Duché de Brabant

Duché de Brabant
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Landgraviat, puis duché de Brabant

1085-1086 – 1795

Blason

armoiries

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Le duché de Brabant vers 1350

Informations générales
Statut Successivement landgraviat de la Lotharingie, duché du Saint-Empire, ensuite province des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens
Histoire et évènements
1085-1086 Henri III de Louvain devient landgrave de Brabant.
1106 Godefroid Ier de Louvain devient duc de Basse-Lotharingie.
1190 Diète de Schwäbisch Hall : l'autorité du duc de Basse-Lotharingie est limitée à ses fiefs. On peut parler de duc de Brabant.
1549 Pragmatique Sanction : unification administrative des Pays-Bas espagnols.
1792 Invasion par les troupes révolutionnaires françaises.
1793 Retour des troupes autrichiennes.
1795 Création des département de la Dyle et des Deux-Nèthes, fin définitive du duché.

Entités précédentes :

Le Duché de Brabant est un ancien duché situé à cheval sur les Pays-Bas et la Belgique actuels. Son étendue couvrait l'actuelle province néerlandaise de Brabant-Septentrional, les actuelles provinces belges d'Anvers, de Brabant-Wallon, de Brabant-Flamand, les territoires des actuelles ville de Gembloux et commune de Sombreffe en Province de Namur ainsi que la région de Bruxelles.

Sommaire

Histoire

Naissance et extension

Article détaillé : Pagus de Brabant.
Limites approximatives du pagus primitif de Brabant, d'après Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belge au Moyen Âge.

L'administration franque avait institué le pagus de Brabant qui était limité par des frontières naturelles : l'Escaut au nord et à l'ouest, la Haine au sud, la Dyle et la forêt Charbonnière à l'est. Le traité de Meerssen apprend que le Brabant était divisé en quatre comtés[1].

Vers le milieu du XIe siècle, le pagus de Brabant était complètement morcelé : toute la portion occidentale du Brabant appartenait au comte de Flandre et au comte de Hainaut, tandis que le comté de Bruxelles (entre la Dyle et la Senne) et le landgraviat du Brabant (entre la Dendre et la Senne), était uni au comté hesbignon de Louvain. C'est à partir de cette région que le nom du Brabant allait continuer à vivre[2].

Aux alentours de l'an mil, Lambert Ier de Louvain avait obtenu par son mariage avec Gerberge le comté voisin de Bruxelles (entre la Senne et la Dyle) et l'avouerie sur l'abbaye de Gembloux. En 1013, après la bataille de Hoegaarden, Lambert obtient de Baldéric II le pays de Brunengeruz (Tirlemont, Hoegaarden).

Entre 1085 et 1086, le comte Henri III de Louvain reçoit le comté de Brabant de l'empereur du Saint Empire Romain Germanique Henri IV. Ce fief impérial (situé entre la Dendre et la Senne) lui permet de porter le titre de landgrave de Brabant. Ce comté est élevé en duché en 1183/1184 en faveur de Henri Ier de Brabant, premier duc de Brabant.

  • En 1106, Godefroid Ier, landgrave du Brabant et comte de Louvain et Bruxelles, était nommé duc de Basse-Lotharingie par le roi des Romains Henri V. Par la même occasion, il avait obtenu le marquisat d'Anvers et autres fiefs ducaux.
  • Le 23 septembre 1190, à la diète de Schwäbisch Hall, quelques jours après la mort de Godefroid III de Louvain, le titre de duc de Basse-Lotharingie perd son autorité territoriale en dehors des terres des comtes de Louvain. En même temps, son fils Henri Ier de Brabant, déjà duc de Brabant, reçoit le pouvoir ducal dans ses propres territoires et le titre honorifique de duc de Lothier. Il s'ensuivit un conflit ouvert avec les comtes du Hainaut et de Namur (devenu marquis du Saint-Empire en 1190), connu sous le nom de Guerres de Lembeek dans lequel chacun essayait de reprendre des territoires à l'autre. Un traité de paix fut finalement signé en 1194, fixant définitivement les frontières entre le Brabant et le Hainaut.
  • Par la suite, le duché s'étendra encore vers l'est, et, après sa victoire à Worringen en 1288, formera avec le duché de Limbourg une alliance qui durera près de cinq siècles. Devenu riche et puissant, le duché de Brabant peut aussi s'affranchir de l'Empire romain germanique sans, pour autant, quitter son allégeance à celui-ci. Économiquement, le duché va jouer un jeu égal avec son voisin, le comté de Flandre.
  • En 1312, le duc Jean II de Brabant donne une constitution au duché en signant la Charte de Kortenberg, qui fut complétée par la suite en 1356 par l'acte de Joyeuse Entrée. Il édicte des règles strictes pour la fabrication d'une bière pure qui seront adoptées dans le Saint Empire et son nom, Jan Primus, sera transformé en Gambrinus, qui reste un nom de référence dans les récits folkloriques relatifs à la bière en Belgique, en Allemagne et dans le nord de la France; comme par exemple dans le refrain du plus célèbre chant estudiantin wallon. C'est que le Brabant appartient toujours, à l'époque, au Saint-Empire Romain Germanique. Les couleurs du Brabant, le noir, le jaune (qui, à l'origine, était or) et le rouge, serviront à plusieurs reprises dans les emblèmes populaires lors de soulèvements et révolutions de Belgique, comme en 1789 et en 1830, et deviendront les couleurs du drapeau belge disposées en trois bandes verticales. Les couleurs du Brabant connaîtront, à travers l'histoire, une évolution indépendante de leur origine qui s'est révélée dans les contrées occidentales du Saint-Empire Romain Germanique par l'utilisation des mêmes couleurs dans la symbolique des emblèmes et, en 1848, elles seront brandies par les révolutionnaires allemands, avec l'or à la place du jaune, puis, après 1918, seront choisies par la république de Weimar. Supprimées sous le nazisme, elles seront à nouveau choisies, après 1945, pour servir aux drapeaux des deux Allemagne, mais dans un disposition horizontale. Pour l'Allemagne fédérale un aigle figure sur la bande centrale, pour la République populaire un emblème socialiste figure à la même place. Au XXIe siècle, de cette longue histoire subsistent les couleurs des armoiries des deux Brabant de Belgique ainsi que des drapeaux de la Belgique et de l'Allemagne fédérale réunifiée. Mais, à la différence du drapeau belge, la disposition des bandes du drapeau de l'Allemagne reste horizontale et dans un ordre différent.

Guerre de succession du Brabant (15 juin 1356 – 4 juin 1357)

Après la mort de ses fils, le Duc Jean III de Brabant, dit Jean III le Victorieux, se retrouva sans hériter mâle. Pour limiter le risque de conflit entre ses trois filles et gendres après son décès, il désigna pour lui succéder l’ainée de ses filles, Jeanne de Brabant, qui avait épousé Wenceslas de Luxembourg. Il fit promettre aux époux ainsi qu'aux villes du Duché d’en maintenir l’intégrité territoriale, avant de mourir le 5 décembre 1355[3].

En dépit de ces dispositions, le seigneur du comté de Flandre voisin, Louis II de Flandre, dit Louis de Male, époux de Marguerite (la sœur cadette de Jeanne), réclama le démembrement du duché et une partie de celui-ci en compensation du fait que, selon lui, lors de son mariage avec Marguerite, le Duc Jean III de Brabant lui avait promis une dot qui n’aurait jamais été payée [4]. Il affirmait en outre n'avoir jamais reçu l’entièreté du payement pour la vente de Malines par le Comté de Flandre au Duché de Brabant quelques années plus tôt, en 1347.

Face au refus de Jeanne et Wenceslas, Louis de Male déclara la guerre au Duché de Brabant le 15 juin 1356. Pour éviter un embrasement généralisé, Wenceslas proposa de concéder à Marguerite la seigneurie de Malines [5], mais il fut tenu de se rétracter devant la vive opposition que cette proposition suscita chez la Duchesse et chez les magistrats de Bruxelles et de Louvain qui l’accusèrent de trahir sa promesse au défunt Duc.

Le 15 juillet, les troupes flamandes se massèrent entre Ninove et Grammont. Des combats éclatèrent le 7 août autour d’Anvers, dont "mille Flamands" firent le siège. Bruxelles tomba le 18 août, bientôt suivie par Malines (le 20 août), Louvain et Vilvorde (le 22 août), Anvers et Grimbergen (le 23 août), Tirlemont (le 24 août) et enfin Nivelles[6].

Wenceslas partit demander le support de son frère Charles IV, Empereur du Saint empire romain germanique, tandis que Jeanne se réfugia à Binche [7] puis à Hertogenbosch, d’où elle représenta le gouvernement légitime du « Brabant Libre » [8]. Le 6 octobre elle informa Louvain et Bruxelles que l'Empereur soutenait Wenceslas et qu’une armée était en route pour libérer le Brabant[9].

La nouvelle rendit espoir aux Brabançons et dans la nuit du 24 octobre, un petit groupe de patriotes Bruxellois menés par Everard t'Serclaes escalada les murs de la ville, arracha l’étendard des troupes d’occupation flamandes et fit flotter à nouveau les couleurs brabançonnes sur Bruxelles. Dès l’aube, à la vue du drapeau brabançon, les Bruxellois se rebellèrent contre l’occupant et le mirent en fuite. Il ne fallu que cinq jours aux autres villes brabançonnes, à l’exception de Malines, pour suivre l’exemple bruxellois [10]. C’est de cette époque que date la seconde enceinte de Bruxelles dont la construction fut décidée au lendemain de la libération de Bruxelles par les autorités de la ville (parmi lesquels Everard t'Serclaes nommé échevin). La ville débordait en effet largement de la première enceinte (datant du XIIIe siècle) et les fortifications n’avaient pas offert une grande protection lors du conflit qui venait d'opposer le Brabant à la Flandre. La construction débuta quelques semaines à peine après la libération de la ville et se termina en 1379 (ces remparts ont subsisté jusqu’au milieu du XIXe siècle [11] et un monument à la mémoire d’Everard t'Serclaes est situé à l’angle de la rue Charles Bulls et de la Grand Place de Bruxelles. La croyance populaire veut que la toucher en faisant un vœu permette de voir ce vœu réalisé).

Mais Louis de Male ne s’avoua pas vaincu. La paix ne fut signée (le 4 juin 1357 à Ath) que suite à l'arbitrage du Comte de Hainaut, favorable au Comte de Flandre. En vertu de ce traité, en échange de la reconnaissance officielle par le Comte de Flandre de la souveraineté de la Duchesse Jeanne sur le Duché de Brabant, le Comte fut autorisé à conserver le titre honorifique de Duc de Brabant jusqu’à sa mort. En outre, Malines dut être cédée à la Flandre et Marguerite reçu la ville d’Anvers et ses dépendances[12].

En 1384, à la mort de Louis de Male, le Duché de Brabant voit le Duché de Bourgogne s’étendre à ses frontières, Philippe le Hardi (Duc de Bourgogne et quatrième fils du Roi Jean II de France) ayant épousé en 1369 Marguerite III de Flandre, la fille de Louis de Male et de Marguerite, unique héritière du défunt Comte de Flandre.

En 1405, un an avant son décès, Jeanne de Brabant abdiqua en tant que duchesse de Luxembourg (titre qu’elle avait conservé après la mort de Wenceslas en 1383). Sans enfant de ses deux mariages, elle désigna pour lui succéder à la tête des duchés de Brabant et de Limbourg son petit-neveu Antoine de Brabant, petit-fils de sa sœur Margueritte, né l’année du décès de Louis de Male (en 1384) et également petit-fils, par son père (Philippe le Hardi) du Roi Jean II de France. Son autre sœur, Marie, n’ayant comme elle pas eu d’enfant, Jeanne permettait par ces disposition qu’à travers la descendance de sa sœur Marguerite, le futur Duc de Brabant soit l’un des arrières petits fils du Duc Jean III de Brabant.

En dépit des liens fraternels qui unissaient Antoine de Brabant et Jean sans Peur de Bourgogne (tous deux fils de Philippe le Hardi), le duché de Brabant restera encore indépendant de l’Etat bourguignon pendant 25 ans. Le fils d’Antoine, Jean IV de Brabant, fondera l'Université de Louvain en 1425. Jean IV n'ayant pas eu d'enfant, à sa mort en 1427 le duché revint en héritage à son frère Philippe de Saint-Pol qui ne lui survit que 3 ans, lui aussi sans laisser de descendance. Le 4 août 1430, le Duché de Brabant passe donc en succession à leur cousin Philippe III de Bourgogne, dit Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur; ce qui marque l’entrée du Duché de Brabant dans l’État bourguignon.

Les ducs de Bourgogne

Armes des ducs de Brabant
de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules

En 1430, après que la mort de Philippe de Saint-Pol et celle de son frère Jean IV de Brabant (connu aussi sous le nom de Jean de Bourgogne) trois ans auparavant laisse la maison du Brabant sans héritiers, celle-ci passe sous domination bourguignonne. Sous Philippe le Bon Bruxelles devient de fait le siège du pouvoir, avec son vaste palais des ducs de Brabant habité par la dynastie bourguignonne. Ce palais est agrandi et embelli par les Bruxellois soucieux de conserver en leurs murs celui que l'on surnomme "le Grand Duc d'Occident". Ambitieux, le duc Philippe réunit par héritages et achats ce qui devient un vaste territoire englobant ce qui sera plus tard les Pays-Bas, la Belgique et le Nord de la France. Il lui donne le nom de Leo Belgicus.

Le fils de Philippe, Charles le Téméraire rêvera de réunir ces possessions à la Franche-Comté et à la Bourgogne dans le but de constituer un royaume cohérent restituant, de fait, une partie de l'ancienne Lotharingie. Mais l'empereur d'Allemagne, qui lui avait promis la couronne, tergiversera et Charles mourra à l'issue des batailles de Grandson et de Morat où il se heurtera aux suisses soutenus en sous-main par le roi de France Louis XI.

Charles Quint et la montée en puissance de l'Espagne

Le Brabant est finalement intégré aux 17 provinces de Charles Quint. Ce dernier, né à Gand, est élevé à Bruxelles. Il est l'héritier direct de Charles le Téméraire à travers Marie de Bourgogne et Philippe de Habsbourg. Charles Quint, héritant de la royauté de l'Espagne, parvient à se faire élire empereur du Saint-Empire Romain Germanique et, de ce fait, les Pays-bas que l'on nomme alors Pays-Bas espagnols entrent dans un vaste empire dans lequel figurent les colonies d'Amérique. Charles Quint résidera essentiellement à Bruxelles, dans le palais des ducs de Brabant, entouré d'une cour brillante où se côtoient des nobles issus de l'Empire, de l'Espagne et des Pays-Bas. Son règne correspond à une période de grande prospérité pour Bruxelles, le Brabant et les Pays-Bas, surtout la partie méridionale de ceux-ci correspondant à la future Belgique avec le nord de la France. Sur les cartes de géographie de l'époque le pays comprenant la future Belgique et les Pays-Bas s'appelle Leo Belgicus.

On peut considérer le régime des ¨Pays-Bas comme une confédération dont les membres gardent une large autonomie, se gérant à travers les Etats généraux installés sous Philippe le Bon, le Brabant et la Flandre en étant les régions clés.

Mais la dissidence religieuses du protestantisme entraîne la réaction de Charles Quint qui édicte des lois sévères publiées par des placards, affiches arborées sur les hôtels de ville, par lesquelles les protestants sont menacés des pires sanctions dont la mort. De fait, le pouvoir des Espagnols va en tirer profit, Charles Quint s'appuyant sur eux pour combattre le protestantisme.

Rebellion et guerres

Après l'abdication, à Bruxelles, de Charles Quint, son fils, Philippe II recueille la totalité des possessions de son père, à l'exception notable de l'empire allemand. Le nouveau souverain amplifie les persécutions contre les protestants. Il en profite aussi pour vouloir rabaisser les pouvoirs des Etats généraux (qui constituent un parlement) et du Conseil d'Etat (gouvernement). Ceux-ci protestent et les troupes espagnoles appuyées sur des mercenaires allemands sont envoyées à Bruxelles. Il en résultera finalement une rébellion de la noblesse des Pays-Bas qui ne veut pas se couper du peuple. Même les seigneurs catholiques adhèrent au "compromis des nobles", liste de revendications qui est présentée à la gouvernante représentant Philippe II à Bruxelles. Traités de gueux, les nobles s'emparent de ce mot pour s'en faire un titre de gloire en proclamant leur slogan, "Gueux jusqu'à la besace". Mais les deux chefs de la coalition, les comtes d'Egmont et de Hornes sont arrêtées par traîtrise et exécutés par décapitation sur la grand-place de Bruxelles devant la population horrifiée dans une ville en état de siège. C'est le début d'un soulèvement général sous la direction du Prince d'Orange, qui avait été un proche de Charles Quint, et de Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, dit aussi de Marnix van Sainte-Aldegonde, protestant issu d'une famille de Savoie. Si, initialement, le Brabant fera sécession pour former les Provinces-Unies avec les provinces du nord des Pays-Bas, il sera finalement coupé en deux à l'issue de la guerre de Quatre-Vingts Ans qui entraîne forces destructions et pendant laquelle Bruxelles sera une ville protestante pendant dix ans avant d'être reprise par les troupes catholiques de l'Espagne au terme d'un siège d'un an.

Pendant quatre-vingt ans, les milices du Brabant et les troupes des états généraux se heurteront inlassablement à deux sortes d'adversaires, les troupes espagnoles (comprenant d'ailleurs des combattants et même des chefs belges), mais aussi, de plus en plus, au fur et à mesure que les années passent, les armées des Pays-Bas du nord groupant une majorité de mercenaires allemands. C'est que la solidarité initiale des provinces du Leo Belgicus n'est plus qu'un souvenir car les provinces du nord sont définitivement passées au protestantisme. Des catholiques y ont droit d'exercer leur culte dans certaines régions et l'hostilité à l'Espagne sert de ciment pour assembler les habitants de confessions opposées. Tandis que, dans le sud, Brabant compris, l'hostilité aux Espagnols va de pair avec une restauration de la religion catholique que les rebelles finissent par avoir en commun avec l'Espagne. D'où des situations complexes dans lesquelles la fidélité religieuse et la rébellion politique se contredisent souvent, engendrant des événements inextricables dans lesquelles des nobles et des commandants d'armées changent parfois de camp.

Au terme de ces quatre-vingts années de destructions et de morts, la partie septentrionale des Pays-Bas formera les Provinces-Unies, comme pays de la Généralité, tandis que la partie sud restera aux mains de l'Espagne catholique, tout en conservant une autonomie relative. Les futures provinces d'Anvers et du Brabant y figurent, tandis que le Noord Brabant est inclus dans la généralité des Pays-Bas indépendants.

Bruxelles sera encore attaquée, cette fois par l'armée française commandée par le maréchal de Villeroy. C'est l'époque où la monarchie française cherche à s'étendre vers le nord. Quelques Français sont tués par la riposte des "pierriers", canons des remparts à courte portée. Mais les canons français, qui visent la flèche gothique de l'Hôtel de ville, ne peuvent atteindre leur cible et c'est le centre de la cité qui est ravagé. Il en résultera la reconstruction de la superbe grand-place en style baroque.

Domination autrichienne et révolution

Les Pays-Bas du sud passent ensuite aux mains de l'Autriche par transmission des Habsbourgs d'Espagne à ceux d'Autriche. Les gouverneurs autrichiens se font détester, s'efforçant, comme leurs prédécesseurs espagnols de rabaisser les pouvoirs locaux. Une exception, Charles de Lorraine, personnage débonnaire, mais aussi gestionnaire efficace qui patronne l'urbanisation du quartier royal de Bruxelles, Place Royale, Parc et rues voisines dans le style classique appelé style français. En 1789, le Brabant et les provinces voisines se révoltent contre les réformes politiques et religieuses de Joseph II au cours de la révolution brabançonne. Il s'agit, pour l'empereur, de réglementer les fêtes religieuses et autres jours de congé des corporations qui, à son estime, entraînent beaucoup trop de journées perdues. Il entreprend aussi de fermer des abbayes et couvents qui, fait-il savoir, sont le repère de l'oisiveté et, à ce titre, sont improductifs. Révoltés par ce qu'ils considèrent comme des atteintes à leurs chartes multi séculaires, les Brabançons, épaulés par les provinces voisines du Brabant, se soulèvent et, sous le commandement d'un enfant du pays, le général Van der Mersch battent les troupes autrichiennes.

Les Pays-Bas autrichiens se proclament alors indépendants sous le nom d' États belgiques unis. Mais les révolutionnaires, absorbés par les différends entre les progressistes, représentés par l'avocat Vonck, et les conservateurs représentés par l'avocat Van der Noot, ne pourront organiser le pays et l'armée avant le retour en force des Autrichiens. Ceux-ci s'imposent à nouveau, puis, en 1795, après des allées et venues militaires et batailles dans lesquelles les Belges sont entraînés, c'est la France, en guerre avec tous les souverains européens à la suite de la Révolution française, qui finit par l'emporter en 1795. Et les Pays-Bas, Brabant compris, sont cédés officiellement par l'Autriche à la France par le traité de Campoformio en 1797.

Découpage à l'époque française

Ce qui reste du Brabant est partagé en 1795 entre deux départements, celui de la Dyle au sud (couvrant les actuelles provinces de Brabant flamand et de Brabant wallon et la région de Bruxelles-Capitale, chef-lieu Bruxelles) et celui des Deux-Nèthes au nord (couvrant l’actuelle province d'Anvers, chef-lieu Anvers).

Voir aussi

Articles connexes

  • Familles originaires du duché de Brabant

Liens internes

Histoire

Notes et références

  1. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belge au Moyen Âge, tome II, p. 102.
  2. Van Droogenbroeck, F. J., 'De betekenis van paltsgraaf Herman II (1064-1085) voor het graafschap Brabant', Eigen Schoon en De Brabander (2000) 1-166.
  3. Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.3, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  4. BY. II, p.545 ; Chronicon comitum Flandrensium, p. 229 ; Rymkronyk van Vlaenderen, p. 848 ; cités par Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.3, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  5. BY, II, pp. 477-80, De Limburg-Stirum, Cartulaire, II, p.155, cité par Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.4, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  6. Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.6, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  7. D’Outremeuse, Chronique, p.185 ; Le Bel, Vraies,I, p.231. ; cité par Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.7, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  8. AGR, CB, 932 bis ; Piot, Renseignement , p.190 ; cité par Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.8, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  9. Le Bel, Vraies, I, p.235. ; cité par Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.8, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  10. Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, p.8, The Boydell Press, Woodbridge, 2004
  11. « Brussels. » Encyclopædia Britannica from Encyclopædia Britannica 2006 Ultimate Reference Suite DVD
  12. Sergio Boffa, Warfare in Medieval Brabant, pp.9-10, The Boydell Press, Woodbridge, 2004

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