Courants politiques

Courants politiques

Mouvements et partis politiques

Les mouvements et partis politiques, dans une société démocratique, ne sont en général reconnus qu'en s’inscrivant au parlement. Il existe cependant des mouvements non-parlementaires.
La distinction gauche/droite fut établie au XIXe siècle de façon empirique. On a pris l’habitude de parler de partis de droite et de partis de gauche dans les pays où les assemblées nationales élues siègent en hémicycle, c’est-à-dire dans une salle en demi-cercle analogue à la forme d’un théâtre grec (tels la Pnyx à Athènes ou le théâtre d’Épidaure).

À la gauche du président de l’Assemblée parlementaire, quand il regarde la salle, siègent les partis socialistes, social-réformistes et radicaux, les partis sociaux-démocrates au centre, à sa droite les partis conservateurs et libéraux, et au fond à droite, les partis d’extrême droite.

Le classement des différents mouvements politiques peut se faire en fonction de deux principaux courants :

Sommaire

Les grands courants

Courants politiques parlementaires (France)

Courants politiques de gauche

Courants politiques de centre

Courants politiques de droite

Courants politiques gaullistes

  • Les mouvements et partis gaullistes avec :
    • Les mouvements et partis gaullistes sociaux : Debout La République (DLR), parti gaulliste et républicain.

Courants politiques non parlementaires

Les mouvements libertaires

Les mouvements autoritaires

  • Extrême gauche non parlementaire[réf. nécessaire]
  • Extrême droite non parlementaire

Courants politiques parlementaires

Les mouvements parlementaires (gauche/droite et extrêmes) usent du parlementarisme comme moyen de changement social, soit n’y ont pas encore accès et recherchent à y être.

Mouvements et partis politiques de la gauche parlementaire

L’extrême gauche

On appelle extrême gauche parlementaire les courants révolutionnaires se situant à gauche de la social-démocratie et des partis communistes officiels, se revendiquant le plus souvent du marxisme. Au sein de l’extrême gauche parlementaire :

La gauche dite réformiste

Le terme de gauche désigne les mouvements qui se qualifient de réformistes, partisans de réformer la société sans aller jusqu’à un processus révolutionnaire d’État.

Ils sont historiquement issus d’anciens mouvements socialistes d’État, et prônent une politique économique à vocation sociale, avec comme point fort la nationalisation des grandes entreprises, une place importante dévolue aux syndicats et au milieu associatif, et l’imposition de mesures sociales, dites « progressistes ». Leur passage au pouvoir et la confrontation entre les idéaux affichés et les réalités politico-économiques engendrent dans ces mouvements conflits et remises en question.

Au sein de la gauche, on peut distinguer :

  • La gauche dite « mouvementiste »

Les coordinations et autres mouvements se rassemblant autour d’un problème précis auquel s’agrègent d’autres questions, tels le mouvement altermondialiste, dont fait partie ATTAC, les mouvements de soutien aux sans-papiers, le mouvement « Droit au logement »… Ces formes nouvelles de contestation politique,assez diverses, sont quelquefois regroupées sous l’expression « mouvement social ». En France, une partie de leurs militants se retrouve dans des collectifs ou associations, qui ont parfois des élus régionaux ou locaux, tels que "Alternative Citoyenne", "CCAG", "Appel pour des candidatures unitaires de la gauche anti-libérale en 2007 et 2008" et dans les "Comités du 29 mai" (voir gauche antilibérale).

Un nouveau courant apparaît à la fin des années 1960, autour des mouvements contestant l’implantation de l’énergie nucléaire, celui de l’écologie puis de l’écologie politique. Ce courant doit être classé dans les « partis du mouvement » en cela que les réformes qu’ils proposent supposent une profonde remise en cause de la société de consommation. L’émergence de mouvements écologistes puissants et organisés à gauche fut pour certains une surprise. Certains de ces partis ont fait le choix de s’allier de façon durable aux partis sociaux-démocrates (en France et en Allemagne notamment).

  • Gauche républicaine

Une des particularités françaises est la vivacité d'un mouvement républicain ancré à gauche, attaché à la Révolution française (en particulier la Première République), à la Commune de 1871 et à l'enseignement de Jean Jaurès, qui parvint à amalgamer l'héritage révolutionnaire et les principes marxistes. Le Mouvement Républicain et Citoyen de Jean-Pierre Chevènement est un parti né d'une dissidence avec le parti socialiste en 1992 suite au traité de Maastricht. Il remet en cause la construction européenne telle qu'elle est envisagée et prône l'établissement d'une république sociale. Les partis issus de l'ancien Mouvement des citoyens (MDC), à savoir MRC, AGR et MARS, et des partis ou associations qu'on peut situer un peu arbitrairement dans la même mouvance (IR, Le Cactus Républicain). Ces partis et groupes sont peu nombreux et ont peu d'élus, mais leur influence réelle n'est pas négligeable. De même, le sénateur socialiste de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon se réclame du "socialisme historique", hérité de Jean Jaurès ; toutefois, ses positions, notamment son attachement au fédéralisme européen, l'éloigne du chevènementisme, courant auquel il n'a jamais appartenu.

Les Partis communistes issus de la IIIe Internationale, du stalinisme, et de l’expérience soviétique : ils se revendiquent à gauche des partis sociaux-démocrates, beaucoup de PC ont dès le début des années 1990 vécu une évolution réformiste jusqu’à changer de nom. Certains partis communistes ont évolué vers un socialisme démocratique, qui n'est pourtant pas la social-démocratie : Socialistisk Venstre en Suède, Socialistisk Folkeparti au Danemark, Sosialistisk Venstreparti en Norvège, le Vasemmistoliitto, Déi Lénk au Luxembourg, sont issus soit de scission, soit de la transformation des partis communistes locaux. Les partis communistes maintenus sont en général marginalisés. En Allemagne, la SED est-allemande, après la chute du Mur de Berlin, a évolué en un Parti du socialisme démocratique (PDS), avant de prendre part à la création de Die Linke. D'autres partis communistes prennent part à des coalitions de différents partis à la gauche de la gauche : au Danemark, le DKP participe à l'Enhedslisten - de rød-grønne, en Espagne le PCE participe à la coalition Izquierda Unida. Certains se sont maintenus en tant que partis communistes, tout en évoluant idéologiquement : le PCF, la refondation communiste en Italie et au Saint-Marin. Enfin, certains ont conservé quasiment intacte l'idéologie et la structure communiste d'avant 1990 : le PCP au Portugal, les partis communistes grec (KKE), chypriote (AKEL) et tchèque (KSCM). Enfin, certains partis à la gauche de la gauche ne sont pas issus du courant communiste : le Parti suisse du travail, le Bloco de Esquerda portugais (fondé par des trotskistes et des éléments communistes), le Socialistische Partij (issu de la mouvance maoïste), la Raison de la gauche polonaise (allié au PSP et au Parti communiste polonais refondé). De nombreux partis communistes d'Europe de l'Est, anciens partis uniques, se sont transformés en partis sociaux-démocrates à la chute du Mur du Berlin ; seuls le PCI, en Europe de l'Ouest, a suivi une semblable voie.

Le courant social-démocrate, représenté en Europe par :

Ces sept partis sont membres de L’Internationale Ouvrière (IIe Internationale), mouvement socialiste dont s’est détaché en 1918 l’Internationale communiste de Lénine. La IIe Internationale et les partis sociaux-démocrates se sont longtemps réclamé de l’héritage de Karl Marx et Friedrich Engels, et sont donc issus de la même histoire que les PC ou que l’extrême-gauche.

Aujourd'hui, certains partis sociaux-démocrates (SPD allemand, Democratici di Sinistra italiens, Labour Party en Grande-Bretagne) tendent à évoluer vers l'idéologie dite néo-démocrate, telle que la développèrent Bill Clinton et les New Democrats américain, dont la principale innovation fut de considérer que le problème de la redistribution des richesses ne devaient plus être la préoccupation centrale des partis de gauche, et qu'il fallait davantage tenir compte des individus, plus que des groupes et des classes sociales. Ainsi, le Labour Party anglais est devenu New Labour, le Parti Socialiste belge flamand est devenu Alternative sociale progressiste (SPa), et les DSistes italiens sont en passe de fusionner avec les centristes ex-démocrates-chrétiens de la tendance Prodi dans un grand Parti démocrate ; en France, cette mutation fut portée par Ségolène Royal lors de la dernière présidentielle. Plus largement, cette transformation touche l'ensemble des partis socialistes et sociaux-démocrates européens, créant au sein de ces organisations des tensions entre démocrates, sociaux-démocrates traditionnels voire socialistes, lorsque cette tendance existe (en France par exemple, mais également en Espagne et en Italie), allant jusqu'à la scission (Allemagne avec le WASG puis Die Linke, et Italie, avec l'aile gauche des Democratici di Sinistra, qui se rapproche de la Rifondazione). Voir aussi : Mouvement ouvrier.

  • Une tendance en voie de marginalisation (?) : le radicalisme.

Le radicalisme, qui était un courant situé à l’extrême gauche de l'échiquier politique lors de son apparition au XIXe siècle, était surtout connu pour sa défense intransigeante de la laïcité et son anticléricalisme, est devenu une tendance du centre en France, en Suisse et au Danemark, mais demeure un parti fort remuant en Italie, Partito dei radicali italiani, qui s’est fait connaître par des actions de désobéissance civile.

Mouvements et partis politiques du centre parlementaire

Le centre

Le centre désigne les mouvements se situant à mi-chemin entre la gauche et la droite. À la base, leur idée est qu'il est envisageable de soutenir tantôt la gauche tantôt la droite, pour la mise en œuvre de politiques réformistes. En France, le parti du centre n'a pas réussi à maintenir une cohésion sur cette question et a connu une scission entre l'aile gauche et l'aile droite du parti centriste (aujourd'hui le courant centriste dominant est l'aile droite ce qui fait que les français parlent généralement de « centre droit », dans la mesure où cette formation participe uniquement à des politiques d'alliance avec la droite, même si cette pratique tend à se nuancer peu à peu).

Souvent les mouvements et partis centristes sont historiquement issus de l’aile droite des anciens et puissants partis radicaux. Électoralement, ils sont plutôt soutenus par les professions libérales.

Parmi eux on peut classer certains radicaux (le Parti radical valoisien en France), les démocrates-sociaux et les démocrates chrétiens. Un nouveau mouvement, à l'état groupusculaire, est récemment apparu en France : les démocrates royalistes (Rassemblement Démocrate).

Le Nouveau Centre a été créé par les députés sortant de l'UDF. Il entend maintenir un centre actif, acceptant des alliances avec les partis de pouvoir. Avec 22 députés et un groupe à l'Assemblée Nationale il représentera le centre historique dans l'hémicycle pour la prochaine législature.

Le Mouvement démocrate a été annoncé par François Bayrou le 10 mai 2007 de façon à être opérationnel pour les législatives 2007, il rompt avec la tradition centre-droite de l'UDF. La démarche de ce mouvement est de proposer une nouvelle force politique centrale rassemblant le centre-gauche et le centre-droit avec des députés indépendants et libres de leurs choix.

Le Mouvement du Centre présidé par Michel Largillière créé le 30 septembre 2008.

Les fédéralistes

Ils sont à la fois pour une plus grande autonomie régionale en France, qu'ils considèrent comme excessivement centralisée, et aussi pour une Europe fonctionnant sur un mode fédéral. Le programme fédéraliste étant proche de la réalité courante de divers autres pays.

A citer en France le Parti fédéraliste.

Mouvements et partis politiques de la droite parlementaire

La droite

Voir l'article détaillé Droite (politique).

Les mouvements et partis de droite, ont leur action basée, sur une optique économique libérale[1], sur la défense et le respect des valeurs traditionnelles des peuples et sur le respect et la conservation, dans la mesure du possible, de l'existant, ce qui n'empêche pas la mise en œuvre d'évolutions et de modernisations importantes.

Le courant conservateur est marqué par une plus forte volonté de respecter et de conserver les valeurs traditionnelles des peuples, alors que les libéraux, ont plutôt une forte vision économique et prônent la protection des intérêts privés et la plus grande liberté à donner aux entrepreneurs. Conservateurs ou libéraux, ils sont depuis toujours soutenus électoralement par la bourgeoisie industrielle et commerciale, et par le petit peuple des artisans et paysans.

Les partis conservateurs ou libéraux, siègent traditionnellement à droite du président dans les assemblées nationales. Parmi eux, on trouve : UMP en France, conservateurs en Grande-Bretagne, conservateurs au Canada, Parti Républicain aux États-Unis et les partis démocrates-chrétiens.

L’extrême droite

Voir l'article détaillé Extrême droite

Le terme d’extrême droite peut désigner usuellement des mouvements qualifiés, au sens communiste de « réactionnaires[2] » c’est-à-dire, présumés partisans d’un retour à un présupposé « ordre ancien ». D’autres définissent plus simplement l’extrême droite comme l’ensemble des mouvements et des partis siégeant à l’extrême droite de l’hémicycle (à droite et en haut des gradins).

Ainsi, sous le qualificatif courant d’« extrême droite » est usuellement rangé un grand nombre de mouvements, de courants et de partis qui ont relativement peu de choses en commun, et qui sont souvent, d’ailleurs, antinomiques, adversaires, voire ennemis.

Ainsi, les différents courants de philosophie politique qui ont été définis comme inhérents à ces mouvements et ces partis, et classés arbitrairement à l’extrême droite, renvoient soit au nationalisme, au populisme, au royalisme (en partie), au fascisme, ou parfois même aux religions.

Courants politiques non parlementaires

À la différence des mouvements conservateurs, libéraux ou socialistes, qu’ils soient de droite, de gauche, ou même extrémistes, ces mouvements n’usent pas du parlementarisme comme moyen de changement social, soit ils ignorent le parlement, soit n’y ont pas encore accès, soit le combattent pour instaurer une organisation sociale et politique autre, libertaire ou autoritaire, selon les mouvements en question.

Les mouvements alternatifs et indépendant

Ces initiatives personnelles sont plus des groupes de discussion politisés. Il s'agit essentiellement de mouvements sur Internet qui peuvent avoir les formes suivantes :

  • Blogs politiques
  • Newsgroups
  • Cyber-partis sur Debats.TK [1]

Mais il peut aussi s'agir d'associations ou de syndicats.

Ces mouvements dont le statut officiel n'est pas parti politique ont tous en commun qu'ils se déclarent comme tel.

Les mouvements libertaires

Projet politique d’émancipation de l’individu et d’émancipation sociale par des moyens politiques libertaires, tels le mandatement impératif, l’autonomie des groupes (l’autonomie ouvrière…), le fédéralisme, etc. Ils usent de différents moyens d’autonomisation, dont le projet de rupture révolutionnaire (ou non) avec le système capitaliste ou étatique qui dépossède l’individu de sa liberté politique. Tous les mouvements libertaires sont en liaison plus ou moins étroite avec l'anarchisme.

Les anarchistes

  • L’anarchisme se divise en plusieurs tendances dont :
    • l’anarchisme individualiste ;
    • le communisme libertaire, qui rejette le capitalisme et projette une économie communiste, alliée à la liberté politique ;
    • l’anarcho-syndicalisme, encore fort vivant en Espagne dans la CNT et la CGT, dont le but est la défense des travailleurs par l'action directe et l’instauration du communisme libertaire (avec généralement un contrôle par les syndicats, contrairement aux communistes libertaires "puristes" qui prônent une gestion plus communaliste), par l’utilisation du syndicalisme.
    • Des courants se réclamant de l'anarchisme et prônant une destruction de l'État pour laisser libre cours à "l'économie libérée", loi du marché sans restrictions juridiques.

Note : les partisans de la démocratie directe sont parfois affiliés aux mouvements anarchistes

Les mouvements contestataires

Les mouvements autonomes

Les mouvements fédéralistes

Organisations politique visant à promouvoir la construction d'une Europe fédérale par une action non-partisane. Voir Fédéralisme européen.

Les mouvements autoritaires

Extrême gauche non parlementaire

Partis ou organisations ne désirant pas participer au parlementarisme, mais désirant l’instauration de la dictature du prolétariat.

La monarchie non parlementaire

Partis ou organisations ne désirant pas participer au parlementarisme, mais désirant l’instauration d’une monarchie.

  • Le maurassisme d’Action française, défend l’idée d’une monarchie traditionnelle, c’est-à-dire héréditaire, décentralisée et antiparlementaire. L'expression « mouvement d'extrême-droite », dont le maurassisme est généralement qualifié, peut être considérée comme anachronique.

Les courants anti-industriels

Le courant anti-industriel est l'un des rares courants politiques à transcender le clivage gauche-droite. Il existe en effet aussi bien des courants anti-industriels d'extrême gauche que des courants anti-industriels d'extrême-droite.

Les courants anti-industriels se distinguent par un refus radical de toutes les technologies issues des révolutions industrielles des XIXe et XXe siècles.

Notes

  1. Le terme « libéral » est utilisé au sens européen et moderne, c’est-à-dire partisan de l'économie de marché, de la plus grande liberté laissée aux entrepreneurs, et de moins d’interventionnisme de la part des États.
  2. « Réactionnaire » comme « progressiste » sont des termes spécifiques du discours communiste et socialiste.

Bibliographie

  • Louis Maitrier, « Gauche-droite. La Localisation urbaine et l'origine des partis politiques », Revue du MAUSS, n° 10, 1999, pp. 319-351.
  • Bruno Latour, « L’écologie politique sans la nature ? », Chimères, n° 41, 2000, pp.147-161 (transcription d’une conférence à la Villette, dans le cadre du Jardin planétaire).
  • Guillaume Bernard, Éric Duquesnoy, dir, Les forces politiques françaises, Genèse, environnement, recomposition, Paris, PUF, 2007.

Il s’agit d’un ouvrage universitaire de synthèse sur les différents courants politiques français (organisations et idées) et le cadre institutionnel dans lequel elles évoluent : les droites et les gauches sont expliquées par l’histoire et le droit. Il est à jour des élections présidentielle et législatives de 2007.

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