Cycles économiques

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Cycle économique

La survenue périodique de crises générales et sérieuses est un fait d'observation. Par crise générale et sérieuse on entend une situation où le climat des affaires se dégrade brusquement, touche la majorité des acteurs, entraîne sur une échelle importante des faillites et des licenciements, arrête l'investissement, bloque le crédit et ruine une partie du secteur bancaire, et freine les échanges internationaux, tout en privant les États de ressources fiscales. Dès le XIXe siècle la répétition de telles crises et la proximité de leur scénario conduisent à des études systématiques comme celle particulièrement remarquable de Clément Juglar. La crise de 1929, brutale et durable, conduira à une explosion des recherches sur les causes de ces phénomènes répétitifs dans l'espoir de mieux les prévoir et d'y faire face plus rationnellement.

Ces économistes n'ont pas tous cru qu'ils mettaient à jour des phénomènes mécaniques comme les marées liées au mouvement de la lune. Mais ils pensaient que les mêmes causes pouvaient entraîner les mêmes effets et que les crises générales pouvaient être dues à des mécanismes sous-jacents endogènes qu'il était important de comprendre pour les maîtriser, et qu'il importait d'isoler les mécanismes pro cycliques ou contra cycliques dans les attitudes, les règlements, et les politiques menées afin de prévenir les crises et éviter leurs conséquences funestes.

Avec le succès des thèses de Keynes, les autorités économiques ont cru avoir trouvé le moyen de faire face aux crises économiques en manipulant la demande globale. Cette idéologie, largement confortée par le succès économique des « Trente Glorieuses » a conduit à renoncer peu ou prou à analyser les facteurs pouvant expliquer des ralentissements récurrents de la conjoncture. La mode de l'étude des cycles est passée. Une crise était l'effet d'un choc plus ou moins bien géré. La tentation sera toujours d'associer un ralentissement ou une récession à un phénomène politique, physique ou militaire : choc pétrolier pour la crise de 1973-1974, guerre en Irak pour la crise de 1992-1993, tremblement de terre de Kobé pour la crise dite des pays émergents, laxisme politique pour les crédits subprimes (pour la crise actuelle).

Avec le retour d'une dépression mondiale extrêmement grave, la récurrence des épisodes de récession redevient un sujet de préoccupation et ces explications paraissent un peu courtes. La crise de 1972-1974, puis celle du début des années 1980, puis celle de 1992-1993 (la première contraction du PIB de plus de six mois depuis la guerre), puis celle de 2001-2002 et enfin celle qui a débuté en 2007 et qui prend toute son expansion depuis l'automne 2008, remettent en lumière le phénomène des crises quasi décennales et relancent l'intérêt pour l'étude des éventuels mécanismes endogènes du cycle.


Sommaire

Le cycle court d'une dizaine d'années

La survenue régulière de crises générales tous les huit dix ans est un phénomène facilement observable depuis au moins 200 ans. Elles étaient déjà présentes bien avant mais le caractère presque totalement agricole des économies en rend l'explication différente.

Pour la France la séquence est la suivante :

1810, 1818, 1825, 1830, 1837, 1847, 1857, 1867, 1882, 1891, 1907, guerre de 1914, 1921, 1931-32, guerre de 1940, 1952, 1963, 1974, 1983, 1993, 2002.

Pour les États-Unis, Hansen dans Business cycles and national income évoque les pics de dépression suivants :

1876, 1885, 1896, 1908, 1921, 1932, 1938.

Pour l'après-guerre les grands creux sont aux États-Unis : 1952, 1958, 1972, 1982, 1992, 2001, 2008-2009.

À partir du début du XXe siècle, la périodicité est ajustée avec celle de l'Europe. En général la crise commence aux États-Unis et se propage dans les 18 mois suivants à l'Europe.

On trouve des références innombrables au cycle dans les textes du XIXe siècle. Dans le Manuel d'économie politique d'un certain Willard Philips, en 1828, on lit ce texte ; « Comme les affaires vont connaître flux et reflux, le plus rapidement une crise qui s'approche pourra être détectée, moindres seront les souffrances de la population ». Dans « le Manifeste Communiste de Marx et Engels, on évoque le retour périodique des crises commerciales qui met en cause à chaque fois de façon plus menaçante l'ensemble de la société bourgeoise ». John Stuart Mill dans ses Principes d'économie politique de 1848 parle aussi des « crises commerciales » et leur caractère « presque périodique ».

La première analyse systématique de ce cycle court a été proposée par Clément Juglar, répondant à une question mise au concours public par l'Académie des Sciences morales et politiques. Son livre, Les crises commerciales et leur retour périodique en France en Angleterre et aux États-Unis (1862) fait époque. Il a étudié en détail les premières crises du XIXe siècle et notamment celles de 1810, 1818, 1825, 1830, 1837, 1847, 1857, 1867, 1882, 1891. Exploitant les courbes des prix et l'évolution du crédit, Clément Juglar montre que la crise décennale est due principalement aux dérèglements périodiques du crédit. Il met les banques au centre de l'explication des crises dites alors « commerciales ». Pour lui le rôle actif de la spéculation et du crédit tend les ressorts économiques à l'extrême. La période d'euphorie finale provoque des anticipations excessives qui ne trouvent pas de réalité. Le renversement commence. le crédit s'arrête. L'investissement également. Les entreprises se retrouvent avec des capitaux sans rentabilité et des excès de stocks. La production ralentit. le chômage augmente. Les prix baissent entraînant des anticipations négatives qui aggravent la crise. Certaines banques trop engagées font faillite. Puis la situation est assainie. La reprise se produit progressivement. L'optimisme revient et l'investissement reprend puis s'accélère.

L'analyse de Clément Juglar se fait dans un contexte de grande flexibilité des prix et dans un cadre monétaire d'étalon bi-métallique or et argent. Son principal indicateur sera évidemment la courbe des prix et celle des taux d'intérêt. Il applique une grande rigueur formelle à ses analyses et pense pouvoir prévoir les crises de façon presque certaine.

Un autre économiste, l'anglais W. Stanley Jevons a été lui même intrigué par la périodicité décennale et lui a cherché une cause. Il diffère grandement dans son analyse des causes des idées de Juglar. Il pense (Journal of the statistical society of London, en 1866) que les récessions sont corrélées à l'apparition des tâches solaires. Cette constatation a laissé perplexes les économistes qui ne l'ont pas reprise. Clément Juglar, lui, s'est trouvé confronté à des prévisions ratées qui ont porté atteinte à son crédit. L'orthodoxie financière dominante à la fin du XIXe siècle n'était pas prête à admettre que la profession bancaire, en pleine expansion, puisse être soupçonnée le moins du monde d'une responsabilité dans l'horreur des récessions !

C'est la crise de 1921 qui remet d'actualité l'étude du cycle de dix ans. Il est vrai qu'elle a été précédée en 1907 d'une crise bancaire et boursière particulièrement intense. Wesley Mitchell en 1927 publie ; Business Cycles the problem and its setting. Il définit le cycle comme une fluctuation de l'agrégat global l'activité économique (on dirait le PIB aujourd'hui). A.C Pigou, le père du fameux effet Pigou, dans son livre Industrial Fluctuations, 1927, voit plus les variations économiques comme la réponse à des chocs qui ébranlent l'économie et provoquent son déséquilibre. Toute la question est la récurrence de ces chocs : sont ils exogènes ou en partie endogènes ?

Après la crise de 1929, l'analyse des forces cycliques reprend avec vigueur. J. A. Schumpeter publie en 1939 Business Cycles, une étude du cycle simplifiée en quatre phases ; « prosperity, recession, depression, recovery ». Son idée est que l'investissement commande le cycle et qu'il est largement dépendant de facteurs d'entraînement psychologiques qui peuvent pousser à l'euphorie pendant les périodes de succès et inversement à la morosité lors d'une retournement. La récession est le fruit naturel de l'expansion rapide qui la précède. Il reprend un part notable de l'apport du Russe Togan-Baranowsky qui déjà avait lié les phases d'expansion et de repli aux mouvements de l'investissement.

C'est naturellement le livre majeur de J.M. Keynes qui renouvelle toute la théorie de la crise économique, analysé comme une rupture de la demande globale. L'étude du cycle proprement dit sera après guerre le fait des économistes keynésien qui partent des fluctuations de la demande globale et des moyens de la contrôler, notamment Alvin Hansen dans Business Cycles and National Income. On entre dans la période économétrique de la réflexion économique et la production de modèles macro-économiques.

Puisque l'activité peut être pilotée et la demande globale contrôlée, le cycle peut être atténué. Il est vrai que les grandes récessions quasi décennales qui voyaient l'activité se contracter de 20 à 30 % disparaissent après guerre au profit de ralentissements de bien moindre envergure. Les théories du cycle quittent progressivement les préoccupations de la recherche économique.

Le FMI par la voix de son économiste en chef, Kenneth Rogoff, annonce même en 1999 la quasi fin des crises. Elles seraient de moins en moins graves. Peu après la bourse s'effondrait et la crise de 2001-2002 commençait.

En vérité, la crise de 1974 a été sévère dans le monde entier, celle de 1982, sévère aux États-Unis et en Grande Bretagne, celle de 1992-1993 sévère partout et celle de 2001-2002 fut significative. Elles débouchent aujourd'hui sur une crise encore plus sévère dont on craint qu'elle soit de la même magnitude que celles dite « de 1929 ».

Le cycle court de 8-10 ans s'impose à nouveau en haut des préoccupations et n'a pas encore livré tous ses secrets.

Les cycles longs (ou de Kondratieff)

Article détaillé : Cycle Kondratieff.

L'existence de périodes de crises économiques plus dures et plus longues que d'autres a stimulé la recherche d'un possible cycle long de l'économie, c'est à dire de mécanismes répétitifs reproduisant les mêmes effets. Comme pour les crises périodiques de 7-10 ans, ce n'est pas tant le fait qu'il y a ait des récessions qui est contesté mais leur caractère réellement cyclique qui pourrait permettre via des dispositifs statistiques avancés d'en prévoir la survenue. Le problème est compliqué par le fait qu'un cycle de 40-60 ans offre historiquement moins de séquences à observer et que la transformation des économies rend précaires la comparabilité des artefacts. La tentation est de s'attaquer aux chiffres qu'on connaît bien et de leur donner une importance phénoménologique peut être excessif. Ce fut par exemple le cas des prix dont l'évolution est bien connue depuis longtemps, pour Juglar. Ce sera également le cas pour le statisticien Kondratieff. Ce dernier aura un destin tragique : il sera fusillé par ordre de Staline pour avoir laissé croire que la crise du capitalisme n'était pas « finale » et qu'après la crise pouvait naître une nouvelle période de prospérité. La postérité des travaux de Kondratieff sera également difficile. Tous ceux qui ont cherché à prévoir l'avenir avec des modèles dérivés de ses idées se casseront les dents sur la réalité. On retrouve l'échec statistique de Clément Juglar.

L'intérêt pour les forces à long terme déterminant la prospérité, dans la foulée de Schumpeter, qui s'était développé dans les années soixante (institut Rand aux États-Unis, Futuribles en France) s'est aussi beaucoup émoussé dans l'esprit « court-termiste » qui s'est emparé des économies à partir de 1971 et de l'instauration des changes flottants. Il est vrai que la durée de vie d'un produit est de quelques années seulement et que l'accélération des technologies rend la prévision à moyen et long terme particulièrement difficile et spéculative. La mondialisation rend le champ statistique également beaucoup plus complexe.

Les cycles mineurs (ou de Kitchin)

Article détaillé : Cycle Kitchin.

Kitchin a repris les travaux de Juglar et a cru discerner un cycle intermédiaire dont la cause serait le cycle des stocks ; on déstocke trop en période de crise on surstocke en période d'optimisme. Le mouvement des stocks joue avec celui des taux d'intérêt et des prix. Souvent repris sous forme de l'analyse de la chaudière ou des décalages de temps (« time lags »), on retrouve ce mécanisme dans de nombreux cours d'économie qui sans aller jusqu'à justifier la rigueur cyclique voulue par Juglar et Kitchin admettent des phénomènes récurrents. La circulation sur autoroute montre qu'un coup de frein en aval peut provoquer un fort ralentissement, voire un arrêt, en amont, donnant son profil de « stop and go » à la circulation routière dès qu'il y a un peu de trafic. L'analogie de la chaudière est également expressive ; on met du bois dans la chaudière tant qu'il ne fait pas chaud. On dépasse la température visée. Du coup on cesse d'alimenter la chaudière. Au bout d'un moment le froid revient et le cycle se réamorce.

Le montée de l'économie de service puis d'une économie largement immatérielle a conduit certains à annoncer « la fin du cycle » et l'avènement de la « croissance perpétuelle » à la fin des années 1990 pendant le boom des valeurs informatiques et télématiques. Plus de stock, plus de cycle..

Les cycles de Kuznets

Simon Kuznets commence sa carrière d'économiste avec une thèse universitaire portant sur le cycle et qu'il publiera en 1930 ; Secular Movements in Production and Prices, Houghton-Mifflin, Boston and New York. Il considère qu'il faut mettre en place un appareil statistique et des indicateurs fiables pour mettre en oeuvre une véritable observation économique. Il définit des cycles de 14-20 ans qui ne convaincront pas réellement. Il travaillera avec Arthur Burns au sein du National Bureau of Economic Research pour affiner la comptabilité nationale. Il obtiendra un prix Nobel d'économie. Ses travaux sur le cycle de moyenne durée n'ont été ni confirmés par les faits ni repris par les économistes.

Les autres théories du cycle

Le cycle des saisons

C'est un cycle astronomique qui a un effet direct sur les moissons depuis toujours et sur les activités dites saisonnières, comme le tourisme, depuis qu'elles se sont développées. L'interprétation correcte des séries mensuelles implique leur « dé-saisonalisation ».

Les cycles sectoriels

Les grandes industries reconnaissent pratiquement toutes le caractère cyclique de leur production.

C'est notamment le cas de l'industrie aéronautique qui connaît un cycle propre. L'emballement de la demande de vols aériens conduit à la construction massive d'avion avec un certain retard. Il y a trop d'avions au moment où la demande faiblit. Les commandes s'arrêtent ou freinent brutalement.

Les constructeurs automobiles savent que les ventes dépendent directement du lancement des nouveaux modèles. Le rythme de vie d'un modèle rythme les rentrées d'argent. La tendance à relancer les modèles tous en même temps provoque un cycle récurrent. Les « Balladurettes » et autres « Juppettes », ou primes à la casse des voitures anciennes, jouent un rôle majeur dans le cycle français de la fabrication automobile.

Le bâtiment est également un activité cyclique. Les poussées de construction succèdent à des phases de ralentissement plus ou moins prolongées.

La composition des cycles sectoriels donnerait le cycle global avec de temps à autre une « vague scélérate », la dépression, qui serait le fruit de l'amplification de multiples récessions simultanées.

Les cycles psychologiques

Un auteur comme Maurice Allais a théorisé le cycle du crédit en le corrélant au cycle de l'oubli. La capacité d'oubli des humains les rend à nouveau crédules et prêts à une confiance exagérée. Un bel exemple de mathématiques extrêmes appliquées à un domaine particulièrement incertain.

Les grands cycles historiques

Fernand Braudel a cru détecter l'existence de grandes cycles historiques de prospérité et de dépression dans l'ensemble de l'histoire du moyen âge. Il s'agit plus d'une analyse factuelle qu'une réelle tentative de trouver des ressorts périodiques répétitifs communs aux phases d'expansion et de récession.

Les cycles politiques et fiscaux

Le caractère périodique des changements politiques auraient des conséquences économiques. En France les Régions et les Municipalités augmentent les impôts pendant les deux premières années et ensuite les stabilisent.

Lorsque les affaires vont bien le caractère progressif des impôts génèrent des ressources fiscales plus que proportionnelles qui sont aussitôt dépensées, confortant la phase d'expansion. Lorsque les affaires vont moins bien les recettes se replient mais pas les dépenses. Les déficits s'accroissent qu'il faut bien résorber un jour ou l'autre. la mini récession de 1996 en France est généralement associée au choc fiscal des impositions massives d'Alain Juppé.

La caractère plus ou moins procyclique de la législation

La question a pris une importance nouvelle avec la mise en cause de la législation comptable des opérations bancaires et financières. Les normes IAS et les règles de Bâle II, en forçant les institutions financières à valoriser leurs actifs à leur valeur quotidienne estimée, sont mis en cause dans le déclenchement de la crise des CDO puis du blocage du marché inter bancaire. Lors que les enchères sur les CDO se sont bloqués il a fallu les déprécier quasi totalement provoquant des conséquences en chaîne dans les bilans des banques. Mettre en place un comptabilité qui ne serait pas violemment « procyclique » est une des tâches que s'est donné le G20.

Auparavant de nombreux cycles fiscaux ont été détectés. Le plus amusant est le « cycle de l'esquimau glacé » provoqué par le contrôle des prix. Ne pouvant pas faire croître le prix du produit à leur guise, les fabricants changeaient le produit : un taille plus grande avec un prix augmenté plus que proportionnellement permettait de contourner les blocages. La limite était évidemment la taille de la bouche du client. On repassait alors à un modèle plus petit et « moins cher », etc.

Les cycles boursiers

Le caractère particulièrement oscillant de la bourse a de tout temps fait surgir une littérature de qualité inégale sur les méthodes permettant d'en prévoir les hauts et les bas. Les chartistes et les « quantitativistes » offrent les derniers exemples de recherche statistique prétendant détecter des inflexions significatives et le trend boursier d'un titre ou d'un département de la cote ou même du cours des monnaies. En fait les quelques succès rencontrés l'ont été lorsque la tendance était bien établie. Les renversements de tendance sont en général mal prévus.

Périodiquement les journaux montrent que des portefeuilles établis dans des conditions saugrenues (choisis par des singes, tirés au hasard ou en fonction d'une martingale amusante) « performent » aussi bien que ceux proposés par les gourous à la mode.

L'indifférence au cycle des politiques économiques source d'une aggravation des crises ?

L'idée que la croissance serait régulière, perpétuelle et sans crise grave depuis que les leçons de la crise de 1929 semblent avoir été tirées, est un credo politique qui a conduit à aggraver le cycle.

Les États ne mettent pas en réserve les plus values fiscales de la période de haute conjoncture qu'ils dépensent immédiatement tout en créant des impôts nouveaux plus faciles à mettre en oeuvre pendant une phase de vaches grasses. Les dépenses ont un cliquet à la baisse. Quand les temps difficiles sont venus ils sont aggravés par les difficultés fiscales de l'État. On voit très bien ce mécanisme à l'oeuvre à paris où le Maire a dépensé toute la plus value fiscale de la bulle immobilière et augmente de près de 100 % la taxe foncière des propriétaires parisiens au moment où la crise est devenue très lourde à supporter par la population. On l'a vu quasiment de la même façon sous le gouvernement Rocard qui a profité des années de forte conjoncture internationale pour créer la CSG et le RMI tout en multipliant les dépenses. La dette explosera lorsque la récession de 1993 s'installera, faisant exploser tous les déficits.

La construction de l'euro est un autre exemple de politique suivie dans l'indifférence totale au cycle. L'acte unique est présenté par le Président François Mitterrand comme une source de croissance exceptionnelle. Mais il n'a pas vu venir la crise de 1992-1993 qui en annule tous les effets théoriques. Les contraintes du traité de Maastricht se cumulèrent à celles de la crise de 1993 pour imposer une politique de taux d'intérêt élevés qui est largement responsable de la faible croissance de l'Euroland par rapport aux autres.

Plus récemment le candidat Nicolas Sarkozy annonce cinq ans de croissance accrue sans voir que la récession décennale frappera obligatoirement à un moment de son quinquennat, en dépit de quelques avertissements.

Notes et références

Voir aussi

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