Edouard Piette

Édouard Piette

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Édouard Piette (archives du M.A.N.

Édouard Piette est un archéologue et préhistorien français, né le 11 mars 1827 à Aubigny et décédé le 5 juin 1906 à Rumigny (également dans les Ardennes).

Parcours

Avocat et magistrat de profession, il dédia son temps libre à la recherche d'objets d'art mobilier préhistorique. Adhérant de la Société géologique de France dans le bulletin de laquelle il publia dès 1855 des notes sur les fossiles de sa région, il fouilla des nécropoles gauloises et mérovingiennes de la région de Craonne.

En raison de problèmes de santé, il se vit prescrire en 1871 une cure aux eaux sulfureuses de Bagnères-de-Luchon, ce qui le conduisit à s'intéresser à la Préhistoire pyrénéenne. En près de trente ans, de 1871 à 1897, il finança et dirigea les fouilles des sites du Paléolithique supérieur de Gourdan et de Lortet (Hautes-Pyrénées), d'Arudy (Pyrénées-Atlantiques), de la grotte du Pape à Brassempouy (Landes) et du Mas d'Azil en Ariège. Il fouilla également des tumulus du premier Âge du Fer, en compagnie de Julien Sacaze, dans la région de Lannemezan, de Lourdes et de Tarbes. Contrairement à de nombreux fouilleurs de cette période, il appliqua à ses recherches une méthodologie relativement rigoureuse et refusa toujours de vendre ses découvertes pour en tirer un bénéfice financier.

Ses collections

Il constitua une riche collection personnelle dont il fit don au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye en 1904 sous la condition qu'elles soient exposées suivant ses directives. Cette collection comprend notamment la célèbre Dame de Brassempouy, la statuette féminine gravettienne en stéatite dite « le Polichinelle » et de nombreuses œuvres magdaléniennes sculptées en os ou en bois de cervidé. Il fit dessiner certaines œuvres d'art de sa collection par Henri Breuil, alors jeune séminariste. Une amitié parfois orageuse naquit entre les deux hommes.

Les aléas de l'histoire retardèrent la réalisation de la salle spécialement aménagée selon le vœux de Piette et renfermant ses collections. Mort peu de temps après sa donnation, c'est son disciple l' abbé Breuil qui eût cette tâche qu'il ne termina que vers 1960. La salle ouvrit donc mais sera, pour des raisons techniques, seulement accessible aux spécialistes. Entièrement restaurée, elle n'est définitivement ouverte au public par petit groupe qu'à partir du 29 novembre 2008 ; jusque là, seul un moulage de la célèbre Dame de Bassempouy était présenté dans les collections permanentes ^[1].

Piette fut l'auteur de nombreuses tentatives de classifications chronologiques de ses objets d'art paléolithiques, toutes abandonnées. Il s'intéressa également à la signification des « Vénus stéatopyges » du Gravettien.

On lui doit la première définition de l'Azilien, culture épipaléolithique succédant au Magdalénien qu'il a identifiée au Mas d'Azil.

Ouvrages et publications

• É. Piette, L'art pendant l'âge du renne, Paris, Masson, 1907.
• É. Piette, « Hiatus et lacune. Vestiges de la période de transition dans la grotte du Mas d'Azil », Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris, 4^e série, V, 1894, pp. 381-395.
• É. Piette, « La station de Brassempouy et les statuettes humaines de la période glyptique », L'Anthropologie, VI, 1895, pp. 129-151.
• É. Piette, Histoire de l'art primitif, (précédé de Piette, pionnier de la préhistoire par Henri Delporte), Paris, Picard, 1987, 276 p., ISBN 2-7084-0358-3.

Notes et références

1. ↑ « Les trésors archéologiques d'Edouard Piette sont enfin visibles », Le Monde, 28 novembre 2008 -

Des Hommes aux Racines d'Ardennes (Alain Chapellier) (Editions Généalogiques de La Voûte)

Sources

• Michel Brézillon, Dictionnaire de la préhistoire, éd. Larousse 1969, ISBN 2-03-075437-4
• Marc Groenen, Pour une histoire de la préhistoire, éd. J. Millon 1994, ISBN 2-905614-93-5

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