Diego Brosset

Diego Brosset
Diego Brosset
Monument Diego Brosset-Paris.jpg
Naissance 3 octobre 1898
Buenos Aires (Argentine)
Décès 20 novembre 1944 (à 46 ans)
Champagney
Mort au combat
Origine Drapeau de France France
Grade Général de Division
Années de service 1916 - 1944
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Commandement 2e brigade française libre
1re Division Française Libre
Distinctions Commandeur de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération
Famille Gendre du Général Mangin
Père d'Isabelle Robinet, sinologue

Diego Brosset (Buenos Aires, Argentine, 3 octobre 1898 - Champagney, Haute-Saône, 20 novembre 1944) est un général français, compagnon de l'Ordre de la Libération.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Né à Buenos Aires d'une famille de magistrats lyonnais, il arrive en France à l'âge de 2 ans. Pendant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire « pour la durée de la guerre », au grade de seconde classe, le 7 septembre 1916, il combat au 28e Bataillon de Chasseurs Alpins. Il est promu caporal le 23 février 1918 et sergent le 16 septembre. Il termine la guerre à ce grade avec quatre citations.

L'entre deux guerres

Après la guerre, il part suivre un stage d'élève aspirant à Issoudun, et obtient ce grade le 20 avril 1919. Il devient adjudant le 13 août 1919. En 1920, il entre à l'école d'officiers de Saint-Maixent, dont il sort sous-lieutenant en 1921. Il va alors servir pendant une quinzaine d'année comme officier colonial méhariste dans le Sahara, sillonnant la Mauritanie, le Sud algérien , le Sud marocain et ce que l'on appelle le Soudan français. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 26 décembre 1927. Il est promu capitaine en 1930 avec 5 citations de plus.

Il rentre en France et se marie avec la fille du général Charles Mangin. De 1933 à 1937, il est officier des Affaires indigènes[1] dans le sud marocain, commandant du secteur d'Akka. Il obtient un diplôme des Langues orientales et entre à l'École de Guerre en 1937. Il est affecté à l'état-major du corps d'armée colonial au début de la guerre mais il en est écarté à cause de son anticonformisme. Il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de Bogota en Colombie en avril 1940 pendant la Drôle de guerre.

2eGuerre Mondiale

Il rallie le général de Gaulle dès le 27 juin 1940 et quitte la Colombie pour l'Angleterre en octobre. Il est promu lieutenant-colonel en décembre 1940. Il sert comme officier d'état-major personnel du général de Gaulle lors de l'inspection, au printemps 1941, de la Brigade française libre d’Orient, en Érythrée. Il l'accompagne aussi dans les colonies britanniques du Tchad, d'Égypte, d'Abyssinie, de Somalie et du Kenya. En 1941, il est envoyé en mission en Éthiopie et devient ensuite chef d'état-major du général Catroux.

Le 10 avril 1941, la Cour martiale du régime de Vichy, siégeant à Gannat, le condamne par contumace à la peine de mort « pour crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la Patrie »[2].

En octobre 1941, il est nommé colonel et prend la charge de l'Est syrien puis, en janvier 1943, il prend le commandement de la 2e brigade Coloniale. Il se bat alors en Libye puis en Tunisie, où sa brigade se distingue notamment au Djebel Takrouna. Il y reprend à l'ennemi des positions fortement défendues et fait 28 000 prisonniers, dont la 90eDivision allemande et la Division « Trieste » italienne.

Il prend, le 1e août 1943, le commandement de la 1re Division Française Libre, succédant ainsi au général Koenig, et est nommé général de brigade. Il parfait la formation de cette division pendant quelques mois avant son débarquement d'avril 1944 en Italie. En mai, il participe successivement aux batailles de la boucle de Liri, de Garigliano et de Pontecorvo puis, après avoir percé la « ligne Hitler », prend part à la prise de Rome. C'est d'ailleurs dans la capitale italienne que les alliés lui remettront la Legion of Merit américaine.

Le 16 août 1944, il débarque en Provence, à Cavalaire, et participe à la prise de Toulon, et d'Hyères le 24 août. Il remonte la vallée du Rhône et rejoint les F.T.P. de l'Azergues, les F.F.I. du commandant Mary, et les F.F.I. commandés par son propre beau-frère. Ils traversent le pont de l'Homme-de-la-Roche et libèrent Lyon le 3 septembre au matin. Le général Brosset assure quelques semaines l'administration de Lyon, en l'absence de maire, de préfet, et de téléphone. Puis il libère Autun le 8 septembre. Il part ensuite pour le Jura, Belfort, l'Alsace ; il est alors promu général de division. Il commande désormais sa division lors de la bataille des Vosges du 20 septembre au 19 novembre 1944. Les nombreuses batailles qu'il a menées en Afrique du nord, en Italie, et sa participation active à la libération de plusieurs villes françaises lui valent sa promotion d'Officier de la Légion d'honneur par décret du 9 novembre 1944, (pour prendre rang à compter du 28 aout 1944). Anticonformiste, il dit de lui : « J'entraîne ma Division comme une compagnie. Je saute sur les chars en marche, j'engueule Pierre et Paul, je dis merde aux obus et on avance. Je ne serai jamais un vrai général mais ma division est une vraie division »[réf. nécessaire].

Le 20 novembre 1944, au matin, il exhorte ses soldats avec ces quelques mots : « Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au Nord de Mulhouse ». Il se tue accidentellement le même après-midi, la jeep qu'il conduisait dérapant sur le pont du Rahin, à Champagney, dans la Haute-Saône, et tombant dans le torrent. L'acteur Jean-Pierre Aumont qui était son aide de camp réussit à sortir vivant de l'accident ainsi que le chauffeur titulaire[3].

Diego Brosset a été inhumé dans la nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs.

Le 28 décembre 1944, le grand chancelier de la Légion d'honneur Paul Dassault, par un arrêté, annule la suspension de droit prononcé par Charles Brécard le 10 juin 1941 suite à la condamnation à mort du 10 avril de la même année par le régime de Vichy.

Placard

Legion Honneur Commandeur ribbon.svg Ordre de la Liberation 2nd ribbon.svg Croix de Guerre 1914-1918 ribbon.svg Croix de Guerre 1939-1945 ribbon.svg
Croix de Guerre des Theatres d'Operations Exterieurs ribbon.svg Ruban de la croix du combattant volontaire de la guerre 1914-1918 (2).PNG Medaille d'Outre-Mer (Coloniale) ribbon.svg Ordre de l'Etoile Noire Chevalier ribbon.svg
Us legion of merit legionnaire rib.png

Décorations

Divers

  • Stanislas Mangin, autre Compagnon de la Libération (et fils du général Mangin) était son beau-frère.

Anecdote

Lors du débarquement en Provence, Diego Brosset est hébergé chez la famille Chirac, réfugiée au village du Rayol sur la côte varoise. Il se lie alors d'affection avec le jeune Jacques Chirac, âgé d'une douzaine d'années. Ce dernier, apprenant la mort du général quelques mois plus tard, décide de son propre chef, de baptiser par un panneau un chemin du Rayol « avenue du Général-Brosset », panneau qui restera une trentaine d'années en place. En 1975, le conseil municipal du Rayol décide de baptiser officiellement une rue du village du nom du général. Se souvenant du premier nommage sauvage, la municipalité conviera Jacques Chirac, alors Premier ministre, qui assistera à la cérémonie en présence des deux enfants du général[4],[5].

Notes et références

  1. Affaires indigènes
  2. Décret officiel
  3. Xavier du Crest de Villeneuve, Chemin de Damas... à Vendeuvre : hommages, témoignages. Paris : Pour Mémoire, 2009.
  4. in Jacques Chirac, l'inconnu de l'Élysée de Pierre Péan, 2007
  5. Mémoires 1, chaque pas doit être un but, Jacques Chirac, p. 26-27, NiL, Paris, 2009 (ISBN 978-2-84111-393-4)

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Diego Brosset de Wikipédia en français (auteurs)

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