Disque Microsillon

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Disque microsillon

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Disques microsillons

Un disque microsillon, appelé aussi microsillon, disque vinyle ou encore disque noir, est un support d'enregistrement sonore. C'est un disque phonographique en vinyle, chaque face est parcourue par un sillon microscopique en spirale dont le début est en règle générale à l'extérieur et la fin vers le centre du disque (certains disques peuvent être gravés de l'intérieur vers l'extérieur, en anglais inside-out).

Le disque vinyl est généralement de couleur noire, mais peut être de n'importe quelle(s) couleur(s), opaque ou transparent. Certains disques possèdent même une image incorporée sur l'une et/ou l'autre des deux faces : il s'agit de picture-discs.

Un disque microsillon comporte seulement deux sillons (un par face) gravés en spirale et dont la longueur définit la durée du temps d'écoute. Il est destiné à être lu sur une platine tourne-disque ou un électrophone. Il est cependant possible de combiner deux sillons[1].

Sommaire

Histoire

Ce support d'enregistrement sur disque plat, mis au point par le Français Emile Berliner en 1909, a révolutionné la technique d'enregistrement sur rouleau mis au point par l'Américain Thomas Alva Edison. Présentés pour la première fois par les disques Columbia aux États-Unis en 1948, pour la commercialisation, c'est en 1946 que cette firme édite le premier microsillon. Ce sont les œuvres de Mendelssohn et de Tchaïkovski. Le facteur le plus important a été l'utilisation de matières synthétiques thermoplastiques pour la fabrication. Ceci a permis de réduire considérablement le bruit de fond et d'augmenter la gamme des fréquences. Les disques vinyles ont succédé aux 78 tours au milieu des années 1950. En France c'est Eddie Barclay qui importe le procédé. Les vinyles ont ensuite fait progressivement place, à partir de 1982, aux disques compacts, un support infiniment moins sensible à l'usure (pas de bruit de friture possible), plus facile à produire, à conserver et possédant un rapport signal sur bruit élevé, inhérent au son numérique.

Les disques vinyles ont cependant été remis à l'honneur dans les années 1990 par leur utilisation en discothèque (seules les platines vinyles disposaient d'une vitesse réglable, condition sine qua non pour enchaîner des morceaux dans un mix) et par d'autres disc-jockeys pour un usage en « scratching ». (Néanmoins, depuis plusieurs années, les platines numériques spécialisées ont aussi ces fonctionnalités, et parfois davantage.) Certains courants musicaux comme le reggae, le rap, le funk ou les musiques électroniques, sont encore très attachés aux vinyles de par leur utilisation par les disc-jockeys.

Certains audiophiles préfèrent le son du vinyle qu’ils trouvent plus musical, plus naturel, plus dynamique, et plus précis dans les mediums/aigus que le CD. Le fait est que les formats professionnels numériques vont jusqu'à 384khz en précision horizontale et 32 bits en précision verticale, alors que le CD est à 44khz et 16 bits (Ce manque de définition est maintenant contre-carré par un nouveau format audio : Le SACD). Par ailleurs, certains audiophiles aiment aussi le son du vinyle pour les pleurages et scintillements (qui rendrait le son plus « chaud » selon certains) , et autres clics et friture dû aux imperfections analogiques.

Dans les années 1960 et 1970, ils étaient la plupart du temps distribués par des magasins spécialisés tenus par des disquaires qui ont aujourd'hui cédé la place aux grandes surfaces et aux chaînes de magasins spécialisés.

La production en France est limitée à deux ou trois fabricants, dont les plus connus sont SOUND PERFORMANCE / RECORD INDUSTRY, MPO (Moulages plastiques de l'ouest) et DFI (Disco France Industrie). La fabrication d'un disque vinyle nécessite la gravure préalable d'une matrice ou galvano. Plusieurs studios en France (surtout à Paris) sont équipés de machines permettant leur création à partir de laques, fabriquées à ce jour uniquement aux États-Unis ou au Japon.

Particularités

Le pressage du support

Le disque vinyle est une source analogique, c’est-à-dire que l'information est stockée de manière directe sur le support. Il se différencie de cette manière du CD, source numérique qui encode le signal audio en procédant à un échantillonnage, puis à une quantification. Cet encodage numérique permet de séparer le moyen de stocker la donnée de la donnée elle-même. Cette absence de séparation fait qu'avec la dégradation du support, un signal analogique sera également dégradé (disque rayé ou poussiéreux qui craque), alors qu'un signal numérique sera soit lisible, soit illisible (présence de son ou absence de son, mais pas de son dégradé). Le disque vinyle avec cette absence d'encodage profite par contre d'une qualité sonore que certains jugent plus chaude et plus proche du signal sonore d'origine. Le disque vinyle est pressé sur ses deux faces (A et B) ; à l'inverse, les fabricants de disques compact ne les produisent généralement avec qu'une face exploitable, même si les supports numériques existent également en double face.

La lecture du disque

Alors qu'un disque compact est lu par un bloc optique grâce à un laser, le disque vinyle quant à lui se lit à l'aide d'une Platine vinyle sur laquelle est monté un diamant[2] qui parcourt le microsillon par contact direct. Ce frottement de l'aiguille de la tête de lecture sur le disque vinyle provoque une légère usure de la tête et du disque, qui après de nombreuses écoutes peut altérer la qualité d'écoute, défaut que le disque compact lu par laser n'a pas. Cependant il existe, depuis le début des années 1990, un système à lecture laser pour disque vinyle ELP Laser Turntable[3].

Matière première

Issu d'une époque où le développement durable n'existait pas encore, le disque microsillon est en général en PVC (chlorure de polyvinyle). Ce PVC est un plastique hautement polluant qui dégage de l'acide chlorhydrique et d'autres produits (dioxine) en brûlant. Il est impératif de ne pas jeter ses disques vinyles en déchets ménagers alimentaires.

Format

Diamètre Taille en " Tours par minute Temps
30 cm 12" 33 1/3 40 à 60 min Long Play (LP)
30 cm 12" 45 Maxi 45 tours, Maxi Single, and Extended play (EP)
25 cm 10" 33 Long play (LP)
25 cm 10" 78 3 minutes
17,5cm 7" 45 Single
17,5cm 7" 45 Extended play (EP)
17,5cm 7" 33 1/3 format utilisé dans les années 1960 et années 1970 pour les albums pour enfants.

Types

Disque 78 tours

Article détaillé : Disque 78 tours.

Disque 45 tours

Les disques tournant à 45 tours par minute ont été inventés pour le marché des « juke-box » (ce qui explique le gros trou au centre). Ils ont généralement un diamètre de 17,5 cm (7 pouces) et contiennent une chanson par face. Ce sont les ancêtres des CD deux titres (aussi appelés CD Singles) et, outre les machines juke-box, leur principale clientèle était les adolescents - sur une période s'étalant des années 1960 aux années 1990 - qui dépensaient là une part importante de leur argent de poche.

Il existe par ailleurs des 7 pouces de 4 titres (super 45 tours), dits EP pour « Extended play » ; ceux-ci sont trop longs pour être appelés single mais trop courts pour être appelés album. Ces 7 pouces tournent généralement à 45 tours par minute mais il peut arriver qu'ils tournent à 33 tours par minute.

Quelques Maxi 45 tours de 30 cm de diamètre ont été édités, principalement pour contenir de la musique classique. À la fin des années 1970, le Maxi 45 tours (ou maxi-single, super-45T) se généralise principalement pour contenir des morceaux plus longs (de 5 à 20 minutes, parfois plus) liés aux musiques disco et funk qui bénéficient d'une exploitation en discothèque. Les maxi-45T ont été plébiscités également par les disc-jockeys qui trouvaient leur manipulation plus aisée, alliée à une qualité de son supérieure. On trouve aussi sur ces disques des versions avec pistes supplémentaires remixées ou des morceaux inédits ne figurant pas sur l'album (les B-sides).

Certains vinyles ont même une face en 45 tours et une face en 33 tours. On a vu aussi des disques dont la lecture se fait du centre vers l'extérieur, comme c'est le cas aujourd'hui pour les CD. La reproduction sonore étant optimale sur les sillons les plus éloignés du centre du disque cette particularité permet une meilleure reproduction des musiques classiques, celles-ci allant généralement crescendo, et donc se complexifient au fur et à mesure de l'avancée dans le morceau.

Disque 33 tours

Les disques tournant à 33 tours 1/3 (soit : cent tiers de tours) par minute ont généralement un diamètre de 30 cm (12 pouces), ou plus rarement de 25 cm (10 pouces), au début de l'histoire du disque vinyle et plus récemment pour certaines rééditions et certains disques de musique punk. Les 33 tours de 17 cm (7 pouces) sont appelés EP (pour « Extended play ») et contiennent généralement huit titres. Ils servent de support à des albums de chanson ou à de la musique classique. Dans le domaine de la chanson, le format du disque 33 tours, d'une durée de 40 à 60 minutes, est à l'origine de la notion d'album par le biais de la notion de disque microsillon (LP pour « Long Play »).

Disque 16 tours

Les disques tournant à 16 tours par minute n'ont pas connu un grand succès commercial. Ils étaient surtout destinés à servir de support à des textes parlés. Ces disques microsillons tournent exactement à 16 tours 2/3, soit la moitié de 33 tours 1/3. Ils sont apparus en 1957 et existent dans différents diamètres : 17 cm pour l'apprentissage des langues (utilisation scolaire), 25 cm pour quelques éditions commerciales (en France, les marques Vogue et Ducretet-Thomson en ont édité), 30 cm pour de longues œuvres littéraires ou des pièces de théâtre à destination des aveugles et des malvoyants.

Dans ce domaine, en France, l'Union des Aveugles de Guerre a sorti de nombreux coffrets (de 6 à 10 disques) comprenant jusqu'à 1 heure d'enregistrement par face. Les disques inclus dans ces coffrets ont pour particularité de présenter une étiquette centrale imprimée sur une face et, sur l'autre face, une étiquette noire avec le titre de l'œuvre écrite en braille. Aux États-Unis, la firme RCA a pressé de tels disques. Aux États-Unis toujours, de 1956 à 1958 la firme Columbia a pressé des disques 16 tours (diamètre 17 cm) pour son tourne-disques automobile « Highway Hi-Fi phonograph ». Ces disques avaient une durée de 40 à 45 mn par face mais devaient être lus exclusivement sur le tourne-disque de voiture, le sillon, étant deux fois plus étroit, nécessitait une tête de lecture spécifique.[4]

La plupart des constructeurs d'électrophones avaient prévu cette vitesse 16 tours sur leurs appareils, mais devant la très faible production commerciale de ces disques, cette option a disparu en quelques années. En matière de reproduction sonore analogique, plus le support tourne (ou défile) vite, meilleure est la qualité notamment dans les fréquences élevées (aigus). De ce point de vue, les 16 tours ont eu quelque mal à convaincre les audiophiles avertis.

Bibliographie

  • Daniel Lesueur, L'histoire du disque et de l'enregistrement sonore, Alternatives, Paris, 5 octobre 2006, 176 p. (ISBN 2-86227-497-6) [présentation en ligne] 
  • Mario d'Angelo, La renaissance du disque: les mutations mondiales d'une industrie culturelle, la Documentation française, coll. « Notes et études documentaires », Paris, 1989, 103 p. 
  • La conservation des documents sonores,CNRS éditions 1996

Notes et références

  1. La NSC Records de Détroit a baptisé cette technique la NSC-X2 Groove Technology
  2. A l'origine, le « tourne-disque » utilisé pour lire les 78 tours utilisait une aiguille en acier, que l'on pouvait réaffûter et qui devait régulièrement être changée. Ces appareils n'utilisaient pas d'amplificateur électronique et l'aiguille transmettait la vibration à une membrane déposée en bas d'un cornet servant d'amplificateur acoustique. Ensuite, les électrophones (disposant d'amplificateurs à lampes, puis à transistors) ont utilisé des saphirs, dont l'usure était relativement rapide. Ces saphirs ont été remplacés dans les années 1960 par des diamants dont l'usure était environ dix fois moins rapide.'
  3. Il est très rare, et encore très cher. Le nom de la machine, est « The laser Turntable », elle est fabriquée au Japon. Plusieurs faisceaux laser sont utilisés durant la lecture. Certains d'entre eux ont pour seule tâche de diriger le faisceau laser de lecture. Des disques griffés, gondolés, cassés peuvent être lus et le système a aussi l'avantage de limiter l'usure du disque car aucune tète de lecture n'est en contact. Il est recommandé de posséder une machine de nettoyage de disque vinyles par vide d'air car la platine laser ne fonctionne correctement qu'avec des disques parfaitement propres. Le système de lecture des disques vinyles par laser génère cependant un peu de bruit de fond, et cela étant il ne rencontre donc pas les besoins des audiophiles exigeants qui jugent que l'utilisation d'un diamant produit un son plus propre. Par ailleurs différentes « colorations » du son peuvent être obtenues suivant la cellule utilisée, et la musique écoutée, c'est un autre avantage de la lecture par diamant.
  4. ook - highway hi-fi

Voir aussi

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