Conan II de Bretagne

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Conan II

Duc de Bretagne

Règne	1040-1066
Dynastie	Maison de Rennes
Titre complet	Duc de Bretagne
Prédécesseur	Éon Ier
Successeur	Hoël II

Comte de Rennes

Période	1040–1066
Prédécesseur	Alain III
Successeur	Geoffroy Grenonat

Biographie

Naissance	1030
Décès	1066
Père	Alain III
Mère	Berthe de Blois

Duc de Bretagne

Conan II de Bretagne (né à Rennes en 1030 mort devant Château-Gontier le 11 décembre 1066), fils du duc Alain III et de Berthe de Blois-Chartres, fut duc de Bretagne de 1040 à sa mort en 1066.

Biographie

Héritier du duché de Bretagne, Conan est mineur à la mort de son père en 1040. Son oncle, Éon (ou Eudes) I^er de Penthièvre en profite pour s'emparer de la tutelle sur le duché de Bretagne^[1]. Eudes possède la réalité du pouvoir. Il fait partie des adversaires de Guillaume le Bâtard, futur duc de Normandie. Il faudra à Conan attendre la victoire de Guillaume sur ses opposants, au Val-ès-Dunes en octobre 1047, pour que son oncle, affaibli par sa défaite, accepte la fin de la minorité^[2]. Enlevé à la garde de son oncle, il est reconnu duc de Bretagne en 1048^[3].

Conan réussit même, à la mort du comte Mathias, sans héritier, à étendre son pouvoir sur le comté de Nantes. Néanmoins, ce comté est également revendiqué par Alain Canhiart, comte de Cornouaille, au nom de son épouse Judith. En 1054, ce comté échoit en définitive à leur fils Hoël V de Cornouaille, qui deviendra le beau-frère de Conan, en épousant sa sœur Havoise. Il doit également faire face à la révolte de Riwallon I^er de Dol, soutenu par Guillaume le Bâtard^[4]. Cette expédition est représentée avec pittoresque sur la tapisserie de Bayeux. Coupé de ses bases, sans ravitaillement pour son armée, Guillaume doit rentrer en Normandie. Cet échec renforce le pouvoir de Conan: soutenu par ses vassaux il s'empare de Dol et contraint Riwallon à l'exil^[5].

Il cherche alors à profiter de l'affaiblissement temporaire des comtes d'Anjou et à renforcer sa frontière du côté du Maine. Vers la fin de l'an 1066, le prince breton, après avoir conquis Pouancé et Segré, vint jusqu'à Château-Gontier dont il força l'entrée, mais il mourut dans son triomphe, le 11 décembre 1066^[6] empoisonné, dit-on, par un traître sur l'ordre de Guillaume le Bâtard, soupçonné d'avoir commandité cet assassinat. La cause de la guerre était probablement le désir de rétablir les limites de la Bretagne, portées par Erispoë jusqu'à la Mayenne, et que le prince breton avait fortifiées par des retranchements puissants, comprenant deux fossés et deux haies de terre, appuyés de distance en distance par des boulevards, et allant de la Mayenne au-dessus de Bazouges, à la Seiche en face des Availles^[7].

Conan II est inhumé dans l'abbatiale Abbaye Saint-Melaine de Rennes où sa tombe a été retrouvée sous la tour lors de restauration. En l'absence d'héritiers directs, son beau-frère Hoël lui succède : la maison de Rennes doit laisser la place à la maison de Cornouaille à la tête du duché de Bretagne.

Postérité

Conan II est mort à l'âge de 36 ans sans avoir eu le soin de prendre une épouse en vue d'avoir un fils légitime, toutefois un certain «  Alanus nothus filius Conani comitis » qui figure en 1075 parmi les témoins d'une donation de la duchesse Berthe de Blois^[8] pourrait être son fils bâtard.

Annexes

Notes et références

1. ↑ A. de la Borderie, Histoire de Bretagne, T. III, p.14.
2. ↑ A. Chédeville, N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale XI^e-XIII^e siècle, 1987, p. 42.
3. ↑ Cartulaire de Redon, Charte n 294, citée par A. de la Borderie, op. cit., p. 15.
4. ↑ Dictionnaire de la France médiévale, Jean Favier
5. ↑ A. Chédeville, N. Y. Tonnerre, op. cit., p. 45.
6. ↑ Annales de Vendôme citées par Jean-Christophe Cassard dans Houel de Cornouaille p.102
7. ↑ Il reste encore des traces sérieuses de ces travaux, sur une ligne jalonnée par des lieux nommés « les Miaules » et l'on distingue nettement que la défense était dirigée contre un ennemi venant du Nord. On sait aussi qu'au X^e siècle les Bretons maintenaient encore leur influence dans cette région qui englobait le Craonnais. C'est probablement pour s'opposer à ces prétentions que Foulque Nerra avait construit Château-Gontier à la pointe extrême de la conquête bretonne, de même que la campagne où Conan trouva la mort semble avoir eu pour but, en reprenant Pouancé, Segré et Château-Gontier, de rétablir l'autorité des Bretons dans ce territoire d'où les invasions normandes les avaient refoulés.
8. ↑ Cartulaire de Quimperlé, chartre n° LXXV

Bibliographie

• Abbé Angot, Baronnie de Château-Gontier, 1915 [1]
• André Chédeville & Noël-Yves Tonnerre La Bretagne féodale XI^e ‑ XIII^e siècle. Ouest-France Université Rennes (1987) (ISBN 2727200122).
• Arthur de La Borderie Histoire de Bretagne: Tome troisième Le règne du duc Conan II p. 14-23. Réédition Joseph Floch Imprimeur Éditeur à Mayenne (1975).
• Philippe Tourault, Les ducs et duchesses de Bretagne, 2009

Voir aussi

• Duché de Bretagne
• Liste des ducs de Bretagne
• Plantagenêt