Claude Jamet

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Claude Jamet, né en 1910, est un intellectuel français, journaliste, auteur de romans, de textes de critique littéraire et d'ouvrages politiques. Toute sa vie, il admira les grands poètes (en particulier Victor Hugo), écrivant lui-même de nombreux poèmes dont une œuvre immense sur la traduction dans le texte grec original de l'Iliade en vers français, œuvre non publiée à ce jour. Il est décédé en 1993.

Élève d'Alain au Lycée Henri-IV en hypokhâgne, il entre à l'École normale supérieure en 1928, où il connut Simone Weil, Thierry Maulnier, Georges Pompidou et Robert Brasillach, il fut agrégé de philosophie, et enseigna dans un lycée de Bourges, ainsi qu'au lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés où il enseigna les lettres classiques. Politiquement de gauche, il fut secrétaire fédéral SFIO, et le représentant de la section du Cher du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.

Sous l'Occupation, il sera favorable à la collaboration par pacifisme. Il sera ainsi l'un des créateurs de Germinal, publia également des articles dans La France socialiste, Notre Combat et Révolution nationale. À la Libération, il fut condamné à trois mois de prison, et incarcéré à la Prison de Fresnes, où il retrouva Robert Brasillach. À sa sortie de prison, il est envoyé en URSS avec un passeport au nom de Claude Jalet au sein d'une mission du ministère des prisonniers.

Radié de l'Éducation nationale et exclu de la SFIO, il rejoint alors le Parti socialiste démocratique. Resté très proche de ses amitiés vichyssoises, il organise le 30 mai 1945 à l'hôtel Raphaël à Paris, un dîner-débat avec le général de la Porte du Theil qui, après avoir fait partie du tribunal qui condamna à mort le général de Gaulle en juin 1940, fut le fondateur et le responsable des chantiers de Jeunesse dans lesquels il fit une chasse systématique aux jeunes Français juifs.

Dans les années 1960, Claude Jamet est le principal animateur des éditions France-Empire dont le gérant est alors un ancien résistant (réseau Alliance) et qui sera le futur président du CNPF Yvon Chotard, un proche d'Olivier Giscard d'Estaing, frère de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing. C'est sous l'autorité de Claude Jamet qu'est publié en 1965 le livre "Waffen SS au combat" livre de Lothar van Greelen qui fait l'apologie de la division Das Reich, responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane. Le livre connait un tel succès auprès des milieux néo-nazis et des nostalgiques de l'hitlérisme^{[réf. nécessaire]} que sa diffusion suscite une grande émotion jusque dans les allées du pouvoir gaulliste et vaut à Claude Jamet une surveillance active de la part des Renseignements Généraux. Plusieurs blancs de ce service de police, datés des années soixante font état des nombreux contacts de Claude Jamet avec l'extrême-droite, notamment avec le mouvement Europe-Action dont le journal éponyme accueille les articles d'Henri Coston, propagandiste antisémite et antimaçonnique sous l'occupation. Sources: fonds Jacques Delarue, BDIC,Nanterre.

Claude Jamet fut réintégré par l'Éducation Nationale et enseigna de nouveau au lycée Marcelin Berthelot dans les années soixante. Il est le père de Dominique Jamet, journaliste, écrivain, et ancien président de l'Établissement public de la Bibliothèque nationale, ainsi que d'Alain Jamet, vice-président du Front national.

Fifi Roi, paru en 1948, est sans doute son livre le plus connu.

Œuvre

• Carnets de déroute, 1942
• Images de la littérature, 1943
• Fifi Roi, 1948
• Images mêlées de la littérature et du théâtre, 1948
• Journal très intime (roman), 1948
• Engagements, 1949
• Les enfantillages, 1956
• Un homme et des femmes, 1967
• Notre Front populaire : journal d'un militant, 1977

Voir aussi

Guillaume POLLACK, Jaurès nazifié. L'hebdomadaire de la "pensée socaliste" Germinal, Mémoire de Master 1 soutenu en juin 2009 à l'Université paris 12.