Colln

Cölln

Berlin et Cölln au début du XIII^e siècle. Reconstitution de Karl Friedrich von Klöden

Cölln (en jaune) d'après un plan de 1688.

Cölln (ou Altkölln), à l'origine une île sur la Spree, est aujourd'hui un quartier historique du centre-ville de Berlin, dans le quartier administratif de Mitte et l'arrondissement de Berlin-Mitte. Il fut de sa fondation en 1237, jusqu'à sa fusion avec la capitale du Brandebourg en 1709, la ville-sœur de Berlin (aujourd'hui Altberlin). Elle vit naître plusieurs princes de la maison de Hohenzollern du XVI^e au XVIII^e siècle.

Démographie et économie

La ville de Cölln s'est groupée au début du XIII^e siècle autour de la Petriplatz, qui doit son nom à l'église Saint-Pierre, endommagée au cours des bombardements de la Deuxième guerre mondiale, et dont les ruines furent déblayées de la Gertraudenstrasse dans les années 1950. L'hôtel de ville, sur la Brüderstrasse, dressait également sa façade sur cette place. L'église fut dédiée à l'apôtre Pierre, patron des pêcheurs (Luc 5 10), parce que la plupart des habitants au Moyen-Âge vivaient de la pêche. L'élargissement et l'approfondissement de la Spree en amont du barrage des Moulins retenait à cet endroit les poissons de la rivière. La berge orientale, où Berlin a pris naissance, était alors occupée par les commerçants et les entrepôts. Le pont du barrage du moulin offrant le seul moyen de franchir le fleuve entre Francfort-sur-l'Oder et Magdebourg, on taxa le transport de marchandises par l'institution d'un octroi.

Pendant ce temps, sur l'autre rive, Berlin s'étendait autour de l'église Nikolaikirche (Nicolas est le saint-patron des marchands). Les Berlinois, enrichis par le trafic et la vente de marchandises, édifièrent bientôt un second lieu de culte, l'église Sainte-Marie (Marienkirche).

Histoire

Le nom de Cölln apparaît pour la première fois dans les annales en 1237, soit sept ans avant Berlin. En 1307, les deux bourgs groupèrent leurs administrations pour former la ville-double de Berlin-Cölln : les deux villes étaient alors reliées par le barrage du moulin. Au sein du conseil des échevins, les berlinois étaient bien plus fortement représentés que les habitants de Cölln, au grand ressentiment de ces derniers. Les magistrats firent édifier le Grand Pont, l'actuel Rathausbrücke. La politique commune des deux villes amena en 1308 la formation d'une première ligue de villes de la Marche de Brandebourg, dont Francfort-sur-l'Oder, Brandebourg-sur-la-Havel et Salzwedel, qui entendaient ainsi défendre leurs droits face aux seigneurs et former une milice les protégeant d'agressions éventuelles.

De 1658 à 1683, l'électeur Frédéric Guillaume I^er, sur des plans de Johann Gregor Memhardt, fit enceindre Cölln et Berlin de fortifications qui couraient bien au-delà des anciens remparts de Berlin et Cölln. Seules quelques-unes des vieilles portes de la villes furent reconstruites en périphérie. On retrouve encore assez nettement les contours des anciennes fortifications, en particulier les bastions, sur le plan de la ville, par exemple au niveau de la « Place du haut-bailliage » (Hausvogteiplatz).

Les faubourgs de Friedrichswerder, Dorotheenstadt et Friedrichstadt furent regroupés en 1710 avec les villes de Berlin et Cölln au sein de la « ville royale de Berlin » (königliche Haupt- und Residenzstadt Berlin). Les remparts gênant par la suite de plus en plus l'expansion urbaine, furent abattus en 1834, afin que Berlin puisse se développer en même temps que ses faubourgs. La ville fut entourée de murs d'octroi percés de portes, dont certains noms de places et de rues perpétuent encore aujourd'hui le souvenir.

On n'emploie plus depuis longtemps les noms de Cölln ou d’Alt-Cölln, la ville étant aujourd'hui au centre même de Berlin.

Article détaillé : Neukölln.

Voir aussi

• Île aux Musées
• Histoire de Berlin
• Brandebourg

Notes et références

• (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Cölln ».
• Ernst Fidicin, Die Gründung Berlins (1840). Berlin, (critique Klöden comme trop allusif)

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