Claude Louis Constant Corbineau

Claude Louis Constant Corbineau

Claude Corbineau

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Claude Corbineau
Claude Louis Constant Corbineau.jpg
Origine France France
Hommage nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Image : Claude-Louis-Constant Corbineau par Philippe Joseph Henri Lemaire, Galerie des batailles du château de Versailles

Claude Louis Constant Esprit Juvénal Gabriel Corbineau, né le 7 mars 1772 à Laval et mort le 8 février 1807 à Eylau, est un général d’Empire français.

Sommaire

Origine

Il est le fils aîné de Jean-Charles Corbineau, inspecteur général des haras de la généralité de Tours, d'une famille originaire de la Flandre française. Il fut baptisé à l’église Saint-Vénérand. Il eut pour parrain, par procuration, Claude-Constant Juvénal d'Harville des Ursins, marquis de Teisnel ou de Marquis de Traisnel, lieutenant-général des armées du roi, grand bailli d’Ostrevent. Marie-Louise-Esprit-Juvénal d'Harville des Ursins, comtesse de Provence, était sa marraine. Dès l'âge de quatre ans, il est emmené en Flandre par son père, nommé grand bailli de Marchiennes. Il étudia au Collège des Anglais à Douai et y apprit la langue anglaise.

Parcours militaire

Âgé de seize ans à peine, le jeune Corbineau s’enrôla en qualité de gendarme avec rang de sous-lieutenant, dans la compagnie des Gendarmes de la Reine, le 9 février 1788. Mais il n'y servit pas longtemps  : cette compagnie se trouvant réformée le 1er avril.

La Révolution française

Il dut se résoudre à attendre l’année 1791 pour entrer, comme sous-lieutenant, dans le troisième régiment des Dragons le 15 septembre 1791. L’année suivante, il fut nommé adjoint à l'état-major général de l'armée du Nord en janvier 1792, passa en qualité d'aide-de-camp auprès du général Harville en octobre, et obtint le grade de lieutenant dans le 3e de dragons le 12 du même mois. Il fit avec honneur les campagnes de 1792 aux armées du Nord et de la Moselle, fut promu au grade de capitaine le 4 mai 1793.

Sous les ordres de Dumouriez, il combattit en Belgique. Il se signala par son audace et son intrépidité le 25 vendémiaire an II, à la bataille de Wattignies, où il fut blessé de plusieurs coups de sabre, dont un sous l'aisselle, deux à la tête et les autres au bras droit.

Au combat qui eut lieu près de Beaumont, le 7 floréal suivant, il exécuta plusieurs charges vigoureuses contre l'infanterie ennemie et reçut un coup de feu à la cheville du pied gauche.

Vers la fin de l’an III, et pendant une bonne partie de l’an IV, il servit dans l’armée de Sambre-et-Meuse. Nommé chef d'escadron, attaché à l’état-major du général Hoche le Ier floréal an IV, il alla rejoindre l'armée des côtes de l'Océan dans la Vendée, où il acheva la campagne de cette année.

Passé comme chef d'escadron dans la cavalerie de la légion des Francs le 10 vendémiaire an V, il fit partie de l'expédition d'Irlande en raison de sa connaissance de la langue anglaise.

Article détaillé : expédition d'Irlande (1796).

Il fut désigné pour commander la cavalerie de l'avant-garde à l'armée d'Irlande, campagne marquée pour Corbineau, par un combat naval qui fit mettre sa division à l'ordre du jour de l'armée, et par un naufrage dont il se sauva en se faisant attacher sur une planche et jeter à l'eau dans la baie d'Audierne. Les vagues le rejetèrent après trois jours sur le rivage où il fut recueilli évanoui.

Après cette expédition, il retourna à l'armée de Sambre-et-Meuse, dont le général Hoche alla prendre le commandement.

Incorporé avec sa compagnie dans les guides du général en chef Augereau en brumaire an VI, il servit à l'armée d'Allemagne jusqu'au 10 thermidor suivant, époque à laquelle il fut amalgamé avec le 7e régiment de hussards, en vertu de l'arrêté du Directoire exécutif du 9 ventôse précédent, et fit alors partie de l'armée d'Helvétie.

Le 17 ventôse an VII, il se distingua au combat de Coire, où le corps autrichien du général Auffenberg fut mis en déroute, et sa brillante conduite pendant cette campagne ayant particulièrement fixé sur lui l'attention du général en chef André Masséna, il fut nommé sur le champ de bataille chef de brigade du 5e régiment de chasseurs à cheval.

L'Empire

Confirmé dans son grade pour commander provisoirement le régiment le 27 vendémiaire an VII, il en devint titulaire par arrêté du 21 pluviôse suivant. Il continua de servir avec la même distinction pendant les ans VIII et IX aux armées du Danube et du Rhin, et combattit vaillamment à la bataille de Hohenlinden, le 3 décembre 1800. Au cours de cette bataille, il reçut deux coups de feu dont l'un l'atteignit à la hanche droite, et l'autre lui traversa la cuisse du même côté.

Après la cessation des hostilités, il alla tenir garnison à la forteresse Mayence et à Coblentz pendant les ans X et XI, et fut employé à l'armée de Hanovre, sous les ordres de Bernadotte, pendant les ans XII et XIII.

Créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII et officier le 25 prairial suivant, il fut nommé écuyer cavalcadour de l'Impératrice par décret du 15 ventôse an XIII, en conservant le commandement de son régiment.

Il fit partie en l'an XIV de la brigade de cavalerie légère, commandée par le général Van Marisy, de la 2e division du 1er corps de la Grande Armée. Pendant la campagne de 1805, le 19 vendémiaire an XIV, dans la marche du corps d'armée sur Munich, il s'empara des bagages de plusieurs généraux autrichiens et fit une centaine de prisonniers. Le 20, il entra à Munich à six heures du matin et chassa l'ennemi auquel on avait déjà fait 800 prisonniers.

Le 5 brumaire, au passage d'Inn, il poursuivit vivement l'ennemi et lui prit quelques hommes. À la bataille d'Austerlitz[1], il se couvrit de gloire, et mérita la décoration de commandant de la Légion d'honneur qui lui fut conférée par décret du 4 nivôse an XIV. Le 31e bulletin de la grande armée s'exprime en ces termes sur son compte : « Le colonel Corbineau, écuyer de l'Empereur, commandant le 5e régiment de chasseurs, a eu 4 chevaux tués sous lui; au cinquième, il a été blessé lui-même, après avoir enlevé un drapeau. ». Il donna de nouvelles preuves de son dévouement pendant la campagne de Prusse, et gagna les galons de général de brigade le 12 septembre 1806.

Parti de Pulstuck avec trois régiments de cavalerie légère pour se mettre à la poursuite de l'ennemi, il arriva en janvier 1807 à Ostrowiecz, après avoir occupé Brock. Pendant sa marche, il fit à l'ennemi 400 prisonniers et lui enleva plusieurs voitures de bagages.

C'est en qualité d'aide de camp de l'Empereur qu'il fit la campagne de 1807; mais il ne remplit pas longtemps ces honorables fonctions; car il mourut « emporté, réduit à rien par un boulet », le 8 février 1807, sur le champ de bataille d'Eylau. Il fut enlevé par un boulet, dit le 68e bulletin, au moment où il allait porter un ordre de l'Empereur Napoléon Ier.

L’ancienne caserne de la rue de Bretagne à Laval porte son nom. Il est également gravé sur les tables de bronze du musée de Versailles et figure sur la face ouest de l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris. Sa statue devait figurer sur le pont de la Concorde. Le quartier principal du 402° Régiment d'artillerie de Châlons en Champagne porte son nom. Il n'avait point été marié.

Il avait à l'armée deux frères, Jean-Baptiste et Hercule, distingués comme lui par leur bravoure, ce qui les avait fait surnommer les Trois Horaces. Napoléon Ier donna pour armes à la famille Trois bras.[2] Fernand de Wissocq, arrière-neveu du général Corbineau, a publié leur vie : Trois soldats, Constant, Juvénal et Hercule Corbineau (Paris, imprimerie des Orphelins-Apprentis d'Auteuil, 1904, in-8°, 62 p.)

Notes et références

  1. Dans une lettre à sa famille, il faut un récit de cette bataille.
    « Aucun de nous, dit-il, ne doit être médiocre... L'ambition est la plus noble passion qu'un homme puisse ressentir »
  2. Suivant les mémoires de Sainte-Hélène, la mort de Corbineau fut un des événements qui firent le plus d'impression sur l'empereur. Il s'écria, en l'apprenant Quoi ! emporté, roulé, réduit à rien par un boulet !

Source partielle

  • « Claude Corbineau », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
  • « Claude Corbineau », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], tome IV, p. 235
  • « Claude Corbineau », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

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