Eguisheim

Eguisheim

48° 02′ 37″ N 7° 18′ 24″ E / 48.0436111111, 7.30666666667

Eguisheim
La mairie
La mairie
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Alsace
Département Haut-Rhin
Arrondissement Colmar
Canton Wintzenheim
Code commune 68078
Code postal 68420
Maire
Mandat en cours
Claude Centlivre
2008-2014
Intercommunalité sans
Démographie
Population 1 597 hab. (2008)
Densité 113 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 02′ 37″ Nord
       7° 18′ 24″ Est
/ 48.0436111111, 7.30666666667
Altitudes mini. 191 m — maxi. 764 m
Superficie 14,13 km2

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Eguisheim est une commune française située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace.

Les habitants de cette cité particulièrement pittoresque et fleurie, très visitée par les touristes, sont appelés les Eguisiens et Eguisiennes.

Sommaire

Géographie

Eguisheim s'étend sur 339 hectares et est située à une altitude de 210 mètres. Il s'appuie sur les collines peu pentues et bien exposées au soleil du Schlossberg qui ont permis la plantation de vignes. Eguisheim se trouve à 5 km au sud-ouest de Colmar et peut être rejoint par la route nationale 83 en direction de Rouffach.


Blason

Blason Eguisheim.svg

De gueules à Saint Pierre de carnation, vêtu d'argent, le manteau d'or, tenant de sa dextre une clef renversée de sable et de sa senestre un livre fermé du même, sur une terrasse de sinople.

Le blason représente le portrait de saint Pierre qui tient de sa main droite une clef de sable et sur la main gauche un livre fermé.

Origine du nom

Eguisheim provient du nom latin Egino ou Hegino. Le nom propre Egeno ou Egino fut très fréquent dans les anciens titres qui correspond à un certain Egino, un descendant du duc Aldaric.
Quant au suffixe -heim, il s’agit d’un vieux lexème germanique signifiant « maison, demeure », puis « village » par extension. Ce suffixe s’est considérablement répandu, non seulement en Alsace, mais également en Allemagne. Légèrement altéré en -hem sous sa forme flamande, on le trouve en Belgique et en Nord-Pas-de-Calais. Il est même arrivé jusqu’en Grande-Bretagne sous la forme -ham. On notera que l’orthographe initiale était « Egisheim », la lettre U ayant été intercalée pour « habiller » le toponyme à la française[1], c'est donc une simple retouche provoquant la francisation phonétique.

Histoire

Reproduction d'une gravure (1885) se trouvant à la bibliothèque nationale représentant le château d'Eguisheim au temps de Hugues IV (1027-1048)

Le territoire est occupé dès le Paléolithique

Plusieurs vestiges archéologiques trouvés sur le site en 1865 prouvent que Eguisheim fut occupé dès le Paléolithique. Le premier peuplement de la région peut être attribué aux Cro-Magnons. Plus tard d'autres habitants sont venus s'installer dans la région en apportant leur civilisation et leurs coutumes, comme semblent en témoigner les nombreuses sépultures découvertes au siècle dernier. Après les Celtes de la tribu des Séquanes, les Romains érigent un camp à l'entrée du village et développent la culture de la vigne. La présence romaine sur les lieux est attestée par une tuile découverte en 1900 au pied de la colline du Schlossberg, portant la mention Prima Legio Martia, un bataillon de légionnaires conduit par l'empereur Dioclétien (284-305).

Les ducs et comtes d'Alsace

Le village d'Eguisheim vu depuis le sommet des Trois châteaux.

Du temps des Mérovingiens, l'Alsace était gouverné par les ducs. Le premier duc, Etichon (ou Aldaric, ou Attic) est le plus connu d'entre eux. La mémoire alsacienne le désigne comme le père de sainte Odile (VIIe siècle). Pépin le Bref mis fin à la souveraineté de cette dynastie en 754 mais celle-ci resta tolérée pour un certain temps à l'époque de Charlemagne.

Après la dislocation de l'empire carolingien (IXe siècle), les comtes d'Alsace reprirent les rênes de la région. Vers l'an 1000, l'un de ces comtes, Hugues IV de Nordgau, après le décès de son neveu Eberhard VI en 1027, se trouve investi du Nordgau, auquel il ajoute le comté d'Eguisheim.

Cette famille liée aux dynasties les plus importantes compte dans ses rangs les comtes de Metz, les premiers empereurs du Saint-Empire romain germanique notamment à travers Adélaïde, mère de Conrad II.

Hugues IV, comte d'Eguisheim s'est marié à Heilwige du comté de Dabo (à l'époque Dachsbourg, ou Dagsburg en allemand, situé à 68 kilomètres à vol d'oiseau d'Eguisheim). Le couple aura neuf enfants. Brunon, le plus jeune des garçons, fera une carrière cléricale et deviendra par la suite le pape Léon IX.

Un village fondé par Eberhard

C'est Eberhard, petit-fils d'Aldaric, troisième duc d'Alsace et neveu de sainte Odile, qui construit le premier château d'Eguisheim. C'est autour de ce château que se développe le village d'Eguisheim sous forme de résidence fortifiée, vers 720. En 727, il demandera à saint Pirmin de devenir abbé de l'abbaye de Murbach qu'il venait de construire.

Village natal de Léon IX ?

Chapelle Saint-Léon IX

Eguisheim est le village natal supposé de Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg, ancien évêque de Toul, qui devint pape sous le nom de Léon IX. Il devint d'abord évêque de Toul, charge qu'il occupa entre 1026 à 1051. Il est né le 21 juin 1002, probablement au château du Haut-Eguisheim à 5 km de Colmar. Il était le fils de Hugues IV d'Eguisheim et d'Hedwige du comté de Dabo (Basse-Alsace, aujourd'hui en Moselle). Les ancêtres de Hugues IV descendaient directement des Etichonides. Selon certains historiens, Léon IX serait un lointain cousin de sainte Odile.

Les cours colongères

Il existait à Eguisheim cinq cours colongères qui avaient pour noms : le Girsberger, le Kyburg ou Braunschweiger, le Catharinen, le Zorn ou Escher, et enfin le Keiserdinghof. Les autres cours relevaient de cette dernière. Etait-ce la cour donnée à l'abbaye d'Ebersmunster par le duc Etichon, confirmée par Charlemagne en l'an 810, par les papes Lucius III (1183) et Honorius III (1224), enlevée par l'évêque Werner pour être donnée à son frère le comte Radbot de Habsbourg ?

Catharinenhof

La Catharinenhof est l'ancienne cour de Hohenbourg confirmée à l'abbaye par Léon IX (1051). Elle fut transmise aux Catherinettes de Colmar et fut appelée ultérieurement "Unterlindenhof". Au vingtième siècle, elle devint la maison Ginglinger. Aujourd'hui, cette cour est occupée par un restaurateur.

Le Kyburg ou "Braunschweigerhof"

Le Kyburg a longtemps appartenu au grand prévôt de la cathédrale de Strasbourg. En 1118, la comtesse Heilwige, fille de Gérard d'Alsace, donna des terres à Notre-Dame de Strasbourg.

Le Girsbergerdinhof

Le Girsbergerdinhof était primitivement la cour de Marmoutier avec chapelle adjacente de Saint-Martin, citée dans le pouillé de l'abbaye (1128), dans une charte de l'évêque Ortlieb (1145) et confirmée par le pape Alexandre III (1179). Ulrich de Rappolstein acheta cette cour pour la somme de 160 mars d'argent et la donna en 1262 à l'abbaye de Pairis. Elle devint à partir de ce jour et resta jusqu'à la Révolution le Pairiserhof, occupée d'abord par la famille Brucker puis par la famille Bauer au XXe siècle. L'évêque Widerold (991-999) donna une cour, et Sainte Adélaïde des dîmes d'Eguisheim à l'abbaye d'Eschau, biens qui furent confirmés par Alexandre III (1180). Peut-être s'agit-il de l'Escherdinghof ?

Marbacherhof

La cour de Marbach se rattache à la donation du comte Albert (1092) et à celle faite avant lui, par d'autres membres de la famille d'Eguisheim, confirmée par Innocent III (1212) et mentionnée dans les chartes de Pairis 1314,1334. Cette ancienne cour colongère appartenait à l'abbaye de Marbach de 1413 à 1590. Marbacherhof a au siècle dernier été occupée par Gabriel Horber. Elle est actuellement occupée par une restaurateur privé. On trouve sur le linteau du portail la lettre M. Le domaine comporte également une cave volumineuse.

Keyserdinghof

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1959 1995 M. Léon Beyer   Viticulteur, chevalier de la Légion d'honneur
1995 2008 M. Pierre Hussherr DVD  
2008   M. Claude Centlivre DVG  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Jumelages

Blasons d'Hautvillers et Eguisheim (commémoration de jumelage)

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
1470 1519 1461 1438 1530 1549 1572
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Économie

Vignoble et crus d'Eguisheim

Les vins d'Eguisheim au fil du temps

Les débuts de la viticulture dans la plaine d'Alsace datent de la période romaine, stimulés par la présence des garnisons de Germanie supérieure, dont les légionnaires et auxiliaires étaient de gros consommateurs de cette denrée de luxe qu'était alors le vin.

Article détaillé : histoire du vignoble alsacien.

Au XVe siècle, la plupart des cours européennes du Nord de l'Europe achètent du vin d'Alsace. Celui d'Eguisheim part de Colmar par l'Ill puis de Strasbourg par le Rhin. La qualité du vin est telle qu'il supporte un transport en barrique de plusieurs semaines et que des millésimes exceptionnels comme 1539 sont conservés pendant plusieurs décennies. Certains clos plus réputés que d'autres font leur apparition : Eichberg et Pfersigberg à Eguisheim.

Au XIXe siècle, le vignoble alsacien atteint 28 000 hectares, produisant en masse des vins courants et n'exporte plus ses produits. Puis vient une période tragique, où oïdium, mildiou, phylloxéra mettent en cause son existence même. Le vignoble ne couvre plus que 6 000 hectares en 1945, mais uniquement sur les meilleurs coteaux. Dès lors débute une révolution car Eguisheim, comme d'autres vignobles alsaciens, se lance dans une politique de vins de qualité : les cépages très productifs sont remplacés par des ceps sélectionnés.

Les grands crus

Article détaillé : alsace grand cru.

Outre le niveau qualitatif requis, ces vins doivent refléter les caractéristiques liées à leur terroir ; leurs arômes complexes révèlent des particularités.

Le grand cru eichberg
Article détaillé : eichberg.

Le riesling y présente des arômes d'agrumes, principalement de citron et pamplemousse, plus ou moins exotiques selon la maturation, jusqu'aux arômes de banane et d'abricot en cas de surmaturation. Une pointe végétale est toujours présente. Au vieillissement, l'évolution tend vers des caractères de réglisse et vers une note minérale, sans excès. Au palais, une agréable amertume précède un final de zeste d'orange. L'acidité virile des rieslings de l'eichberg est contrebalancée par beaucoup de charpente et de corps.

Le pinot gris génère des vins capiteux, corsés et étoffés, un peu arrondis, aux senteurs de miel, de fumé et de sous-bois. Ils évoluent admirablement.

Le gewurztraminer donne naissance à des vins très amples, gras, marqués par une certaine fraîcheur. Ils exaltent des senteurs de rose avec une pointe végétale (cassis-menthe). Au vieillissement apparaît un caractère anisé.

Le grand cru pfersigberg
Article détaillé : pfersigberg.

Le riesling a des arômes de fruits à noyaux (mirabelle, pêche, abricot) rehaussés par une pointe épicée (poivre, muscade), ce qui confère à ces vins une très grande finesse. Ces rieslings sont très riches et très typés mais plus minces que ceux de l'eichberg.

Le pinot-gris est capiteux, corsé, aux arômes insaisissable de miel, de noix, de cuir, avec une nuance moelleuse. Ce sont des vins de garde.

Le gewurztraminer est un vin chaleureux à dominante épicée, il présente des arômes de rose fanée. Son évolution dévoile des arômes de grillé et, en cas de surmaturation, d'abricot confit.

Tourisme

Industrie

Lieux et monuments

Place du Château d'Eguisheim
Fenêtre d'une maison ancienne à Eguisheim; l'inscription dit: Cette maison est dans la main de Dieu. Dieu protège cette maison du feu. U.S.M. (les initiales du fondateur de la maison)
Une rue typique d'Eguisheim

Église Saint-Pierre et Saint-Paul

L'église d'Eguisheim de Saint-Pierre et Saint-Paul a été érigée en 1220 sur une ancienne fondation carolingienne dont il ne subsiste plus que la base du clocher. Cet édifice gothique ne comporte plus que quelques éléments romans qui correspondent à une certaine époque. La tour à quatre étages comporte des fenêtres ogivales géminées, caractéristiques de la période gothique. À l'intérieur de ce clocher se trouve un portail à sculpture romanes polychromes représentant dans le tympan un Christ bénissant, entouré des saints apôtres Pierre et Paul. Sur le linteau est sculpté la parabole des sages et des Vierges folles qui chacune de leur côté frappent à la porte du paradis (du côté des Vierges sages, le Christ les accueille alors que chez les Vierges folles la porte reste fermée). La charpente du clocher date du XVIe siècle et soutient quatre cloches suspendues à des poutres. La construction a été faite de telle sorte que les vibrations ne se propagent pas à la maçonnerie. L'ancienne église d'Eguisheim, dédiée aux apôtres saint Pierre et saint Paul, a été démolie en 1807. Il n'en reste plus que la tour romano-gothique avec un portail historié fort intéressant. Elle a cédé la place à une construction sans style, consacrée le 2 juillet 1809. On y voit encore une ancienne cuve romane que la tradition locale veut faire remonter au temps de Léon IX.

Les anciennes traditions

Parmi les traditions portées à cette paroisse, mentionnons les processions qui s'y faisaient autrefois. À la fête de la Saint Marc, la population d'Eguisheim se rendait au couvent de Saint-Marc à Gueberschwihr tout proche. Le jour de l'Invention de la croix, la procession se rendait jusqu'à la ville de Sainte-Croix-en-Plaine et à la fête de Saint Urbain, les paroissiens allaient à cheval faire le tour de la banlieue. De là l'usage de porter encore aujourd'hui le buste de Saint Urbain à la procession du ban. Pendant la semaine des Rogations, la procession se dirigeait en divers endroits : le lundi à Herrlisheim, le mardi à Feldkirch, le mercredi et le jour de l'Ascension autour d'Eguisheim. Le vendredi, les paroissiens faisaient le tour à cheval autour du ban. Le samedi des Rogations, la population se rendait à l'abbaye de Marbach.

Chapelle Saint-Léon IX

La chapelle, construite entre 1888 et 1894 et située dans la cour du château, repose sur les fondations du donjon. Elle est édifiée dans le style néo-roman, et la statue de saint Léon IX se dresse sur la façade. La chapelle a été consacrée en 1894.

Chapelle du château de Saint-Léon

Bois polychromé de la Vierge ouvrante

Statue de la Vierge ouvrante se trouvant dans l'église Saint-Pierre & Paul

À l'intérieur de l'église Saint Pierre et Paul se trouve une statue en bois polychromé d'une Vierge ouvrante du XIVe siècle (hauteur 119 cm). Cette Vierge à l'enfant présente un visage au doux sourire. Elle porte l'enfant comme pour le présenter à tous ceux qui passent. Un morceau de bois évidé qui se trouve sous la gorge de la statue pourrait avoir contenu des reliques. La plupart des Vierges ouvrantes appartiennent à deux catégories: les passionistes et les trinitaires, représentant Marie comme fille, comme épouse et comme mère. Celle-ci est la seule qui existe en Alsace, et est différente puisque les peintures, du XVIIe siècle, représentent le saint sacrement. (classé M.H en 1978)

Cloche de 1774

Porche du XIIIe ou XIVe siècle

Le porche appartient à l'ancienne église d'Eguisheim dont les moulures sont de style roman, tandis que les lignes architecturales sont gothiques. Le portail comporte de chaque côté quatre colonnes dont le haut des chapiteaux est sculpté. Vers le haut des chapiteaux on distingue un tympan représentant le Christ bénissant la terre et à ses côtés les apôtres Pierre et Paul. La scène au-dessous représente la parabole des Vierges sages et des Vierges folles. Les premières sont accueillies à la porte du paradis par le Christ, alors que les secondes frappent à la porte du paradis qui reste fermé.

Cour Unterlinden (1290)

Cour Unterlinden à Eguisheim

Cette cour possède une remarquable disposition architecturale comprenant des bâtiments avancés. Ils permettaient de stocker les récoltes et de lieu pour évaluer et administrer les biens. Cette cour était dès 1290 une propriété appartenant au couvent des Dominicains de Colmar,qui est devenu aujourd'hui le musée d'Unterlinden.

Cour de Pairis (1160)

L'abbaye de Pairis fondée en 1138 possède cette cour dès 1160. Les moines de Pairis utilisent cette cour pour stocker les récoltes et de centre administratif et aussi pour gérer les biens et d'endroit pour régler les litiges qui interviennent la bonne marche de la communauté. En 1262, la cour est agrandie grâce à l'adjonction de la cour voisine que possédait Marmoutier et qui est donnée par le sire de Ribeaupierre. Cette cour abrite à l'époque une chapelle dédiée à saint Martin qui est détruite pendant la Révolution.

Obertor (1257)

Plan d'Eguisheim, ville construite en circulaire autour de la place du Château

Autres curiosités

Le pigeonnier

Le pigeonnier : maison à colombages d'Eguisheim

Fontaine de 1557

Fontaine de la Vierge (1563-1883)

Fontaine Saint-Léon

Il s'agit d'une fontaine de forme octogonale qui est une des plus imposante de la région Alsace. Le bétail venait s'y abreuver et les habitants y puiser l'eau pour des usages domestiques. Une statue de Saint-Léon est placée au sommet de cette fontaine. Elle a été sculptée par un nommé Hugel de Sélestat et placée en 1842 financée par la famille Brucker et bénie en 1880 par M. le chanoine Sattler.

Fontaine Saint-Léon, place du château à Eguisheim
Fontaine octogonale de 1557

Le reliquaire

Ce reliquaire, d'après la légende, contenant une châsse pourrait contenir une partie du crâne de Saint Léon. Ces reliques étaient auparavant exposées à l'abbaye de Lucelle fondée en 1123 qui l'avait reçue de Rome. Pendant la Révolution les reliques sont transférées à l'église de Bouxwiller dans le Sundgau. En 1869 elles sont reconnues comme de vrais reliques. En 1880, le curé Andlauer curé d'Eguisheim obtient l'autorisation de l'évêque de Strasbourg une partie du crâne qui sera transportée à Eguisheim le 23 décembre 1880. A la fête de Saint Léon en 1881 la châsse est exposée pour la première fois au public.

Les trois châteaux d'Eguisheim

Accès

Les trois tours qui se dressent au-dessus d'Eguisheim et de Husseren-les-châteaux sont perchés sur un petit sommet qui culmine à 591 mètres à l'est de Husseren-les-châteaux et à l'ouest d'Eguisheim. On peut rejoindre les trois tours des châteaux depuis le village d'Eguisheim en rejoignant la "Route des cinq châteaux" qu'il suffit de parcourir jusqu'au parking qui est bien signalé. À partir de cet endroit il faut marcher jusqu'au sommet qu'on rejoint en 10 minutes. On peut également rejoindre les trois châteaux en partant depuis Husseren les châteaux. En longeant le chemin derrière l'église, un chemin forestier permet de rejoindre le sommet en 30 minutes. Le sentier est très pentu. Il est donc déconseillé à ceux qui ne sont pas suffisamment entrainés.

Les trois châteaux

Une partie des ruines du Dagsbourg

Les trois châteaux sont appelés dans les anciens titres, le Dagsbourg, le Wahlenbourg et le Weckmund. Ce dernier a été érigé au XIIIe siècle et a probablement été construit par le duc Ulric de Vaudémont, petit-fils de Gérard d'Alsace.Actuellement ils sont désignés sous le nom de Trois-Châteaux , die drei Exemer Schloesser. Le Wahlenburg, le plus ancien est connu depuis 1006. Il aurait fait l'objet d'un assaut dès 1026 par le duc de Souabe, Ernest de Souabe.Le Dagsbourg était celui qui était le plus imposant des trois et le moins ancien. Les comtes d'Eguisheim sont les plus anciens seigneurs de la région. Descendants d'Etichon, ils ont dans leur lignée plusieurs maisons souveraines d'Europe. Ce château, castrum Hegensheim, mentionnée pour la première fois dans la Bulle de la Rose d'or (1049) doit son origine selon la chronique d'Ebersmunster, au comte Eberhard, le fondateur de l'abbaye de Marbach. On en attribue la fondation au comte Hugues qui d'après Berler[4] , y avait établi sa résidence, avec la comtesse Heilwige[5]. Entre 1049 et 1054, Brunon d'Eguisheim le futur pape Léon IX aurait consacré une chapelle castrale qui était située dans l'enceinte même du château dédiée à saint Pancrace.

Le Dagsbourg et le Wahlenbourg étaient entourés d'un fossé particulier. Le Weckmund, placé à l'avant-poste servait de vigie et de rempart aux deux autres auxquels il était relié par un pont-levis. A côté du Weckmund se trouvait une tour ronde, appelée Nellenbourg, que Billing nomme la tour d'oubli ou la prison de la forteresse. Dans l'enceinte commune des Trois châteaux, il y avait une chapelle dédiée à Saint Pancrace et consacrée par le pape Léon IX. Toutes ces constructions, sauf la chapelle, furent ruinées en 1466, à l'occasion de la guerre que le meunier Hermann Klee suscita contre la ville de Mulhouse.

Légendes

Si l'on en croit une vieille légende, les Trois-Châteaux seraient l'un une source de feu, l'autre une source d'eau, et le troisième une mine d'or.Ailleurs on affirmait que les trois tours servaient de cadran solaire aux travailleurs de la plaine. À onze heures, l'ombre du château couvrait complètement la façade du Dagsbourg, à midi celle du Wahlenbourg, à une heure celle du Weckmund. À trois heures les Trois-Châteaux projetaient leur ombre tout droit devant eux sur la déclivité de la montagne.

C'est dans le château (Castrum Egisheimiensis) qui est mentionné la première fois dans "la Bulle de la Rose" en 1049 que serait venue au monde Bruno d'Eguisheim, fils du comte Hugues IV d'Eguisheim et Heilwige du comté de Dabo.

La lignée des Eguisheim

Vestiges du château d'Eguisheim - Porte d'entrée du Wahlenbourg
Le donjon du Weckmund en travaux

Eberhard était le petit-fils d'Etichon et le fils d'Adalbert. De ce dernier sortirent les deux branches des Luitfridigènes qui furent les comtes du Sundgau et des Eberhardigènes, les comtes de Nordgau. L'un de ceux-ci, Eberhard IV, fondateur de l'abbaye d'Altorf, eut plusieurs enfants, entre autres Adalbert I , souche de la maison de Lorraine, et Hugues III chef de la lignée Eguisheim-Dagsbourg. Son fils Hugues IV avait épousé Heilwige, fille et héritière du comte Louis de Dabo. C'est de ce mariage que naquit celui qui devint le pape Léon IX. Les Eguisheim s'allièrent par la descendance féminine avec les comtes de Vaudémont et les comtes de Metz.Un petit neveu de Léon IX, le comte Hugues VI, fut surnommé le petit soldat de Saint Pierre, indefessus miles S.Petri, à cause du zèle qu'il déploya pour défendre la cause de Grégoire VII contre l'antipape Guibert. Il fut assassiné par trahison dans le lit de l'évêque Othon, avec lequel il venait de se réconcilier à Haselach. Le dernier qui porta le titre de comte d'Eguisheim, fut Ulich de Vaudémont, petit-fils de Gérard d'Alsace et petit neveu de Léon IX. Il fonda l'abbaye de Pairis et mourut sans enfants en 1144. Sa sœur Stéphanie ayant épousé le comte Frédéric de Ferrette, et c'est ainsi qu'une partie du comté d'Eguisheim passa aux Ferrettes, de même qu'un mariage devait un siècle plus tard amener le domaine des Ferrettes dans la maison des Habsbourg-Autriche.

Quant aux Eguisheim-Dagsbourg, ils s'éteignirent en la personne de Gertrude, fille d'Adalbert, comte de Metz et de Muha et de Gertrude de Baden. Celle-ci s'était mariée trois fois : premièrement à Thiébaut, duc de Lorraine, deuxièmement à Thiébaut comte de Champagne et troisièmement à Simon, comte de Linange. À sa mort en en 1225, ses biens échurent aux évêques de Metz, de Liège et de Strasbourg. Ce dernier hérita des terres de Dabo et en grande partie de celles d'Eguisheim. En 1251, le château d'Eguisheim était devenu un fief castral de l'évêque de Strasbourg et l'ancienne seigneurie fut incorporée dans le Haut-Mundat, formant un troisième bailliage composée des communes de Gueberschwihr, Gundolsheim, Ossenbihr, Orschwihr, Soultzmatt avec la vallée, la moitié de Westhalten, Wittelsheim, Obermorschwihr, Osenbach, et Weinfelden (Suisse) avec Eguisheim comme chef-lieu.

Le château est plusieurs fois détruit

Le donjon du château de Wahlenbourg
Porte de la partie haute du Wahlenbourg permettant d'accéder au logis seigneurial

Les trois châteaux furent plusieurs fois ravagés et réparés. Le premier des trois édifices est détruit une première fois en 1026 au cours d'un assaut du duc Ernest de Souabe. Il fera l'objet d'une nouvelle attaque dès 1144 et une troisième fois en 1198. En 1298, le village d'Eguisheim assiste impuissant au siège de l'empereur Adolphe de Nassau, mais résiste néanmoins. Devant tant de vaillance les troupes de Adolphe de Nassau levèrent le siège. C'est à la suite de ces attaques que le village fut entouré d'une muraille, octogonale comme celle du château sous Rodolphe de Habsbourg. Le château et le village sont de nouveau pillés entre 1370 et 1380 par les Anglais, puis en 1444 par les Armagnacs conduits par le dauphin de France, le futur Louis XI.

En 1466 lors de la guerre des Six Deniers, le Wahhienbourg et le Weckmund sont détruits par les milices de Turckheim et Kaysersberg. Un meunier avait à cette époque réclamé son dû à la ville de Mulhouse. Il vint se plaindre auprès de Pierre de Réguisheim. Ce dernier alerta la noblesse alsacienne et emprisonna des ressortissants de Mulhouse. En signe de représailles, les bourgeois de cette ville, aidés des gens de Kaysersberg et de Turckheim vinrent mettre le siège aux châteaux qu'ils incendièrent. Le château était occupé alors par Pierre de Régisheim. Le Haut-Eguisheim ne s'en relèvera jamais. Le Dagsbourg est abandonné deux siècles plus tard.

Personnalités liées à la commune

Bibliographie

  • Anonyme: Eguisheim: patrie de Saint-Léon . La ville et son église, Alsace, France. Riquewihr, La petite imprimerie, 1991, 16 pages
  • Brucker, Pierre Paul: Le Château d'Eguisheim, berceau du pape Léon IX - Le Roux F.X. , Paris/retaux, Strasbourg, 1893, 95 pages
  • Comité d'Organisation, CCLE (Éditeur scientifique): Eguisheim, 2 février 1945 cinquante ans plus tard - Commémoration du cinquantenaire de la libération d'Eguisheim., Eguisheim, CCLE, 1995 - Vidéocassette VHS Secam
  • Fleck, Philippe: Saint-Léon IX, voyageur de Dieu, Éditions Coprur, Strasbourg, 2002 ISBN 2-84208-095-5
  • Muller, Claude: Eguisheim à l'époque contemporaine: 1870-1992, Éditions Coprur, Strasbourg, 1992, 423 pages - Monographies des communes alsaciennes
  • Pierrot, Bernard: «Eguisheim et Wettolsheim, possessions du prince-évêque de Strasbourg en 1578», Au pied des trois châteaux, 1990, pp. 33-53
  • Risacher, Bertrand: Les Châteaux forts d'Eguisheim du Haut Mundat du IXe siècle au milieu du XVe siècle. Mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1993, 292 pages - Plans + illustrations
  • Schikele, M., curé de Sainte-Madeleine à Strasbourg : Egisheim, Sutter & Cie, Rixheim, 1892, 17 p. (extrait de la Revue catholique d'Alsace)
  • Société d'histoire et d'archéologie de Genève: Mémoires et documents, Volume 16, 1867, p. 245 à 272 et 301 Google livres

Notes et références

  1. Le nom de la ville d’Haguenau a subi la même adaptation. En revanche, Fegersheim et Gimbrett n’ont pas changé d’orthographe.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h et i Mémoires et documents, Volume 16
  3. Eguisheim sur le site de l'Insee
  4. Berler Chronicon, : Das Schlosz Dreyegenseheim, 1510
  5. Orthographié quelquefois aussi Helwige

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes



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