Dominique De Guzmán

Dominique De Guzmán

Dominique de Guzmán

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Fra Angelico, saint Dominique de Guzmán

Domingo Núñez de Guzmán Garcés dit Domingo de Osma1175-1221) né en 1170 en Espagne dans un milieu aisé, était un religieux catholique, le fondateur de l'ordre des frères prêcheurs appelé couramment dominicains. Canonisé par l'Église catholique en 1234, il était autrefois fêté le 4 août. Il est fêté le 8 août, jour de sa "naissance au ciel", depuis le Concile Vatican II, .

Sommaire

Biographie

Natif de Caleruega dans la Vieille Castille à quatre-vingt kilomètres de Burgos. Il était, à ce qu'on croit, de l'illustre famille des Guzmán. Dominique étudie la théologie et la philosophie à Palencia. En 1196, il entre comme chanoine au chapitre de l'évêché d'Osma.

Il se distingue de bonne heure par la ferveur de son zèle et par son talent pour la prédication ; il enseigne la théologie à Palencia, entre en 1198 dans le chapitre de l'évêque d'Osma. En 1203, il accompagne son évêque, Diego de Acebo, chargé par le roi Alphonse VIII de Castille d'une ambassade auprès du roi de Danemark afin d'obtenir une princesse en mariage pour l'infant.

Contre les cathares

Traversant l'Occitanie, Dominique y rencontre l'hérésie cathare. Certains des éléments qui déclencheront la Réforme sont déjà présents à cette époque. La richesse de l'Église, en particulier, fait scandale dans certains milieux chrétiens que finissent par séduire les idées des vaudois et des cathares.

Jusqu'à la fin du XIIe siècle, les papes avaient tenté d'enrayer le phénomène sur deux plans : des campagnes militaires menées par des évêques dont les victoires sanglantes restaient sans lendemain et des prêches menés avec faste par les cisterciens avec saint Bernard à leur tête comme ce fut le cas à Albi en 1145. Ici aussi sans résultat. L'Église ne sait pas, à cette époque, parler au peuple tandis que les théologiens adverses allient à leur vaste culture religieuse un style de prêche qui touche les petites gens. L'hérésie est finalement condamnée en 1184, confondant les deux mouvements pourtant distincts.

Dans son retour de Danemark, après un deuxième voyage en 1205, Dominique passe par Rome et Cîteaux, puis s'arrête en Languedoc, apparemment résolu à combattre l'hérésie. Pour concurrencer une institution cathare comparable, Dominique établit à Prouille dès 1206 le premier monastère de femmes, en utilisant l'ancienne église de Prouille et quelques dépendances, dont la majeure partie est donnée par Guillaume et Raymonde Claret. En 1207 Dominique fera partie du colloque de Pamiers, appelé aussi « colloque de Montréal » qui sera le dernier débat contradictoire entre les cathares et l'église catholique.

L'assassinat du légat du pape, le cistercien Pierre de Castelnau, imputé à Raymond VI de Toulouse, déclenche en 1209 la croisade des Albigeois et Dominique suit les croisés dans les places conquises cherchant à obtenir des conversions. En 1215 il s'établit à Toulouse, avec quelques collaborateurs, dans des bâtiments donnés par Pierre Seila, et Foulques, évêque de Toulouse, collaborateur de Dominique depuis 1206, les autorise à prêcher dans tout le territoire de Toulouse. Au mois de novembre, Dominique et Foulques sont à Rome, au IVe concile du Latran : là, avec le pape Innocent III, ils projettent l'établissement d'un Ordre des Prêcheurs.

A la même époque, Simon de Montfort, à la tête d'une armée de Croisés, extermine les Albigeois par le fer (1205-1215), Dominique opére un grand nombre de conversions par la seule persuasion ; il ne prend aucune part à la guerre, ne voulant d'autres armes que la prédication, la prière et les bons exemples.

Fondation de l'Ordre des prêcheurs

Ainsi, et peut-être inspiré par le tout récent ordre mendiant de François d'Assise, Dominique fonde en 1216 l'Ordre des prêcheurs, mieux connu aujourd'hui sous le nom de dominicains qui seront cependant, à l'inverse des franciscains invités à s'instruire sans relâche. C'est Innocent III qui les dote d'une règle inspirée de celle de saint Augustin, mais c'est son successeur, Honorius III, en janvier 1217, qui autorise l'établissement de l'Ordre.

San Domenico Guzman - fresque dans le village de Cantarana (Italie) - Denise Schenardi, 2007

Au chapitre de Bologne (1220), Dominique donne ses premières structures à l’ordre des frères prêcheurs. À sa tête est placé un maître général auquel sont soumis tous les prêcheurs. Un chapitre général est réuni tous les ans, élaborant les règlements de l’ordre et disposant du pouvoir judiciaire. La règle de l’ordre est celle des chanoines de saint Augustin. Elle accorde une large place à la prière liturgique et à la méditation. L’ordre ne doit avoir ni revenus, ni propriétés, et doit pratiquer la mendicité conventuelle. Seule est admise la possession du couvent par la communauté et de livres par chacun des frères. Chaque couvent se transforme en maison d’étude (studium) et chaque province dispose de centres d’étude biblique et théologique. Les prêcheurs se fixent dans les villes universitaires (Bologne, Paris, Toulouse, Oxford, Cologne) où la qualité de leur enseignement leur permet de briguer rapidement les chaires de Faculté.

Il emploie ses dernières années à répandre son institut, qui bientôt compta de nombreux couvents en France, en Italie, en Espagne.

Le 8 août 1221, Dominique meurt à Bologne après une longue maladie. Il est canonisé en 1234 par Grégoire IX, qui fixa sa fête au 4 août — un an avant que l'ordre créé par Dominique soit impliqué par le pape dans une nouvelle méthode de lutte contre l'hérésie : l'Inquisition.

Dominique et l'Inquisition

Certains le regardent comme le premier inquisiteur, et disent qu'il fut chargé d'exercer ces fonctions dans le Languedoc. Dans son Histoire de France, Jules Michelet en fait le « terrible fondateur de l'Inquisition ». Les dominicains eux-mêmes, au Moyen Âge, ont accrédité cette légende : Bernard Gui, l'un des plus célèbres inquisiteurs, qualifie Dominique de « premier inquisiteur » dans une biographie du fondateur. Un tableau célèbre de Pedro Berruguete, La Scène d'autodafé, montre Dominique devant un autodafé et prêt à envoyer des hérétiques au bûcher — tableau sans doute à la gloire de Dominique, le peintre ayant réalisé plusieurs tableaux à la demande de Tomás de Torquemada. En réalité, Dominique est mort en 1221, date à laquelle l'Inquisition n'existait pas encore, et ne combattit jamais que par le prêche. La première personne à porter le nom d'inquisiteur, Conrad de Marbourg, reçoit ce titre en 1231.

Iconographie

Dominique de Guzmán, par Claudio Coello, Musée du Prado, Madrid

Saint Dominique est représenté muni d'une croix, d'un livre et d'un globe terrestre. Une étoile lui pare le front tandis qu'un chien* noir et blanc portant une torche enflammée dans sa gueule l'accompagne et que des lys l'entourent. On l'associe à des qualités d'éloquence et de témoignage.

  • Ce chien portant une torche vient selon la légende, d'un cauchemar que la mère de Saint Dominique fit alors qu'elle était enceinte de lui. Dans ce cauchemar elle enfantait d'un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit donc cet emblème en disant qu'il serait ce chien qui embraserait le monde de la vérité (certainement la Parole de Dieu)

Divers

Le Rosaire de Saint Dominique http://pourlerosaire.free.fr/


Saint-Domingue (en espagnol Santo Domingo, la dénomination officielle et complète étant Santo Domingo de Guzmán), capitale de la République dominicaine, est ainsi nommée en l'honneur de saint Dominique de Guzmán.

En 1963, Sœur Sourire, dominicaine belge, connut un succès mondial et se hissa en première place du hit-parade aux États-Unis avec une chanson consacrée à son saint patron : Dominique.

Liens externes

Dominicains de la province de France

Dominicains de la province de Toulouse

Source partielle

« Dominique de Guzmán », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Bibliographie

  • Sa Vie a été écrite par plusieurs auteurs, notamment par le Père Antoine Touron, 1739, et par le Père Henri Lacordaire, 1841.
  • Pierre Mandonnet, Saint Dominique : l'idée, l'homme et l'œuvre, Desclée De Brouwer, 1938
  • Saint Dominique en Languedoc, Cahiers de Fanjeaux no 1 (1966), Privat, Toulouse ;
  • P. Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique, Cerf, coll. « Histoire », Paris, 2004 (ISBN 2204074098).
  • Michel Roquebert, Saint Dominique : la légende noire.- Paris, Perrin, 2003
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