Colline de Sion

Colline de Sion
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Colline de Sion
Le Signal de Vaudémont, monument Maurice Barrès
Le Signal de Vaudémont, monument Maurice Barrès
Géographie
Altitude 540 m[1]
Massif Côtes de Moselle
Coordonnées 48° 25′ 51″ Nord
       6° 05′ 03″ Est
/ 48.43083, 6.08417
48°25′51″N 6°05′03″E / 48.43083, 6.08417 [1]
Administration
Pays Drapeau de France France
Région Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Géologie
Roches Calcaires

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Colline de Sion

La colline de Sion, ou colline de Sion-Vaudémont, est une colline située dans le pays du Saintois, dans le sud de la Meurthe-et-Moselle, en Lorraine, culminant à une altitude de 540 mètres. De par son histoire, son pèlerinage et sa topographie, elle est un lieu majeur du tourisme meurthe-et-mosellan. Administrativement, elle s'étend principalement sur le territoire de la commune de Saxon-Sion, et déborde sur celui des communes limitrophes.

Cette colline est à l'origine du roman La Colline inspirée, publié en 1913 par Maurice Barrès, qui en fait un lieu mystique.

Sommaire

Géographie

Situation

La colline de Sion est située au sud-ouest du département de la Meurthe-et-Moselle, à proximité des Vosges. Elle s’étend sur les communes de Saxon-Sion, Vaudémont, They-sous-Vaudemont, Gugney, Forcelles-sous-Gugney, Housséville, Praye et Chaouilley. Le monument Barrès est le point le plus haut du plateau lorrain, Vosges non comprises. Par distance orthodromique, la colline se situe à :

Voies d'accès

L'accès à la colline depuis Praye et Forcelles-Saint-Gorgon est assurée par la route départementale D50E, voie étroite et sinueuse descendant la colline vers l'est. Par le sud-ouest et le village de Vaudemont, la route départementale D53 accède à Saxon-Sion. Enfin, au nord-ouest, une voie communale de Chaouilley permet l'accès à la colline.

Occupation des sols

Les sols de la colline de Sion-Vaudémont étaient peu boisés avant le début du XXe siècle. Les terrains, à l'exception du bois de Plainmont, étaient pratiquement tous cultivés, assurant la production de céréales, légumes, prés et vignes. Ces dernières, dont subsistent que quelques rares parcelles, ont peu à peu été remplacés par des vergers de mirabelliers. C'est surtout après les années 1950 que les plus fortes pentes connaissent la déprise agricole et sont gagnées par les broussailles, puis par des arbres. Dans les forêts, installées en majorité sur les pentes de la colline, on peut observer pierriers et terrasses qui sont les traces des anciennes parcelles cultivées[2].

Les pelouses calcaires sont situées sur les plateaux, ainsi que sur l'adret de la colline. Ces milieux, composés d'herbes basses présentent quelques affinités méridionales. La faune et leur flore en ces lieux, adaptées à des conditions de sècheresse et de chaleur estivale. De nombreuses espèces sont présentes comme des orchidées, des insectes et reptiles. Le conseil général de la Meurthe-et-Moselle, dans le cadre de sa politique environnementale, mène une politique de préservation et de gestion durable de la pelouse calcaire de Vaudémont.

Les milieux forestiers sont aussi représentés par le bois de Plainmont, situé sur l'ubac de la colline et dont le développement date du XVIIIe siècle. Ce massif communal est dominé par le hêtre et le chêne, mais possède aussi des charmes, érables, merisiers et pins noirs. Elle a été très endommagée par la tempête de 1999 ; et apparaît aujourd'hui plus disparate, bien qu'en phase de reconsitution.

Géologie

Article connexe : Côtes de Moselle.
Vue générale sur la colline

Formation du relief

Article détaillé : Butte-témoin.
Description d'un relief de cuesta avec butte-témoin

La colline de Sion est l'exemple même d'une butte-témoin placé dans un bassin sédimentaire érodé. Elle constitue un fragment d'un banc rocheux résistant, composé de calcaires, isolé par l'érosion et entouré à son pied par des affleurements des niveaux inférieurs. La mise en place des lieux date du Trias, à l'époque où la Lorraine était immergée sous un océan. Durant 155 millions d’années, une succession de couches sédimentaires, alternativement dures et tendres, se formèrent sur plus de deux kilomètres d’épaisseur. Les eaux se retirèrent à la fin du Crétacé, 65 millions d’années avant notre ère, date à laquelle la genèse des Alpes provoqua des chambardements tectoniques. Il en résulta notamment une inclinaison des différentes couches sédimentaires. L'érosion des cours d'eaux, touchant en priorité les couches tendres, engendra des lors dans l'est du bassin parisien un relief de cuesta, au sein duquel se détacha progressivement la Colline de Sion.

Les étoiles de Sion

Les étoiles de Sion sont des fossiles d’animaux marins (non mobiles) de l’ère secondaire, les lis de mer (aussi appelés encrines ou crinoïdes), des cousins, des oursins et des étoiles de mer. L’encrine était fixée au fond de la mer par une longue tige, composée d’articles en entroques, rappelant l’empilement des vertèbres de la colonne vertébrale.

Si on trouve des étoiles un peu partout sur la colline et même aux alentours, c’est en face du lieu-dit « La Croix Sainte-Marguerite » que leur présence est la plus remarquable[3]. Les amoncellements de terre de décapage ont été entreposées à cet endroit en 1945 par les troupes américaines qui y cherchaient de la pierre calcaire pour aménager le terrain d’aviation américain de Tantonville.

Histoire

La colline de Sion, de par sa topographie (seul point de hauteur sur tout le plateau du Saintois), a depuis longtemps été occupée par l'homme. Elle possède donc un patrimoine historique assez important, trace d'une longue histoire sur laquelle il est nécessaire de se pencher pour comprendre l'histoire du pays du Saintois et plus généralement l'histoire de la Lorraine.

Le Néolithique

C'est au Néolithique moyen et au Néolithique final que la colline de Sion a connu une première vague d'occupation importante. Des recherches archéologiques ont en effet permis de découvrir des haches-marteau en pierre polie, surtout en violon des céramiques et des pointes de flèches en silex taillés.

L'Antiquité

Il y a plus 2 000 ans, les Celtes adorent déjà sur la colline les dieux de la Guerre et de la Paix. Au IVe siècle, le Christianisme chasse les deux idoles et le culte de la Vierge remplace celui des divinités païennes.

Le Moyen Âge

Notre Dame de Sion

Au Xe siècle, Saint Gérard, évêque de Toul fixe cette dévotion d'une façon définitive. Elle s'étend rapidement sur toute la contrée, grâce à la protection des comtes de Vaudémont et des ducs de Lorraine.

Au XIe siècle, Vaudémont, alors capitale du comté du même nom, devint une cité fortifiée. Elle demeura ceinte de murailles et de tours jusqu'à leur destruction par les troupes Françaises, sur les ordres de Richelieu au XVIIe siècle (La France occupant alors militairement la Lorraine). Diverses ruines, notamment celles la tour Brunehaut et du rempart occidental, subsistent dans le village. Quelques restes de fortifications de l'époque féodale demeurent aussi en forêt, mais ceux-ci ne sont pas répertoriés.

On prie sur la colline pour les Croisés qui guerroient en Terre Sainte. En 1477 c'est sous la bannière de Notre Dame de Sion que le duc René II de Lorraine défait Charles le Téméraire devant Nancy.

L'époque contemporaine

La colline de Sion a servi à deux reprises à l'entrainement de l'armée française lors des conflits avec l'Allemagne. En 1870, la colline avait un champ de tir qui fut réutilisé en 1914, la ligne de front n'étant alors située qu'à une vingtaine de kilomètres. Des tranchées furent également creusées à proximité de l'endroit où est construit plus tard le monument de Barrès. Elles servaient notamment à entrainer les troupes aux lancers de grenade entre tranchées.

Enfin à une époque plus récente, lorsque par trois fois le péril germanique s'éloigne de la Lorraine, le sanctuaire accueille les foules pieuses, venues remercier la Vierge.

En 1873, deux ans après la Guerre franco-prussienne de 1870, quand les derniers soldats prussiens eurent quittés la Lorraine, 30 000 pèlerins, accourus par tous les chemins sous une pluie battante défilèrent devant l'église Notre-Dame de Sion, bénis par leur haut-clergé. Ce jour là, une plaque symbolique fut placée devant l'église. Elle portait une Croix de Lorraine brisée avec cette inscription : « Ce n'est pas pour toujours » (Ce n'ame po tojo en patois lorrain), en mémoire de la partie de Lorraine annexée et signe du non renoncement de la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine.

Le 24 juin 1920, toute la province se trouva de nouveau assemblée sur la colline, mais cette fois pour célébrer la victoire. Au cours de cette émouvante cérémonie, Maurice Barrès fut chargé de masquer sous une palme d'or la brisure d'autrefois et les mots triomphants « Ce n'était pas pour toujours » (Ce n'ato me po tojo). Le 8 septembre 1946, la fête de l'Unité réunit 80 000 personnes autour de la Vierge de Sion et le général de Lattre de Tassigny plaça sur l'autel une nouvelle croix de marbre portant cette inscription toujours en patois lorrain : « Et maintenant unis pour toujours » (Astour hinc po tojo)[4]. En 1973, à l'occasion du centenaire de la première inscription, on rajoute le simple mot « Réconciliation », cette fois ci en français.

Érigé à l’initiative du père Louis Henry, un Monument de la Paix a été inauguré le 9 septembre 1973. Il symbolise la consécration de la colline à l’œuvre de la Paix.

L'incendie de la basilique en 2003

Le 8 novembre 2003, un incendie dû à un court-circuit électrique a ravagé le clocher de la basilique, ce qui a nécessité la dépose de la gigantesque statue représentant la Vierge Marie qui était sur le toit. En 2007, après quatre années de restauration, la statue a été replacée au sommet de la basilique.

La légende du « saut de la Pucelle »

Une des origines légendaires des étoiles de Sion est la suivante :

Sur la colline de Sion-Vaudémont se trouve un endroit escarpé et dangereux, nommé le « Saut de la Pucelle ». Son apparence est celle d'une portion de forêt dont le sol serait incliné presque à la verticale absolue - en fait, une haute falaise à pic, mais boisée.

Un mauvais chevalier se serait épris de l'une des filles du seigneur de Vaudémont, et aurait décidé de s'emparer d'elle de force. Un soir, alors qu'elle revenait à cheval du sanctuaire de la Vierge (à Sion), le chevalier passa à l'action. La jeune fille, réalisant le danger qui la guettait, se serait enfuie en direction du saut et, parvenue à cet endroit, aurait invoqué la Vierge de Sion. Celle-ci aurait alors saisi une poignée d'étoiles dans le ciel et les aurait lancées sur son poursuivant. Aveuglé, sa monture se précipita dans le vide, tandis que la jeune fille était miraculeusement déposée de l'autre côté de l'à-pic. Les résidents racontent qu'il y a encore quelques années, on pouvait voir la marque des sabots du cheval sur une pierre en contrebas.

D'un point de vue purement matériel, la chute d'un cavalier dans le saut de la pucelle n'avait rien d'impossible, tout au contraire : les très grands arbres (que personne ne peut exploiter) qui croissent dans sa pente abrupte peuvent empêcher un étranger de réaliser la présence et l'exceptionnelle intensité de la déclivité, ce qui fait qu'un homme monté pouvait fort bien ne se rendre compte du danger que trop tard.

Aujourd'hui, une barrière en bois protège le visiteur de la chute. Un sentier balisé permet d'y accéder facilement.

Note

  1. a et b Identification à l'aide de géoportail et carte IGN à l'échelle 1:20 000.
  2. http://www.sion.cg54.fr/sion/DefautBureau.aspx?Onglet_ID=993
  3. http://2ceditions.com/modules/myalbum/viewcat.php?location_id=113&imgcat_id=142 étoiles de Sion
  4. Guide Vert Michelin 1951-1952

Articles connexes

  • Vaudémont, ancien village fortifié à l'extrêmité de la colline.

Liens externes


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