Clémentine Autain

Clémentine Autain
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Clémentine Autain
Clémentine Autain
Clémentine Autain

Naissance 26 mai 1973 (1973-05-26) (38 ans)
Drapeau de la France Saint-Cloud, Hauts-de-Seine (France)
Nationalité Française
Profession Femme politique et féministe
Formation Études supérieures en histoire

Clémentine Autain est une femme politique et une féministe, née le 26 mai 1973 à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine. Elle est également codirectrice du mensuel Regards avec Roger Martelli et a été cosecrétaire de la Fondation Copernic.

Elle fut conseillère de Paris (apparentée PCF) à la mairie de Paris, chargée de la jeunesse, de 2001 à 2008 et membre du conseil d'administration de l'OPAC, l'organisme chargé de la gestion des logements à loyers modérés de Paris.

Sommaire

État civil

Clémentine Autain est la fille de la comédienne Dominique Laffin et du chanteur Yvan Dautin.

Son oncle paternel François Autain est sénateur du Parti de gauche de Loire-Atlantique, ancien député-maire de Bouguenais et ancien secrétaire d'État chargé des Immigrés, puis de la Défense sous la présidence de François Mitterrand. Son grand-père, André Laffin, vétéran de la Guerre d'Indochine, a brièvement été élu de droite (UNR) dans l'Yonne.

Enfance et jeunesse

À l'âge de 10 ans, Clémentine Autain voulait être chanteuse comme son père, Yvan Dautin. Au sein de la comédie musicale Abbacadabra, elle reprenait des chansons du groupe Abba sur les plateaux de télévision. Elle enchaîna disques, concerts et un feuilleton. Parallèlement, elle baignait aussi dans la politique grâce aux relations de ses parents avec Jack Ralite et Alain Krivine. Son père est alors un militant mi-anarchiste, mi-LCR.

En 1985, elle n'a que 12 ans lorsque sa mère, Dominique Laffin, se suicide[1].

À dix-sept ans, elle quitte le domicile familial puis, le baccalauréat en poche, s'engage dans des études supérieures en histoire. Clémentine Autain est titulaire d'une maîtrise d'histoire consacrée à l'Algérie coloniale et d'un DEA intitulé « Mouvement social, féminisme et législation à travers l'exemple du corps des femmes (1967-1982) » sur le MLF.

Le militantisme

Dans une biographie, elle dévoile avoir été violée à 23 ans sous la menace d'une arme blanche aux abords de l'Université de Paris VIII[2]. Elle dévoile ce drame en pleine pré-campagne présidentielle comme « une manière de porter la question des violences dans le débat ». Au sujet de ce livre, elle déclare notamment : « Je ne livre pas de confidences sur ce que j’ai ressenti, je n’ai pas envie de m’étaler sur les conséquences de ce viol dans ma vie privée. […] Cette part de l’intime m’appartient, elle restera à moi. […] Mais en parler, c’est être fidèle à mon engagement. Car se taire, c’est faire le jeu des violeurs. […] Mon exemple révèle à quel point le viol reste un sujet tabou. Mon violeur était multirécidiviste, il a avoué entre vingt et trente viols, mais seules trois plaintes ont été déposées. Le viol reste un phénomène d’une ampleur et d’une gravité considérables, largement passé sous silence. »

Ce viol a marqué, pour elle, le fondement de son engagement féministe. Elle milite alors à l'Union des étudiants communistes. Elle se rapproche du Collectif contre le viol et s'implique dans le mouvement féministe. Elle fera du MLF le sujet de mémoire de son DEA d'histoire. En 1997, elle décide de créer un nouveau mouvement féministe, appelé Mix-Cité, dont elle devient coprésidente. L'association se fait connaître en protestant contre l'utilisation de mannequins vivants dans les vitrines des Galeries Lafayette.

Elle travaille ensuite comme collaboratrice parlementaire par Georges Mazars[3], sénateur du Tarn. Elle devient ensuite collaboratrice de Cécile Silhouette, conseillère de Paris, élue d'Ensemble pour une gauche alternative et écologiste. Selon Le Monde, elle aurait également été proche de la Gauche socialiste, tendance Jean-Luc Mélenchon[1].

Carrière politique

En 2001, le Parti communiste lui propose de prendre la tête de liste dans le XVIIe arrondissement contre Françoise de Panafieu, qu'elle décrit comme une « grande bourge » d'un « mépris de classe effroyable »[1]. Battue (35 % des voix), elle est nommée par le nouveau maire de Paris, Bertrand Delanoë, adjointe chargée de la jeunesse.

En tant que représentante de la mairie de Paris, elle se rend en 2001 aux Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités, où elle s'inquiète d'une possible discrimination envers les militants bisexuels dans le monde associatif homosexuel : la « biphobie »[4].

Elle prend, en 2003, la défense des lesbiennes contre les tendances « phallocratiques » de certains gays des milieux associatifs. Elle dénonce le risque que le centre d'archives gay-lesbiennes de la mairie de Paris puisse négliger l'« identité lesbienne »[5].

En 2005, elle est signataire de l'Appel des indigènes de la République, avant de finalement retirer sa signature quand Tariq Ramadan y ajoute la sienne[6]. Elle participe à cette époque aux événements organisés par le Conseil représentatif des associations noires de France, le CRAN.

Au sein des collectifs du 29 mai, elle fait campagne contre le Traité constitutionnel européen lors du référendum français.

Très présente sur les plateaux de télévision, Clémentine Autain apparait en 2006 comme une candidate possible pour une union de la gauche antilibérale[7]. Elle se déclare prête à être candidate à l'élection présidentielle de 2007 lors de la réunion du collectif national d’initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes où étaient présents nombre de collectifs locaux, le 10 septembre 2006, estimant qu'elle répondait à l'exigence d'une partie des militants de ne représenter aucun parti, ce qui la rendait mieux placée que Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Patrick Braouezec, Yves Salesse ou encore José Bové « pour faire la synthèse » des sensibilités.

Elle participe à la Fondation Copernic, un club de réflexion de la gauche radicale et à différentes initiatives à gauche : le RAP avec Jacques Kergoat, SELS (Sensibilité écologiste libertaire et radicalement sociale-démocrate) ou l'expérience « de Ramulaud ». Elle écrit dans L'Humanité. Elle contribue à créer, fin 2008 – début 2009, la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), mouvement politique dont l'objectif est de « fédérer toutes les forces de transformation et de dépassement du capitalisme » et dont elle est une des porte-parole[8].

Son bilan à la Mairie de Paris

En tant qu'adjointe à la jeunesse au maire de Paris de 2001 à 2007, Clémentine Autain développe les Conseils de la Jeunesse de Paris, structures chargées d’offrir aux jeunes la possibilité de dialoguer avec leurs élus, de donner leur avis sur les grands enjeux qui animent la ville (les transports, l’environnement, le logement, etc.) et de monter des projets à l’échelle parisienne. Ces structures disposent d’un budget de 200 000 euros pour les conseils d’arrondissement et de 80 000 pour le Conseil parisien de la jeunesse.

Grâce à une augmentation de 50% du budget consacré aux jeunes, Clementine Autain met en place différentes actions : Paris Jeunes Talents, Paris Jeunes Vacances, Paris Jeunes Aventures, Paris Jeunes Solidarité [9].

La réflexion

Après l'échec du projet d'une candidature unitaire antilibérale, Clémentine Autain refuse de s'engager dans la campagne désunie qui s'instaure :

« J’ai fait du combat pour notre rassemblement la pierre de touche de mon engagement, la clé de mon identification. C’est pour la rendre possible que je m’étais déclarée candidate en septembre. M’engager dans le soutien à ce qui sera de fait un segment, nécessaire mais un segment quand même, de l’antilibéralisme ne serait pas conforme à ce que j’ai fait, dit et à ce que je veux être.[…] Il n’est pas facile, quand le militantisme tient aux tripes, de rester à l’écart d’une campagne. Ce n’est pas enthousiasmant et on ne s’y fait pas que des amis… Mais, en politique, il n’est rien de plus important que la cohérence, sur la durée. Je préfère aussi ne pas faire semblant et rester en phase avec ma conviction profonde. Je respecte les choix de chacun. Le mien est de rester fidèle à ce que j’ai dit et fait jusqu’à ce jour : la convergence la plus large de la gauche de transformation sociale est ma seule boussole. Elle ne nous guide pas aujourd’hui, pour la présidentielle. Nous la retrouverons demain[10]. »

La polémique à Montreuil

En mai 2007, Clémentine Autain quitte le XVIIe arrondissement de Paris pour Montreuil, en Seine-Saint-Denis en revendant son appartement de 52 m2 acheté quelques années auparavant[11]. Quelques mois plus tard, Clémentine Autain confirme son intention de ne pas être candidate à Paris aux élections municipales de 2008[12], exprimant alors ses craintes d'une alliance de Bertrand Delanoë avec le MoDem à Paris au second tour des municipales.

Elle s'installe à Montreuil pour « apprendre de la banlieue »[13]. Avant même que Clémentine Autain déménage, il se murmure qu'elle pourrait venir en renfort de la liste conduite par le maire sortant Jean-Pierre Brard[14], apparenté communiste comme elle. En réalité il n'en est rien, le déménagement à Montreuil correspondant avant tout à un choix personnel et économique. Sur son blog, Clémentine Autain affirme « qu'[elle] n'a rien demandé de la sorte et que rien ne [lui] a été promis »[15]. Brard, qui sera finalement battu par Dominique Voynet, réaffirme son opposition de principe.

En partie motivée par le désir de lutter contre la « gentrification » de Montreuil[15], l'arrivée de Clémentine Autain s'inscrit paradoxalement dans un contexte de changement social fort[16] de cette commune autrefois plus populaire[17].

Installée à Montreuil début 2008[18], elle coanime un espace politique de réflexion, Paroles de gauche, et s'engage auprès des militants sans papiers en grève.

Le parti anticapitaliste

Au cours de l'année 2008, elle se rapproche du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en gestation, lancé par la Ligue communiste révolutionnaire[19].

Présente à la rencontre nationale de l’appel de Politis[20], elle plaide pour « un passage à l'acte », faisant référence à la nécessaire création d'une nouvelle force politique. Néanmoins, ce rapprochement ne se concrétise pas, Clémentine Autain regrettant qu'Olivier Besancenot et le NPA ne cherchent pas à construire de majorités politiques ni à travailler et s’allier avec d’autres, tels que Jean-Luc Mélenchon[21].

Elle milite aujourd'hui au sein de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), dont elle est porte parole officieuse. Elle a en particulier représenté la FASE au congrès du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, en indiquant vouloir travailler avec lui malgré des divergences sur des questions comme la laïcité, la République, les formes d'organisation politique ou la notion de "révolution par les urnes" à laquelle elle préfère celle de "révolution démocratique"[22],[23].[réf. insuffisante]

Ouvrages

Notes et références

  1. a, b et c « Clémentine Autain : une certaine idée de soi », Le Monde, 5 octobre 2006 ; Clémentine Autain a réagi à ce portrait sur son blog : « Je vous réponds (2) ».
  2. Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, biographie (Danger public, novembre 2006). ISBN 2-35123-118-X
  3. Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, biographie, Danger public, novembre 2006, p. 64
  4. Clémentine Autain, « La chronique de Clémentine Autain. Sous le soleil », L'Humanité, 30 août 2001.
  5. Archives lesbiennes sur Archiveshomo.info
  6. « Les Indigènes s’invitent dans le débat », L'Humanité, 21 mars 2005.
  7. « Le ralliement d’Arnaud Montebourg à Ségolène Royal relance le désir d’une candidature de Clémentine Autain pour incarner la gauche anti-libérale » sur Page 2007.
  8. Clémentine Autain, Patrick Braouezec et Leila Chaibi, « Comment donner corps à la transformation sociale et écologique ? Pour un front postcapitaliste qui fasse cause commune dès 2012 », L'Humanité, 15 novembre 2010.
  9. « Nous voulons aider les jeunes à accéder à l'autonomie », Interview sur linternaute.com, 21 juin 2006.
  10. « La cohérence, sur la durée », blog de Clémentine Autain.
  11. Je vous réponds !, blog de Clémentine Autain, 18 mai 2007.
  12. Sylvia Zappi, « Municipales : Clémentine Autain quitte Paris pour Montreuil », Le Monde, 21 octobre 2007.
  13. « Pour en finir avec la polémique montreuilloise… », blog de Clémentine Autain, 23 octobre 2007.
  14. « Municipales à Montreuil : Brard renvoie Clémentine Autain dans les cordes », AFP, 22 octobre 2007.
  15. a et b « Je m'engage à Montreuil ! », blog de Clémentine Autain, 21 octobre 2007.
  16. [http://marianne2.fr/index.php?action=article&numero=80393 « En banlieue, le PS se prépare à larguer le PC », Marianne2, 29 octobre 2007.
  17. « L'Adieu à Paris de Clémentine », Le Nouvel Observateur, 25 octobre 2007.
  18. « Autain : “Brard m'a dézinguée” », Le Journal du dimanche, 26 janvier 2008.
  19. « Michel Onfray, Boltansky (sic), Clémentine Autain, etc. interpellent positivement le NPA », 30 mai 2008.
  20. Appel de Politis
  21. « Interview de Clémentine Autain », Libération, 10 décembre 2008.
  22. [1]
  23. Clémentine Autain au Congrès du Parti de Gauche
  24. François Caviglioli, "Le Nouvel Observateur" du 13 octobre 2011, « Le viol expliqué aux hommes » sur http://bibliobs.nouvelobs.com, 18/10/2011. Consulté le 19/10/2011

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, Danger public, novembre 2006. (ISBN 2-35123-118-X)

Liens externes

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