Dominique Lorentz

Dominique Lorentz
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Dominique Lorentz est une journaliste-écrivain dont les travaux visent à montrer que la prolifération nucléaire ne serait pas découragée mais discrètement encouragée par les Etats, pour des motifs géopolitiques, et que certaines des actions terroristes menées en France l'auraient été par l'Iran avec pour objectif d'accéder à l'arme atomique. En 1997, Laurent Beccaria [1] a fondé les éditions des Arènes pour publier son premier livre, "Une guerre", dont le manuscrit embarrassant avait été refusé par Claude Durand, le président de Stock, avec qui elle était sous contrat [2].

De 1997 à 2007, Dominique Lorentz a publié quatre essais aux éditions des Arènes [3], "Une guerre" sur la coopération nucléaire entre la France et l'Iran, "Affaires atomiques" sur la prolifération nucléaire des années 1950 aux années 2000, "Secret atomique" qui reprend ses travaux sur le nucléaire iranien, et "Des sujets interdits", qui raconte son parcours d'auteur sur le terrain sensible du nucléaire [4]

Elle a écrit pour Arte un documentaire sur les relations franco-iraniennes sous la Ve République, "La République atomique", diffusé pour la première fois en novembre 2001 dans les Mercredis de l'Histoire [5]

En 2006, elle a été très officiellement recrutée par l'état major des armées, par l'intermédiaire des éditions des Arènes, pour écrire la doctrine française de contre-prolifération nucléaire ; le contrat a été bloqué sur intervention des services de renseignement; cet épisode est raconté en détail dans les 50 dernières pages de son quatrième livre, "Des sujets interdits" [6] [7]

Depuis le premier numéro, sorti en janvier 2008, Dominique Lorentz écrit les "pages actualité" de la revue XXI [8] , fondée et dirigée par Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry [9] . Elle parle de sa méthode de travail dans un entretien pour le blog de la revue [10]

Elle a collaboré, sous forme d'entretiens avec l'auteur, à un essai d'Alexandre Adler [11], "J'ai vu finir le monde ancien" (Grasset, 2002) [12]

Elle a collaboré, sous forme d'extrait de son deuxième livre, "Affaires atomiques", au chapitre sur la prolifération nucléaire du livre d'Histoire des Terminales L-ES-S (Nathan, collection Jacques Marseille, 2008) [13]

Elle a collaboré, sous forme de portraits, au tome 2 de l'ouvrage collectif "Le rire de résistance", sous la direction de Jean-Michel Ribes (Théâtre du Rond Point/Editions Beaux Arts Magazine, 2010) [14]


Sommaire

Domaine d'investigation

La méthode journalistique originale de Dominique Lorentz consiste en une observation détaillée des accords de coopération (économiques, technologiques, militaires et diplomatiques) entre les Etats, des années 1950 à nos jours, complétée par une analyse des discours et des écrits des dirigeants et spécialistes des différents pays. Son travail s'appuie exclusivement sur des "sources ouvertes", recueillies pour l'écriture de ses livres dans les archives de la Bibliothèque nationale (articles publiés dans des journaux d'époque, mémoires de chefs d'Etat et d'autres acteurs des ces affaires, revues spécialisées, rapports officiels, dépêches d’agences de presse, biographies). Elle croise ces informations pour mettre les faits en perspective et retracer les lignes directrices de l'histoire de la prolifération nucléaire, depuis l'arme atomique conçue par les Etats-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle parle longuement de sa méthode de travail dans son premier livre, "Une guerre" [15]

Sa première enquête[1] porte sur le lien entre le contentieux Eurodif (entre la France et l'Iran) et une série d'actions terroristes en France et contre des intérêts français à l'étranger, notamment au Liban. Eurodif est un consortium d'enrichissement d'uranium européen créé et conduit par la France, dans lequel l'Iran a investi des fonds et pris une participation avant la révolution de 1979. Cet actionnariat dans Eurodif garantissait à l'Iran une part de la production de l'uranium enrichi par le consortium. La révolution iranienne et l'arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeini ont perturbé la donne. La France a tenté sans succès de mettre un terme à la coopération, et bloqué les avoirs de l'Iran dans Eurodif, avant de rembourser le prêt consenti par Téhéran dans les années 1970. Aujourd'hui, l'Etat iranien est toujours actionnaire du consortium Eurodif, comme le confirme François Scheer, Ambassadeur de France, négociateur français du contentieux pour la présidence de la République, dans "La République atomique", le documentaire écrit par Dominique Lorentz pour Arte [16].

Selon Dominique Lorentz, les événements des années 1985 et 1986, notamment l'affaire des otages au Liban[2], les attentats à Paris de septembre 1986[2], revendiqué par la Fraction armée révolutionnaire libanaise (Fnac, Hôtel de Ville, Pub Renault), ou encore l'assassinat de Georges Besse (présenté comme président de Renault, qui fut surtout l'un des principaux responsables du programme nucléaire français, et le fondateur et premier dirigeant du consortium Eurodif) le 17 novembre 1986, revendiqué par Action directe[3],[2], feraient partie d'une campagne terroriste de l'Iran pour faire pression sur la France afin d'exercer ses droits d'actionnaire d'Eurodif, pour recevoir la part d'uranium enrichi contractuellement promise et alimenter son programme nucléaire.

Le travail de Dominique Lorentz tend également à démontrer que la prolifération nucléaire, qui permet à plus de 40 pays de faire partie de la liste des Etats technologiquement capables de produire une arme nucléaire selon la liste officiellement établie par l'ONU en annexe du traité d'interdiction définitive des essais nucléaires en 1996 (liste intégrale de l'ONU et carte publiées en introduction d' "Affaires atomiques") [17] n'est pas l'œuvre d'individus isolés mais organisée officieusement par les grandes puissances comme un instrument de géopolitique. Ainsi, par le biais de coopérations nucléaires, de nombreux pays auraient acquis la capacité de produire des bombes atomiques. Les États-Unis auraient été les initiateurs du programme nucléaire de l'Iran, en direct dans les années 1960, puis à l'aide de divers intermédiaires (la France, la Chine, l'Allemagne, l'Argentine, le Pakistan, etc.)[4]. avant que le programme ne soit repris par la Russie au milieu des années 1990 [18]

Œuvres

Publications

Aux éditions Les Arènes :

Documentaire

Auteur de La République atomique, un film de 52 minutes coproduit par Arte, réalisé par David Carr-Brown, et diffusé pour la première fois le 14 novembre 2001 dans l'émission d'Arte Les Mercredis de l'Histoire. Le film retrace les relations franco-iraniennes sous la Ve République, avec, en fil rouge, la coopération nucléaire entre les deux pays[5].

Collaborations

  • "J'ai vu finir le monde ancien", d'Alexandre Adler (Ed Grasset, 2002) [19]
  • Livre d'Histoire des Terminales L-ES-S, sous la direction de Jacques Marseille (Ed Nathan, 2008) [20]
  • "Le rire de résistance" Tome 2, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Michel Ribes (Ed Théâtre du Rond Point/Editions Beaux Arts Magazine, 2010) [21]

Notes et références

  1. Une guerre, 1997.
  2. a, b et c Jean-Xavier Piéri, « L'Iran détient 10 % du Tricastin : le contentieux Eurodif », dans Le Dauphiné libéré, 5 mars 2008.
  3. Secret atomique, 2002, p. 137 et suiv.
  4. Secret atomique, 2002.
  5. Dossier de presse, sur le site d'Arte Pro.

Liens

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