Colonel Château-Jobert

Colonel Château-Jobert

Pierre Chateau-Jobert

Pierre Yvon Alexandre Jean Chateau-Jobert est un officier supérieur de l'armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale (et à ce titre, compagnon de la Libération) et des guerres d'Indochine et d'Algérie, né à Morlaix le 3 février 1912, et décédé à Caumont-l'Éventé dans le Calvados le 29 décembre 2005.

Sommaire

Famille et formation

Son père ayant été tué au front en 1915, il est pupille de la nation, il fait ses études à Morlaix, au collège Stanislas à Paris et au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc où deux pleurésies successives l’empêchent de préparer l’École navale. Après son service militaire qu’il effectue en 1934-1935, il reste dans l’armée et suit, comme sous-lieutenant, les cours de l’Ecole d’Application de l’Artillerie à Fontainebleau. Affecté au 154e régiment d’artillerie, il suit les cours de l’école d’observateurs en avion de Dinan. Blessé durant la campagne de France, il rejoint l’Angleterre et s’engage dans les Forces françaises libres, à Londres, le 1er juillet 1940, sous le nom de Conan.

Carrière militaire

Guerre mondiale

Lieutenant à la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), il se bat en Érythrée, en Syrie et en Libye où il est blessé en février 1942. Le 7 novembre 1942, capitaine, il prend le commandement du 3e SAS qui devient, en juillet 1944, le 3e régiment de chasseurs parachutistes (RCP). Le 3e RCP opère sur les arrières de l’ennemi, par petites unités, dans des régions non encore libérées du territoire métropolitain, du Poitou à la Bourgogne. Chef de bataillon en décembre 1944, il transmet le commandement du régiment au lieutenant-colonel de Bollardière.

Il crée, par la suite, le Centre Ecole de Parachutiste Militaire, basé à Lannion, puis à Pau-Idron.

Indochine

Adjoint du colonel de Bollardière, puis commandant de la Demi-brigade coloniale de Commandos Parachutistes SAS, il est engagé à la fin de 1947 et en 1948, au Cambodge, en Cochinchine et en Annam. Après un séjour à Vannes-Meucon où il commande en second la 1ère DBCCP auprès du colonel Gilles, il retourne en Indochine en 1950, comme lieutenant-colonel, à la tête de la 2e DBCCP, pour se battre au Tonkin et en Cochinchine jusqu’en avril 1952. Le 7 avril 1952, alors que Chateau-Jobert va quitter l’Indochine, à la fin de son deuxième séjour, le général Salan, commandant en chef des forces en Extrême-Orient préside la cérémonie d’adieux.

Algérie

Après un passage en métropole, il est affecté à l’état-major des Forces terrestres, maritimes et aériennes à Alger de 1953 à 1955, puis, en novembre 1955, au commandement du 2e régiment de parachutistes coloniaux (RPC), devenu peu après le 2e RPIMa, à Constantine.

Suez

Colonel, lors de l’affaire de Suez, le 5 novembre 1956, il est parachuté au sud de Port-Saïd à la tête d’une partie de son régiment renforcée de commandos du 11e Choc et y atteint tous ses objectifs jusqu’à l’ordre du cessez-le-feu. L'autre partie du régiment commandée par le lieutenant colonel Albert Fossey-François saute avec succès sur Port Fouad le même jour.

Dans les premiers jours de 1957, le colonel Chateau-Jobert, de retour en Algérie après l’affaire de Suez, vient se présenter au général Salan, commandant supérieur interarmes. Il lui fait part de sa déception de ne pas avoir reçu l’ordre de pousser ses parachutistes au-delà de Port-Saïd et de Port Fouad, jusqu’au Caire et à Suez. En 1957, il commande à Bayonne la Brigade de parachutistes coloniaux où il succède au général Gracieux.

Dans les semaines qui suivent le 13 mai 1958, il y est en liaison avec des délégués d’Alger, tel le commandant Vitasse.

OAS

En 1959-1960, il est auditeur à l’IHEDN et suit les cours du CHEM (Centre des Hautes Etudes Militaires). Affecté au Niger en février 1961, il se solidarise avec les officiers qui, le 22 avril 1961, autour du général Challe, ont saisi le commandement à Alger, ce qui lui vaut plusieurs mois d’arrêts de forteresse. Le 13 janvier 1962, alors qu’il est affecté à l’état-major de l’amiral préfet maritime de Cherbourg, il rejoint clandestinement l’Algérie et se met aux ordres du général Salan, chef de l’OAS.

A la fin de janvier 1962, à son arrivée à Alger, Pierre Chateau-Jobert est reçu par le général Salan qui lui confie le commandement de l’OAS du Constantinois qui manque chroniquement de cadres supérieurs. Cette nomination est officialisée par une note de service du général Salan diffusée largement en Algérie. En charge du Constantinois, il y retrouve le lieutenant Michel Alibert et y noue, en vue de leur ralliement, de nombreux contacts avec des officiers supérieurs et subalternes des régiments qui y sont stationnés, 13e Dragons, 6e Cuirassiers et 2e REC - (Le général Multrier, commandant de la zone Est Constantinois dira : « l’OAS progresse vite dans le Constantinois quand Château-Jobert en prend la tête »).

Condamné à mort

Désapprouvant les « Accords Susini-Mostefaï », il quitte l’Algérie le 30 juin 1962 à bord d’un cargo qui le ramène en métropole. Clandestin, en France et en Espagne, il continue son combat ; en 1965, il est condamné à mort par contumace. Il réapparaît à Morlaix le 3 novembre 1968, après la première amnistie de juin 1968.

Il mit à profit ses années de clandestinité pour étudier les idées de la Contre-révolution catholique.

Gracié

Gracié en 1968, il se consacra à l'écriture de livres de doctrine d'action politique. En octobre 2002, entendant un discours de Franck Timmermans dans le Maine-et-Loire, il prendra sa carte au Mouvement national républicain ; il n'avait jusqu'alors appartenu à aucun parti politique.

Le 16 mai 2001, le PC du 2e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (2e RPIMA) à l’île de la Réunion, héritier direct du 2e Régiment de Parachutistes Coloniaux , est baptisé « PC Lieutenant-colonel Chateau-Jobert ».

Pierre Chateau-Jobert est commandeur de la Légion d'honneur et Compagnon de la Libération. Il est titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec onze citations et de la croix du Distinguished Service Order (D.S.O.) Décédé le 29 décembre 2005, il a été inhumé à Morlaix.

États de service

  • Service militaire de 1934 à 1935.
  • Elève officier à l'Ecole d'Application de l'Artillerie de Fontainebleau
  • Affectation au 154e régiment d'artillerie de Dinan.
  • S'engage dans les Forces françaises libres, le 1er juillet 1940 (alias Conan).
  • Lieutenant de la 13e Brigade de la Légion Etrangère (
  • Il se bat en en Syrie et en Libye où il est blessé en février 1942.
  • Capitaine (chef de corps) du 3e Bataillon d'Infanterie de l'Air le 7 novembre 1942.
  • Chef de bataillon cvommandant du 3e Régiment de Chasseurs Parachutistes.
  • Crée l'Ecole Militaire de Parachutisme basée à Lannion, et transférée à Pau.
  • Commandant de la Brigade Coloniale des Commandos Parachutistes SAS.
  • Engagé en 1947 au Cambodge.
  • Engagé en 1948 en Cochinchine.
  • lieutenant-colonel à la 2e D.B.C.C.P, au Tonkin et en Cochinchine en 1952.
  • Chef d'état-major des Forces terrestres, maritimes et aériennes à Alger en 1953
  • Colonel chef de corps du 2e Régiment de Parachutistes Coloniaux (R.P.C), devenu 2e R.P.I.Ma, à Constantine.
  • Parachuté au sud de Port-Saïd à la tête de son régiment renforcé des commandos du 11e Choc.
  • Colonel de la Brigade des Parachutistes Coloniaux à Bayonne.
  • Affecté au Niger en février 1961.
  • Il se rapproche du général Challe le 22 avril 1961 à Alger, ce qui lui vaudra quelques mois de forteresse.
  • Affecté à l'état-major de l'amiral préfet maritime de Cherbourg.
  • Rejoint clandestinement le général Salan, chef de l'O.A.S
  • Le 16 mai 2001 le P.C du 2e Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine basé sur l'île de la Réunion, est baptisé « PC Lieutenant-colonel Chateau-Jobert ».

Distinctions

Œuvres

Voir aussi

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