D. W. Griffith

D. W. Griffith

D. W. Griffith

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David Wark Griffith
DW Griffith en 1923
DW Griffith en 1923

Naissance 22 janvier 1875
Crestwood, États-Unis
Nationalité(s) Drapeau des États-Unis Américaine
Décès 23 juillet 1948
Hollywood, États-Unis
Profession(s) Réalisateur
Film(s) notable(s) Naissance d'une nation,
Intolérance,
Le Lys brisé,
À travers l'orage,
Les Deux orphelines

David Wark Griffith est un réalisateur américain né le 22 janvier 1875 au Manoir de La Grange à Crestwood (Kentucky), mort le 23 juillet 1948 d'une hémorragie cérébrale à Hollywood (Californie).

Réalisateur prolifique, il a tourné environ 400 courts métrages en 5 ans, de 1908 à 1913 et réalisé le premier film tourné à Hollywood, In Old California. Il a également grandement fait évoluer le montage cinématographique. Il est également fondateur avec Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks et Mary Pickford de United Artists, premier studio de cinéma indépendant en 1919.

Sommaire

Biographie

Premiers pas

Griffith est né à La Grange, Kentucky de Jacob "Roaring Jake" Griffith et Mary Perkins Oglesby. Son père était un colonel de l'Armée des États confédérés, un héros de la Guerre de Sécession et un législateur du Kentucky. Il fut éduqué par sa grande sœur dans une école d'une seule pièce. Il avait 7 ans à la mort de son père, qui valut de sérieux ennuis financiers à la famille, et 14 ans lorsqu'ils abandonnèrent la ferme pour Louisville où sa mère ouvrit une pension, rapidement en faillite. Il quitta l'école pour subvenir aux besoins de la famille, d'abord dans un bazar, puis dans une librairie.

Griffith commença sa carrière en écrivant pour le théâtre sans grand succès; une seule de ses pièces fut représentée sur scène.[1] Griffith décida de devenir plutôt acteur et apparut en figurant dans de nombreuses pièces.[2]

L'apport de Griffith au montage

Selon Jean Mitry, « si le cinéma doit à Louis Lumière, essentiellement, son existence en tant que moyen d’analyse et de reproduction du mouvement (et, de ce fait, en tant que spectacle et industrie du spectacle), c’est à Griffith essentiellement qu’il doit son existence en tant qu’art, en tant que moyen d’expression et de signification. D’autres par la suite, sont allés beaucoup plus loin. » [3]. Même si Jean Mitry reconnaît l'apport des prédecesseurs de Griffith (Georges Méliès, Edwin S. Porter, Louis Feuillade et Léonce Perret) il affirme que « s’il n’a pas tout inventé, s’il a pris bien des choses de ses devanciers, il a du moins l’immense mérite d’avoir donné un sens, une justification aux procédés qu’il utilisa » [3].

L'une des premières innovations de Griffith est d'avoir conçu le montage comme une succession de plans d'une même action envisagés sous différents angles et points de vue afin de créer une émotion. Ainsi, au lieu de filmer une action complète en laissant la caméra à un seul endroit, Griffith décide d'approcher la caméra ou de l'éloigner. Une autre grande innovation chez Griffith est d'avoir envisagé la longueur des plans d'une manière totalement indépendante de la longueur de l'action afin de créer le suspense. Il perfectionne également le montage alterné. Le summum de cet art se retrouve dans Intolérance où il mène de front quatre histoires, qui constitue selon Jean Mitry un film phare.

L'actrice Lillian Gish (avec laquelle il a tourné 5 films) parle de Griffith comme "le père du cinéma" : "Il l'a créé tout seul, de façon artisanale. Faites-vous projeter des films de 1900 et regardez ce qu'ils étaient, puis regardez les siens, et vous commencerez à comprendre ce qu'il a fait avec la caméra. Et avec les acteurs. D'autres ont suivi, mais il est celui qui a donné aux films leur forme et leur grammaire." [4]

Naissance d'une nation, une prise de position qualifiée de "xénophobe"

En réalisant le film qui est souvent vu comme étant le premier vrai long métrage de l'histoire du cinéma américain (les Italiens produisent des proto-peplums qui durent trois, quatre, voire cinq heures), Griffith (après de nombreuses difficultés pour faire accepter le projet) décide de donner sa vision d'un pan de l'histoire des Afro-Américains :

Le film s'intéresse à la Guerre de Sécession, et prend le parti de faire jouer le rôle des Noirs par des acteurs blancs grimés (mais faire jouer des rôles de non occidentaux à des Occidentaux était une pratique courante qui n'a pris fin que des dizaines d'années plus tard). Le film est une apologie du Ku Klux Klan qui est ici dépeint comme un groupe de preux chevaliers venus défendre les Blancs de féroces Noirs venus du nord libérer des noirs du sud en esclavage mais très contents de leur condition. Griffith rêvait depuis longtemps à une fresque historique américaine. Il s'est attelé à une reconstitution d'une minutie rarement atteinte des lieux, mais surtout des costumes, des coupes de cheveux, des barbes et autres moustaches.

Une scène de Naissance d'une nation

Ce film au succès colossal pour l'époque[5] a malheureusement eu comme effet la renaissance du Ku Klux Klan en 1915. Pourtant, paradoxalement, Griffith ne se considérait pas comme raciste, et ne comprenait pas que son film soit taxé comme tel. Il partageait la vision de beaucoup d'Américains à l'époque sur la période esclavagiste (le bon maître blanc et le bon esclave vivant en bonne intelligence dans une entente cordiale bon enfant; une vision paternaliste qui est morte des décennies plus tard). Mais Griffith a construit le scénario de son film à partir de l'ouvrage d'un révérend raciste, et les Noirs y campent systématiquement des figures de fourbes et de malfaisants.

Intolérance, oeuvre majeure et originale

Profondément choqué par l'étiquette raciste qui colle à son film, il s'estime victime d'une injustice[6] et réalise Intolérance (1916). Ce film est un des chef-d'oeuvres de l'histoire du cinéma en raison des moyens gigantesques qui lui sont consacrés, de sa trame dramatique audacieuse (quatre histoires se déroulant à différentes époques illustrent le thème central de l'intolérance) et d'un montage de plus en plus rapide entrelaçant ces différentes intrigues jusqu'au dénouement final.

Alors que les studios se lancent dans la réalisation des longs métrages, ces premières oeuvres de Griffith sont déjà des références marquantes du point de vue de l'originalité formelle et de la tension dramatique. "Quand on se penche attentivement sur son oeuvre, on a l'impression d'assister à la genèse d'un chant ou à la première utilisation consciente du levier ou de la roue, d'être témoin de l'apparition, de l'organisation et des débuts du langage et de la naissance d'un art". [7]

Fin de carrière difficile

D’autre œuvres majeures suivront [8], comme Le Lys brisé (1919), A travers l’orage (1920) ou la Rue des rêves (1921). Malheureusement D W Griffith connu ensuite une fin de carrière difficile, marquée par les échecs financiers, une perte d’indépendance artistique et des problèmes d’alcoolisme. Souffrant d’un manque de reconnaissance de la part des producteurs et d’un déficit de confiance et de créativité [9], sa carrière déclina rapidement dans la deuxième partie des années 20 et se termina en 1931.

Anecdotes

  • Griffith, pour obtenir de nouveaux acteurs et former une troupe, a décidé de faire un casting; les sœurs Gish y ont été engagées, ainsi que Mary Pickford et Douglas Fairbanks, et Raoul Walsh, qui a fait une démonstration convaincante de lasso, ce qui a séduit Griffith.

Filmographie sélective

Article détaillé : Filmographie de D. W. Griffith.

Films muets

Affiche du film muet Three Friends réalisé par David Wark Griffith en 1913

Films parlants

Notes et références

  1. D. W. Griffith
  2. American Experience | Mary Pickford | People & Events | PBS
  3. a  et b Mitry, Jean. 1984. « Griffith et les débuts du langage cinématographique ». Dans Jean Mottet (dir.), D.W. Griffith, p. 16. Paris : L’Harmattan.
  4. Films and filming, janvier 1970.
  5. Au moins 10 millions de dollars de recette [lire en ligne]
  6. « Le cinéma, mister Griffith et moi », Lilian Gish et Ann Pinchot. Ed Robert Laffont, Paris 1987. Page 169
  7. James Agee, in Dictionnaire du cinéma, Ed Larousse-Bordas, Paris, 1998. p.345
  8. Dictionnaire du cinéma, Ed Larousse-Bordas, Paris 1998
  9. « Le cinéma, mister Griffith et moi », Lilian Gish et Ann Pinchot. Ed Robert Laffont, Paris 1987.

Liens externes

(fr+en) D. W. Griffith sur l’Internet Movie Database.


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