De quoi vivait Bonaparte

De quoi vivait Bonaparte

De quoi vivait Bonaparte

De quoi vivait Bonaparte
Auteur Bernard Simiot
Genre Biographie
Pays d'origine France France
Éditeur Albin Michel
en 1992
Date de parution 1952
Nombre de pages 180
ISBN 2-226-05660-2
Chronologie
La reconquête
La reconquête
La reconquête
De Lattre

De quoi vivait Napoléon est un essai biographique écrit par Bernard Simiot en 1952, paru aux Éditions Deux rives puis réédité dans une version revue et augmentée en 1992 chez Albin Michel. ((ISBN 2-226-05660-2))

Sommaire

Présentation

Blason familial


Bernard Simiot s'est beaucoup intéressé aux biographies, qu'elles soient contemporaine comme celle sur le maréchal De Lattre de Tassigny ou plus lointaine comme celle de Zénobie, la reine de Palmyre. Cette fois, il s'intéresse à la jeunesse de Bonaparte dans un ouvrage qui va de sa prime jeunesse au Consulat.

C'est aussi une fresque familiale mettant en lumière l'influence des ses parents, son père Charles Bonaparte et sa mère Maria Letizia Ramolino, ainsi que le rôle à cette époque de ses deux frères Joseph Bonaparte et Lucien Bonaparte.

Qu’a représenté l’argent pour le jeune Bonaparte et le Premier Consul ? Plus précisément, d’un point de vue historique, et au-delà de la réalité, pour la postérité, quelle image a-t-il voulu donner de lui-même ?

Contenu et résumé

Le jeune officier

Sa mère : Maria Letizia Ramolino
Son père : Charles Bonaparte

Le jeune Bonaparte, ni à Brienne où il suit les cours de l’école militaire, ni ensuite à Valence où il est nommé sous-lieutenant, n’est vraiment démuni. Il regarde plutôt vers le haut et jalouse ses condisciples mieux lotis que lui. L’atavisme est bien là : « le double démon de son hérédité, besoin de paraître du père Charles Bonaparte et parcimonie de la mère Maria Letizia Ramolino , se disputera toujours son cœur et sa bourse. » Il se sent pauvre parce qu’il rêve de richesses… et de gloire.

1787. Pendant un congé sans solde, il joue les solliciteurs en Corse puis à Paris, obtient peu mais se frotte aux moyens d’approcher les gens en vue. La leçon servira. A Auxonne dans la Côte d’Or où il a suivi son régiment, il se fait coureur de dot mais il a visé trop haut et est éconduit. L’ambitieux lit beaucoup, écrit une Histoire de la Corse qui sera rattrapé par la Révolution. De fait, il sera peu mêlé à la Révolution jusqu’en juin 1793, très souvent en congé, avec ou sans solde, jouant les agitateurs en Corse. « De la tête et du cœur, il se sent aussi libre envers la république qu’envers la royauté déchue, » écrira Jacques Bainville dans son ‘Napoléon.

Tandis que les jeunes officiers vont chercher la gloire à travers l’Europe après Valmy, le capitaine Bonaparte repart en Corse raccompagner sa sœur Élisa Bonaparte comme le note Louis Madelin dans son livre Histoire du Consulat et de l’Empire, tome 1 : La jeunesse de Bonaparte.

Il en est chassé par les partisans de Paoli et se réfugie à Toulon. En ces heures troubles, Bonaparte semble tourner le dos à son destin. Malgré l’illégalité de son absence, le capitaine Bonaparte est réintégré dans l’armée. C’est dire si en cette année 1793 l’armée manque d’officiers, la plupart ayant émigré. Pour se faire remarquer par le pouvoir, il publie une brochure de propagande Le souper de Beaucaire. Puis « un hasard providentiel » écrit Bernard Simiot –le commandant artilleur vient d’être gravement blessé- fait qu’il peut étaler sa science militaire au siège de Toulon que les anglais sont contraints de lever.

Aussitôt il est nommé général de brigade, promotion inespéré pour ce cadet qui à 24 ans, gagne désormais 12.000 livres par an. Le maréchal Marmont dans ses Mémoires parle de calcul et d’ambition, un opportuniste qui sait 'sentir' les événements. Quand on lui offre le poste prestigieux de chef d’état-major général, il refuse et confie à son frère Lucien qui le note dans ses 'Mémoires' : « Qu’irais-je faire dans cette galère ! » Mais tout rusé qu’il soit, il s’est quand même compromis avec le Comité de salut public. La réaction thermidorienne l’emprisonne un temps et le mute dans l’armée de l’Ouest où il n’a nulle envie de se rendre.

Le coureur de dot se réveille quand son frère Joseph Bonaparte épouse Marie-July Clary et sa dot de 150.000 livres. Il courtise sa sœur Désirée Clary qui finira par lui préférer Jean-Baptiste Bernadotte, futur maréchal et roi de Suède. A Paris, Napoléon traîne les pieds et hante les bureaux. Pendant six mois, avec sa famille à charge et malgré l’aide financière de Joseph, les temps sont difficiles avant que son entêtement devienne payant. Il se démène pour retrouver son grade et joue à l’occasion l’agioteur et l’agent immobilier avec son ami Bourrienne, son futur secrétaire particulier. Tour à tour destitué et réintégré, suivant les soubresauts politiques de l’époque, il va durement réprimer la révolte de Vendémiaire.

Des quelque 613 livres par mois qu’il perçoit avant le 13 vendémiaire,[1] il passe ensuite à 4.000 livres. Á partir de cette date commence ce que Bernard Simiot appelle « gloires et richesses. » Ce qu’il apparaît jusqu’ici, c’est que Napoléon Bonaparte, s’il a connu deux périodes difficiles après le départ de toute la famille de Corse et les six mois passés à Paris, il n’a jamais été le petit officier pauvre que la légende a popularisé. Le général Bonaparte veut toujours plus et sa nouvelle position lui permet de faire des affaires avec des fournisseurs de l’armée et son ami Paul Barras, maître du Directoire.

Gloire et richesses

Les 3 consuls
Paul Barras

C’est justement chez Barras qu’il rencontre une très belle femme Joséphine de Beauharnais, qui est la maîtresse du maître des lieux. « La femme qu’il épousera dans quelques mois, écrit ironiquement Bernard Simiot, lui apportera une dot autrement plus belle que les espérances de ses fiancées ratées : le commandement de l’armée d’Italie. » Il volera de victoire en victoire, jouant les proconsuls et ne tenant aucun compte des ordres du Directoire. En Italie, la légende le présente en général rigoureux, scrupuleux qui ne prélève rien du butin estimé à 120 millions qu’à rapporté la campagne. La réalité est tout autre : on le voit à son retour où il achète l’hôtel de Chantereine (la résidence de Joséphine), la Malmaison, règle les dettes (criantes) de Joséphine et installe confortablement les membres de sa famille.

Du 18 brumaire, on connaît fort bien le déroulement mais peu sur son financement. Il est en tout cas avéré que d’importants banquiers ont rencontré Bonaparte dans les jours précédents, Perrégaux, Germain du Crédit lyonnais ou Collot le fournisseur aux armées. Le grand financier Ouvrard écrit à l’amiral Bruix à propos d’une visite de Bonaparte au Conseil des Anciens, avec des troupes : « cette circonstance peut nécessiter des envois de fonds. »

Le Premier Consul restaure les finances du pays avec le concours de banquiers. S’il rétablit la confiance, il n’en doit pas moins éponger une nouvelle fois les dettes criantes de Joséphine. Bourrienne l’accusera plus tard pour cela d’avoir détourné une somme de 4,5 millions de francs envoyés par le sénat de Hambourg. Comme l’écrit Bernard Simiot, Bonaparte n’avait-il pas permis à Joséphine « d’accepter les magnifiques présents des États italiens, n’avait-il pas réglé pour elle des sommes considérables qui ne correspondaient pas encore à ses revenus avouables. »

Après la paix d’Amiens et le Consulat à vie, [2] les choses évoluent vite et leur train de vie suit l’envol de l’aigle. En 1802, Bonaparte dépensera 16 millions et demi de francs. C’est le temps de la puissance dans la paix retrouvée comme le note la comtesse de Rémusat [3] dans ses Mémoires. (première dame d’honneur de Joséphine) Bonaparte comme plus tard l’empereur, gardera toujours de faire des économies. « C’est ce qui lui permettra, écrit Bernard Simiot, d’avoir en 1814, 400 millions d’or enfouis dans les caves des Tuileries, qu’il jettera dans la bataille avec ses derniers régiments. »

Notes et références

  1. 5 octobre 1795 : Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV réprimée par Bonaparte
  2. Consulat à vie : instauré par le sénatus-consulte organique du 14 thermidor an X, dit constitution de l’an X
  3. Claire Élisabeth Jeanne Gravier de Vergennes, comtesse de Rémusat, petite-nièce du comte de Vergennes, ministre de Louis XVI,

Sur la jeunesse de Bonaparte, voir en particulier :

- Napoléon inconnu de Frédéric Massonet Guido Biagi, accompagnés de notes sur la jeunesse de Napoléon (1769-1793)
- Jeunesse de Napoléon d’Arthur Chuquet (3 volumes, 1898-1899)
- Premières années de Napoléon du baron de Coston.

Sur l’époque et ses fluctuations monétaires :

- Les origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine
- L’avènement de Bonaparte d'Albert Vandal
- Études et leçons sur la Révolution française d’Alphonse Aulard
- De 'Buonaparte' et des Bourbons de Chateaubriand

Sur la ‘période italienne’ :

- L’Europe et la Révolution française d’Albert Sorel
- La vie privée de l’impératrice Joséphine de Ch. Kunstler

Mémoires et biographies :

- Les Mémoires de la duchesse d’Abrantès, Laure Permon, épouse du général Junot
- Les Mémoires du maréchal Marmont, duc de Raguse
- Les Mémoires de son frère Lucien Bonaparte
- Les Mémoires de Joseph Fouché, duc d’Otrante, ministre de la police
- Les Mémoires de Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne, secrétaire particulier de Bonaparte, diplomate (1829-31)
- Lettres de Madame de Rémusat, 1804-1814, publiées par son petit-fils Paul de Rémusat (2 volumes, 1881) et Confidences d'une impératrice parues en 1893
- Mémorial de Sainte-Hélène du comte Emmanuel de Las Cases (1823)
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