusion et ses récepteurs satellite.

Alors que TF1 est impliquée aux côtés de France Télécom, M6, la CLT et France Télévisions, dans le lancement du bouquet TPS en 1996, Claude Berda maintient sa stratégie d'opérateur indépendant de chaînes à péage. Le divorce avec TF1 est alors inévitable et la Une se sépare même de son animatrice vedette Dorothée. Le bouquet ABsat se paie le luxe de diffuser ses premières émissions dès avril 1996, coiffant sur le poteau, les tentatives de Canalsatellite. La commercialisation débute en décembre 1996, en même temps que celle de TPS. En 1997, l'action AB Groupe à la bourse américaine s'effondre. Claude Berda rachète alors l'intégralité des titres à très bas prix. Cette opération astucieuse lui permet de redevenir actionnaire à 100% de son entreprise après avoir récolté des fonds considérables^[5]. À partir de 1997, Berda parvient à convaincre les deux opérateurs concurrents (Canalsatellite et TPS) de reprendre dans leur offre, tout ou partie de ses chaînes. Cette stratégie lui permet d'apaiser les relations avec les principales chaînes françaises auxquelles il parvient à nouveau à vendre son catalogue. Progressivement, Berda ajoute une série de chaînes à son bouquet, parmi lesquelles la très populaire RTL9 avant d'obtenir trois canaux sur la TNT : TMC et NT1 pour le gratuit et AB1 pour l'offre payante. De son côté, Jean-Luc Azoulay n'adhère plus à la stratégie de Claude Berda concernant ABsat et en 1999, la société AB Productions se scinde alors en deux : AB Groupe, dirigé par Claude Berda et JLA Holding, dirigé par Jean-Luc Azoulay. Toujours liés par l'amitié, le A se sépare alors professionnellement du B.

En 2005, il crée la société de programmes de production de télévision Monte Carlo Participation / MCP.

En 2006, il reçoit de TF1, un chèque de 192 millions d'euros pour la vente d'une partie du groupe AB.

En 2007, il devient également administrateur dans la société Assya Finance, ex-compagnie financière de Deauville.

En 2008, il lance le bouquet BIS Télévisions.

En février 2010, il devient membre du conseil d'administration du groupe TF1 en remplacement de Patrick Le Lay^[6].

Notes et références

1. ↑ http://www.challenges.fr/classements/fortune.php?cible=138
2. ↑ (fr) La fortune du PAF sur latribune.fr, 29 mai 2009
3. ↑ Trois recours contre la plage des Eaux-Vives sur www.tdg.ch, 23 décembre 2010
4. ↑ (fr) Stéphane Haïk, « Claude Berda, le poil à gratter du PAF » sur francesoir.fr, 11 juin 2009
5. ↑ (fr) Martine Esquirou, « Claude Berda : Redevenu profitable, le groupe AB va s'introduire à la Bourse de Paris » sur lesechos.fr, 20 avril 2000
6. ↑ (fr) Claude Berda administrateur de TF1 en remplacement de Patrick Le Lay sur telesatellite.com, 22 février 2010