Déclaration de guerre de la France à l'Autriche 20 avril 1792

Déclaration de guerre de la France à l'Autriche 20 avril 1792

Guerre franco-autrichienne (1792)

La déclaration de guerre à l’Autriche le 20 avril 1792, tout en relançant le mouvement révolutionnaire, allait entraîner la chute de Louis XVI et ouvrir une période nouvelle dans l’histoire de l’Europe[1].

Au mois de mai 1791, Léopold II, empereur du Saint-Empire romain germanique, roi de Bohême et de Hongrie, est averti par sa sœur, la reine Marie-Antoinette, de la préparation de la fuite imminente de la famille royale de France. Cette nouvelle situation met ce monarque, plutôt pacifique, dans l’obligation d’intervenir dans les affaires françaises[2]. La fuite manquée de Louis XVI, arrêté à Varennes, est un des actes les plus importants de la Révolution française[3]. Cette initiative malheureuse du roi va précipiter la guerre — d’abord déclarée à l’Autriche — entre la jeune monarchie constitutionnelle et l’Europe dynastique[4].

Sommaire

Contexte

La Révolution et l’Europe

Dès le début, le développement des idées révolutionnaires inquiète les rois européens qui comprennent immédiatement que les fondements de 1789 détiennent en eux-mêmes un rayonnement suffisamment important pour saper leur pouvoir absolu[5], car, par sa spécificité, la Révolution française véhicule le projet d’un bouleversement radical de l’Europe[6] et peu de pays, dont parfois certaines de leurs élites font preuve d’enthousiasme, se montrent insensibles aux événements de France; ainsi, les souverains européens ne tardent pas à se manifester. Mais, malgré leur hostilité, les réactions sont diverses[7] et, dans l’ensemble, les souverains des anciennes monarchies gardent leur sang-froid. À l'égard de la France, du coté européen, il n’existe pas de réelle menace de guerre[8]; la France a d’ailleurs, dès août 1790, dénoncé les anciennes alliances et, un an après, l’Assemblée constituante décrète « que la nation française ne fera jamais la guerre dans le but de procéder à des conquêtes »[9].

Situation politique de l’Europe en 1791

Les principales puissances européennes ne se désintéressent pas des affaires françaises, mais, impliquées dans leurs propres problèmes, elles font passer celles-ci au second plan de leurs préoccupations[10]. L’Angleterre, qui sort d’une guerre avec l’Espagne, trouve cette situation avantageuse : une France en pleine désorganisation ne peut que faciliter son commerce et l’affaiblissement de Louis XVI ne déplaît pas à Léopold II. Dans l’immédiat les embarras de l’empereur, chef naturel de l’Europe autocratique, ne viennent pas de la France, mais de l'Empire ottoman et de la Pologne[8]. Si Catherine II, l’impératrice de Russie, soutient les émigrés et prône la croisade contre les « anarchistes » de Paris, ses manigances pour s’emparer et occuper la Pologne paraissent catastrophiques au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II, et au souverain autrichien, Léopold II, ce qui les a contraints à un rapprochement définitif. Le 11 juin 1791, une entrevue est décidée à Pillnitz, en Saxe[11].

Les suites de Varennes

Dès le 21 juin l’Assemblée constituante décide de suspendre le roi[12] ; mais l'équipée de Varennes encourage le durcissement du mouvement populaire et la République — le nouveau pouvoir éventuel favorisé par la fuite du roi — devient tout à coup, dans l’esprit de certains, un régime possible bien que les sociétés populaires jugent les principes républicains inapplicables dans un pays aussi grand que la France ; la déchéance de Louis XVI et une régence paraissent préférables[13]. Face à cette mobilisation républicaine, la Constituante dans son ensemble reste monarchiste et le club des Jacobins se cantonne dans une stricte légalité, puis, pour faire face à la succession de pétitions réclamant la déchéance du roi l’Assemblée, sur une idée de Barnave, déclare que le roi a été enlevé et, de ce fait, se trouve innocent[14].

Les tenants d’une monarchie constitutionnelle (les futurs Feuillants) comprennent que la chute du roi entraînerait l’écroulement de tout l’édifice fondé par la Constituante. Les modérés s’unissent pour soutenir le roi menacé et prennent prétexte, le 17  juillet  1791, du dépôt d’une pétition, déclarée contraire à la Constitution, pour rétablir l’ordre. Cette reprise en main tourne à une répression sanglante, contre les républicains et les démocrates, lors de la Fusillade du Champ-de-Mars ; désormais un fossé s’est creusé entre les constitutionnels et les avancés[15]. La veille Louis XVI a été rétabli sur son trône par les décrets des 15 et 16 juillet votés par la Constituante dominée par les députés constitutionnels et royalistes qui veulent terminer la Révolution.

La révision de la Constitution, achevée le 3 septembre, est acceptée le 13 par le roi qui fait quelques critiques sur l’organisation des pouvoirs mais prête serment de fidélité le 14[16] ; Léopold II, déjà peu enclin à une intervention en France, n’est pas foncièrement opposé aux réformes constitutionnelles, et approuve le choix de Louis XVI, ce qui ôte à Marie-Antoinette — du moins dans l’immédiat — toute illusion de retour à l’ordre ancien « Quel malheur que l’empereur nous ait trahis » dira-t-elle[17]. Le 30 septembre suivant, l'Assemblée constituante se sépare, pensant avoir achevé l’union de la royauté et de la bourgeoisie censitaire contre la poussée populaire et la contre-révolution aristocratique[18].

La scission des Jacobins (16 juillet 1791)

La fuite du roi, le 21  juin  1791, a fait voler en éclats l’unité de la Révolution et a mis au jour les divisions profondes qui existent entre les monarchistes constitutionnels, Jacobins de la première heure, pressés de terminer la Révolution et les Jacobins démocrates qui considèrent que celle-ci n’a pas atteint tous ses objectifs[19]. Le décret du 15 juillet, innocentant Louis XVI après sa fuite est contesté le 16 juillet par une pétition demandant sa mise en accusation. Cette pétition antilégaliste fournit le prétexte permettant à une importante partie des députés de rompre avec un groupe qui s’éloigne de la ligne modérée suivie par le triumvirat : Barnave, Alexandre de Lameth, Adrien Duport[20].

Ce 16 juillet, les partisans du Roi et de la Constitution décident de créer leur club rue Saint-Honoré dans l’ancien couvent des Feuillants dont ils prennent le nom. Cette scission, aggravée le lendemain par la fusillade du Champ-de-Mars, constitue la première grande division interne du mouvement révolutionnaire[21]. Dans un premier temps, cette rupture paraît favorable aux Feuillants ; pourtant, dès la séparation de l’Assemblée constituante, les Jacobins ont non seulement reconquis le terrain perdu mais se sont de plus enrichis de nouveaux éléments[22], car, après le 1er octobre, la plupart des nouveaux élus de gauche à la législative affluent naturellement au Club des Jacobins.

Les Feuillants

Issus de la scission des Jacobins, les Feuillants, ou monarchistes constitutionnels, bien que minoritaires, sont aux Affaires et conseillent le roi ; ce sont des modérés représentant une certaine bourgeoisie et la noblesse aux idées avancées. Profitant du soutien et des suffrages du Centre, indécis mais modérés comme eux, ils sont, pour la plupart, opposés à la politique anticléricale et belliciste des Girondins ; parti de l’ordre, après Varennes, ils ont prôné une politique de collaboration[23] avec la Cour[24].

Une de leur principale difficulté, jusqu’à l'insurrection du 10 août, tournera autour de la question constitutionnelle[25], entre autres avec le veto suspensif attribué au roi par la Constitution ; celui-ci n’est pas accepté par la plupart des Jacobins et des sociétés populaires. Ainsi dès le 25  novembre  1791, soit quelques semaines après sa divulgation, la Constitution est attaquée à l’Assemblée au travers de la personne du roi, accusé de vouloir avec ce veto protéger les ennemis de la Révolution ; accusation reprise, le 11  janvier  1792, par Robespierre qui, aux Jacobins, dénonce le veto que Louis XVI oppose le 19 décembre en faveur des prêtres insermentés et des émigrés contre le décret de l’Assemblée. L’Incorruptible considère le veto contraire à la Constitution et envisage l’épreuve de force[26]. La Constitution se trouve en conséquence gravement contestée. Le projet de Barnave et des Feuillants, d’en finir avec la Révolution, sinon de la stabiliser, en faisant d’abord accepter la Constitution au roi puis en établissant de bons rapports entre les pouvoirs législatif et exécutif, se révèle vite inconciliable[26].

De plus la question de la guerre divise fortement leur parti qui s’en trouve très affaibli : ces modérés redoutent un conflit qui réduirait à néant les acquis de la Révolution[27]. Comprenant le danger qui menace la monarchie, ainsi que l’ordre libéral et bourgeois, ils luttent pour sauvegarder la paix[28]. Mais les militaires, comme les frères Lameth vont évoluer et se rapprocher des vues de La Fayette, qui pense qu’une guerre limitée et une victoire rapide permettraient aux généraux victorieux d’affermir le roi et d’arrêter définitivement la Révolution en retournant l’armée contre la nation[29]. Les illusions de ceux-ci et la trahison de la Cour auront raison de leur bonnes intentions[30] ; ainsi, la politique qu’ils ont essayé de mener se révèle sans prise sur l’Assemblée comme sur l’opinion. Dès lors, à terme, leur abaissement et leur disparition deviennent inévitables[31].

Les évènements préalables à la guerre

La déclaration de Pillnitz

La rencontre, décidée le 11  juin  1791, entre l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, a lieu le 27 août suivant à Pillnitz : son but principal était de régler le problème posé par la Russie avec la Pologne. Mais, depuis, a eu lieu la fuite manquée de Louis XVI, qui, après avoir averti l’empereur de son projet d’évasion, l’incite à menacer la Révolution[32] et va ainsi obliger celui-ci à s’investir dans les affaires françaises[33] en signant la déclaration de Pillnitz ; déclaration d’intention qui ne s’accompagne d’aucune mesure précise, s’arrêtant seulement à désigner le danger qui menace le trône de Louis XVI en invitant les autres souverains à joindre leurs forces aux leurs : « alors et dans ce cas » ils passeraient à l’action ; mais tout ceci était soumis à une entente éventuelle avec d’autres puissances européennes[34]. Afin d’intimider les Jacobins et de laisser les princes français émigrés interpréter la proclamation comme un ultimatum, les monarques commettent l’erreur de faire publier cette déclaration[35].

L’Assemblée législative

Depuis l’affaire du Champ-de-Mars, les Feuillants paraissent maîtriser la France et on ne parle plus de République[36]. Le 30  septembre  1791, la constituante se sépare, et, le lendemain 1er octobre, l’Assemblée nationale législative nouvellement élue, se réunit salle du Manège[37]. Auparavant, sur une proposition de Robespierre, elle avait voté l’inéligibilité de ses membres : tous les députés de la législative doivent être des hommes nouveaux[38]. Les assemblées primaires ont élu 745 députés entre le 29 août et le 5  septembre  1791, ceci après l’émotion qu’ont suscité la déclaration de Pillnitz et la fusillade du Champ-de-Mars[39]. Par rapport à la Constituante, un net glissement à gauche s’est amorcé. Les « Noirs »[40], partisans d’une domination monarchique, ayant perdu toute influence, se trouvent sans forces et ne peuvent plus agir[41].

À droite, les Feuillants sont représentés par 250 députés attachés à la Constitution et au roi ; pour eux, la Révolution est terminée et il n’est pas question de remettre en cause l’ordre établi après Varennes[42].

Le centre, fort de 345 députés, est le plus nombreux : ce sont les « Indépendants », appelés aussi le Marais, attachés à la Révolution, mais dont les opinions sont fluctuantes et sans hommes notables[43]. C’est une masse instable que chaque grand parti essaiera d’amener à ses vues tout au long de la durée de la législature.

La gauche, formée de 136 députés pour la plupart inscrits au club des Jacobins, est composée des élus les plus ardents de la législative qu’on appelle alors les « Brissotins » en raison de la personnalité de leur chef, Jacques-Pierre Brissot. Ils seront connus dans l’Histoire sous le nom de « Girondins » — nom donné par Lamartine dans ses travaux sur ces derniers — en raison de la personnalité de certains de ses élus, venus du département de la Gironde tels Vergniaud, (leur meilleur orateur) Guadet, Gensonné etc[44]. Ils joueront un rôle prépondérant jusqu’au 10 août 1792.

L’extrême gauche, fort peu étoffée, est représentée par des révolutionnaires plus avancés tels que Merlin de Thionville, Bazire et Chabot « le trio cordelier », Robert Lindet, Couthon… Leur influence sur l’Assemblée est presque nulle, mais, par contre, leur ascendant sur les clubs et les sociétés populaires est incontestable[45]. La plupart de ces nouveaux élus ne sont pas des néophytes. Depuis 1789 ils ont fait leur apprentissage politique dans les assemblées communales et départementales[46].

Situation sociale en France (fin 1791 début 1792)

L’année 1791 fut particulièrement difficile pour l’Assemblée constituante qui dut faire face aux troubles intérieurs auxquels s’ajoutèrent les embarras extérieurs ; ces difficultés non résolues passèrent à leurs successeurs et, à l’automne, la baisse de l’assignat et l’augmentation du prix des approvisionnements, surtout des denrées coloniales, causèrent à nouveau des troubles dans les villes et les campagnes et confrontèrent les nouveaux députés à des difficultés économiques et sociales[47].

La lutte pour les produits de première nécessité se généralise ; on voit, notamment, dans le département de l’Eure toute une population de petites gens se regrouper en demandant l’union de tous afin de faire baisser le prix du pain. Taxer le grain pour que le pain demeure abordable est aussi la revendication de milliers de paysans d’Étampes[48]. Ainsi s’affirme un mouvement populaire indépendant pour unir les réclamations économiques à la nécessité d’une véritable démocratie politique[49]. D’autre part, aux jacqueries paysannes s’ajoutent des troubles créés par le clergé, devenu contre-révolutionnaire après la Constitution civile du clergé et la confiscation des biens de l’Église[50].

La marche à la guerre

Les suites de Pillnitz

La déclaration de Pillnitz, largement diffusée après le 27  août  1791, dépasse les espérances de ses auteurs en se répandant partout et Léopold II, persuadé qu’il a sauvé Louis XVI en intimidant les Jacobins de la Constituante, demeure convaincu que la menace d’une intervention suffit à affaiblir la fougue jacobine. Ainsi, fort de ces certitudes, le 12  novembre il invite à nouveau les Cours à réaliser l’union pour faire peur aux révolutionnaires ; mais ceux-ci acceptent mal l’ingérence de l’Autriche dans les affaires de la France. Dès lors la Révolution se sent menacée et le sentiment national en est exacerbé ; l’effet de peur sur lequel comptait Léopold II pour faire pression sur la législative a échoué et se retourne contre lui[36] renforçant ainsi le parti de la guerre.

La politique des Girondins[51]

Les rumeurs de guerre ne datent pas de ces derniers mois de 1791 ; les journaux n’ont pas cessé depuis la fin de 1789 de les propager. La France, qui a déclaré la paix au monde en mai  1790, vit dans la peur permanente d’un conflit. Mais les principes qu’elle s’est donnés rendent difficile le maintien de la paix car ils bouleversent le droit international[52] établi, non pas sur la volonté des populations, mais sur celle des princes absolutistes de l’ancienne Europe[53].

En ces premières journées du début de la législative, la très grande majorité des députés croit à la sincérité du roi et à son attachement au nouveau régime[54]. Les Girondins, qui sont la seconde génération révolutionnaire, commencent dès le début de la législature à faire subir leur ascendant à l’Assemblée et veulent mettre le roi au pied du mur et démasquer les traîtres. Déjà, pour une partie de l’opinion publique française, la guerre est inévitable sinon souhaitable[55] et, dans cette réciprocité d’idée, les Girondins estiment que la Révolution ne peut-être assurée que si elle prend une attitude ferme devant l’Europe. À cette fin ils veulent sommer les rois afin que ceux-ci cessent d’encourager les résistances à ses lois et donnent un gage de leur neutralité en désarmant les émigrés. En cas de refus, ils préconisent la guerre[56].

Leur idéalisme les pousse aussi à croire à la mission régénératrice de la Révolution en Europe[57] et les encourage à se lancer dans le prosélytisme révolutionnaire[58] ; c’est aussi, pour eux, un moyen d’obliger le roi à se prononcer définitivement pour ou contre la Révolution.

Les mouvements révolutionnaires européens (1780-1792)

Divers mouvements révolutionnaires prennent naissance au début des années 1780 et se développent en Europe, bien décidés à renverser les régimes autocratiques en place dans leurs pays respectifs ; toutes ces velléités révolutionnaires sont écrasés avant 1789[59] ; de ce fait, la France, dont la Révolution semble triompher, apparaît alors comme un relais dans le mouvement révolutionnaire européen et relance les aspirations de ces patriotes étrangers, dont la plupart ont trouvé refuge sur son sol ; les girondins qui préconisent la guerre, pour libérer les peuples d’Europe [60], sont aussi poussés par ces patriotes belges, hollandais suisses, italiens, savoyards, allemands... dont ils sont proches et qui comptent bien prendre leur revanche et rentrer dans leur pays en vainqueurs [61].

Les premières attaques des girondins

Ainsi, le 12  octobre 1791 aux Jacobins, le suisse Étienne Clavière[62], député suppléant à la législative, un proche de Brissot, dénonce les menées des émigrés en déclarant que leurs activités principales sont surtout destinées à semer la division à l’intérieur du royaume pour essayer d’entraîner le peuple contre les sociétés patriotiques[63] et à partir du 20 octobre suivant, à l’Assemblée, les Girondins entreprennent d’attaquer méthodiquement les ennemis de la Révolution : le roi et la Cour, l’Autriche, les prêtres réfractaires[64], mais s’en prennent tout d’abord aux émigrés et aux frères de Louis XVI, le comte d’Artois et le comte de Provence, regroupés en armes à Coblence.

Ces émigrés français fomentent des projets d’invasions et, dans leur vantardise, se font forts, avec quelques troupes, de soumettre Paris qui, pour eux, est dominé par quelques groupes d’agitateurs[65] Contre ceux-ci, les Girondins obtiennent de l’Assemblée un premier décret le 31  octobre  1791[66], suivi d’un second le 9 novembre[67]. Néanmoins les patriotes s’exagèrent le danger en prenant la chose trop au sérieux, mais déjà ils n’ont plus confiance dans le roi qu’ils soupçonnent de vouloir rejoindre ses frères émigrés, puis de rentrer en France avec les armées étrangères. Dès lors, pour les patriotes, la question des émigrés est devenue primordiale[68].

Étant donné l’éloignement des émigrés, les décisions de l'Assemblée à leur encontre paraissent chimériques ; ainsi le 29 novembre suivant, les girondins, fidèles à leur tactique, obtiennent deux autres décrets dont le premier est dirigé directement contre ceux-ci afin de les atteindre dans leur exil et invite Louis XVI à sommer l’Électeur de Trèves de disperser leur armée[69].

Ces petits princes allemands possessionnés d’Alsace, le margrave de Bade, le prince de Nassau, et les archevêques de Trèves et de Mayence, dépendant directement de l’empereur d’Autriche dont ils sont les vassaux, ont été spoliés par l’abolition des droits féodaux, le 4  août  1789, des propriétés qu’ils détenaient, et n’acceptant pas le fait accompli, posent des revendications[70] qui risquent de faire dégénérer la situation s’ils demandent secours à Léopold II ; mais, au grand soulagement des Feuillants, l’empereur reste fidèle à sa politique d’intimidation et, le 21  décembre  1791, supprime le principal prétexte pouvant conduire à une déclaration de guerre. Ainsi le décret obtenu par les députés girondins n’a pas plus été suivi d’effet que les annexions, le 13  septembre  1791, d’Avignon et du Comtat Venaissin, n’ont entraîné sa réaction ni celle des autres puissances étrangères[71], même si le vote et le décret qui ont suivi répandirent des alarmes dans toutes les Cours d’Europe[72].

Le second décret obtenu par les Girondins concerne les prêtres réfractaires, dont beaucoup d’entre eux, sont devenus contre-révolutionnaires après la Constitution civile du clergé et la confiscation des biens de l’Église[73] et sont coupables de perpétrer des troubles graves dans de nombreux départements ; ce texte stipule notamment que ceux qui n’auraient pas prêté le nouveau serment seront « réputés suspects de révolte contre la loi ». Dès lors, ils sont rejetés (ou se rejettent) dans les rangs de la Contre-Révolution[74].

Le double jeu de Louis XVI

Mais si Louis XVI, contre l’avis de la droite modérée, [75] rejette les décrets qui frappent les émigrés et les prêtres réfractaires, en opposant son veto [76], le 12  novembre  1791 pour le premier puis le 19 décembre suivant pour le second, il fait une concession à l’Assemblée en consentant à sanctionner le décret contre l’un des princes rhénans, l’Electeur de Trèves [77] — au grand étonnement des girondins surpris que le roi ait cédé si facilement, — et vient le 14  décembre  1791 annoncer à l’Assemblée qu’il va ordonner à ce prince[78] de chasser les émigrés de ses possessions [79].

Cependant, dans le conseil secret du roi, que dirigent les Feuillants, cette politique belliqueuse dans laquelle s’engage Louis XVI ne manque pas d’inquiéter Barnave et de Lessart, le ministre des Affaire étrangères, qui craignent que ces mesures n’indisposent Léopold II [80], avec lequel ils correspondent afin de maintenir la paix, indispensable à leurs yeux, pour conserver les acquis et finir la Révolution [81]. Or, avant comme après Varennes, Louis XVI n’a jamais accepté la Révolution qu’en apparence [82] ; il n’attend rien de la Constitution et méprise autant les émigrés, qui l’ont abandonné, que les monarchistes constitutionnels ou les Jacobins [83].

Pourtant, au début de l’automne 1791, le roi n’est pas favorable à une guerre dont il mesure tous les dangers [84]; mais Louis XVI, depuis le début de la Révolution, ballotté par des influences multiples, n’a adopté qu’une politique incohérente [85]. Le désir de la majorité de l’Assemblée, appuyée par l’élan patriotique des Jacobins de faire la guerre à Léopold II, finit par lui ouvrir les yeux sur cette possibilité exceptionnelle qui pourrait s’offrir à lui de mettre fin à sa malheureuse situation et, par la même occasion, de retrouver son ancienne grandeur en favorisant le succès de la coalition contre la Révolution. Si Vienne n’a pas retenu le congrès des puissances qu’il a réclamé, les révolutionnaires lui donnent une occasion inespérée en plaçant dans la guerre la chance de sa préservation ainsi que celle de la famille royale [86]. Désormais, le parti de la guerre se trouve aussi à la Cour [81] et dès lors, le roi ne s’économise pas pour provoquer le conflit [87].

L’opposition à la guerre

Dès le début, les Feuillants se sont opposés à la guerre contraire à leur politique modérée ; mais les exigences qu’entraînent leur mésentente avec les Jacobins, la nécessité dans laquelle ils se trouvent de conserver le crédit de la Cour, ajoutée à l’évolution rapide des événements vont les obliger à se diviser entre les « fayettistes » plus indépendants — surtout après la disgrâce du général — et la tendance « laméthiste », proche du roi, qui se trouve aux affaires, et dont certains de ces membres veulent se rapprocher de La Fayette [88] favorable à une guerre limitée. Les monarchistes constitutionnels se trouvent ainsi, depuis le début de la législative, entraînés toujours plus loin dans l’abandon de leurs anciens principes [89].

À l’origine belliciste, Robespierre — dont le discours contre la guerre prononcé par Billaud-Varennes aux Jacobins, le 5  décembre 1791, a dû retenir toute l’attention [90] — devient, peu après, parmi les chefs Montagnards, l’opposant à la guerre le plus obstiné[91]. Soutenu, au début, par quelques journaux démocrates et quelques Montagnards — qui l’abandonneront très vite[92] — avec persévérance, le chef Jacobin, va combattre point par point les discours de Brissot et des Girondins en leur démontrant que la guerre ne sera pas facile, que la victoire risque de donner à la Révolution des généraux aspirant à la dictature militaire ou que les soldats français ne seront pas forcément reçus comme des libérateurs[93].

En fait Robespierre, qui n’est pas un opposant systématique à l’ouverture des hostilités, estime que le moment de déclarer la guerre est prématuré, et qu’il vaut mieux, dans un premier temps, régler les problème intérieurs, armer la nation, et alors seulement et si c’est nécessaire, se lancer dans la guerre [94].

Néanmoins il n’est pas suivi car, pour des raisons opposées, tout le monde veut la guerre : les Girondins autant pour consolider [95] la Révolution [96] que pour l’exporter, que pour redresser la situation intérieure qui se dégrade, Lafayette et son groupe pour des raisons similaires mais pour un tout autre but, et la Cour dans le secret espoir que la guerre tournera mal et que la défaite lui permettra de restaurer son pouvoir absolu [97]. Ainsi les Montagnards, Marat, Danton, Camille Desmoulins, qui au début soutenaient Robespierre, se taisent et, dès décembre, commencent à l’abandonner ; car ceux-ci, comme les Girondins, ont l’intention de radicaliser la Révolution [98].

L'escalade

Néanmoins, si Louis XVI espère secrètement, comme les tenants de la guerre, que l’Electeur de Trèves et l’Empereur refusent l’ultimatum et se lancent dans l’intervention souhaitée[99], Léopold II, encore une fois, ajourne l’intervention et renouvelle la sommation de Pillnitz — qu’il reprendra avec plus de force encore le 17 février et le 18  mars  1792[100] — mais fait savoir que, si les princes rhénans sont agressés, il ne manquera pas de leur porter secours. Toutefois cette réponse a un ton provocant qui heurte la fierté nationale et le patriotisme des français, déjà pour la plupart à cette date, convaincus de la nécessité d’une guerre [101] et provoque la colère des bellicistes parisiens [102]; dès lors la cause des Jacobins devient une cause nationale[103]. Le vote d’un décret, le 25 janvier suivant, invitant l’empereur à résilier « tout traité et convention dirigé contre la souveraineté, l’indépendance et la sûreté de la nation » ne fait que pousser l’Autriche dans les bras de la Prusse et se traduit par l’accord du 16  février  1792 [104].

La politique d’intimidation poursuivie par Léopold II, depuis la fuite de Louis XVI, et les dispositions belliqueuses de Frédéric-Guillaume II — toujours prêt à agrandir ses possessions [105] — ajoutées à l’importance de la déclaration de Pillnitz, sont bien loin de provoquer l’effet de crainte escomptée par ceux-ci et font au contraire le jeu des va-t-en-guerre Jacobins; les Girondins, par leurs discours passionnés contre les émigrés, ont réussi à communiquer au Centre, longtemps hésitant, leur ardeur guerrière [106]; les attaques répétées, de Brissot et des bordelais, méthodiquement développées galvanisent l’opinion pour l’amener peu à peu à se tourner essentiellement contre l’Autriche[69] symbole de l’ancien régime[107], tandis que la Cour, hypocritement[108], se réjouit de la démarche du ministre de la Guerre comme des déclarations agressives des Girondins[109].

La mort inattendue, le 1er mars suivant, de l’empereur d’Autriche Léopold II, prince conciliant [110] qui, maladroitement, a essayé de préserver la paix, augmente le risque d’un conflit, car son fils et successeur, François II, moins accommodant, est hostile à toute discussion et voit dans la Révolution l’ennemi à abattre[111].

Les alliances

Posée à l’Assemblée, le 25  janvier  1792, la question des alliances, pourtant débattue, a été négligée par les tenants de la guerre et le traité d’alliance de 1756 avec l’Autriche — qui de fait se délie par l’évolution des évènements[112]— est dénoncé par le France[113]. L’espoir des girondins repose, un peu naïvement, sur l’idée que l’Angleterre et surtout la Prusse, pays éclairé par excellence, avec lesquels ils entretiennent des pourparlers[114] s’allieront avec la France[115] contre l’Autriche ou du moins resteront neutre.

Mais aucune de ces puissances ne veut souscrire une alliance avec la France révolutionnaire ; la Prusse respectera l’accord passé avec Léopold II le 16 février et rentrera en guerre au coté de l’Autriche en Juillet 1792 et seule l’Angleterre restera neutre ; diplomatiquement la France se retrouve isolée en Europe coupée de ses alliés traditionnels. [116]

Le gouvernement patriote [117]

La division survenue chez les Feuillants permet à La Fayette — un peu vexé[118] d’avoir été écarté par la Cour en faveur de la tendance laméthiste — [119] d’imposer, le 9  décembre  1791, au ministère de la Guerre, le comte de Narbonne partisan d’un conflit armé avec l’empire Autrichien. Les « laméthistes » se trouvent d’emblée hostiles au nouveau ministre ; néanmoins, ceux-ci ne peuvent s’opposer à sa nomination car leurs chefs, qui conseillent la Cour, sont éclaboussés par le veto que Louis XVI a opposé aux décrets de l’Assemblée et la colère populaire se tourne contre eux [120].

Le comte de Narbonne est proche de Brissot par ses idées en politique étrangère, notamment sur la guerre, mais demeure, contrairement aux Girondins, opposé à la chute de la monarchie [121]. Narbonne ayant critiqué l’inertie de Louis XVI et demandé le remplacement des ministres constitutionnels [81], est attaqué par de Lessart, le ministre Feuillant des affaires étrangères opposé à sa politique belliqueuse, lequel obtient son renvoi le 10  mars  1792 [122].

Valdec de Lessart, défenseur d’une politique pondérée résolument opposée à la guerre, est depuis longtemps l’homme à abattre des bellicistes Jacobins et particulièrement des Girondins, qui profitèrent de ce limogeage pour l’attaquer violemment à l’Assemblée, suivis par les partisans de la guerre, en l’accusant de trahison, tandis que les Girondins Brissot et Vergniaud demandent et obtiennent de l’Assemblée, qu’il soit décrété d’arrestation et envoyé devant la Haute Cour d’Orléans [123].

Paradoxalement, le ministre Feuillant arrêté à la suite de cette attaque agressive de la gauche, ne sera pas défendu par ses amis de la droite royaliste modérée, muette et désemparée, dont il n’a fait pourtant qu’appliquer fidèlement la politique[124]; du coup, pris de peur, tous les autres ministres Feuillants démissionnent[125] et le 15 mars suivant, jouant la politique du pire, Louis XVI fait nommer un ministère patriote [81] dont la plupart des ministres, sont Girondins ou acquis aux Girondins [126]; c’est pour les Feuillants un désaveu de leur politique de paix, car, s’ils désiraient stabiliser la Révolution , ils durent se rendre à l’évidence que, contrairement à leurs souhaits, la Révolution n’était pas achevée.

Dix jours plus tard, le 25  mars  1792, l’ultimatum remis par la France à François II, roi de Bohême et de Hongrie[127], pour faire disperser les rassemblements d’émigrés en Rhénanie est repoussé. Dès lors la guerre est inévitable, et la politique des Girondins, partisans d’un conflit armé depuis le 20  octobre  1791, arrive à sa conclusion, mais rien ne permet de penser qu’ils seraient parvenu à la conduire sans le changement de position de La Fayette et de ses partisans — avec cependant la différence que les premiers veulent renverser le trône, alors que les seconds souhaitent le relever — et sans la dissimulation et la complicité de la Cour[128].

La déclaration de Guerre et ses suites

Louis XVI à l’Assemblée

Si Louis XVI a perdu ses antiques privilèges de monarque absolu, la nouvelle constitution, qu’il a acceptée le 14  septembre  1791, ne le laisse pas sans pouvoir pour autant. Même si son autorité directe est très limitée, le roi possède le titre de représentant de la Nation et continue de nommer les ministres, les ambassadeurs, les chefs de l’armée, les hauts fonctionnaires[129] et, s’il n’a plus « le droit de guerre », l’Assemblée législative ne peut déclencher les hostilités que si le roi vient le lui demander[130].

C’est pourquoi le 20 avril  1792 Louis XVI de France se rend à l' Assemblée législative et se fait lire le long rapport par Charles-François Dumouriez, le ministre des Affaires étrangères, concluant à une déclaration de guerre sous certaines conditions : « la Nation française, fidèle aux principes consacrés par sa Constitution n’entreprend aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n'emploie jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple, ne prend les armes que pour la défense de sa liberté et de son indépendance »[131] ; mais toutes les responsabilités sont rejetées sur l’Autriche [132]. Le roi propose alors à l'Assemblée de déclarer la guerre à l'Autriche. Les députés votent ensuite le décret, proposé par Gensonné, qui décide de l'ouverture des hostilités ; 7 [133] votes sur 750 sont négatifs [134].

La guerre est déclarée au « roi de Bohême et de Hongrie ». Par cette formule, clause de style qui s'explique par le fait que le souverain habsbourgeois n'a pas encore été couronné empereur, l'Assemblée législative indique qu'elle ne désire pas faire la guerre à la totalité des États allemands du Saint-Empire romain germanique, mais uniquement au souverain autrichien [135]. Pour les français qui prévoyaient la guerre depuis longtemps, l’accueil de cette nouvelle se fait dans le calme [136]. Cette guerre, votée à une écrasante majorité par l’Assemblée et acceptée par la plupart des français allait durer, avec quelques courtes interruptions, pendant vingt-trois ans, jusqu'à la chute définitive de Napoléon Bonaparte le 22  juin  1815

Les responsabilités de la guerre

Les sympathies pour la Révolution française éprouvées par l’Europe des lumières, puis accueillies avec enthousiasme par les élites les plus averties au début de 1790, s’essoufflent tandis que les classes dirigeantes des anciennes monarchies prennent vite conscience du péril que fait courir la contagion révolutionnaire à la stabilité sociale de leurs propres états[137]. Déjà, dès cette période, les paysans du Valais et de Schaffhouse sollicitent l’abolition du régime féodal[138]; ainsi, très vite, les régions limitrophes de la France, à l’instar de leurs homologues français, (surtout dans la paysannerie) créent des précédents en refusant d’acquitter leurs impôts.

L’affaire des princes possessionnés d’Alsace, comme celle d’Avignon et du Comtat Venaissin[139], démontre que la France nouvelle n’accepte plus l’ancien ordre des choses — même si celle-ci n’est pas sortie du principe pacifique qu’elle avait donné à l’Europe dès 1790 — mais se retrouve par ce fait en conflit avec le droit traditionnel et, dès lors, l’existence même de la Révolution apparaît comme une provocation inacceptable aux souverains absolutistes[140]. Désormais l’Europe est divisée en deux tendances, celle de la Révolution et celle de la contre-révolution[141].

Après la fuite manquée de Louis XVI, l’importance de la déclaration, concluante mais maladroite, de Pillnitz et sa large diffusion — cela même si par la suite l’empereur fit preuve de sa bonne volonté en faisant pression sur l’Electeur de Trèves pour qu’il disperse les émigrés — Léopold II continue puis, plus tard, réitère sa politique d’intimidation envers l’Assemblée, le tout suivi par les dispositions belliqueuses de Frédéric Guillaume II avec lequel l’empereur autrichien n ‘a jamais cessé de poursuivre les pourparlers pour mettre sur pied une offensive en commun [142].

Toutes ces manœuvres indisposent les révolutionnaires qui n’acceptent pas d’ingérence étrangère dans les affaires françaises et dans les nouvelles façons qu’elle a de les mener ; ainsi Michel Vovelle[143] pose la question afin de savoir si la faute en revient uniquement à la France si les souverains européens en arrivèrent à une intervention ? Georges Lefebvre, qui — d’après cet historien — est peu suspect de complaisance envers les Girondins[144], aboutit à la conclusion que les torts furent partagés et que dans l’état où se trouvaient l’Europe et la France, la politique de la Gironde pouvait se défendre[145].

Pour François Furet et Denis Richet, les Girondins ne doivent pas porter seuls la responsabilité d’un conflit dont le défi, lancé à l’Europe, est un défi collectif et juge particulièrement que l’opposition robespierriste à la guerre a été arbitrairement majorée, puis conclut en se demandant si, en définitive, une évolution conservatrice n’aurait pas fini par triompher si la France était demeurée en paix et que, dans ce cas, l’idéalisme girondin n’aurait pas été pour la gauche la solution la plus réaliste[146].

Les conséquences de la guerre sur la Révolution

La guerre, qui commence, va jouer un rôle de première importance dans l’évolution de la Révolution car ce conflit ne répond en rien aux calculs de ceux qui l’ont initié : la Cour achève de se perdre, les Girondins ne sauront pas la mener, quant à La Fayette, ses trahisons l’obligeront à passer à l ‘ennemi. La guerre, par contre, profita à la Révolution, en lui donnant une dimension nouvelle, en développant le sentiment national et en relançant le mouvement révolutionnaire. Les défaites successives de l’armée ruinent le peu de crédit qui restait au roi, dont les patriotes doutent de la sincérité en le considérant, dès l’ouverture des hostilités, comme un allié objectif des ennemis de la Révolution ; de ce fait Louis XVI est la première victime de la guerre qu’il a voulue, entraînant dans sa chute les monarchistes constitutionnels — qui ont contribué à déclencher la Révolution pour ensuite essayer de la modérer[147]— lors de la journée insurrectionnelle du 10 août 1792.

Cette seconde Révolution du 10  août  1792 profite au mouvement révolutionnaire qui se radicalise ; mais, avec cette journée insurrectionnelle débute aussi la Première Terreur qui atteindra son paroxysme avec les massacres de septembre ; car la guerre, avec les premiers revers, va amener la peur : peur de la défaite, de l’invasion, de la contre-Révolution et peur aussi, souvent, de périls imaginaires. La peur va conduire les révolutionnaires à choisir de semer la terreur dans les rangs de leurs ennemis : ainsi la guerre provoque la peur qui amène la Terreur ; plus tard, le 5  septembre  1793, cette dernière est érigée en système de gouvernement[148], quand la Convention nationale la met à l’ordre du jour.

La guerre entre la France révolutionnaire et l’Europe autocratique fait comprendre à une partie de la bourgeoisie qu’elle ne pourra pas vaincre les monarchies coalisées sans le peuple ; c’est ainsi que le peuple, grâce à la guerre, fait irruption sur la scène politique [149]. Si la Terreur, qui est l’arme des sans-culottes, fait peur aux adversaires de la Révolution elle effraye aussi la plupart des bourgeois qui dirigent le mouvement révolutionnaire depuis son origine ; ceux-ci se retirent alors devant les sans-culottes ; c’est ainsi que le pouvoir — pour un temps — passe aux mains du peuple. La guerre change aussi le contenu social en amenant un régime nouveau qui se détermine par une incontestable avancée socialisante[150]; notamment en imposant une économie dirigée sous la poussée des sans-culottes[151], qui obtiennent aussi la levée en masse de l’été 1793.

La guerre permet enfin aux patriotes des pays proches des frontières françaises de venir rejoindre leurs concitoyens et d’organiser de véritables légions qui s’engagent dans les armées révolutionnaires pour renverser les régimes autoritaires établis dans leur pays. La guerre permet à la Révolution de devenir émancipatrice mais aussi, rapidement, de devenir conquérante[150].

Déroulement de la guerre

Des premières défaites à la victoire de Valmy

Ceux qui, comme les Girondins, ont cru à une victoire rapide, ou bien, comme La Fayette, à des opérations limitées, comprennent vite, dès les première défaites, que la guerre sera plus longue et plus dure à mener qu’ils ne l’ont imaginé ; aussi, la guerre déclarée dans l’enthousiasme général au mois d’avril est devenue rapidement une source de tensions multiples[152] ; Dès le début des hostilités, l’armée est en plein bouleversement car le conflit politique et social l’a gagnée, opposant la troupe et le commandement aristocratique ; la confiance n’existe plus et la discipline s’en ressent[153].

L’émigration de nombreux officiers nobles a désorganisé l’armée française ; ainsi, la chaîne de commandement n’est plus, ou mal, assurée ; le 18 mai la situation est si catastrophique que Lafayette, ainsi que les autres généraux, sollicitent le roi pour demander la paix : une trêve de trois mois est conclue[154]. Le 6  juillet  1792 la Prusse entre en campagne aux côtés de l’Autriche, et l’ Assemblée proclame « la Patrie en danger » le 11 juillet suivant. Le manifeste de Brunswick, attribué au commandant des forces austro-prussiennes, connu à Paris le 1er août, promet « une exécution militaire et une subversion totale » s’il est fait la moindre violence à la famille royale[155].

Loin d’intimider la population, cette proclamation contribue à précipiter les événements du 10 août qui aboutissent à la suspension du roi, pendant que, sous le commandement unique du duc de Brunswick, les armées austro-prussiennes pénètrent en France : Longwy capitule le 23 août tandis que Verdun est assiégée, Thionville est encerclée et bombardée et sur le front nord, la situation n’est pas meilleure car Lille est soumise aux intenses bombardements de l’armée autrichienne[156]. Le 19 août le général La Fayette, après avoir tenté vainement de retourner son armée contre Paris, passe à l’ennemi ; le 29 août la prise de Verdun ouvre la route de Paris aux armées ennemies.

Charles-François Dumouriez, après le veto royal du 13  juin  1792 a démissionné du gouvernement patriote et est parti pour l’armée du Nord, où il médite d'envahir la Belgique, afin de couper la route de Paris au généralissime des armées ennemies, mais la prise de Verdun lui fait comprendre que le prochain objectif de son adversaire sera la Champagne. Pour arrêter l’avance de celui-ci, il décide de verrouiller les défilés de l’Argonne et fait appel à Kellermann afin de regrouper leurs forces sur la butte de Valmy. Le 20  septembre  1792, la République désirée par le peuple, laquelle sera proclamée à Paris le lendemain par la nouvelle Assemblée nationale, remporte sa première victoire [157]. La victoire de Valmy connue à Paris le lendemain déclenche l’enthousiasme mais aussi le soulagement des parisiens : l’invasion est arrêtée. Jusqu’au 1er février 1793, date du début de la Première coalition, la République va être conquérante.

Première coalition (1793-1797)

Article détaillé : Première coalition.

Après Valmy le redressement militaire français s’est amorcé et l’armée entreprend de franchir les anciennes limites du territoire national : Dumouriez et Kellermann parviennent à repousser les Autrichiens et les Prussiens à Jemappes, pendant que Custine atteint le Rhin, prenant Mayence et se dirigeant vers Francfort.

Suite à la bataille de Neerwinden en 1793, les Autrichiens réoccupent les Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège. Mais ils sont repoussés quelques mois plus tard par l'armée française à la bataille de Fleurus.

Entre 1796 et 1797, la guerre entre la France et l'Autriche se poursuit en Italie, l'armée française commandée par le jeune Bonaparte repousse les Autrichiens de la péninsule et du Tyrol, suite notamment aux batailles du Pont d'Arcole et de Rivoli. L'Autriche est contrainte de signer le traité de Campo-Formio où elle abandonne à la France les Pays-Bas méridionaux et le Nord de l'Italie.

Deuxième Coalition (1798-1800)

Article détaillé : Deuxième coalition.

En 1799, profitant de l'absence de Bonaparte, la Deuxième Coalition attaque les positions françaises en Italie afin de reprendre ces territoires. Bonaparte revient en Italie et défait les Autrichiens pour qui la seconde campagne d'Italie est un nouvel échec. En 1801, l'Autriche signe le traité de Lunéville qui confirme les dispositions du traité de Campo-Formio.

Troisième Coalition (1805)

Article détaillé : Troisième Coalition.

Quatrième Coalition (1806-1807)

Article détaillé : Quatrième Coalition.

L'Autriche ne participe pas à la Quatrième Coalition contre la France.

Cinquième Coalition (1809)

Article détaillé : Cinquième Coalition.

Alors que Napoléon Ier est empêtré dans le bourbier espagnol, l'Autriche en profite pour lancer ses troupes contre la Grande Armée en 1809. La victoire décisive de Wagram porte Napoléon aux portes de Vienne. L'archiduc d'Autriche doit demander la paix et signe le traité de Schönbrunn qui cède à la France la Carinthie, la Carniole, la Croatie maritime avec Fiume et l'Istrie avec Trieste.

Sixième Coalition (1812-1814)

Article détaillé : Sixième Coalition.

Septième Coalition (1815)

Article détaillé : Septième Coalition.

Liens internes

Notes et références

  1. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac La Révolution française, Librairie Félix Alcan 1930, p. 110.
  2. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac La Révolution française Librairie Félix Alcan 1930, p. 92.
  3. Albert Soboul, Histoire de la Révolution française volume I, Gallimard 1962, p. 260.
  4. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p. 98.
  5. Albert Soboul, Histoire de la Révolution française, volume I, Gallimard 1962, p. 253-254.
  6. François Furet, Denis Richet, La Révolution française, Fayard, 1973, p. 146.
  7. Albert Soboul Histoire de la Révolution française, volume I, Gallimard, 1962, p. 257.
  8. a  et b François Furet, Denis Richet, La Révolution française Fayard, 1973, p. 146.
  9. Michel Vovelle, La Révolution française, Éditions Messidor - Livre Club Diderot, Paris, 1986, p. 36.
  10. Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, Perrin, 1989 (réédition coll. Tempus, 2004, p.126).
  11. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p. 91.
  12. François Furet Denis Richet, La Révolution française Fayard 1973, p.143
  13. Michel Winock L’échec au roi 1791-1792. Olivier Orban, 1991 p.104
  14. Dictionnaire historique de la Révolution française Albert Soboul, édition « Quadrige », PUF, 2005 p.202
  15. André Castelot, G. Lenotre Les grandes heures de la Révolution française – L’agonie de la royauté, tome I, Perrin 1962, p.324-327
  16. Bernardine Melchior-Bonnet, La Révolution 1789-1799 Librairie Larousse 1988, p.36
  17. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.98
  18. Albert Soboul Histoire de la Révolution française volume I, Gallimard 1962, p.266
  19. Dictionnaire historique de la Révolution française Albert Soboul édition « Quadrige » P.U.F. 2005 p.588
  20. Dictionnaire historique de la Révolution française, Albert Soboul, édition « Quadrige » P.U.F., 2005, p.451
  21. Dictionnaire historique de la Révolution française, Albert Soboul, édition « Quadrige », PUF, 2005, p.451 et 588
  22. Dictionnaire critique de la Révolution française – Événements - François Furet, Mona Ozouf, Flammarion, 2007, p.337
  23. Politique vouée à l’échec dès le début car seuls les Feuillants sont sincères : le 29 juillet 1791, déjà, la Reine explique à Mercy Argenteau, à Breteuil, à l’Empereur : il faut « qu’au moins, pendant un temps encore », ils croient qu’elle est « de leur avis » … jusqu’au moment où les Alliés pourront intervenir et venir la sauver ; et le 26 août suivant elle écrit à nouveau à Mercy : « Nous n’avons plus de ressources que dans les puissances étrangères, il faut à tout prix qu’elles viennent à notre secours… » André Castelot, G. Lenotre Les grandes heures de la Révolution française – L’agonie de la royauté, tome I, Perrin 1962, p328-330
  24. Dictionnaire historique de la Révolution française Albert Soboul édition « Quadrige », PUF, 2005 p.452
  25. Albert Mathiez Le 10 août, Les Éditions de la Passion 1989, p.12
  26. a  et b Michel Winock L’échec au roi 1791-1792. Olivier Orban, 1991 p.161
  27. Jean-Paul Bertaud, La Révolution française, Perrin, 1989 réédition collection. Tempus, 2004, p.144
  28. François Furet Denis Richet, La Révolution française Fayard 1973, p.150
  29. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.105
  30. François Furet Denis Richet, La Révolution française Fayard 1973, p150
  31. Michel Winock, L’échec au roi, 1791-1792. Olivier Orban, 1991 p.162
  32. François Furet Denis Richet, op. cit., p.147
  33. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.92
  34. François Furet Denis Richet, op. cit., p.146
  35. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.98
  36. a  et b Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.99
  37. Michel Winock, op. cit., p.121
  38. Jean-Paul Bertaud, op. cit., p.130
  39. Albert Soboul, op. cit. p270
  40. Les « Noirs » sont, en général, des nobles intransigeants de l’ancien régime ; qualifiés également d’ « Aristocrates » ils comprennent aussi des hommes de milieux plus modestes, comme Cazalès, et même des ecclésiastiques, comme l‘abbé Maury ou l’abbé de Montesquiou. Ils sont, entre autres, contre la Constitution civile du clergé, contre la saisie des biens du clergé, pour le veto absolu, la primauté du catholicisme, etc. Leurs journaux sont notamment, L’Ami du roi, Rivarol, Les Actes des apôtres. Leur club est « le Salon français ».
  41. Michel Winock, op. cit., p.122
  42. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.131
  43. Albert Soboul, op. cit. p272
  44. Bernardine Melchior-Bonnet, op. cit., p.47
  45. Bernardine Melchior-Bonnet, op. cit., p.47
  46. Albert Soboul, op. cit. p.256
  47. Albert Soboul, op. cit. p. 273.
  48. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p. 141.
  49. François Furet, Denis Richet, op. cit., p. 151.
  50. Albert Soboul, op. cit. p. 255-274.
  51. Le mot « Girondin » doit-être pris ici dans le sens large du terme, c’est à dire comprenant les Brissotins, les Buzotins, les Rolandins etc.
  52. Effectivement en novembre  1790, l’Assemblée nationale déclara aux princes allemands, que l’Alsace était française non par droit de conquête mais par la volonté de ses habitants. La diplomatie d’ancien régime en est ébranlée ; — Albert Soboul, op. cit. p.258-259 — la France nouvelle rentre en conflit avec le droit traditionnel.
  53. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.123 à 125
  54. Dictionnaire historique de la Révolution française Albert Soboul, édition « Quadrige », PUF, 2005, p.46
  55. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.143
  56. Albert Mathiez, Girondins et Montagnards Les Éditions de la Passion, 1988. p. 4
  57. « Le moment et venu d’une nouvelle croisade : c’est une croisade de liberté universelle ». Extrait du discours aux Jacobins de Brissot du 31  décembre  1791
  58. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.143-144
  59. Après l’échec de la Révolution de 1782, qu’ils avaient provoquée, les démocrates suisses ont été obligés de fuir après la victoire de la réaction et de nombreux genevois se sont réfugiés en France rejoints par des réfugiés de Fribourg et de Neuchâtel où les troubles avaient été durement réprimés. Ils créèrent à Paris le « Club helvétique ». Aux Pays Bas, les armées anglo-prussiennes ont restauré le stathouder en 1787 et en Belgique, les troupes de l’empereur d’Autriche ont eu tôt fait de rétablir l’Ancien Régime, ainsi que le prince-évêque dans sa principauté de Liège. Jacques Godechot Les Révolutions, 1770-1799, P.U.F 1965 p.146-147
  60. Le député girondin Maximin Isnard résumera leur idée à l’Assemblée en affirmant : «  Le peuple français poussera un grand cri et tous les autres peuples répondront à sa voix. »
  61. Jacques Godechot, op. cit. p.144 à 147
  62. Étienne Clavière devint un des chefs du parti démocrate qui provoqua en 1782 l’intervention armée de la France et de la Sardaigne dans le comté de Berne. Il se réfugiera en France et sera ministre girondin des finances pendant la législative et la Convention. Suzanne d’Huart, Brissot, la Gironde au pouvoir, Robert Laffont 1986, p.55
  63. Gérard Walter Histoire des Jacobins Aimery Somogy, Editeur 1946, p.223
  64. Bernardine Melchior-Bonnet, op. cit., p.52
  65. Albert Soboul, op. cit. p.256
  66. Le comte de Provence, notamment, est sommé de rentrer en France dans les deux mois, sous peine de perdre ses droits lors d’une régence éventuelle.
  67. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.102. Il est ordonné aux émigrés de rentrer en France, faute de quoi ils seront considérés comme suspects de conspiration contre la France et leurs biens pourront être confisqués.
  68. Michel Winock, op. cit., p.141
  69. a  et b Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.102
  70. Michel Vovelle, op. cit., p.37
  71. Michel Winock, op. cit., p.151
  72. Jacques Godechot, op. cit., p.157
  73. Albert Soboul, op. cit. p.255
  74. Dictionnaire historique de la Révolution française Albert Soboul, édition « Quadrige » P.U.F. 2005 p.230
  75. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.140
  76. Les veto successifs de Louis XVI, dans cette période complexe, démontrent que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ne peuvent pas collaborer, et bloquent la Constitution.
  77. François Furet et Denis Richet, op. cit. p148
  78. Le roi fait savoir à l’Electeur de Trêves qu’il avait jusqu’au 15 janvier 1792 pour disperser les rassemblements d’émigrés ; passé cette date il ne verrait plus en lui « qu’un ennemi de la France ».
  79. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.104
  80. François Furet et Denis Richet, op. cit. p149
  81. a , b , c  et d Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.144
  82. Albert Soboul, op. cit. p.257
  83. Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot Fayard 1997 p. 279
  84. Michel Winock, op. cit., p.150-151
  85. Dictionnaire historique de la Révolution française, Albert Soboul, édition « Quadrige » P.U.F. 2005 p.685
  86. Michel Winock, op. cit., p.152
  87. Albert Mathiez Le 10 août, Les Éditions de la Passion 1989, p.11
  88. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.131
  89. Albert Mathiez, op. cit. p.12
  90. Gérard Walter, Histoire des Jacobins Éditeur Aimery Somogy 1946, p.229
  91. Si Robespierre fut lucide sur les dangers que pouvait entraîner une guerre, cette lucidité s’accompagne d’un aveuglement non moins exceptionnel : il ne voit pas que ses propres visées démocratiques vont justement se trouver favoriser par la guerre dont il sera le premier bénéficiaire. François Furet, Penser la Révolution française Gallimard 1978, p.109 ou Michel Winock, op. cit., p.149
  92. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.104
  93. François Furet, Penser la Révolution française Gallimard 1978, p.109
  94. Gérard Walter, Histoire des Jacobins Éditeur Aimery Somogy 1946, p.231-232
  95. « Un peuple qui a conquis sa liberté a besoin de la guerre pour la consolider… » Brissot discours aux Jacobins le 16 décembre 1791.
  96. Michel Winock, op. cit., p.145
  97. Albert Soboul, op. cit. p.276-278
  98. François Furet, Penser la Révolution française Gallimard 1978, p.199
  99. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792 Édition du Seuil 1972, p.251
  100. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.106
  101. Même Couthon, Jacobin et ami de Robespierre écrit, en décembre 1791, dans une lettre aux administrateurs du Puy de Dôme : «  Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux. » Max Gallo Robespierre ou l’histoire d’une solitude, Perrin 1968 p.151
  102. Bernardine Melchior-Bonnet Les Girondins Tallandier 1989, p.61
  103. Michel Winock, op. cit., p.184
  104. Bernardine Melchior-Bonnet Les Girondins Tallandier 1989, p.62
  105. Le roi de Prusse comptait bien se dédommager en Pologne des frais de la campagne contre la France si Louis XVI manquait de ressources. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.108
  106. Bernardine Melchior-Bonnet Les Girondins Tallandier 1989, p.57
  107. « Votre ennemi véritable c’est l’empereur… » Brissot le 17 janvier 1792.
  108. À son ancien ministre Breteuil le roi écrivait : «  Au lieu d’une guerre civile se sera une guerre politique et les choses en seront bien meilleures. L’état physique et moral de l’armée fait qu’il lui est impossible de soutenir une demi-campagne. »
  109. Bernardine Melchior-Bonnet Les Girondins Tallandier 1989, p.58
  110. En Autriche même, des paysans rédigèrent des pétitions réclamant l’organisation d’un régime constitutionnel, et Léopold II ne se montra pas systématiquement hostile à ces revendications, mais à sa mort le, 1er Mars 1792 son fils François II, son successeur, est un opposant résolu de la Révolution. Jacques Godechot, op. cit. p.149-150
  111. Les Grandes Heures de la Révolution , tome II, G. lenotre , André Castelot. Perrin 1963 p.21
  112. Il était impossible pour la France nouvelle de courir le risque d’être impliquée, contre sa volonté, dans un conflit avec les alliances d’ancien régime. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.86
  113. Michel Winock, op. cit., p.183
  114. Le ministère des Affaires étrangères avait envoyé Talleyrand en Grande Bretagne pour rassurer les anglais et obtenir un emprunt, et le Comte de Ségur au roi de Prusse pour essayer d’obtenir sa neutralité. Ces démarches n’aboutirent à rien. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.109
  115. Bernardine Melchior-Bonnet Les Girondins Tallandier 1989, p.59
  116. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792, op. cit., p.254
  117. Appelé aussi gouvernement Jacobin, ou gouvernement Girondin.
  118. De plus la Cour, ayant opté pour la politique du pire, avait préféré faire élire, le 16 novembre 1791, à la mairie de Paris un Jacobin (Pétion) contre La Fayette
  119. Albert Soboul, op. cit. p.291
  120. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.104
  121. Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins op. cit. p.58
  122. Albert Soboul, op. cit. p.282
  123. Michel Winock, op. cit., p.183-184
  124. Michel Winock, op. cit., p.184
  125. Bernardine Melchior-Bonnet, op. cit., p.44
  126. Ce ministère comprend : Dumouriez aux Affaires étrangères, Roland à l’Intérieur, Clavière aux Finances et plus tard ( en mai) Servan à la Guerre.
  127. François II ne sera couronné empereur qu’au mois de juillet suivant.
  128. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.103
  129. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792 op. cit. p.176
  130. André Castelot, G. Lenotre Les grandes heures de la Révolution française – L’agonie de la royauté, tome I, Perrin 1962, p.330
  131. Compte-rendu de la séance du 20 avril 1792
  132. Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins op. cit., p.77
  133. Les sept députés sont : Baert, Becquet, Mathieu Dumas, Gentil, Hua, Jaucourt, et Théodore de Lameth. À noter que Robespierre n’est pas député.
  134. Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins op. cit., p.78
  135. Selon François Furet et Denis Richet, cette expression est souvent interprétée comme le moyen de maintenir l’Allemagne en dehors de la guerre. Juridiquement elle est conforme à l’usage du temps : François II n’est pas encore couronné empereur ; François Furet et Denis Richet, op. cit. p.150
  136. Jean-Paul Bertaud, op. cit. p.145
  137. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792 op. cit.p.159
  138. Jacques Godechot Les Révolutions, 1770-1799, P.U.F 1965 p.147
  139. Les habitants de ces régions, après un référendum positif, sont rattachés à la France.
  140. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792 op. cit. p.161
  141. Jacques Godechot Les Révolutions, 1770-1799, P.U.F 1965 p.143
  142. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit.
  143. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792 op. cit.p.161
  144. Michel Vovelle La chute de la monarchie 1787-1792op. cit.p. 252
  145. Georges Lefebvre, Raymond Guyot, Philippe Sagnac, op. cit., p.103-105
  146. François Furet et Denis Richet, op. cit. p.150
  147. Albert Soboul, op. cit. p. 283-284
  148. Jacques Godechot, op. cit. p.159
  149. Albert Soboul, op. cit. p. 299
  150. a  et b Jacques Godechot Les Révolution PUF, 1965, p.160
  151. Albert Soboul Mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire en l’an II – 1793-1794 Flammarion, 1973, p. 69
  152. Michel Winock, op. cit., p.195
  153. Albert Soboul Histoire de la révolution française, tome 1. Collection Idée - Gallimard 1962, p. 284
  154. Frédéric Bluche, Septembre 1792. Logiques d’un massacre, Paris, Robert Laffont, 1986, p. 26
  155. Jean et Nicole Dhombre, Lazare Carnot, Fayard, 1997, p. 284
  156. Michel Vovelle, La révolution française, tome III, Éditions Messidor/Livre Club Diderot, 1986, p.157
  157. Roger Dupuy La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire (1792-1794), Seuil 2005, pp. 28-29-30-31
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