Dynastie Jin (265-420)

Dynastie Jin (265-420)
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Dynastie Jin
晋 (zh)

265420

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Territoire de la dynastie Jin dans sa plus grande étendue, vers 280

Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Successivement Luoyang, Chang'an et Jiankang
Histoire et évènements
265 Fondation de la dynastie Jin, à la suite de la conquête du royaume de Shu par le Wei
280 Conquête du royaume de Wu
304-439 Période des Seize Royaumes : partition de la Chine entre nord (les 16 royaumes) et sud (Jin)
420 Liu Yu dépose Jin Gongdi et fonde la dynastie Song du Sud
Empereurs
(1er) 265-290 Sima Yan
(Der) 418-420 Jin Gongdi

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La dynastie Jin (晋[1], 265420), divisée en Jin occidentaux (265-316) et Jin orientaux (316-420), succéda au Royaume de Wei (période des Trois royaumes de Chine) et compta en tout 15 empereurs. Ses capitales furent Luoyang (265-311) puis Jiankang (316-420), avec un bref intermède à Chang'an (311-316). Les Seize Royaumes occupaient le Nord de la Chine durant les Jin orientaux, qui furent évincés en 420 par la dynastie Liu-Song, inaugurant la période des dynasties du Nord et du Sud.

La dynastie Jin fut fondée juste après la conquête de Shu par Wudi, issu du clan Sima fournissant généraux et stratèges aux Wei.

Jarre à thème bouddhiste, Jin occidentaux

Elle connut rapidement son apogée militaire avec la conquête des Wu en 280 qui reconstitua l’empire, mais dut constamment lutter contre les seigneurs de guerre et souverains des ethnies non Han qui finirent par occuper le Nord. La faiblesse des institutions étatiques permettait aux grandes familles et aux généraux de disputer le pouvoir aux empereurs, entraînant une instabilité politique chronique qui empêcha les Jin de consolider leur position sur l’ensemble du pays.

Le déplacement de la cour et de l’aristocratie dans la région de l’actuelle Nankin à la fin des Jin occidentaux contribua à la poursuite de l’intégration du Sud dans l’empire. En dépit de - ou parfois grâce à l’instabilité politique, la période fut féconde sur le plan de la philosophie et de la religion : Xuanxue et Qingtan, apogée des Maîtres célestes et naissance de nouveaux courants taoïstes, développement de l’alchimie et du bouddhisme du Sud avec des personnalités comme Ge Hong et Huiyuan. Des progrès techniques eurent lieu, en particulier dans les domaines du tissage, des couleurs de papier, de la médecine et de la métallurgie. Dans le domaine des arts, on peut citer le calligraphe Wang Xizhi (303-361) ainsi que le poète Tao Yuanming.

Sommaire

Jin occidentaux ou Xi Jin (西晋, dans l'ensemble de la Chine)

Territoire des Jin occidentaux (265-316)
Jin Wudi

Le prestige et le style flamboyant de Wudi – il se constitue l’un des gynécées les plus importants de l’histoire impériale, allant jusqu’à interdire en 273 les mariages pour choisir ses concubines en priorité – ainsi que la réunification de l’empire avec la prise de Wu en 280 n’empêchent pas la situation de se dégrader rapidement. Les structures étatiques sont faibles et les empereurs constamment sur le qui-vive face aux ambitions des grandes familles. Luttes de palais et rébellions se succèdent, comme celle des Huit Princes (bawangzhiluan) (291-306), particulièrement dommageable. Des rébellions contre l’empire inspirées par le nationalisme Wu ont lieu dans le Sud, mais d’origine populaire, elles sont réprimées par les grandes familles locales Zhou – basés à Yixing- et Shen – basés à Wuxing. Par contre, face aux ambitions territoriales des peuples non Han du Nord-Ouest, les empereurs hésitent parfois à déployer toute leur puissance de contre-attaque de crainte de donner à leurs généraux trop d’importance. Les royaumes « barbares » finissent par chasser les Jin du Nord ; c’est le début de la période dite des « troubles des Cinq Hu » (wuhuluanhua), terme représentant collectivement les peuples frontaliers.

Empereurs

  1. Wudi (Sima Yan) (265-290)
  2. Huidi (Sima Zhong) (290-306)
  3. Huaidi (Sima Chi) (306-313)
  4. Mindi (Sima Ye) (313-316)

Jin orientaux ou Dong Jin (东晋, en Chine du Sud)

jaune : territoire des Jin orientaux (317-420) ; violet : territoire occupé par les Seize Royaumes

À partir de 311, le pouvoir est sérieusement menacé dans le Nord avec la capture de l’empereur Huaidi par les Han-Zhao. En 316/317 Sima Rui prend de facto la tête de la dynastie à Jianye/Jiankang, actuelle Nankin, où il s’est installé comme gouverneur du Sud sur les ordres du régent impérial. Après l’exécution de Mindi par Han-Zhao en 318, Sima Rui devient officiellement l’empereur Yuandi. Wang Dao, issu d’une famille de conseillers, l’a suivi et s’efforcera jusqu’à sa mort en 339 de stabiliser l’État Jin dans le Sud. Sima Rui est rejoint par de nombreux aristocrates et fonctionnaires ; beaucoup de Hakkas font remonter à cette époque le départ de leurs ancêtres depuis la vallée du fleuve Jaune, bien que les historiens n’en soient pas convaincus. L’empereur doit faire face à l’opposition des clans locaux Zhou et Shen, contre lesquels il obtient l’appui des clans Zhu, Zhang, Gu et Lu de Wujun, actuelle Suzhou. Les généraux luttant efficacement contre les royaumes du Nord constituent également une menace, comme Huan Wen, qui est à deux doigts d’usurper le pouvoir en 373. Une brève union se constitue devant la menace des Qin antérieurs, repoussés en 383 à la bataille de la rivière Fei, mais aussitôt après les rivalités reprennent, ainsi que des révoltes populaires dues à la vie difficile des paysans sous le régime économique des grandes exploitations.

En 403, Huan Xuan, fils de Huan Wen, tue Sima Daozi, oncle et régent de l'empereur Andi et se déclare fondateur de la dynastie Huan-Chu, prenant Andi en otage. Ce dernier est délivré et rétabli sur le trône en 405 par Liu Yu. après plusieurs victoires militaires, dont la destruction des Qin postérieurs en 417, Liu Yu prend le pouvoir en 420 ; il dépose Gongdi qu’il fera assassiner l’année suivante et inaugure la dynastie Liu-Song et le début de la période des dynasties du Nord et du Sud.

Empereurs

  1. Yuandi (Sima Rui) (317-322)
  2. Mingdi (Sima Shao) (322-325)
  3. Chengdi (Sima Yan) (325-342)
  4. Kangdi (Sima Yue) (342-344)
  5. Mudi (Sima Dan) (344-361)
  6. Aidi (Sima Pi) (342-365)
  7. Sima Yi (365-371)
  8. Jianwendi (Sima Yu) (371-372)
  9. Xiaowudi (Sima Yao) (372-396)
  10. Andi (Sima Dezong) (396-418)
  11. Gongdi (Sima Dewen) (418-420), abdique

Culture

Les sept sages du bosquet de bambous représentés avec l’ermite Rong Qiqi des Printemps et Automnes sur une tombe des dynasties du Sud
La nymphe de la rivière Luo. Attribué à Gu Khaizhi (vers 345 - 406), encre et couleurs sur soie. Détail d'un rouleau horizontal, ens. : 21,7 x 572,8cm. National Palace Museum at Taipei, Taiwan.

L’ambiance factieuse des milieux du pouvoir où les conflits sont souvent meurtriers entraîne une désaffection de certains jeunes aristocrates vis-à-vis de la politique et leur repli dans le qingtan, « pure conversation », joutes oratoires codifiées. Ses adeptes, lettrés et poètes, adoptent parfois un mode de vie hédoniste ou excentrique qui vaudra au mouvement sa mauvaise réputation dans l’histoire officielle écrite selon la perspective confucéenne. Le qingtan s’insère dans le courant xuanxue apparu sous les Wei. Bien qu’il soit catalogué taoïste, ses auteurs, souvent engagés dans la fonction publique, mettent parfois les notions taoïstes au service du confucianisme ou s’en servent pour justifier l’ordre social. Les personnalités les plus représentatives en sont les philosophes Wang Bi et He Yan (Wei), Xiang Xiu et Guo Xiang, ainsi que les sept sages du bosquet de bambous  : Xi/Ji Kang, Liu Ling, Ruan Ji, Ruan Xian, Xiang Xiu, Wang Rong et Shan Tao.

Le bouddhisme poursuit son implantation. Il apporte sa contribution au xuanxue ; des moines participent au qingtan et on reconnait certaines influences bouddhistes chez ses auteurs qui les traduisent à leur manière. Sous les Jin orientaux, le moine d’origine nordique Huiyuan établit sur le mont Lu dans la Chine du sud un centre de rayonnement bouddhiste où naît le mouvement Terre pure. Dans le Nord occupé par les Seize royaumes, des travaux importants de traduction sont entrepris sous l’égide des souverains et la direction de Dao'an (Qin antérieurs) et Kumarajiva (Qin postérieurs). Le moine Faxian quitte le domaine des Qin postérieurs pour un long périple (399-414) aux sources du bouddhisme relaté dans Relation des royaumes bouddhiques (Foguoji), dont il rapporte des textes.

Le taoïsme également poursuit son développement. Le mouvement des maîtres célestes toujours florissant s’étend au sud du Chang Jiang avec la réunification et l’exil de l’aristocratie vers le sud. En 399, Sun En de Wu et son parent Lu zhi, leaders locaux du mouvement, entreprennent une tentative de rébellion qui entrainent une restriction du mouvement à la fin des Jin orientaux. Entretemps, les futurs courants phares des dynasties du Nord et du Sud et des Sui-Tang, Shangqing et Lingbao se constituent avec Wei Huacun pour le premier et Ge Chaofu pour le second. Du côté des alchimistes, Ge Hong, grand-oncle de Ge Chaofu, laisse un témoignage important avec le Baopuzi.

Luoshenfu de Gu Kaizhi

Sur le plan des arts, on peut citer le calligraphe Wang Xizhi et son fils Wang Xianzhi et le peintre Gu Kaizhi.

La poésie fu poursuit la tradition dite de Jian'an entamée sous les Han avec Zhang Zai, Zhang Xie, Zhang Yuan, Lu Ji, Lu Yun, Pan Yue, Pan Ni, Zuo Si. Certains s’inspirent de l’esprit du qingtan comme Sun Diao ou Guo Pu. Les autres styles sont représentés par Ji Kang, Ruan Ji et surtout Tao Yuanming. Guo Pu est aussi connu pour ses commentaires du dictionnaire Erya, du Livre des monts et des mers et de la Légende du roi Mu.

L’action de la légende populaire de Liang Shanbo et Zhu Yingtai se situe sous les Jin orientaux.

Dans le domaine des sciences et techniques, on peut citer le cartographe Pei Xiu (224-271), ministre des Jin occidentaux, ainsi que les travaux chimiques et médicaux des alchimistes dont Ge Hong qui rédige le premier traité de médecine d’urgence, le Zhouhoubeijifang. Le papier se perfectionne et remplace massivement les lamelles de bambou.

Autres

Une autre dynastie Jin a dirigé la Chine du Nord. Elle a été fondée en 1115 par Taizu, du peuple mandchou des Jurchen, et a pris fin en 1234 par l'invasion des Mongols de Gengis Khan.

Notes

Voir aussi

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