Diviseur (géométrie algébrique)

Diviseur (géométrie algébrique)

En mathématiques, plus précisément en géométrie algébrique, les diviseurs sont une généralisation des sous-variétés de codimension 1 de variétés algébriques ; deux généralisations différentes sont d'un usage commun : les diviseurs de Weil et les diviseurs de Cartier. Les deux concepts coincident dans les cas des variétés non singulières.

Sommaire

Diviseurs en géométrie algébrique

En géométrie algébrique, comme en géométrie analytique complexe, ou en géométrie arithmétique, les diviseurs forment un groupe qui permet de saisir la nature d'un schéma (une variété algébrique, une surface de Riemann, un anneau de Dedekind...) au travers d'un squelette assez simple. Ce groupe provient de l'idée commune aux études menées sur ces objets : on peut connaître une grande part de leur géométrie en étudiant les sous-schémas non triviaux maximaux (sous variétés, ou idéaux de codimension 1).

L'ensemble de ces diviseurs est muni d'une loi de groupe additive. Plusieurs définitions sont possibles, selon le cadre dans lequel on agit (cycles de codimension 1, faisceaux inversibles, diviseurs de Cartier). Néanmoins, sous de bonnes conditions, les diviseurs qu'on obtient sont identiques.

On peut agir ainsi dans le cadre de variétés définies sur un corps algébriquement clos (\C par exemple) ou sur un corps de nombre quelconque (voire \Q ou les corps p-adiques). On peut les définir sur des structures souples (par exemple des changements de cartes holomorphes) ou plus rigides (variétés algébriques). On peut se placer localement (sur un anneau) ou plus globalement, en regardant toute une variété.

Diviseurs de Weil

Définition

Pour une variété algébrique (ou plus généralement un schéma noethérien), on appelle diviseur de Weil (nommé en l'honneur de André Weil) sur X une somme formelle, à support fini et à coefficients entiers, de sous-variétés fermées et irréductibles, de codimension 1. L'ensemble des diviseurs sur X est donc le groupe abélien libre engendré par ces sous-variétés de codimension 1. La théorie des cycles algébriques s'intéresse au groupe engendré par des fermés irréductibles de codimension quelconque.

Chaque diviseur de Weil s'écrit donc formellement comme une somme finie

ni[Zi]
i

où les ni sont des entiers relatifs, tous nuls sauf pour un nombre fini d'entre eux, les Zi étant des fermés irréductibles de la variété X. Deux diviseurs sont identiques si les coefficients des deux diviseurs pour tout Zi sont identiques. L'addition de deux diviseurs s'effectue en additionnant les coefficients termes à termes.

Un diviseur irréductible ou premier est un [Z] pour un fermé irréductible Z. On appelle diviseur effectif tout diviseur dont les coefficients sont positifs. Sur l'ensemble des diviseurs il existe ainsi une relation d'ordre (partielle) : D\ge D' si et seulement si DD' est effectif.

Cas d'une courbe projective

Sur une courbe C sur un corps k, un diviseur de Weil est représenté comme une somme formelle de points de cette courbe. La somme formelle

\displaystyle \sum_{x\in C }a_x[x]

étant prise sur les familles à support fini, à coefficients dans \Z, et indexée par les points (fermés) de C.

Soit

D = ax[x]
x

un diviseur. Le degré de D est par définition la somme pondérée

deg(D) = ax[k(x):k]
x

k(x) est le corps résiduel de C en x.

L'application qui à tout diviseur associe son degré est un homomorphisme de groupes à valeurs dans ℤ.

On montre que pour une courbe projective intègre sur un corps, le dégré d'un diviseur principal est nul.

Ordre d'annulation

Soit A un anneau local noethérien de dimension 1. Pour tout élément régulier a de A, le quotient A/aA est un A-module artinien. L'ordre ou la multiplicité de a est ord(a) = long(A / aA). Si g=a/b est un élément inversible de l'anneau total des fractions M(A), on pose ord(g) = ord(a) − ord(b). C'est un entier relatif indépendant du choice de la présentation de g sous forme de fractions. On écrira ordA(g) s'il besoin de préciser l'anneau dans lequel on calcule l'ordre de g.

L'application \mathrm{ord}_A : M(A)^* \to \mathbb Z est un homomorphisme de groupes.

Diviseurs principaux sur une courbe

Supposons que C soit une courbe projective lisse et intègre. Si f est une fonction rationnelle non nulle sur C ; c'est-à-dire un morphisme de C vers la droite projective, on lui associe un diviseur qui est différence entre le lieu de ses zéros et le lieu de ses pôles (comptés avec leur multiplicité). On note (f) le diviseur de f. Un tel diviseur est dit principal.

On remarque que (fg) = (f) + (g). On en déduit que l'ensemble des diviseurs principaux de la forme (f) forme un sous-groupe du groupe des diviseurs de C.

Deux diviseurs D et D' sont linéairement équivalents si leur différence est un diviseur principal. En particulier, un diviseur principal est linéairement équivalent à 0.

Exemple Dans la droite projective \mathrm{Proj}\, k[x, y], le diviseur défini par soustraction [O]-[\infty] des diviseurs correspondant à l'origine et le point à l'infini, est linéairement équivalent à 0. C'est le diviseur de la fonction x / y.

Soit D=\sum a_x [x] un diviseur de Weil sur C. On considère l'ensemble des fonctions rationnelles f sur C dont le diviseur associé (f) est au moins égal à D. En chaque point xa_x\ge 0, f a un pôle de multiplicité au plus ax et, aux points xax < 0, f possède des zéros de multiplicité au moins ax.

Ces fonctions sont les sections globales du faisceau inversible associé au diviseur D.

Diviseurs principaux sur une variété intègre

Soit X une variété ou un schéma noethérien intègre. Soit f une fonction rationnelle non nulle sur X. Pour tout fermé irréductible Z de X de codimension 1, de point générique ξ, l'anneau local OX est noethérien de dimension 1, donc la multiplicité ordZ(f) de f est bien défini dans OX. Le diviseur (f) est par définition

(f) = ordZ(f)[Z]
Z

où la somme s'étend sur les fermés irréductibles Z de codimension 1. Un tel diviseur est appelé un diviseur principal.

Comme dans le cas des courbes, les diviseurs principaux forment un sous-groupe du groupe des diviseurs, et on définition la relation d'équivalence linéaire exactement comme le cas des courbes. Le quotient du groupe des diviseurs par les diviseurs principaux est une partie du groupe de Chow de X.

La somme des termes positifs

(f)_0=\sum_{\mathrm{ord}_Z(f) >0} \mathrm{ord}_Z(f) [Z]

est appelée le diviseur des zéros de f. Tandis que celle des termes négatifs (f)_{\infty} est appelée le diviseur des pôles de f. On a

(f)=(f)_0 - (f)_{\infty}.

Lorsque X est un schéma normal (par exemple une variété lisse), dire que f est régulière revient à dire que le diviseur des pôles est trivial. De même f est une fonction régulière inversible si et seulement si (f)=0.

Diviseur de Weil associé à un fermé

Soit Z un sous-schéma fermé de X dont les composantes irréductibles Z_1, \dots, Z_n sont de codimension 1 dans X. Le schéma Z n'est pas nécessairement réduit. En chaque point générique ξi de Zi, l'anneau local O_{Z, \xi_i} est artinien. Par définition, le diviseur de Weil associé à Z est

[Z]=\sum_{1\le i\le n} \mathrm{long}(O_{Z, \xi_i})[Z_i].

Structure locale des diviseurs de Weil

Supposons que X soit un schéma noethérien régulier (par exemple une variété algébrique lisse). Si Z est un fermé irréductible de X, alors en tout point z de Z, il existe un voisinage ouvert U de z dans X tel que le fermé Z soit exactement l'ensemble V(f) des zéros d'un élément irréductible de l'anneau des fonctions régulières OX(U). Autrement dit, Z est localement défini par l'annulation d'une fonction, ou Z est localement principal (on peut recouvrir X par des ouverts U tels que la restriction de Z à U soit un diviseur de Weil principal sur U).

Cela n'est plus valable si l'on supprime l'hypothèse de régularité sur X. La structure locale de Z devient alors plus complexe.

Diviseurs de Cartier

Si le schéma X est éventuellement singulier, les diviseurs de Weil ne sont plus localement principaux en général. Les diviseurs de Cartier sont, grosso modo, les diviseurs de Weil qui sont localement principaux.

Définition

Le cas intègre.

Soit X un schéma intègre. On considère le groupe des fonctions rationnelles non nulles K(X) * comme un faisceau constant sur X. Les sections globales \Gamma(X, K(X)^*/O_X^*) du faisceau quotient par le faisceau des fonctions régulières inversibles sont appelées les diviseurs de Cartier sur X.

Par construction, un diviseur de Cartier peut être représenté comme un recouvrement d'ouverts Ui de X, associés à une famille de fonctions rationnelles fi définies sur l'ouvert Ui correspondant ; ces fonctions étant reliées entre elles par les changements de cartes admissibles (inversibles et réguliers)[1]: f_if_j^{-1} est une fonction régulière inversible sur l'intersection U_i\cap U_j. Deux tels systèmes (U_i, f_i)_i, \ (V_j, g_j)_j définissent le même diviseur de Cartier si f_ig_j^{-1} est régulier est inversible sur U_i\cap V_j pour tout couple d'indice i,j.

L'ensemble des diviseurs de Cartier est un groupe abélien, puisque c'est l'ensemble des sections globales d'un faisceau de groupes abélien. Ce groupe est noté Div(X).

Un diviseur principal correspond à un système (X,f) avec un unique ouvert. Les diviseurs principaux forment un sous-groupe de Div(X), isomorphe à K(X) * / O(X) * . Deux diviseurs de Cartier sont dits linéairement équivalents si leur différence est un diviseur principal.

Un diviseur de Cartier est dit effectif s'il peut être représenté avec les fi régulières. Dans des cas usuels (par exemple une variété quasi-projective sur un corps), un diviseur de Cartier peut s'écrire comme différence de deux diviseurs de Cartier effectifs.

Le cas général

Lorsque X n'est plus nécessairement intègre, il importe de définir avec soin le faisceau des fonctions rationnelles[2] sur X.

Pour tout anneau (commutatif unitaire) A, notons R(A) le groupe multiplicatif des éléments réguliers de A et M(A) la localisation R(A) − 1A. Le faisceau des fonctions rationnelles \mathcal M_X sur X est le faisceau associé au préfaisceau dont les sections sur tout ouvert affine U est M(OX(U))[3]. Si X est intègre, on retrouve le faisceau constant des fonctions rationnelles. Si X est noethérien, ou réduit avec un nombre fini de composantes irréductibles, alors \mathcal M_X(U)=M(O_X(U)) pour tout ouvert affine U.

Les définitions du cas intègre s'étendent alors au cas général en remplaçant K(X) * par le faisceau des fonctions rationnelles inversibles \mathcal M_X^*.

Relation avec les faisceaux inversibles

Un faisceau inversible (appelé aussi un fibré en droites) est un faisceau de OXmodules localement libre de rang 1.

À tout diviseur de Cartier D, représenté par (Ui,fi)i, on peut associer un faisceau inversible OX(D) sur X. Par définition, c'est un sous-faisceau de \mathcal M_X dont la restriction à Ui est égale à f_i^{-1}O_{U_i}. Ce faisceau est indépendant de la représentation de D avec des équations locales fi.

Le faisceau OX(D + E) est l'image du produit tensoriel O_X(D)\otimes O_X(E) dans \mathcal M_X. Le faisceau OX(D) est libre si et seulement si D est principal. On obtient ainsi un homomorphisme injectif du groupe des classes d'équivalence des diviseurs de Cartier dans le groupe de Picard de X. L'image de cet homomorphisme est l'ensemble des classes d'isomorphisme de sous-faisceaux inversibles de \mathcal M_X.

Cette application est surjective si X est intègre ou s'il est quasi-projectif sur un anneau noethérien (par exemple une variété quasi-projective sur un corps).

On a O_X\subseteq O_X(D) si et seulement si D est effectif. Le faisceau OX( − D) est alors un faisceau d'idéaux de OX définissant un sous-schéma fermé V(OX( − D)).

Relations avec les diviseurs de Weil

Soit X un schéma noethérien et soit D un diviseur de Cartier sur X. On peut lui associer un diviseur de Weil [D] de la façon suivante. Soit Z un fermé irréductible Z de codimension 1 dans X, de point générique ξ, le germe (OX(D))ξ est engendré par un élément g de l'anneau total des fractions de OX. On pose \mathrm{ord}_Z(D)=-\mathrm{ord}_{O_{X, \xi}}(g) (attention au signe). Le diviseur de Weil associé à D est

[D] = ordZ(D)[Z]
Z

la somme ayant lieu sur les fermés irréductibles de codimension 1. C'est une somme finie car X est noethérien.

Si D est effectif, [D] est le diviseur de Weil associé au sous-schéma fermé V(OX( − D)). C'est donc un diviseur de Weil effectif.

La correspondance D\mapsto [D] définit un homomorphisme de groupes \mathrm{Div}(X)\to Z^1(X).

  • Si X est noethérien et normal, alors \mathrm{Div}(X)\to Z^1(X) est injectif.
  • Si de plus X est régulier (par exemple une variété algébrique lisse), alors \mathrm{Div}(X)\to Z^1(X) est un isomorphisme. Celui-ci induit un isomorphisme sur les ensembles des classes d'équivalences linéaires.
  • Si X est une variété algébrique lisse connexe, on peut identifier les diviseurs de Weil, les diviseurs de Cartier ainsi que les sous-faisceaux inversibles de K(X). On peut identifier les classes d'équivalence linéaire des diviseurs de Weil, de Cartier et les classes d'isomorphismes des faisceaux inversibles.

Exemples

  • Si X est la courbe singulière y2 = x3 sur \mathbb C, le point p correspondant à x = y = 0 définit un diviseur de Weil [p] qui n'est pas associé à un diviseur de Cartier effectif. Par contre, le diviseur de Cartier D représenté par (X,x / y) a pour image [D] = [p].
  • Si X est la courbe projective sur \mathrm{Proj}\,  \mathbb R[x,y,z]/(x^2+y^2) et si p est le point singulier (0,0,1), tout diviseur de Cartier D induit un diviseur de Weil [D] dont le coefficient en p est pair. Ainsi l'application \mathrm{Div}(X)\to Z^1(X) n'est pas surjective dans ce cas-là.

Diviseur d'une section rationnelle

Soit L est un faisceau inversible sur un schéma intègre X, et soit s est une section rationnelle non nulle de L, c'est-à-dire une section de L sur un ouvert non-vide, ou de façon équivalent, une section du faisceau constant L\otimes K(X). Alors il existe un unique diviseur de Cartier D tel que L = sOX(D). On pose alors

div(s) = [D].

Concrètement, si Z est un fermé irréductible de codimension 1, de point générique ξ, on écrit sξ = geξ avec g une fonction rationnelle non nulle et eξ une base de Lξ. Le coefficient de div(s) en Z est alors égal à ordZ(g).

Si s est une section régulière de L, alors son diviseur est effectif. L'inverse est vraie si X est de plus normal.

Deux sections rationnelles non nulles de L définissent des diviseurs linéairement équivalents.

Exemple Si L=\O_X(D) et s=1, alors div(s)=[D].

Diviseurs remarquables.

Diviseur canonique

On considère une variété algébrique lisse X connexe de dimension d sur un corps k. Alors les d-formes différentielles sur X forment un faisceau inversible \Omega^d_{X/k} noté également par ωX / k. C'est le déterminant du faisceau localement (de rang d) des 1-formes différentielles \Omega^1_{X/k}, c'est-à-dire le produit extérieur d-ième de ce dernier.

Fixons une d-différentielle rationnelle ω de ωX / k. Alors le diviseur div(ω) est appelé un diviseur canonique de X. Il est à noter qu'un tel diviseur n'est canonique (unique) qu'à équivalence linéaire près. On note souvent un diviseur canonique par KX, oubliant sa dépendance en ω.

Supposons de plus X de dimension 1. Pour tout point (fermé) x de X, on peut écrire ωx dans une base de ωX,x (par exemple, si t est une coordonnée locale de X en x, alors dt est une base de ωX,x). Le coefficient du diviseur canonique en x est alors l'ordre (positif ou négatif) en x du coefficient de ωx.

Sur la droite projective, − 2[x] est un diviseur canonique pour n'importe quel point rationnel x.

Sections hyperplanes, faisceaux amples 

Un hyperplan H de l'espace projectif définit un diviseur irréductible. Tout diviseur de l'espace projectif est linéairement équivalent à un multiple de [H].

Le faisceau de Serre O(1) est isomorphe à O(H). Ses sections globales sont les polynômes homogènes de degré 1.

Un faisceau inversible L est dit très ample lorsqu'on peut plonger la variété comme une sous-variété dans un espace projectif de façon que L soit le faisceau inversible associé à l'intersection de la variété avec un hyperplan H comme ci-dessus.

Un faisceau ample (sur une variété algébrique) est un faisceau dont une certaine puissance tensorielle (positive) est très ample.

Sur une courbe projective lisse, une condition nécessaire et suffisante pour qu'un faisceau inversible, isomorphe à OX(D), soit ample est que le degré de D soit strictement positif.

Le langage des anneaux

Diviseurs de Weil en termes d'anneaux

Si A est un anneau, on appelle diviseur de Weil une combinaison linéaire à coefficients entiers de quotients A / P de l'anneau A par des idéaux premiers P tels que dim(AP) = 1.

Si n est un entier positif, un cycle de codimension n est une combinaison linéaire de type

ni.[A / Pi]
i

où les ni sont des entiers relatifs et les Pi des idéaux premiers de A tels que \dim(A_{P_i})= n.

Ainsi les diviseurs de Weil sont les cycles de codimension un.

Exemple

Si I est un idéal d'un anneau noethérien A et si dim(AP) = n pour tout idéal premier de I, on peut lui associer un cycle de codimension n ; noté cycle(A / I) et défini par :

 \mathrm{cycle}(A/I) =\sum_{\dim A_P=n }\mathrm{long}(A_P/IA_P)[A/P]

La somme étant finie.

Lorsque I est un A-module inversible (c'est-à-dire, si I est localement engendré par un élément régulier) on obtient un diviseur de Weil[4]. On note Z1(A) leur ensemble.

Diviseurs de Cartier en termes d'anneaux

Soit A un anneau. L'ensemble des idéaux (A-modules) inversibles de A est un monoïde, le produit de deux tels idéaux I, J étant donné par l'idéal produit IJ. On appelle groupe des diviseurs de Cartier de A, et on note Div(A) le groupe engendre par ce monoïde.

Si A est un anneau de Dedekind, tout idéal non nul I est inversible et se décompose en produit de P_i^{r_i} avec Pi idéaux maximaux et ri entiers naturels. L’application cycle \mathrm{Div}(A)\to  Z^1(A) envoie alors I sur

ri[Pi].
i

On voit donc que \mathrm{Div}(A)\to  Z^1(A) est un isomorphisme de groupes.

Diviseurs principaux, groupe de Picard.

Définition 

On note Pr(A) le sous-groupe de Div(A) engendre par les idéaux fAf est non-diviseur de zéro. Ce groupe est canoniquement isomorphe à K * / A * si A est intègre de corps des fractions K. Les éléments de Pr(A) sont appelés des diviseurs principaux.

Si A est un anneau de Dedekind, K, son corps de fractions et f, un élément de K, alors

(f): = vP(f)[A / P]
p

la somme étant prise sur les idéaux maximaux de A, est un élément de Z1(A) dans l’image de Pr(A) (vP étant la valuation normalisée associée à l'anneau de valuation discrète AP). Le quotient de Div(A) par Pr(A) est le groupe des classes de A.

Plus généralement, si A est intègre, ce quotient est isomorphe au groupe de Picard de A.

Voir aussi

Cycles (Géométrie algébrique)

Groupe de Picard

Notes et références

  1. [1]
  2. Kleiman, Steven (1979), "Misconceptions about KX", L'Enseignment Mathématique 25: 203–206, doi:10.5169/seals-50379
  3. Il est à noter que la correspondance U\mapsto M(O_X(U)) pour tout ouvert U n'est pas un préfaisceau.
  4. [2]

Bibliographie



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Diviseur (géométrie algébrique) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Diviseur (Géométrie Algébrique) — Les Diviseurs de Weil et de Cartier sont des outils de la géométrie algébrique. En géométrie algébrique, comme en analyse complexe, ou en géométrie arithmétique, les diviseurs forment un groupe qui permet de saisir la nature d un schéma (une… …   Wikipédia en Français

  • GÉOMÉTRIE ALGÉBRIQUE — Sous sa forme actuelle, la géométrie algébrique est une branche de l’algèbre relativement récente (cf. ALGÈBRE, DEDEKIND). Pour «comprendre» les phénomènes d’intersection des courbes et des surfaces, il s’est révélé nécessaire d’élaborer des… …   Encyclopédie Universelle

  • Géométrie algébrique — La géométrie algébrique est un domaine des mathématiques qui, historiquement, s est d abord intéressé à des objets géométriques (courbes, surfaces...) dont les coordonnées vérifiaient des équations ne faisant intervenir que des sommes et des… …   Wikipédia en Français

  • Cycles (Géométrie algébrique) — En géométrie algébrique, les cycles sont des combinaisons formelles de fermés irréductibles d un schéma donné. Le quotient du groupe des cycles par une relation d équivalence convenable aboutit aux groupes de Chow (en) qui sont des objets… …   Wikipédia en Français

  • Code de géométrie algébrique — Code de Goppa En mathématiques et en théorie des codes correcteurs d erreur, les codes de Goppa, aussi appelé codes de géométrie algébrique, sont une généralisation des codes de Reed Solomon. Les codes de Goppa sont construits à partir d une… …   Wikipédia en Français

  • Diviseur —  Pour la notion de diviseur en géométrie algébrique, voir Diviseur (géométrie algébrique). En mathématiques, un nombre entier d est un diviseur d un entier n lorsque n fait partie de la liste des multiples de d, c est à dire lorsqu il existe …   Wikipédia en Français

  • Courbe algébrique — En mathématiques, et plus précisément en géométrie algébrique, une courbe algébrique est une variété algébrique (ou un schéma de type fini) sur un corps, dont les composantes irréductibles sont de dimension 1. Cette définition est la… …   Wikipédia en Français

  • Réseau (géométrie) — Pour les articles homonymes, voir Réseau. En mathématiques, un réseau d un espace euclidien est un maillage correspondant à la figure de gauche …   Wikipédia en Français

  • Structure algebrique — Structure algébrique En mathématiques, plus particulièrement en algèbre, une structure algébrique est un type particulier de structure. Sa spécificité par rapport aux autres types de structure est d être formée d’un ensemble combiné à une ou… …   Wikipédia en Français

  • Structure algébrique — En mathématiques, plus particulièrement en algèbre, une structure algébrique est un type particulier de structure. Sa spécificité par rapport aux autres types de structure est d être formée d’un ensemble combiné à une ou plusieurs lois de… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”