Abbaye Saint-André-de-Villeneuve-les-Avignon

Abbaye Saint-André-de-Villeneuve-les-Avignon

Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon

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Plan du fort Saint-André montant à l'intérieur l'emplacement de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon

L'abbaye Saint-André est une abbaye bénédictine située au sommet du Mont-Andaon, dans la commune gardoise de Villeneuve-lès-Avignon.

Sommaire

Histoire

Avant la fondation du couvent

Le Mont-Andaon fut, dès le VIe siècle, le lieu de sépulture des Avignonnais, dont une aristocrate prénommée Casarie, morte en 586[1].

L'arrivée des bénédictins

Au début des années 980, les bénédictins fondent une abbaye. Garnier, évêque d'Avignon, donna biens et menses à l'abbaye par un acte daté du 6 mai 982 dont les églises de Saint-André et de Saint-Paul sur le terroir du « vicus » de Fréta, qui a succédé à Glanum. Les souverains pontifes prirent rapidement l'abbaye sous leur autorité et, en 999, Grégoire V avalisa la liste de ses prieurés languedociens.

Prieurés provençaux et rhodaniens

Par la volonté de Jean XIX, ce fut en 1005 que les moines de Saint-André passèrent le Rhône pour aller s'installer sur la rive gauche du fleuve à Thouzon, près du Thor[2]. Ce fut en 1140, que Alphonse Jourdain, marquis de Provence et comte de Toulouse, ratifia au château de Pernes la dotation du fief de Thouzon à Saint-André. Raymond IV de Saint-Gilles, comte de Toulouse, en 1088, avant de partir pour la première croisade transforma l'abbaye du Mont-Andaon et de Thouzon[3] en fiefs allodiaux.

Avec plus de cinquante prieurés qui s'étendaient de la vallée du Rhône aux Baronnies, en passant par le plateau d'Albion, la vallée du Calavon et le val de Durance, les abbés de Saint-André eurent soin constamment de se faire confirmer par les papes successifs leurs possessions et bénéfices.

Les confirmations pontificales

Ce fut d'abord Gélase II qui, de passage à Orange en 1119, signa une bulle reconnaissant l'ensemble des possessions languedociennes, provençales et delphinales de Saint-André. Il fut suivi par Innocent II, en 1143 puis par Eugène III en 1147.

Alexandre III fit de même en 1178 lors du sacre à Arles de son ennemi l'empereur Frédéric Barberousse. Grégoire IX confirma une dernière fois les possessions de Saint-André par une bulle datée de 1227.

Les abbés s'allient aux rois de France

L'abbé de Saint-André, au cours de la croisade contre les Albigeois, en 1226, et lors du siège d'Avignon par Louis VIII, roi de France, rejoint ses troupes. La conséquence de cette alliance est que le fief allodial de Saint-André est désormais partagée, par un acte de paréage, entre le roi et l'abbé.

Quant à Philippe le Bel, en 1292, il signe avec l’abbé de Saint-André un nouvel acte de paréage qui prévoit l'édification de deux forteresses royales. Seule reste à l’entrée du pont Saint-Bénezet la Tour Philippe-le-Bel dite au Moyen Âge, la « Grosse Tour du bout du Pont »[4].

Les papes d'Avignon

Au XIVe siècle, la papauté d'Avignon remit en commande la charge d'abbé de Villeneuve aux membres des familles pontificales ou de ses alliés. Au cours du mois de septembre 1347, lors de son mariage de sa nièce Marie Roger de Beaufort avec Garin VII d’Apcher, baron du Gévaudan, Clément VI, pour l’occasion donna au couple Montolivet, la résidence que lui avait remise le cardinal Élie de Nabinal à Villeneuve-lès-Avignon, et le pape en profita pour nommer Raymond d’Apcher, frère du marié et simple prieur à Montverdun, abbé de Saint-André.

Fleurs du jardin de l'abbaye Saint-André

L'implantation des mauristes

Après cette période de décadence qui fut le lot de quasiment toutes les abbayes, une réforme s'imposait. Elle vint tardivement et fut le fait des mauristes. Ils arrivèrent à Villeneuve en 1696 et cette reprise en main fut fort mal reçue par les moines résidents.

Les jardins de l'abbaye

Il ne reste de nos jours à l'intérieur du fort Saint-André que l'emplacement de l'abbaye dont le site est occupé par de superbes jardins en terrasses.

Le rayonnement de l’abbaye

L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon est une des plus riches de Provence, avec un maximum de 212 églises et prieurés qui dépendaient d’elle à l’est du Rhône[5], et 23 sur la rive droite[6].

Architecture

Liste des abbés[7]

  • 986 : Gison
  • 999-1014 : Martin
  • 1024-1040 : Rainoard
  • 1045 : Eminus
  • 1046 : Raymond
  • 1050 : Ermengaud
  • 1057 : Gaufroid Pelet
  • 1057-1059 : Giron
  • 1060-1063 : Roland
  • 1063-1087 : Pons
  • 1087-1132 : Pierre Damiac
  • 1132-1154 : Gérard de Pujaut
  • 1154-1171 : Pons de Claret
  • 1171-1177 : Trimond
  • 1177-1195 : Guillaume de Pujaut
  • 1196-1227 : Bermond de Clausonne
  • 1229-1233 : Guillaume Cépion
  • 1234-1259 : Calvière de Clausonne
  • 1259-1265 : Bertrand Augier
  • 1266-1268 : Rostaing Rebolle
  • 1268-1271 : Pierre Gauffroi
  • 1271-1290 : Pierre de Montossier
  • 1291-1293 : Bertrand de Laudun
  • 1293-1311 : Bertrand Raybaud
  • 1311-1326 : Béranger de Coyran

Notes et références

  1. Michel Chalon, « À propos des origines de Saint-André : l’épitaphe de Casaria », inGuy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 23-48
  2. Ingilramnus, évêque de Cavaillon, confirma cette nouvelle implantation dans son diocèse en 1014 en lui donnant des biens.
  3. Ce fut en 1202 que Thouzon perdit son statut de premier prieuré de Saint-André sur le rive gauche du Rhône. Bermund, évêque de Cavaillon, échangea une partie de ce prieuré contre celui de Saint-Phalès au pied du versant sud du Luberon. À cette même époque, Saint-Pierre-de-Méjean régit douze prieurés sur tout ce versant du Luberon. Son prieur administrait Lauris et Puyvert.
  4. La tour Philippe le Bel fut élevée entre 1293 et 1307.
  5. Guy Barruol, « Le temporel de l’abbaye Saint-André au haut Moyen Âge », inGuy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 209
  6. Pierre-Albert Clément « Les possessions de l’abbaye sur la rive droite », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), op. cit., p 235
  7. Guy Barruol, « Le temporel de l’abbaye Saint-André au haut Moyen Âge », op. cit. p 212

Sources et bibliographie

  • Bibliothèque nationale, Copies des chartes concernant Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon et Saint-André de Gap, Ms latins, n° 12 659 et 12 777.
  • Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard, L'abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Actes du colloque interégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X)

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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