Comte de Cagliostro

Comte de Cagliostro

Joseph Balsamo

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Giuseppe Balsamo
Alessandro Cagliostro
Séraphine Feliciani
Anecdote maçonnique, caricature de James Gillray, 1786

Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro, est un aventurier italien du XVIIIe siècle, né à Palerme en Sicile, le 2 juin 1743 et mort dans la prison pontificale de San Leo, près de Urbino dans les Marches, le 26 août 1795.

Sommaire

Biographie

La vie de Cagliostro est mal connue. Personnage mystérieux qui s'est rendu fameux au XVIIIe siècle, il naquit d'une famille obscure. Son véritable nom était Joseph Balsamo. Au cours de sa vie, il adopta divers pseudonymes (notamment Comte Pellegrini, Mélissa, Fenice, Hérat ou encore chevalier de la Sainte Croix) mais le nom qui a fait sa renommée est celui de Comte de Cagliostro, inspiré par le nom de sa marraine.
Né à Palerme le 2 juin 1743 de Pietro Balsamo et Felicita Bracconieri, il vécut dans une humble famille et prit l'habit des frères de la Miséricorde, religieux soignants, fut infirmier puis médecin. Chassé de sa communauté pour indélicatesses, accusé d'escroquerie, il fut obligé de bonne heure de quitter sa patrie et parcourut sous des noms différents la Grèce, l'Égypte, l'Arabie, la Perse, l'île de Malte, Naples, Rome, et presque toutes les villes de l'Europe; il acquit dans ses voyages la connaissance de quelques secrets alchimiques et médicinaux, et se fit une grande réputation par des cures merveilleuses. Il arriva en France en 1780, se fixa pendant quelque temps à Strasbourg, où il fut reçu avec enthousiasme, puis vint à Paris où il n'excita pas moins d'admiration, et fut quelque temps à la mode dans la haute société. Il se présenta au public aristocratique en thaumaturge et en initié sous le patronage d'un grand seigneur, le cardinal de Rohan, prince-évêque de Strasbourg, grand aumônier de France, spéculateur averti, qui avait pressenti le parti qu'il pourrait tirer du "mage".

Cagliostro se prétendait le disciple du comte de Saint-Germain, aventurier mystérieux, qui, à Versailles, où il avait brillé vers 1750-1760, s'était déclaré immortel. Il disait aussi posséder une eau de jouvence, sérum de perpétuelle jeunesse qu'il vendait aux crédules. Il vendait à chers deniers différents élixirs, des pilules, faisait des tours de magie et de sorcellerie, et il prétendait avoir le pouvoir de faire apparaître les morts. Il importa en France la Franc-maçonnerie dite égyptienne (de Misraïm) dont le conseiller au Parlement Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil et ses amis spéculateurs furent les zélateurs intéressés. Selon la Marquise de Créquy, il soutira quatre ou cinq cent mille francs à Madame d'Urfé pour une révélation sur le Grand Œuvre. Son succès, prodigieux dans la bonne société parisienne, s'explique par sa personnalité, parce que la franc-maçonnerie était à la mode mais surtout parce qu'il avait derrière lui une demi-douzaine de gentilshommes qui spéculaient sur les effets que ses pouvoirs produiraient sur une société aristocratique fortunée et blasée. En 1785, la carrière de ce sorcier de salon fut brisée par l'escroquerie connue sous le nom d'affaire du collier de la reine dans laquelle il se trouva entraîné par le cardinal de Rohan. Il fut incarcéré à la Bastille, mais, soutenu par Jacques Duval d'Eprémesnil, défendu par le brillant avocat Jean-Charles Thilorier, il fut bientôt expulsé de France (1786). Il se retira en Angleterre, puis alla en Suisse et enfin en Italie. Revenu en Italie, il erra dans diverses villes avant d'être arrêté par la Sainte Inquisition en 1789 comme suspect de pratiquer la franc-maçonnerie ; il y fut jugé et condamné par la justice pontificale en 1791 à la peine de mort, peine qui fut commuée en une prison perpétuelle; il fut emprisonné jusqu'à sa mort. Il mourut en 1795, à la Rocca di San Leo, près d'Urbino dans la région des Marches (Italie).

Beaucoup ne voient dans Cagliostro qu'un adroit charlatan; mais quelques-uns ne le reconnaissent pas en Balsamo et le considèrent comme un homme réellement extraordinaire, un véritable thaumaturge, doué du don de prédire. Sa capacité à produire des effets surprenants est certaine, tout comme l'aisance dans laquelle il vivait. On a supposé qu'il était l'agent d'une société secrète de Francs-Maçons qui pourvoyait à ses dépenses. On a publié à Rome, en 1790, une Vie de Cagliostro, extraite des pièces de son procès; elle a été traduite en français.

Chronologie

Maison de Strasbourg où il vécut de 1780 à 1783

Deux optiques différentes

Sa vie d'aventurier peut être vue sous deux angles, celui de la légende noire, et celui de la « légende dorée » (discours revérentiel évoquant les hagiographies de Jacques de Voragine).

Vue critique

Fils de petits commerçants, il aurait d'abord été frère mendiant. Ayant aidé dans les hôpitaux, il put arriver à se prétendre médecin, mais ayant commis plusieurs irrégularités, il s'enfuit et visita l'Orient ( Égypte ? ) et les grandes villes d'Europe (Londres, Varsovie, St Petersbourg), où le précédait une réputation diffusée par les clubs maçonniques. Il prétendait disposer de secrets médicaux, dont la recette de l'eau philosophale, capable de rendre la jeunesse (le mythe de la Fontaine de Jouvence fut très en vogue au XVIIIe siècle). Arrivé à Paris en 1785, son succès fut triomphal, mais il visita la Bastille et fut exilé l'année suivante : Il avait été mentionné comme associé du Cardinal de Rohan dans l'affaire du Collier. Poursuivant ses voyages et sa vie de « Gourou » itinérant, il fut trahi par sa femme, pourtant longtemps complaisante, et livré à l'inquisition de Rome en 1789. Condamné à la prison perpétuelle comme illuminé et franc-maçon, un moine l'aurait étranglé dans son cachot. Alexandre Dumas s'est emparé de la figure de Joseph Balsamo pour tenter de donner une coloration mystérieuse à son cycle de romans (Joseph Balsamo, Le Collier de la Reine, Ange Pitou, La Comtesse de Charny et Le Chevalier de Maison-Rouge) situés à la fin du XVIIIe siècle.

Vue apologétique

Le nom Balsamo serait d'origine orientale et Cagliostro serait un authentique sorcier sicilien. Il aurait réellement eu des pouvoirs de guérisons avérés et aurait été un annonciateur du spiritisme en faisant apparaître des « ombres » (la Théosophie le reconnaît comme l'un de ses précurseurs). Il fonda la « maçonnerie égyptienne » à Lyon en l'implantant au sein des obédiences traditionnelles, et les initiés de ces loges le tiennent pour le continuateur du Comte de St-Germain. Cependant, Goethe, qui était maçon et en recherche de « secrets » lui rendit visite dans sa prison (on suppose que Goethe avait connu St-Germain) et déclara à ce propos « Le disciple ne vaut pas le maître ». Cagliostro se vantait ouvertement d'avoir rendu le Collier maléfique et précipité la chute de l'aristocratie. L'armée française -qui comptait des maçons égyptiens dévoués- approchant de Rome, il aurait été supprimé pour ne pas être libéré par ses frères.

Anecdotes

  1. Giuseppe Balsamo inspira de nombreux écrivains. Bien sûr Alexandre Dumas dans ses romans Joseph Balsamo (1846), le Collier de la reine (1849), la Comtesse de Charny (1853), mais on le retrouve aussi dans Le Grand Cophte de Goethe, Les Illuminés de Gérard de Nerval, Le Comte Cagliostro de Thomas Carlyle, Le Visionnaire de Schiller ou encore L'Empire couleur sang de Denis Côté. Il a même fait l'objet d'un feuilleton télévisé Joseph Balsamo. On peut aussi noter La Comtesse de Cagliostro, qui est un des personnages récurrents des aventures d'Arsène Lupin de Maurice Leblanc -ou Rouletabille de Gaston Leroux- et dans Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki.

Ceux là restent toujours des romans. mais il existe deux auteurs qui se sont documementés sur la vrai Caglisotro et ont consultés les sources historiques: Marc Haven (Emmanuel Lalande), Constantin Photiades, Pier Carpi, Philippe Brunet.

  1. Compte rendu d'une transmutation effectuée par Cagliostro:

Voici un rapport détaillé relatant la façon dont, le 7 juin 1780, Cagliostro "fît" de l'argent dans une loge maçonnique de Varsovie, tel que l'un de ses membres le consigna dans une description de cette expérience: Cagliostro me fît peser une livre de mercure que je possédais, déjà purifié. Avant cela, il m'avait ordonné de distiller de l'eau de pluie jusqu'à que tout le liquide s'évapore, laissant un dépôt qu'il appelait "Terre Vierge" ou "secunda materia". Il en resta environ 16 grains. Sur ses instructions, j'avais également préparé un extrait de plomb. Après que tous ces préparatifs furent achevés, il vint à la loge et me confia la tâche d'exécuter l'ensemble de l'opération de mes propres mains. Je fis ceci selon ses instructions dans l'ordre suivant: La terre vierge fut placée dans un ballon et la moitié du mercure y fut ajoutée. J'additionnai alors 30 gouttes d'extrait de plomb. Lorsque j'agitai un peu la fiole, le mercure apparut comme mort ou fortement congelé. Je versai alors le supplément d'extrait de plomb sur le mercure restant qui demeura non altéré. J'eus alors à placer ensemble les deux portions de mercure dans un ballon plus grand. Après l'avoir agité, tout le contenu prit en quelque sorte la même consistance solide. La couleur tourna au gris sale. L'ensemble fut alors agité dans un vase à moitié rempli. Cagliostro me donna ensuite un petit morceau de papier se révélant n'être que l'emballage de deux autres boulettes. Elles contenaient une poudre brillante de couleur carmin pesant sans doute un dixième de grain. La poudre fut mélangée dans le récipient et Cagliostro avala alors les trois papiers d'emballage. Pendant ce temps, je recouvrais le contenu du vase de plâtre de Paris, préalablément préparé avec de l'eau chaude. Comme le récipient était rempli, Cagliostro le prit de mes mains, y ajoutant encore plus de plâtre de Paris et pressant le tout de ses propres mains. Il me le rendit afin de sécher l'ensemble sur un feu de charbon de bois. Le vase fut placé dans un lit de cendres sur la fournaise à soufflerie. Le feu fut allumé et le récipient laissé ainsi pendant une demi-heure. Puis on retira du feu grâce à une paire de pinces et on le transporta dans la loge. Le vase y fut brisé et dans le fond reposait une masse d'argent pesant 14 onces et demi.......

Minute de son discours devant le Parlement français, lors du procès du collier

« Je ne suis d’aucune époque ni d’aucun lieu ; en dehors du temps et de l’espace, mon être spirituel vit son éternelle existence et, si je plonge dans ma pensée en remontant le cours des âges, si j’étends mon esprit vers un mode d’existence éloigné de celui que vous percevez, je deviens celui que je désire. Participant consciemment à l’Etre absolu, je règle mon action selon le milieu qui m’entoure. Mon nom est celui de ma fonction et je le choisis, ainsi que ma fonction, parce que je suis libre ; mon pays est celui où je fixe momentanément mes pas. Datez-vous d’hier, si vous le voulez, en vous rehaussant d’années vécues par des ancêtres qui vous furent étrangers ; ou de demain, par l’orgueil illusoire d’une grandeur qui ne sera peut-être jamais la vôtre ; moi, je suis Celui qui Est. Je n’ai qu’un père : différentes circonstances de ma vie m’ont fait soupçonner à ce sujet de grandes et émouvantes vérités ; mais les mystères de cette origine, et les rapports qui m’unissent à ce père inconnu, sont et restent mes secrets ; que ceux qui seront appelés à les deviner, à les entrevoir comme je l’ai fait, me comprennent et m’approuvent. Quant au lieu, à l’heure où mon corps matériel, il y a quelque quarante ans, se forma sur cette terre ; quant à la famille que j’ai choisie pour cela, je veux l’ignorer ; je ne veux pas me souvenir du passé pour ne pas augmenter les responsabilités déjà lourdes de ceux qui m’ont connu, car il est écrit  : "Tu ne feras pas tomber l’aveugle." Je ne suis pas né de la chair, ni de la volonté de l’homme ; je suis né de l’esprit. Mon nom, celui qui est à moi et de moi, celui que j’ai choisi pour paraître au milieu de vous voilà celui que je réclame. Celui dont on m’appela à ma naissance, ce qu’on m’a donné dans ma jeunesse, ce sous lesquels, en d’autres temps et lieux, je fus connu, je les ai laissés, comme j’aurais laissé des vêtements démodés et désormais inutiles. Me voici : le suis Noble et Voyageur ; je parle, et votre âme frémit en reconnaissant d’anciennes paroles ; une voix, qui est en vous, et qui s’était tue depuis bien longtemps, répond à l’appel de la mienne ; j’agis, et la paix revient en vos cœurs, la santé dans vos corps, l’espoir et le courage dans vos âmes. Tous les hommes sont mes frères ; tous les pays me sont chers ; je les parcours pour que, partout, l’Esprit puisse descendre et trouver un chemin vers vous. Je ne demande aux rois, dont je respecte la puissance, que l’hospitalité sur leurs terres, et, lorsqu’elle m’est accordée, je passe, faisant autour de moi le plus de bien possible ; mais je ne fais que passer. Suis-je un Noble Voyageur ? Comme le vent du Sud, comme l’éclatante lumière du Midi qui caractérise la pleine connaissance des choses et la communion active avec Dieu, je viens vers le Nord, vers la brume et le froid, abandonnant partout à mon passage quelques parcelles de moi, me dépensant, me diminuant à chaque station, mais vous laissant un peu de clarté, un peu de chaleur, un peu de force, jusqu’à ce que je sois enfin arrêté et fixé définitivement au terme de ma carrière, à l’heure où la rose fleurira sur la croix. Je suis Cagliostro. Pourquoi vous faut-il quelque chose de plus ? Si vous étiez des enfants de Dieu, si votre âme n’était pas si vaine et si curieuse, vous auriez déjà compris ! Mais il vous faut des détails, des signes et des paraboles. Or, écoutez ! Remontons bien loin dans le passé, puisque vous le voulez. Toute lumière vient de l’Orient ; toute initiation, de l’Égypte ; j’ai eu trois ans comme vous, puis sept ans, puis l’âge d’homme, et, à partir de cet âge, je n’ai plus compté. Trois septénaires d’années font vingt et un ans et réalisent la plénitude du développement humain. Dans ma première enfance, sous la loi de rigueur et justice, j’ai souffert en exil, comme Israël parmi les nations étrangères. Mais, comme Israël avait avec lui la présence de Dieu, comme un Metatron le gardait en ses chemins, de même un ange puissant veillait sur moi, dirigeait mes actes, éclairait mon âme, développant les forces latentes en moi. Lui était mon maître et mon guide. Ma raison se formait et se précisait ; je m’interrogeais, je m’étudiais et je prenais conscience de tout ce qui m’entourait ; j’ai fait des voyages, plusieurs voyages, tant autour de la chambre de mes réflexions que dans les temples et dans les quatre parties du monde ; mais lorsque je voulais pénétrer l’origine de mon être et monter vers Dieu dans un élan de mon âme, alors, ma raison impuissante se taisait et me laissait livré à mes conjectures. Un amour qui m’attirait vers toute créature d’une façon impulsive, une ambition irrésistible, un sentiment profond de mes droits à toute chose de la Terre au Ciel, me poussaient et me jetaient vers la vie, et l’expérience progressive de mes forces, de leur sphère d’action, de leur jeu et de leurs limites, fut la lutte que j’eus à soutenir contre les puissances du monde ; je fus abandonné et tenté dans le désert ; j’ai lutté avec l’ange comme Jacob, avec les hommes et avec les démons, et ceux-ci, vaincus, m’ont appris les secrets, qui concernent l’empire des ténèbres pour que je ne puisse jamais m’égarer dans aucune des routes d’où l’on ne revient pas. Un jour après combien de voyages et d’années le Ciel exauça mes efforts : il se souvint de son serviteur et, revêtu d’habits nuptiaux, j’eus la grâce d’être admis, comme Moïse, devant l’Eternel. Dès lors je reçus, avec un nom nouveau, une mission unique. Libre et maître de la vie, je ne songeai plus qu’à l’employer pour l’œuvre de Dieu. Je savais qu’il confirmerait mes actes et mes paroles, comme je confirmerais son nom et son royaume sur la terre. Il y a des êtres qui n’ont plus d’anges gardiens ; je fus de ceux-là. Voilà mon enfance, ma jeunesse, telle que votre esprit inquiet et désireux de mots la réclame ; mais qu’elle ait duré plus ou moins d’années, qu’elle se soit écoulée au pays de vos pères ou dans d’autres contrées, qu’importe à vous ? Ne suis-je pas un homme libre ? jugez mes mœurs, c’est-à-dire mes actions ; dites si elles sont bonnes, dites si vous en avez vu de plus puissantes, et, dès lors, ne vous occupez pas de ma nationalité, de mon rang et de ma religion. Si, poursuivant le cours heureux de ses voyages, quelqu’un d’entre vous aborde un jour à ces terres d’Orient qui m’ont vu naître, qu’il se souvienne seulement de moi, qu’il prononce mon nom, et les serviteurs de mon père ouvriront devant lui les portes de la Ville Sainte. Alors, qu’il revienne dire à ses frères si j’ai abusé parmi vous d’un prestige mensonger, si j’ai pris dans vos demeures quelque chose qui ne m’appartenait pas ! »

La fin

Condamné à mort pour hérésie, sentence commuée en prison à vie, Cagliostro est transféré "sans espoir de grâce et sous étroite surveillance" le 20 avril 1791 à la forteresse de San Leo. Il y restera jusqu'à sa mort, survenue dans la nuit du 26 au 27 aout 1795. Il est d'abord installé dans la cellule "du trésor" la plus sûre, mais aussi la plus dégradée et la plus humide de la forteresse. Il est après "emmuré" vivant dans la cellule "il pozzetto" jugée encore plus sûre, sorte de puits où il pouvait être surveillé. En prison, Cagliostro fait la grève de la faim. La fin de Cagliostro débute vers midi le 26 aout 1795. Une crise d'apoplexie lui fait perdre connaissance pour toujours. Un garde le découvre inanimé et donne l'alarme, mais les médecins et les curés présents ne réussissent pas à le réanimer. Il décède dans la nuit. Officiellement il est enseveli le 28 août 1795 à 23 heures à la pointe extrême du mont de San Leo,vers occident, à mi-chemin entre les 2 édifices destinés aux sentinelles "Palazzetto" et "Casino". Sa femme Serafina était déjà morte une année avant, au couvent de Sant'Apollonia à Rome.

Enterrement et déterrement

On n'a pas retrouvé la sépulture de Cagliostro. Un fait particulier s'est produit en 1797, lors de la prise de la Rocca de San Leo par l'armée française sous les ordres du général Jean Henri Dombrowski. Le général remit les prisonniers restants en liberté. Ceux-ci accompagnés par divers soldats déterrèrent les restes de Cagliostro et prirent son crâne pour y trinquer à la liberté retrouvée.

Ce macabre fait fut rapporté par un témoin oculaire, Mr Marco Perazzoni, décédé en 1882, à l'âge de 96 ans, au prélat Oreglia di S. Stefano. "Quand le comte mourut, j'avais 7 ans. Je me souviens très bien de son enterrement. Son corps, habillé, déposé sur un battant de porte en bois, fut transporté à épaule par quatre hommes, lesquels, une fois sortis de la forteresse, descendirent vers l'esplanade. Ceux-ci étaient fatigués et transpiraient beaucoup (c'était le mois d'août). Afin de se reposer, ils posèrent la dépouille sur le parapet d'un petit puit qui existe encore, et ils allèrent boire un verre de vin. Ensuite ils récupérèrent le cadavre et le conduirent au lieu de la sépulture. Moi, tenu par la main par un de ma parenté, je suivais le triste et misérable convoi. Comme il n'y avait aucun curé, ce convoi avait un aspect diabolique. A sa vue, les rares passants s'enfuyaient en faisant le signe de croix. Une fois la fosse creusée, le cadavre fut descendu au fond. Sous sa tête, ils mirent un gros caillou, sur son visage un vieux mouchoir, ensuite ils couvrirent de terre. Quelques années après, arrivèrent les Polonais qui prirent la forteresse. Ceux-ci remirent en liberté les condannés qui aidés par des soldats se mirent à creuser la sépulture, s'enparèrent du crâne de Cagliostro et y burent du vin, ceci dans les cantines du conte Nardini de San Leo ..."

Source partielle

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  • Traduction partielle de:(L. Rusticucci, Prigionia e morte di Cagliostro nella fortezza di San Leo, Guaraldi Editore, Rimini, 1993).
  • Lalande, L’Évangile de Cagliostro (1910). L’Evangile de Cagliostro est le titre improprement donné à un témoignage anonyme intitulé Liber memorialis de Caleostro cum esset Roboreti (Livre des faits mémorables de Cagliostro quand il vivait à Roveredo).

Voir aussi

Bibliographie

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  • Robert Amadou, Cagliostro et le rituel de la maçonnerie égyptienne, SEPP, Paris, 1996, 116 p. (ISBN 2-911343-02-6)
  • Lionel Dumarcet, Joseph Balsamo, dit comte de Cagliostro, De Vecchi, Paris, 2001, 143 p. (ISBN 2-7328-2968-4)
  • Marc Haven, Le maître inconnu, Cagliostro : étude historique et critique sur la haute magie, Dervy, Paris, 1995 (4e éd.), 316 p. (ISBN 2-85076-730-1)
  • Iain McCalman, Cagliostro, le dernier alchimiste (traduit de l'anglais par André Zavriew), J.-C. Lattès, Paris, 2005, 306 p. (ISBN 2-7096-2646-2)
  • Jean Silve de Ventavon, Cagliostro : un franc-maçon au siècle des Lumières, Éd. Didro, Courtaboeuf, 2001, 191 p. (ISBN 2-910726-28-2)
  • Jean-Jacques Tatin-Gourier (dir.), Cagliostro et l'affaire du collier : pamphlets et polémiques (textes réunis et commentés), Société française d'étude du XVIIIe siècle, Publ. de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 1994, 162 p. (ISBN 2-86272-042-9)
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