Dietrich von Choltitz

Dietrich von Choltitz
Dietrich von Choltitz en 1940

Dietrich von Choltitz, né le 9 novembre 1894 à Gräflich Wiese[1] (Silésie) et mort le 5 novembre 1966 à Baden-Baden, est un général allemand de la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

Biographie

Formation et premières expériences

D'origine prussienne, Dietrich von Choltitz est issu d'une famille de généraux et de fonctionnaires.

En 1907, à l'âge de 13 ans, il est envoyé par son père à l'école des cadets de Dresde, capitale du Royaume de Saxe.

Il a 19 ans quand éclate la Première guerre mondiale en 1914 et est affecté au modifier] Seconde guerre mondiale

Dietrich von Choltitz en 1942

En 1939, von Choltitz commande le bataillon du Pologne, des Pays-Bas, de Belgique et de Russie. Ses troupes prennent notamment Rotterdam dont le port est le premier d'Europe après un bombardement qui n'épargne pas la population civile du centre ville (800 victimes, 78000 sans abris)[2]. Von Choltitz prétendra dans ses Mémoires à un malentendu[3]. Ensuite, il dirige un régiment progressant de Roumanie au Dniepr pendant la campagne de Russie de 1941 puis participe au siège et à la prise de Sébastopol en juin 1942. Ses affectations sur le Front de l'Est après cette campagne sont floues - il n'y consacre que deux paragraphes dans ses Mémoires, et il se peut que ce soit la période pendant laquelle il a directement contribué à la politique d'extermination nazie[4]. Nommé général de brigade le 1er février 1943 après la défaite de Stalingrad, il reçoit le commandement d'un corps blindé prenant part à la contre-attaque de Manstein vers Kharkov. Il sert brièvement en Italie en 1944.

En 1944, il est à la tête du Marcks.

Gouverneur de Paris

Article détaillé : Paris sous l'Occupation allemande.

Alors que le front allemand s'effondre à la suite de la bataille de Normandie et que l'attentat tenté par le groupuscule d'officiers menés par Claus von Stauffenberg contre Hitler vient d'échouer, Dietrich von Choltitz est, le matin du 7 août 1944, nommé gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris », Groβ Paris. Sa nomination lui est signifiée par Hitler en personne à la Wolfschanze. Von Choltitz est marqué par cette rencontre avec le « Führer » : il a la sensation d'avoir en face de lui un être ayant perdu la raison, et, soudainement, ne peut plus croire à l'image donnée par la propagande.

À Paris, le quartier général allemand est installé à l'hôtel Meurice, palace situé rue de Rivoli, en face du jardin des Tuileries.

Lorsque l'insurrection éclate , les Allemands sont encore 20 000 à défendre la capitale. Équipés de chars, alors que les résistants n'ont aucune arme à leur opposer, ils se replient pourtant.

Dans l'après-midi du 19 août, von Choltitz accepte le cessez-le-feu négocié par le consul de Suède Raoul Nordling avec les gaullistes. Il sursoit à l'exécution[5] et laisse libres trois résistants, Alexandre Parodi, Roland Pré et Emile Laffon, représentants directs du général De Gaulle arrêtés le 20 août par la Gestapo.

Dietrich von Choltitz

Le 23 août 1944, il reçoit l'ordre[6] du quartier général d'Hitler de défendre Paris par la destruction de pâtés de maisons et des ponts de Paris. Conscient que la destruction des infrastructures de Paris serait inutile, que la guerre est perdue pour son camp, et soucieux de ménager son avenir de futur prisonnier (il a déjà un lourd passé notamment lors des batailles de Rotterdam et de Sébastopol), il négocie pour remettre sa reddition à un officier allié. Il capitule le 25 août 1944 devant le général Leclerc, à la préfecture de police de Paris, le « colonel » Rol, commandant communiste des FFI de l'Île-de-France assistant à la cérémonie en qualité de témoin.

Hitler, dans un accès de rage, lui aurait téléphoné en demandant si Paris brûlait (Brennt Paris ?).

Captivité

Immédiatement emprisonné, von Choltitz est enfermé avec d'autres hauts officiers allemands en Angleterre. Ses conversations sont enregistrées à son insu. Il évoque dès le 29 août 1944 sa rencontre avec Hitler du début du mois, présentant Hitler comme très diminué physiquement mais l'ayant harangué plus de quarante-cinq minutes sans se laisser interrompre, « se dévidant comme un disque de gramophone », et comme s'il était devant un large public[7]. Von Choltitz en garde la sensation que Hitler n'a plus tous ses moyens, et n'a guère de respect pour l'armée. Von Choltiz répètera une version similaire dans ses Mémoires ou au cours d'entretiens avec des journalistes[N 1].

Il reconnait aussi avoir participé à l'extermination des Juifs pendant la campagne de Russie[8].

Après-guerre

Dietrich von Choltitz est relâché par les Alliés en 1947. Il publie ses Mémoires en 1950 (Un soldat parmi les soldats). Le texte décrit approximativement sa carrière — en étant remarquablement avare de noms et de dates — et élude tout ce qui contreviendrait à l'honneur traditionnel du soldat ou au mythe d'une Wehrmacht propre.

Il meurt peu avant ses 72 ans en novembre 1966 des suites d'une maladie à l'hôpital de Baden-Baden. Baden-Baden étant le quartier général des français en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, il est enterré au cimetière de Baden-Baden en présence d'officiers haut-gradés français.

Références

  1. Aujourd'hui Laka Prudnicka en Pologne
  2. « Le bombardement de Rotterdam »
  3. Un soldat parmi les soldats, chapitre 3, de D. von Choltiz, Aubanel 1964
  4. Tapping Hitler's Generals, Neitzel, ed. MBI Publishing, 2007
  5. in Raoul Nordling, Sauver Paris : Mémoires du consul de Suède (1905-1944) et « Emile LAFFON (1927), Compagnon de la Libération »
  6. Nr 772989/44
  7. Tapping Hitler's Generals, p.94-95, Neitzel, ed. MBI Publishing, 2007
  8. Tapping Hitler's Generals, Neitzel, ed. MBI Publishing, 2007

Notes

  1. Par exemple, dans une lettre adressée à une correspondante allemande le 24 mai 1947, von Choltitz écrit : « Je n'ai ni détruit ni incendié leur ville, parce que j'ai voulu épargner cette honte au peuple allemand et ne pas détruire une ville sans motif et tout particulièrement une ville comme Paris qui est le siège de toutes les cultures. Ce fut une chance pour moi que je me sois rendu chez Hitler peu auparavant, et me trouvant pour la première fois de ma vie en face de lui, je me suis rendu compte que j'avais devant moi un fou, ce qui a naturellement allégé ma conscience de soldat et je n'ai exécuté sous aucun prétexte ses ordres de destruction. »

Bibliographie


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