Constitution de 1822

Constitution portugaise de 1822

La constitution de 1822 est la première constitution de l'histoire du Portugal adoptée le 23 septembre 1822 après la révolution libérale. Elle mettait fin à l'absolutisme et inaugurait la monarchie constitutionnelle. Ses partisans furent nommés les septembristes.

La constitution

Elle s'inspire en grande partie de la constitution espagnole de 1812 et des constitutions françaises de 1791, 1793 et 1795^[1]. Elle comporte 6 parties et 240 articles.

Elle consacre les droits et les devoirs individuels, et la nation comme base de la souveraineté nationale, exercée par ses représentants légalement élus. abolit de nombreux privilèges féodaux. Elle établit trois pouvoirs indépendants: législatif, exécutif et judiciaire. La suprématie est donnée au pouvoir législatif (contrairement à la Charte constitutionnelle avec laquelle elle sera en concurrence tout au long du XIXème siècle). Le roi voit ses pouvoirs réduits.

Le pouvoir législatif est exercé par les Cortes, une assemblée unique, avec des députés élus.

Le pouvoir exécutif est exercé par le roi, qui est aussi chef du gouvernement. Il nomme et renvoie les fonctionnaires d'état. Il n'a qu'un droit de véto suspensif. Il ne peut suspendre ou dissoudre les Cortes.

Le roi peut être conseillé par un Conseil d'Etat dans des occasions spéciales. Ses membres sont élus par les Cortes.

Le pouvoir judiciaire appartient exclusivement aux juges et aux tribunaux.

Les élections des députés se déroulent au suffrage universel direct. Cela concerne les hommes de plus de 25 ans sachant lire et écrire.

Le septembrisme

Très progressiste pour l'époque, elle aura du mal à s'imposer dans un pays restant très attaché à la figure du roi. Elle provoqua une réaction des milieux conservateurs et ne fut effective que durant 3 ans (de 1822 à 1823, puis de 1836 à 1838). Elle sera modifiée en 1836 afin de trouver un compromis avec les chartistes.

Le septembrisme (issu du vintisme) désigne donc (à partir de 1836) le courant le plus à gauche du mouvement libéral. Il s'oppose aux chartisme (en faveur de la Charte constitutionnelle). Les septembristes, favorables à la constitution de 1822, puis à la constitution de 1838, se divisaient en deux factions: les modérés et les radicaux.

Les modérés, regroupés autour de Passos Manuel, Bernardo de Sà Nogueira de Figueiredo, vicomte de Sà da Bandeira, dominaient. Ils tentèrent de trouver un compromis avec la reine Marie II de Portugal qui privilégiait les chartistes. C'est ce qui fut fait après la révolte septembriste en 1836: une constitution plus modérée fut adoptée par les deux camps.

Les radicaux sont dominés par des franc-maçons comme José Alexandre de Campos et João Gualberto Pina Cabral. On compte aussi les députés José Estêvão, José Liberato, Leonel Tavares Cabral et Costa Cabral.

Le triomphe d'un libéralisme conservateur en 1851, avec le mouvement Régénération, et l'institutionnalisation des partis mettent fin aux prétentions des septembristes qui se divisent alors en deux partis: le Parti Historique et le Parti Progressiste.

Notes et références

1. ↑ Le fait que lors de la première invasion des troupes de Napoléon au Portugal, Junot ait tenté d'instaurer une première constitution en 1808 n'est pas étranger à l'affaire; de nombreux points se retrouveront dans celle-ci (Histoire du Portugal de jean François Labourdette, p.487)

Ce document provient de « Constitution portugaise de 1822 ».