Communauté socialiste

Communauté socialiste

Socialisme utopique

L'expression « socialisme utopique » recouvre plusieurs courant du socialisme.

Dans son sens historique, le Socialisme utopique désigne les doctrines des premiers socialistes européens du début du XIXe siècle (qui ont précédé Marx et Engels) tels Robert Owen en Grande-Bretagne, Saint-Simon, Charles Fourier, Étienne Cabet et Philippe Buchez en France. Ce courant est influencé par l'humanisme et souvent le christianisme social. Il s'inscrit à l'origine dans une perspective de progrès et de foi dans l'Homme et la technique. Il connaît son apogée avant 1870, avant d'être éclipsé, au sein du mouvement socialiste, par le succès du marxisme.

Pour la science politique, le terme de socialisme utopique englobe toutes les tentatives de création ex-nihilo de sociétés ou micro-sociétés de nature communiste ou socialiste, antérieures ou postérieures à la période d'apogée historique du socialisme utopique au XIXe siècle (1820-1870). Il inclut donc également les communautés qualifiées en France de "hippie" ou "soixante-huitardes", au XXe siècle.

Le socialisme utopique se caractérise par la volonté de mettre en place des communautés idéales modèles selon des modèles divers, certaines régies par des règlements très contraignants, d'autres plus libertaires ; certaines communistes, d'autre laissant une plus grande part à la propriété individuelle.

Le socialisme utopique se caractérise surtout par sa méthode de transformation de la société qui, dans l'ensemble, ne repose pas sur une révolution politique, ni sur une action réformiste impulsée par l'État, mais sur la création, par l'initiative de citoyens, d'une contre-société socialiste au sein même du système capitaliste. C'est la multiplication des communautés socialistes qui doit progressivement remplacer la société capitaliste.

Des centaines d'expériences de création de communautés socialistes s'inscrivant dans la filiation du socialisme utopique peuvent être relevées à travers l'histoire. Jusqu'à présent, elles ont été réalisées à échelle limitées (des communautés de quelques centaines de personnes au plus) et sur des durées généralement limitées, leur pérennité n'étant assurée par aucune instance centrale ou politique.

Sommaire

Origine de l'expression

L'expression est employée en 1839 par Jérôme Blanqui dans son Histoire de l'économie politique[1].

Certains considèrent cependant que Friedrich Engels (Socialisme Utopique et Socialisme Scientifique, 1880) en est à l'origine. Karl Marx et Friedrich Engels qualifient leur propre théorie de socialisme scientifique, et l'opposent au "Socialisme utopique" qui n'aurait, selon eux, pas de caractère méthodique et rigoureux dans l'analyse de la société capitaliste. Cette distinction trouve son origine dans l'Idéologie allemande et dans la critique de Stirner par Marx.

Historique synthétique

Le socialisme utopique tire ses racines des différentes utopies sociales écrites au cours des siècles, dont la plus célèbre, mais pas la première est celle de Thomas More.

On classe souvent classiquement et un peu rapidement l'ensemble des premiers socialistes parmi les socialistes utopiques. Parmi eux :

Le socialisme utopique a décliné après 1870 lorsque le marxisme s'est imposé comme l'idéologie majeure du socialisme. Il s'est cependant poursuivi à travers :

  • le mouvement coopératif,
  • et de nombreuses expériences communautaires auxquelles on doit rattacher les "milieux libres" libertaires, plus ou moins durables, plus ou moins organisées autour du travail, de l'épanouissement personnel (Les Rencontres du Contadour de Jean Giono), de valeurs morales (Les Communautés de l'Arche, etc). Les nombreuses mais souvent éphémères communautés hippies (1967 aux États-Unis) et héritées du mouvement de mai 1968 constituent la forme récente de l'ancien socialisme utopique.

Aujourd'hui, le socialisme utopique n'est plus guère revendiqué que par le mouvement « Amopie »[2].
Aussi, la démarche analytique et certaines propositions peuvent rappeler parfois certains traits de la pensée écologiste.

Le socialisme utopique avant 1800

Les théoriciens de l'utopie

De nombreux auteurs, depuis l'antiquité, ont imaginé des mondes idéaux et cités idéales, dont l'organisation sociale peut parfois être considérée comme "socialiste".

Voir l'article Utopie.

Les expériences antérieures à 1800

Certains font remonter les premières expériences socialistes à différents mouvements, souvent d’origine religieuse, remontant au Moyen Âge. Parmi elles, on peut citer :

Les expériences des socialistes utopiques classiques

Saint-Simon et le "phalanstère" de Ménilmontant

Les disciples du comte de Saint-Simon (1760-1835, français) ont formé :

  • le Phalanstère de Ménilmontant (fondé en 1832), composé de saint-simoniens (Enfantin). Fermé par la police.

Robert Owen et les usines modèles (années 1820)

L'industriel philanthrope Robert Owen (1771-1837, britannique), par ailleurs fondateur des coopératives et des syndicats en Grande-Betagne, a fondé deux communautés :

  • New Lanark en Grande-Bretagne (1813-1828). Usine modèle qui rencontre un grand succès et est visitée par de nombreux visiteurs internationaux.
  • New Harmony (Indiana) (États-Unis) (1824-1829) : domaine de 20.000 acres acheté à une secte. La communauté compte 900 membres en 1825. Elle attire beaucoup de personnalités et visiteurs. Mais échec car retour spontané à la vie privée. Donc New Harmony devient une ville comme les autres.

Les disciples de Robert Owen fonderont de nombreuses communautés en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

En Grande-Bretagne

  • Communauté d'Orbiston (près de Glasgow, Écosse) (1827-1829). Créée par Abraham Combe (disciple de Robert Owen). Communauté de 300 ouvriers et artisans. Succès économique. Publication d’un journal.
  • Communauté d’Exeter (Downlands Devon, Grande Bretagne) (1826).
  • Coopérative de Rahaline (Irlande) (1831).
  • Communauté de Manca Fen (Grande-Bretagne) (1838).
  • Coopérative de Quennswood (Grande-Bretagne) (1839). Domaine de 500 arpents loués et immense édifice mégalomaniaque (inachevé) pour seulement 60 membres, donc trop coûteux.
  • Communauté de Pant Glas (Grande-Bretagne) (1840, morte-née).
  • Communauté de Garnwyd ou Leeds Redemption Society (Grande-Bretagne) (1847).

En Amérique du nord

New Harmony (Indiana) suscite au moins deux dissidences sur le même site :

  • Macluria (1826) : scission de 80 méthodistes attachés à leur foi.
  • Feiba-Pelevi (1826).

Dans la foulée de New Harmony, plusieurs autres communautés utopiques owéniennes vont apparaître en Amérique du Nord dans la deuxième moitié des années 1820 :

  • Yellow Springs (Ohio) (1825). Environ 100 familles sur un domaine de 720 acres (Yellow Springs).
  • Blue Spring (Indiana) (1826). 27 familles sur un domaine de 320 acres.
  • Friendly association for mutual interest (FAMI)-Kendall (Ohio) (1826). 50 colons.
  • FAMI-Valley Forge (Pennsylvanie) (1826).
  • Franklin-Haverstraw (New-York) (1826).
  • Communauté de Nashoba (Nashoba commune) (Tennessee) (1826-1830). Domaine de 2.000 acres acquis par les sœurs Wright (écossaises). Pour émanciper les femmes et les noirs (retours en Afrique) (Nashoba Commune).
  • Communauté Maxwell (Canada) (1828-1829). Communauté morte née à cause d’un incendie.

En 1843, trois nouvelles communautés utopiques vont apparaître dans cette même lignée (mais probablement stimulés par la vogue des phalanstères fouriéristes) :

  • Equality (Wisconsin) (1843). Communauté de Hunt.
  • Promisewell (Society of One-mentions) (Pennsylvanie) (1843).
  • Goose Pond (Pennsylvanie) (1843). Dissidence de Promisewell.

Charles Fourier et les phalanstères (années 1830-1840)

Le français Charles Fourier (1772-1837), théoricien des phalanges ou phalanstères, a inspiré de très nombreuses réalisations en Europe comme en Amérique, surtout dans les années 1840.

En France

  • 1832-1835 : Colonie de Condé-sur-Vesgre (près de Rambouillet). Fouriériste. Elle est fondée par un riche député (Baudet-Dulary) sur une surface de 500 ha. Trop coûteuse, elle est dissoute et le député rembourse tous les frais ([2]). Le futur ministre républicain Pierre-Frédéric Dorian y est passé.
  • années 1830 : tentative de phalanstère au Château de Madron (Montastruc, Haute-Garonne), initiée par le pharmacien Jean Journet.
  • 1841-1846 : Colonie de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux (dans l'abbaye de Cîteaux, Bourgogne). Fouriériste. Elle est fondée dans un monastère acheté par madame Gatti de Gamond et le richissime A Young. Elle compte 167 membres en 1843. Elle offre à ses membres beaucoup de loisirs.
  • 1846 : Union agricole de Saint-Denis-du-Sig en Algérie. Créée par l'avocat fouriériste Jules Duval. Elle compte des officiers coloniaux, professions libérales, commerçants. Elle compte 363 membres en 1850 puis se « normalise » peu à peu.
  • Phalanstère de Boussac (Creuse) (1843 ou 1847). Créé par le socialiste chrétien Pierre Leroux, avec notamment George Sand et la féministe Pauline Roland. Vers 80 membres.
  • 1849-1968: Familistère de Guise (Aisne). Fouriériste. Créé par l’industriel Jean-Baptiste Godin. C’est le seul réel succès de phalanstère en France. Il compte 2.000 membres à la fin XIXe siècle. Il ne fut fermé qu'en 1968, témoignant d'une longévité exceptionnelle.
  • Le phalanstère de l'inventeur français Charles Sauria (dates ?).
  • vers 1865-1885 : Maison rurale d’expérimentation sociétaire aussi appelée phalanstère d’enfants à Ry (Seine-Maritime) (Seine-Inférieure), créée par le docteur Adolphe Jouanne (fouriériste apparemment) ([3]).

Dans le reste de l'Europe

  • Phalanstère de Scâeni (Roumanie) (1834-1835). Fouriériste. Communauté de 400 familles sur des terres prêtées par un jeune boyard. Mais communauté réprimée par l’armée en 1835. Le jeune boyard est déporté.
  • Phalanstère de Petrachevski (près de Saint-Petersbourg, Russie) (1845 ou 1847). Fondé par l’avocat Petrachevski pour ses 40 serfs. Mais ceux-ci n’en veulent pas et détruisent le phalanstère. L'écrivain Fedor Dostoïevski était membre du cercle Petrachevski.
  • Commune de Sleptsov (Russie) (1860). Fouriériste.

En Amérique latine

  • Phalanstère d’Oliveira (Palmitar, Brésil) (1841). Fouriériste. Fondé par le médecin français Benoït Jules Mure.
  • Union industrielle du Sahy ou Sahi actuel Sai (Palmitar, Baie de Babitonga, Brésil) (1841-1845). Créé par scission du phalanstère d’Oliveira.
  • Une expérience au Guatemala (1843), une expérience au Venezuela (1844).
  • Topolobampo-Pacific City (État de Sinaloa, Mexique) (1886-1895). Plan mégalomaniaque de construction d’une ville nouvelle fouriériste. En 1893, elle compte 464 habitants de 11 nationalités (mais beaucoup venant des États-Unis). Le gouvernement mexicain l’encourage d’abord, puis s’en méfie ([4]).

En Amérique du nord

Une cinquantaine de phalanstères (ou phalanx en anglais) vont être lancés aux États-Unis dans les années 1841-1858 (selon Michel Anthony). Jean-Baptiste Godin en aurait compté une trentaine pour la période 1840-1853. Les trois plus connus sont :

  • Brook farm (Massachusetts) (1841-1846/47). Fondée par le révérend unitarien George Ripley. Communauté de 115 membres. Style mixte « fouriéro-transcendantalistes » selon Michel Anthony. Intense vie culturelle (les écrivains Nathaniel Hawthorne, Margaret Fuller et Marianne Dwight y vivent. L'écrivain Ralph Waldo Emerson aussi, ainsi que le colonel antiségrégationniste Robert Gould Shaw), très célèbre à son époque, mais détruite par un incendie (Brook farm). Plus tard, la communauté de Fruitlands (dates ?) se voudra la poursuite de Brook farm.
  • North américan phalanx (New-Jersey) (1843-années 1930). Fondée par Albert Brisbane (le principal fouriériste américain, fondateur de la New York Fourier Society. Un record de longévité. En fait, il s’agit d’un véritable phalanstère de 1843 à 1855. De 1855 à la fin des années 1930, elle fonctionne à moitié comme un hôtel et à moitié comme une communauté(North American Phalanx).
  • La Réunion (phalanstère) (Texas). (1853-1875). Fondé, avec l'appui de Jean-Baptiste Godin, par le fouriériste français Victor Considérant. Grande ferme de 1.000 puis 5.000 hectares. Dissoute en 1875 et absorbée par la ville de Dallas (La Reunion (Dallas)).

Les principaux phalanstères nord-américains (avec une pointe en 1843-1844) répertoriés par les historiens sont :

  • État de New-York : Jefferson county industrial association (1843, 400 membres), Morehouse union (1843), North Bloomfield association (1843), Clarckson association-Port Richmond Phalanx (1844, 400 membres), Sodus (Bay) Phalanx (1844, 300 membres), Minxwill Association (1844), Skaneateles (1843-1846) (maximum de 150 membres), Unitary Household (ou Unitarian Home ou Unity Home) (1858-1860). Fouriériste et libertaire. Une centaine de membres dont Stephen Pearl Andrews, l’écrivain Marie Howland (née Stevens), l’avocat Lyman W. Case, la féministe Victoria Woodhull.
  • New Jersey : Raritan Bay Union (1853) (Raritan Bay Union).
  • Massachusetts :
  • Pennsylvania : Sylvania Phalanx (1843), Leraysville Phalanx (1844), Social reform unity (1842)
  • Ohio : Ohio Phalanx (ex-American phalanx) (1844), Clermont (ex-Cinicinnati) phalanx (1844), Trumbell phalanx (1844), Prairie Home (Ohio) (1844) (Fouriériste libertaire), Columbia phalanx (1845), Utopia ou Trialville (1847-vers 1860) (où sera présent le futur anarchiste Josiah Warren).
  • Michigan : Alphadelphia phalanx (et Wastenaw phalanx) (1844, 400 membres).
  • Indiana : La Grange phalanx (1844), Philadelphia industrial association (1845), Fourier phalanx (1858).
  • Illinois : Bureau county phalanx (1843), Canton phalanx (1845), Integral phalanx et Sangamon phalanx (1845).
  • Wisconsin : Wisconsin phalanx (1844-1850) (communauté de 32 familles. Équilibre réussi entre individualisme familial et esprit communautaire), Spring farm phalanx et Pigeon river Fourier colony (1846).
  • Iowa : Iowa pioneer phalanx (1844).
  • Ontario(?) : Ontario Union (ou Manchester Union) (1844).
  • Kansas Coopérative farm (Silkville, Kansas) (1869-1892). Financée par le riche fouriériste français Ernest Valenton de Boissière.

Etienne Cabet et les Icaries (1848-1855)

Étienne Cabet (1788-1856, français) prônait la réalisation d'« Icaries ». Huit Icaries seront créées aux États-Unis par les partisans de Cabet partis de France en 1848, dont :

  • Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas, en 1848, créée par Étienne Cabet.
  • Icarie à Nauvoo, sur une rive du Missouri (Illinois) (1849). Les volontaires se succéderont par vagues pendant la seconde moitié du XIXe siècle. On en recense 526 en juillet 1855 (dont une centaine d’enfants), juste avant une première scission et le départ de Cabet.
  • Icarie de Corning (Iowa) (1852-1898). Le plus grand groupe de colons est arrivé en 1858 avec l'intention de vivre à la mode communautaire. C'est dans cette cité que les Icariens sont restés le plus longtemps aux États-Unis, demeurant jusqu'en 1898. Les Jeunes Icariens, rejettent l’aspect autoritaire de Cabet pour devenir libertaires (Michel Anthony).
  • Icaria-Speranza à Cloverdale, dans le comté de Sonoma, en Californie, de 1881 à 1886.

Autres premières expériences socialistes

Il est possible que ces expériences se soient inspirées de Robert Owen ou Charles Fourier, mais cela reste à confirmer.

Expériences en France

  • 1835-1838 : Commerce véridique et social (précurseur des coopératives et du commerce équitable) du quartier de la Croix Rousse à Lyon (haut lieu du socialisme utopique et du mutualisme), créé par le négociant Michel Marie Derrion ([5]). Expérience parallèle au fouriérisme mais apparemment pas directement influencé par lui.
  • 1850 : Essai de colonie socialiste à Saint-Just (Haute-Loire).

Expériences en Grande-Bretagne

  • The Concordium (Alcott House) (Grande-Bretagne) (1838).
  • Communitarium de Moreville (Grande-Bretagne) (1843).

Expériences en Amérique latine

  • New Australia (Paraguay) (1893). Grande ferme créée par 250 australiens, soutenus par le gouvernement du Paraguay.
  • Colonie Cosme (Paraguay) (1894-1904). Créée par scission de New Australia. Communauté de 60 membres dissoute en 1904.
  • République universelle de l’harmonie (Mexique, 1869). Créée pendant les deux mois d’insurrection de Lopez Chavez, puis écrasée.

Expériences socialistes utopiques période 1870-1950

Pendant cette période, au cours de laquelle le marxisme devient l'idéologie majoritaire et structurante du mouvement socialiste, le socialisme utopique trouve son expression à travers les communautés libertaires (le terme est dû à Joseph Déjacque, issu du socialisme utopique).

Sur le plan des idées, deux évolutions majeures se produisent :

  • Certaines tendances "autoritaires" du socialisme utopique, consistant parfois à imposer des modes de fonctionnement très précis aux membres des communautés, disparaît définitivement au profit de l'idée de liberté individuelle (en réaction probablement au caractère très structuré des organisations marxistes). Il en résulte notamment des expérimentations en ce qui concerne les mœurs.
  • La foi dans le progrès matériel est souvent remise en cause au profit d'un retour à une vie jugée plus naturelle et plus simple. D'où de premières tentatives de vie écologique, de végétarisme, de naturisme. ceci sous l'influence en particulier de l'américain Henry David Thoreau (1817-1862) aux États-Unis et du comte Lev Tolstoï (1828-1910) en Europe.

Milieux libres et communautés libertaires en France

  • 1892-1894. La Commune anarchiste de Montreuil-sur-Seine. Liée au mouvement des Universités Populaires, elle est démantelée par la police vers 1894. Elle se revendique « communiste anarchiste » et aurait été soutenue par Elisée Reclus[3].
  • 1895. Tentative non aboutie de Colonie naturienne dans le Cantal.
  • 1896. Jean Maitron évoque l’appel à la constitution d’une Société Anarchiste expérimentale paru dans le numéro 45 de La Sociale.
  • 1898. Projet de Colonie libre de solidarité fraternelle sur une cinquantaine d’hectares à Méry-sur-Oise, soutenue par Le Père Peinard.
  • 1899. Tentative de Colonie à Saint-Symphorien-d'Ozon (Isère) par Georges Butaud (1868-1926).
  • 1902-1907. Le Milieu libre de Vaux ou La clairière de Vaux (Essômes-sur-Marne, Aisne). Il serait le « premier milieu libre » anarchiste français, et le seul non éphémère (selon Tony Legendre). Il est animé par Georges Butaud et Sophia Zaïkowska. Il comptera au total une vingtaine ou trentaine de volontaires. Son influence sera grande. Il est soutenu par des anarchistes célèbres : Élisée Reclus, Jehan Rictus, Lucien Descaves, Maurice Donnay, etc. Dissoute en 1907.
  • 1902-1908 : Colonie anarchiste ou Communauté parisienne autour d'Albert Libertad puis du journal L'Anarchie, liée à une communauté appelée La Nature pour tous, puis Société de Vacances Populaires - Le rayon de soleil (Châtelaillon-Plage en Charente-Inférieure). « C’est un lieu de production, un lieu de villégiature et une première forme de camping sur une « plage libertaire. » (Michel Antony).
  • 1903-1909 : L’Essai d’Aiglemont (Ardennes), communiste libertaire. Rôle du fils de communard, Jean-Charles-Fortuné Henry (et donc frère d'Émile Henry). La colonie a compté une petite vingtaine de colons. Soutenu par la Fédération des travailleurs socialistes des Ardennes, la CGT locale, des anarchistes connus (Louis Matha, Paul Robin, Sébastien Faure, Victor Serge), également Anatole France. Grand rayonnement.
  • 1904 : Milieu libre aux Hautes-Rivières (Ardennes). Il ne dure que 2 mois.
  • 1904 : Projet de Milieu Libre de Provence.
  • 1904-1917. La Ruche (école) de Sébastien Faure à Rambouillet est un milieu libre éducatif et solidaire. (à développer un peu)
  • 1905. Milieu libre communiste libertaire de Gisly (Somme, vers Amiens). Une poignée de colons.
  • 1905. Colonie communiste de Chaudefonds (Aisne) (à vérifier)
  • 1905-1914. Milieu libre lié à L’anarchie à Paris et Romainville.
  • 1906-1907. Milieu libre de Ciorfoli (Cognocoli-Monticchi, Corse). Fondé par six colons (trois hommes, deux femmes et un enfant). Conseillé par Fortuné Henry. Accueilli sur les terres du socialiste Louis Costa.
Article détaillé : Colonie libertaire de Ciorfoli.
  • 1906-1907 : Colonie de La Rize (Rhône, vers Lyon). Coopérative. Mais clivage entre les anciens et les libertaires.
  • 1906-1908 : Colonie libertaire de Saint-Germain-en-Laye. Style plutôt anarcho-individualiste. Présence d'André Lorulot (végétarien et naturiste) qui popularise l’expérience.
  • 1908-1911 : Phalanstère du Clos-des-Brunes (Haute-Vienne, vers Limoges). Anarchiste en fait.
  • Vers 1910-1912 : Milieu libre de Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Animé par les frères Rimbault. Compte parmi ses membres Octave Garnier (futur allié de Jules Bonnot).
  • 1910 : Cité communiste de Bezons (Seine-et-Oise) fondé par Ernest Giault dans un immeuble qu’il possède.
  • 1910-1911 : L’Entraide (Paris). Coopérative liée à la coopérative anarcho-syndicaliste cégétiste Le Cinéma du peuple.
  • 1911-1912 et 1914 (voire jusqu’aux années 1950 ?) : Milieu libre de Bascon (Aisne, près de Château-Thierry). C’est la 3e tentative du couple Georges Butaud et Sophia Zaïkowska. Devient Colonie « naturiste et végétalienne » (1914-1931). Puis Colonie végétarienne de vacances. En 1920 s’ajoute une « Société Coopérative pour la mise en état des terres incultes »109 ( 10 à 20 personnes). Visite de nombreux visiteurs (dont la danseuse Isadora Duncan).
  • 1912 : Colonie anarchiste de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), dite Le Nid rouge, liée à la Bande à Bonnot.
  • 1912-1914 ? : Projet de colonie de communisme pratique Le Libertaire à Épinay-sur-Orge (Essonne). Il est évoqué encore en 1914.
  • 1913-1914 : Milieu libre de la Pie au quai de la Pie à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, actuel Val-de-Marne) sans doute aussi appelé Le Phalanstère de Saint-Maur. C’est la 5e tentative de Georges Butaud et Sophia Zaïkowska qui éditent La Vie anarchiste. « Pour le lancer, Butaud avait fondé la Société des Milieux libres de la banlieue de Paris. L’ensemble est assez vaste pour la périphérie parisienne : immeuble de 6 000 m², chalets indépendants, terrain comprenant jardin, verger et bois… » (Michel Antony).
  • 1913 : projets de Milieu Libre à Boulogne-Billancourt, à Saint-Ouen, de Colonie d’éducation et d’action communistes (Le nid) à Paris dans le XX° arrondissement, en lien avec la Société des Milieux libres de la banlieue de Paris.
  • Vers 1913 ou 1920 : Milieu libre à Vèdre (dpt ?).
  • 1922 : Nouveau projet de Georges Butaud, sans doute une Communauté végétalienne ( ?), en Corse.
  • De 1922 à 1932 : L’Intégrale (Puch-d'Agenais, Lot-et-Garonne), animée par Victor Coissac. Qualifiée de « Colonie semi-libertaire » et de « communisme patriarcal ».
  • 1923-1949 : Coopérative Terre Libérée (Le Pin, près de Luynes, Indre-et-Loire), sur près de 10 ha. Elle est animée par Louis Rimbault, ancien de Bascon et de la Bande à Bonnot. Esprit végétalien, non-violence, le retour à la terre. Le journal Le Néo-naturien le soutient mais pas Le Végétalien. « Cette vie respectueuse de la nature nous apparaît comme une anticipation forte d’une volonté écologiste conséquente. Ouverte sur l’extérieur, elle reçoit de très nombreux visiteurs : plus de 300 la première année, encore 200 en 1929. En 1926 la coopérative adhère à l’APA - Association Paysanne Anarchiste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle abrite des réfugiés et est souvent en butte aux menaces des pétainistes et des FFI. Terre Libérée s’éteint la même année que la mort de son fondateur, en novembre 1949. » (Michel Antony).
  • Années 1920 : « Caverne de Zarathoustra » (Tourrettes-sur-Loup, près de Grasse). Société individualiste et élitiste.
  • 1923 : Foyer végétalien de Paris créé par Georges Butaud et Foyer végétalien de Nice (1924). Ce ne sont pas de réels milieu libre.
  • Années 1920 ou 1930 : La Grande Famille (Chaumont, Haute-Loire) se veut un « village communiste » moderne.
  • 1931-1953 : la Colonie de Bascon se transforme en Colonie végétarienne de vacances.
  • Années 1930 : Colonie de Liefra, liée à L’Intégrale. Elle prône le « collectivisme libertaire ».
  • Fin années 1940 : La Communauté (Pouligny, Yonne) d’Émile Bachelet, ancien de la bande à Bonnot. Communauté semi-autarcique, auto-productive (miel, légumes, électricité). Expérience relatée par Michel Ragon.
  • Durant la Seconde Guerre mondiale : petite communauté en Ardèche autour de la famille Guibard.
  • 1947-1961 : Colonia de Aymare-Colonie d’Aymare (Goudon-Le-Vigan, Lot). Créée par des libertaires espagnols exilés en France. Grande ferme de 120 ha achetée vers 1939 en grâce aux fonds du SIA – Solidarité internationale antifasciste, et de la CNT. Autogestion et autosuffisance (potager, élevage, cueillettes), une radio libertaire. Abandonnée par la CNT en 1961.
  • Années 1970 : Centre culturel et de villégiature anarchiste en Normandie, qui édite le journal ICO - Informations et Correspondances Ouvrières (vers 1972-1974) puis La Lanterne Noire (1974 à 1978).

Communautés utopiques libertaires en Grande-Bretagne

L'influence de Tolstoï sera grande à la fin du XIXe siècle, notamment dans l’association Fellowship of the New Life réunissant artistes, anarchistes, et chrétiens non-violents (églises de la Fraternité, Brotherhood Trust).

Les deux principales expérimentations britanniques fin XIXe siècle (surtout influencées par Kropotkine et Robert Owen) sont :

  • Clousden Hill Free (Communist and Cooperative Colony) (vers Newcastle, Forest Hall, Nortumberland) (1895-1902). Communisme agraire autosuffisant, une trentaine de membres de diverses nationalités (anglais, danois, allemands, tchèques). Ce serait la véritable « première commune anarchiste britannique » (Mark Bevir).
  • Communauté (colony) de Norton Hall (Sheffield, Derbyshire) (1896-1900). Jardinage. Influence du poète écologiste Edward Carpenter.

Les communautés tolstoïennes britanniques sont nombreuses :

  • Croydon Brotherhood (Fraternité) : 1re expérience tolstoïenne lancée par le Fond de la Fraternité (Brotherhood Trust) (1894).
  • Purleigh colony (Essex) (1896). Maximum de 90 membres (agriculteurs et artisans). "Dès 1899, cette colonie permet à Kenworthy de publier son journal New Order qui devient le principal organe de l’utopisme tolstoïen dans les îles britanniques."
  • Essex : Arshingdon Colony (Essex) et Wickford colony (Essex).
  • Hampshire : Blackburn Brotherhood (vers Leeds) (atelier d’électricité), Christchurch colony, Brotherhood Workshop (1897, Leeds).
  • Whiteway colony (Costwold, Gloucestershire) (1898) : objectif de culture autarcique, mais qui vit également de l’apport des membres qui vont travailler dans les usines extérieures à la communauté. Existe encore en 1928.
  • Swadlicote (vers Burton-on-Trent). Mine de charbon autogérée, achetée grâce à Bruce Wallace et J. Theodore Harris.
  • Whiteway colony (1898. Existe toujours ?). Idéologie anarchiste, non-violente, végétarienne, unions libres.
  • Milieu libre de Starnthwaite, (1898).
  • Dans les années 1920-1930, le mouvement décline. Il ne restera que des micros communautés puis, dans les années 1950, des « camps internationaux ».

Communautés libertaires dans le reste de l'Europe

  • Coopérative Citadella (Crémone, Italie) (1887). Anarchiste. Fondée par Rossi (cf. communauté de la Cecilia au Brésil). Coopérative modèle, moderne, sur 100 hectares. Succès ([6]).
  • Colonie Blaricum (Pays-Bas) (1898-1903). Anarchistes tolstoïens. Mais communauté détruite par ses voisins en 1903.
  • Communauté de Walden (Pas-Bas) (1898). Anarchiste.
  • Colonie de la Fraternité Internationale (vers 1900 ?). Communauté libertaire rurale, chrétienne et pacifiste.
  • Ascona (Lac majeur, Italie). Communauté célèbre.
  • Russie (fin années 1880) : création d’éphémères « communes tolstoïennes ».

Communautés libertaires en Amérique latine

  • Colonie Cécilia (Parana, Brésil) (1890-1894). Fondée par des anarchistes italiens (Rossi, issu de la coopérative Citadella en Ialie). Commence avec 40 membres sur 300 hectares. Mais fermée par le gouvernement brésilien.
  • Cosmos (Brésil) (1900). Communauté anarchiste créée près des sites des anciens phalanstères d’Oliveira et du Sahy.
  • Métropole socialiste d’Occident (Mexique) (1881). Anarchiste.
  • République socialiste de Basse-Californie (Mexique) (1911). Tentative anarchiste.

Communautés libertaires en Amérique du Nord

  • Fountain Grove (vers Santa Rosa, Californie) (1875-1934). Libertaire, liberté sexuelle.
  • Ruskin Colony (Tennessee) (1894-1899). Assez libertaire (Ruskin Colony).
  • The Roycroft Movement (East Aurora, État de New-York) (1895). Créé par Elbert Hubbard. Coopérative plus que colonies libertaires (Roycroft Movement).
  • Home Colony (Washington) (vers 1900). Une cinquantaine de familles. Style individualiste anarchiste. Mais rayonnement à travers se publications : The Discontent, The demonstrator (Home, Washington).
  • Coopolis (où ?) (fin du XIX° siècle). Anarcho-chrétienne.
  • La Libre initiative (Paterson, New-Jersey ?) (fin XIXe siècle).
  • Golden Life (Minesota) (1902 à 1903). Une poignée de communistes anarchistes.
  • Home (vers Burley, où ?) (1899-1940). Collectif anarchisant. Près de 200 membres vers 1910).
  • Colonie Ferrer de Stelton (Stelton, New Jersey) (1915). Anarchistes intellectuels. L’école Ferrer, très renommée, dure jusqu’en 1953. Elle s’inspire du Centre Ferrer (milieux libertaires du yiddishland) fondé à New York en 1911 (([7]) et (Ferrer School)).
  • Sunrise Co-operative farm community (Saginaw Valley, Michigan, 1933-1938). Lié au mouvement yiddish, et notamment à la Freie Arbeiter Stimme. Intégre des anarchistes juifs, italiens, espagnols et quelques autochtones.
  • School of Living (Comté de Rockland, New York) (1934-1935). Fondée par Ralph Borsodi (Ralph Borsodi) et Mildred Loomis. Anarchisme et idées de révolution verte (1940), agriculture biologique. Environ 20 familles. «  Sur le plan politique, l’autonomie et l’anti-gouvernementalisme sont là pour faire le lien avec la tradition libertaire du XIXe siècle. La vague écologiste et libertaire des sixties est en germe dans ces initiatives ». (Michel Anthony). Borsodi invente, avec des disciples de Gandhi, la notion de Community land trust (Community land trust).

Socialisme utopique et communautés hippie (1966-1975)

Filiations avec le socialisme utopique

Le mouvement hippie né en 1966 à San Francisco représente la dernière résurgence spectaculaire du socialisme utopique. Pour le hippie, il s'agit de fuir la société capitaliste pour bâtir une contre-société libertaire et communautaire basée sur l'égalité, la fraternité et la liberté. "Ronald Creagh, qui a travaillé sur ces « laboratoires de l’utopie » libertaires aux États-Unis, replace le mouvement communautaire dans une histoire bien plus longue qui commence avec les communautés d’inspiration owenistes ou fouriéristes. Pour lui, il y aurait eu deux phases de floraison des communautés, l’une avant 1860, l’autre après 1960." [4]

Le mouvement hippie revendiquera sa filiation avec les socialisme utopiques : Patrick Rambaud, l'un des piliers d'Actuel, acteur et observateur du mouvement soixante-huitard français, le reconnaît : "Les communautés ne sont pas nées dans les années 1960 aux États-Unis en France et en 70 en France. Ca existait au XIXe siècle avec Fourier, Cabet qui part en Floride fonder l'Icarie, et même les pirates du XVIe siècle !" [5] Aux États-Unis, en 1967, la vie matérielle du quartier hippie de San Francisco (Haight-Ashbury) est assurée par un groupe baptisé les Diggers, en référence à un mouvement communiste utopique du XVIIe siècle. Les liens sont parfois même structurels entre communautés socialistes utopiques et hippies à l'exemple de Joan Baez, qui aurait été élevée dans la Ferrer Colony de Stelton (New Jersey)[6]. Les textes de Charles Fourier prônant la libération sexuelle sont réédités en 1967[7].

Les communautés hippies

Pour certains spécialistes du mouvement hippie, "les communautés sont l'expression par excellence du mouvement : son infrastructure, l'ancrage social sans lequel il aurait vite été réduit à une simple mode aussi extravagante qu'éphémère. Les communautés sont sa signature au bas de l'histoire du XXe siècle"[8]

Le mouvement sera certes divers : "Dès le départ, aux États-Unis comme en France, dans les années 1971-1972, le mouvement communautaire part dans tous les sens, égarant ses propres observateurs et zélotes : communautés campagnardes (plus radicales) et communautés urbaines pour R.P. Droit et A. Galien ; communautés de combat (orientées vers le témoignage politique, façon Larzac) et communautés de ruptures (plus préoccupées de réinventer la vie, à l'indienne s'il le faut) pour Henri Gougaud ; communautés de travail (modèle médiéval des compagnons), communautés religieuses (Lanza del Vasto et sa communauté de l'Arche ont été un peu vite annexés par les freaks mystiques : eux ont disparu, l'Arche existe encore)." [9]

Le mouvement sera aussi spectaculaire qu'éphémère :

  • En France : "1971, 1972 et 1973 seront les grandes années des communautés en France. Il y en aurait un demi-millier, avec des pointes jusqu'à 50.000 communards l'été pour une population permanente de 5 à 10 000 hippies, zonards, freaks et autres marginaux confirmés dans leur choix d'une autre société."[10]
  • La plus vaste expérience européenne sera celle de la commune libre de Christiania (Danemark), à Copenhague (créée en septembre 1971 et existant encore en 2007).

Le socialisme utopique aujourd'hui

Malgré l'échec du mouvement issu de mai 1968, la modération des projets des partis socialistes au nom du réalisme (le contraire de l'utopie), la diffusion de l'idée que le libéralisme économique serait "incontournable", le socialisme utopique n'est pas mort.

L'esprit du socialisme utopique, soit l'idée que le changement social peut venir d'initiatives citoyennes, de la base, en s'insérant au sein de la société capitaliste pour le réduire, l'infléchir et à terme le remplacer, perdure. Et les solutions contemporaines sont les héritières des expériences communautaires et coopératives du XIXe siècle.

Le socialisme utopique perdure à travers :

Références

  1. Cf. Denis H. (1966)[1999], Histoire de la pensée économique, Quadrige/PUF, p. 356
  2. Amopie/ Petite histoire du socialisme utopique.
  3. Étude de Michel Antony, université de Besançon, sur son site Internet, 05/2007
  4. L'En Dehors - « Communes », « Communautés », « Milieux libres »
  5. Patrick Rambaud, cité par Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'aventure hippie, Plon, 1992, page 124 et Bernard Thésée, les aventures communautaires de Wao le laid, 1974 cité page 126-127 .
  6. Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'aventure hippie, Plon, 1992, page 130
  7. Michel Bozon, Fourier, le Nouveau Monde Amoureux et mai 1968, Clio, numéro 22/2005 ([1])
  8. Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'aventure hippie, Plon, 1992, page 112.
  9. Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'Aventure hippie, Plon, 1992, page 133
  10. Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'Aventure hippie, Plon, 1992, page 112.

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

Ouvrages généraux sur les socialismes utopiques du XIXe siècle

  • Alexandrian, Le Socialisme romantique, Paris, Le Seuil, 1979.
  • Paul Bénichou, Le Temps des prophètes : doctrines de l'âge romantique, Paris, Gallimard, 1977.
  • Friedrich Engels, Socialisme utopique et socialisme scientifique (1880) [8]
  • Bernard Lacroix, L'utopie communautaire, Paris, PUF, 1981.
  • André Lichtenberger, Le Socialisme utopique : études sur quelques précurseurs inconnus du socialisme, Paris, F. Alcan, 1898 (reprod. en fac-similé Genève, Slatkine, 1970).
  • Jean-Christian Petitfils, Les Socialismes utopiques, Paris, PUF, 1977.
  • Jean-Christian Petitfils, La Vie quotidienne des communautés utopistes au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1982.
  • Michèle Riot-Sarcey, Le Réel de l'utopie : essai sur le politique au XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1998.
  • Jean Servier, Histoire de l’utopie, Gallimard, 1991 (première édition : 1967).
  • Reybaud (Louis), Études sur les réformateurs contemporains ou socialistes modernes, Paris, Guillaumin, 1864 (7e éd. reprod. en fac-similé Genève/Paris, Slatkine, 1979, augmentée d'une présentation de François Bourricaud).

Monographies sur des courants

  • René d'Allemagne, Les Saint-Simoniens 1827-1837, Paris, Gründ, 1930.
  • Sébastien Charléty, Histoire du Saint-Simonisme, 1825-1864, Paris, Hartmann, 1931 (rééd. Paris, Gonthier, 1964).
  • François Dagognet, Trois Philosophies revisitées : Saint-Simon, Proudhon, Fourier, Hildesheim, Olms, 1997.
  • Henri Desroche, La Société festive : du fouriérisme écrit aux fouriérismes pratiqués, Paris, Le Seuil, 1975.

Milieux libres en France

  • Céline Beaudet, Les milieux libres, vivre en anarchiste à la Belle Epoque en France, Paris, Les Editions Libertaires, 2006.

Utopies hippies

  • Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, L'aventure hippie, Plon, 1992, chapitre IV : l'utopie communautaire.
  • Henri Chauchat, La voie communautaire, thèse de 3e sycle, Paris V, 1977 (sur les hippies).

Sur les Etats-Unis

  • Bestor (Arthur Eugene Jr.), Backwoods utopias, the sectarian and owenite phases of communitarian socialism in America, 1663-1829, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1950.
  • Moment (Gairdner B.) et Kraushaer (Otto) éd., Utopias : the american experience, Metuchen (NJ)/Londres, Scarecrow Press, 1980.
  • Fogarty (Robert S.), Dictionnary of American communal and utopian history, Westport (CT)/Londres, Greenwood Press, 1980.
  • Creagh (Ronald), Laboratoires de l'utopie : les communautés libertaires aux États-Unis, Paris, Payot, 1983.
  • Fogarty (Robert S.), All things new : American communes and utopian mouvments 1860-1914, Chicago, University of Chicago Press, 1990.
  • Berry (Brian Joe Lobley), America's utopian experiments: communal havens from long-wave crises, Hanover (NH), Dartmouth college, University Press of New England, 1992.

Textes d'époque

  • Jean-François Crétinon et François-Marie Lacour, Allons en Icarie : deux ouvriers viennois aux États-Unis en 1855, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1980.
  • Claude Francis et Fernande Gontier, Partons pour Icarie : des Français en Utopie, une société idéale aux États-Unis en 1849, Paris, Perrin, 1983.

Lien externe

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