Abénakis

Abénakis

Abénaquis

Abénaquis
Couple d'Abénaquis au XVIIIe siècle.
Couple d'Abénaquis au XVIIIe siècle.
Populations significatives par régions
Québec
Maine
New Hampshire
Vermont
Population totale
Env. 4 500
Langue(s)
Abénaqui, anglais, français
Religion(s)
Groupe(s) ethnique(s) relié(s)
Peuples algonquiens

Les Abénaquis sont un peuple amérindien de Nouvelle-Angleterre faisant partie des peuples algonquiens. Il y a deux tribus majeures d'Abénaquis: les Abénaquis de l'ouest et les Abénaquis de l'est. Aujourd'hui ils sont présents dans les États du Maine, du Vermont, du New Hampshire et au Québec.

Le nom d'Abénaqui provient des termes wabun (la lumière) et a'Ki (la terre), on peut donc les désigner comme "peuple du matin", "peuple du soleil levant" ou "peuple de l'Est." Comme le nom originel de leur territoire correspond à ce qui est aujourd'hui la Nouvelle-Angleterre, le terme Wabanaki est parfois utilisé pour désigner tous les peuples dans la région parlant des langues algonquiennes: les deux tribus d'Abénaquis, les Micmacs, les Malécites et les Passamaquoddy.

Sommaire

Histoire

Plusieurs variantes du nom Abénaquis existent: Wabanaki, Abenaquiois, Abakivis, Quabenakionek, Wabenakies, etc.

Ils sont décrits dans les Journaux Jésuites en tant que "non cannibales" et dociles, ingénieux, pas profanes, et modérés quand il s'agit de la consommation d'alcool.

Ils furent des alliés traditionnels des Français contre les Britanniques. L'un d'entre eux, Assacumbuit, fut anobli sous Louis XIV. De 1670 à 1760, ils étaient considérés par les Jésuites comme les "anges gardiens" des Français. 300 guerriers Abenakis participèrent à la bataille de Fort Carillon le 8 juillet 1758, avec les troupes franco-canadienne de Montcalm, qui fut une grande victoire française.

Face à l'annihilation par les Anglais et les maladies, ils commencèrent à émigrer au Québec vers 1669, où deux seigneuries leur avaient été données. La première se situait sur le rivière Saint-François et s'appelle de nos jours la Réserve Indienne Odanak; la seconde fut fondée près de Bécancour et s'appelle la Réserve Indienne Wôlinak. Ces derniers reprirent les armes en 1812 pour protéger la colonie des Américains et ils combattront aux côtés des Patriotes dans la rébellion de 1837.

Drapeau des Abénaquis de l'ouest

Quand leur ville principale, Narrantsouac, fut prise par les Anglais et leur missionnaire Rasle tué en 1724, d'autres encore émigrèrent à Odanak, où d'autres réfugiés des tribus de Nouvelle-Angleterre s'étaient aussi installées. Au début des années 1900, ils étaient représentés par les Malécites sur le fleuve Saint-Jean, dans le Nouveau-Brunswick et au Québec (820); les Passamoquoddy dans la baie du même nom au Maine (400); les Pentagouets (Penobscots en anglais) à Old Town, aussi au Maine (400), et les Abénaquis à Odanak et à Bécancour (430).

Après l'essai raté de La Saussaye d'implanter une colonie au Mont Désert en 1613 - où les pères jésuites Biard, Masse et Quentin proposaient de convertir les amérindiens - les Capucins, les Récollets, les Augustins, et quelques frères séculaires du séminaire québécois firent l'essai, avec un résultat négligeable. Le jésuite Druillettes y fut envoyé en 1646, mais n'y resta pas longtemps. Plus tard, d'autres missionnaires tels que Bigot, Thury et De La Chasse y travaillèrent, mais en 1727, trois ans après le meurtre du Père Rasle, il n'y eut pas de prêtre au Maine après le départ des deux derniers, Syvesme et Lauverjat. Toutefois, les amérindiens furent occasionnellement visités par des frères. Au début des années 1900, il y eut des missions pour ce qu'il restait des tribus à Calais, à Eastport, et à Old Town.

Un conseil tribal fut organisé en 1976 à Swanton au Vermont. L'état reconnut la tribu la même année, mais lui retira cette reconnaissance plus tard pour des raisons inconnues.

Les Abénaquis ne sont pas une tribu officiellement reconnue par le gouvernement américain, à la différence de la plupart des autres tribus de l'est. Pourtant, cela pourrait bientôt changer parce que l'état du Vermont annula leur décision précédente en 2006. S'ils ne sont pas encore reconnus par le gouvernement fédéral, c'est parce qu'ils furent presque annihilés et ensuite dispersés, chaque petit groupe s'isolant dans des réserves indiennes différentes, avant que le gouvernement ne commence à reconnaître des tribus amérindiennes à la fin du XXe siècle.

Culture

Wigwam fait en écorce de bouleau.

Ils eurent des mœurs similaires à ceux des Algonquiens du sud de la Nouvelle-Angleterre. Ils furent sédentaires et dépendaient surtout de l'agriculture pour leur nourriture, ce qui explique que leurs villages étaient toujours proches d'une rivière. Ils pratiquaient aussi la chasse, la pêche et la cueillette, mais ces activités étaient moins importantes que la culture de vivres. Ils étaient donc culturellement à mi-chemin entre les Iroquois et les Algonquins.

Ils vécurent en groupes dispersés de grandes familles pour la plus grande partie de l'année. Les groupes se concentraient pendant le printemps et l'été dans des villages temporaires situés près de fleuves, ou quelque part sur la côte pour planter et pêcher. Ces villages durent des fois être fortifiés, dépendant des alliances et ennemis proches de leur emplacement. Les villages Abénaquis furent très petits comparés à ceux des Iroquois, ne contenant que 100 personnes environ. Pendant l'hiver, ils se dispersaient loin de la côte.

Chaque homme avait un territoire de chasse différent hérité de son père, les Abénaquis étant patrilinéaires, au contraire des Iroquois.

La plupart des Abénaquis vivaient dans des wigwams faits en écorce d'arbre, mais certains préféraient des petites maisons ovales.

Gouvernement

Ils avaient des sortes de chef appelés sagamores qui servaient à vie mais qui ne pouvaient pas être mis en accusation. Ils détenaient en fait peu de pouvoir, mais les colons européens les traitaient de monarques, sursimplification qui résulta en beaucoup de malentendus...

Mythologie

Voir Mythologie abénaquise.

Langue

Voir Abénaqui.

La langue abénaquise appartient à la famille algonquienne.

Population et épidémies

De quarante mille au XVIIe siècle la population est passée à moins de 2 000 aujourd'hui où elle recommence à augmenter, favorisée en cela par la politique québécoise en faveur des autochtones. Ce sont les guerres coloniales ou inter-ethniques mais surtout la variole et la rougeole importées de l'Ancien Monde qui expliquent cette décimation.

Des 40 000 Abénaquis avant l'arrivée des européens, environ 20 000 étaient de la tribu de l'est, 10 000 de l'ouest, et le reste des maritimes. Les premiers contacts avec des pêcheurs européens déclenchèrent deux grandes épidémies aux XVIe siècle. La première a eu pour origine une maladie inconnue entre 1564 et 1570, et la seconde le typhus en 1586. Des épidémies multiples arrivèrent une décennie avant la colonisation anglaise du Massachusetts en 1620; trois maladies différentes ravagèrent la Nouvelle-Angleterre et la côte canadienne. Le Maine fut frappé particulièrement fort en 1617 avec un taux de mortalité de 75%, réduisant la population des Abénaquis de l'est à environ 5 000 personnes. Les Abénaquis de l'ouest étaient plus isolés et souffrirent donc moins, perdant la moitié de leur population de 10 000 personnes.

Les nouvelles maladies continuèrent de décimer les populations, commençant avec la variole en 1631, 1633 et 1639. Sept ans après, une maladie non identifiée frappa les Amérindiens, et la grippe fera de même l'année suivante. La variole réapparut en 1649, et la diphtérie 10 ans après. La variole frappa à nouveau en 1670, et la grippe en 1675. La variole meurtrière frappa encore tous les Amérindiens de la région en 1677, 1679, 1687 (accompagnée de la rougeole), puis d'autres épidémies se propagèrent en 1691, 1729, 1733, 1755 et finalement en 1758.

La population des Abénaquis continua à diminuer, mais en 1676, ayant recueilli parmi eux des réfugiés de beaucoup d'autres tribus du sud de la Nouvelle-Angleterre fuyant la guerre avec les colons anglais, leur population se stabilisa petit à petit, se mélangeant aux tribus des réfugiés. Pourtant, il ne resta qu'environ mille Abénaquis un siècle plus tard, après la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

Leur population remonta lentement à 12 000 aux États-Unis et au Canada.

Population des Abénakis du Québec en 2004[1]
Communautés Total résidants non-résidants
Odanak 1 852 306 1 546
Wôlinak 222 70 152
Abénakis (Total) 2 074 376 1 698

Situation géographique

Homme abénaqui en tenue traditionnelle.

Ndakinna, qui veut dire "ti nindien" en langue abénaquise, s'étendait sur la plupart du nord de la Nouvelle-Angleterre et jusqu'au sud des provinces maritimes de l'actuel Canada. Les Abénaquis de l'est étaient concentrés dans des parties du Maine à l'est des White Mountains du New Hampshire, pendant que l'autre grande tribu, les Abénaquis de l'ouest, habitaient à l'ouest des montagnes dans le Vermont et le New Hampshire, jusqu'aux rives orientales du lac Champlain. Les limites sud de Ndakinna se situaient près de ce qui est de nos jours la frontière nord du Massachusetts, mais excluant le pays Pennacook sur le fleuve Merrimack dans le sud du New Hampshire. La petite tribu des Abénaquis maritimes vivait autour du fleuve Saint-Jean et de la rivière Sainte-Croix, qui forment aujourd'hui la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick.

Les Pentagouets ont une réserve comptant 2000 habitants à Indian Island dans la ville de Old Town dans le Maine. Les Passamoquoddy comptent environ 2500 dans trois réserves du Maine, Pleasant Point, Peter Dana Point, et Indian Township. La bande Houlton des Malécites a environ 600 membres, et il y a sept bandes de Malécites au Canada (470 personnes au Québec et 2000 au Nouveau-Brunswick).

Deux réserves sont situées dans la région Centre-du-Québec. La réserve Odanak, au sud-ouest de Trois-Rivières près de Nicolet, compte 1500 âmes, et la réserve Wôlinak, près de Bécancour, en compte 400. Il y a environ 2500 Abénaquis de l'ouest au Vermont et au New Hampshire, principalement autour du lac Champlain. Le reste du peuple Abénaquis est dispersé au Québec, le Nouveau-Brunswick, et le nord de la Nouvelle-Angleterre.

Abénaquis connus

Notes

  1. Affaires indiennes et du Nord Canada (Région du Québec) http://www.ainc-inac.gc.ca/qc/aqc/pop_f.html

Bibliographie

Autres lecture

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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