Election presidentielle americaine

Election presidentielle americaine

Élection présidentielle américaine

États-Unis

Armoiries des États-Unis
Cet article fait partie de la série sur la
politique des États-Unis,
sous-série sur la politique.

Gouvernement fédéral

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L’élection présidentielle américaine est un scrutin indirect permettant l'élection du collège électoral qui choisit le Président des États-Unis et le vice-président ; ce processus est régi par des règles inscrites dans la Constitution. La désignation des grands électeurs et le choix des candidats font l'objet de règles établies par chacun des États d'où sont issues des traditions plus ou moins formalisées. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, ce processus prend environ un an.

La prochaine élection aura lieu le 6 novembre 2012.

Sommaire

Processus électoral

Le processus électoral décrit ci-dessous est celui en usage en 2009. Il est très différent de celui institué par la Constitution pour la première élection en 1789 et modifié à partir de 1804 par le XIIe amendement. Toutefois, depuis cette date, les modifications résultent de changements dans les lois électorales de chacun des États et non d'une modification de la Constitution.

Éligibilité

Article détaillé : Constitution des États-Unis.

L'article II de la Constitution et les amendements qui s'y rattachent instituent les critères suivants d'éligibilité pour le président et le vice-président :

  1. être âgé de plus de 35 ans ;
  2. être citoyen des États-Unis à la naissance (ou être citoyen à la date de ratification de la Constitution, pour les premières élections) ;
  3. avoir résidé aux États-Unis pendant au moins 14 ans ;
  4. ne pas être candidat à un troisième mandat.

Depuis l’adoption du XXIIe amendement à la Constitution en 1947, un Président ne peut effectuer que deux mandats. Si le Président a pris ses fonctions suite au décès ou à la démission de son prédécesseur et a exercé plus de deux ans, il ne peut se présenter qu'une fois. Cet amendement fait suite au décès de Franklin Delano Roosevelt lors de son quatrième mandat. Jusqu'alors tous les présidents américains avaient respecté la volonté de George Washington de n'exercer au plus que deux mandats.

Déclaration

Le candidat doit se déclarer dans chaque État où il veut obtenir les voix des « grands électeurs » (voir ci-dessous). Dans la pratique, les dernières élections se sont jouées entre les deux candidats des Partis Démocrate et Républicain, avec parfois l'inclusion d'un troisième candidat indépendant ou appartenant à un tiers parti. Généralement, il existe plus d'une douzaine d'autres candidats qui ne sont déclarés que dans quelques États, voire un seul, et qui n'ont aucune chance, même théorique, d'être élus.

Déclaration des candidats

Chaque année électorale, plus d'une demi-douzaine de candidats souhaitent se présenter avec l'étiquette de l'un des deux principaux Partis, républicain ou démocrate. Ces candidats commencent par faire campagne au sein de leur parti afin de s'assurer des soutiens éventuels. Ils se déclarent généralement pendant l'année précédant l'élection et entament une campagne de plusieurs mois, ponctuée d'élections primaires (voir ci-dessous), dont l'issue est en général connue en mars. Cette phase se termine par la Convention nationale de leur parti en été, et l'investiture officielle du candidat représentant le parti.

Au sein du parti au pouvoir, le Président en exercice, s'il n'a accompli qu'un seul mandat, est pratiquement toujours candidat à sa propre succession. Dans l'hypothèse contraire son Vice-président est généralement favori pour représenter son parti, comme le républicain Richard Nixon en 1960 (battu par John F. Kennedy), le démocrate Hubert Humphrey en 1968 (battu par Richard Nixon), le républicain George Bush en 1988 (élu) ou le démocrate Al Gore en 2000 (battu par George W. Bush).

Au sein du parti d'opposition, la lutte est beaucoup plus ouverte, et la tactique peut évoluer en cours de campagne : si l'un des candidats devient favori, il peut choisir son co-listier (ticket) parmi les autres candidats ou en-dehors. Certains candidats peuvent alors marchander leur retrait contre une place de candidat à la vice-présidence.

La campagne pour l'investiture implique de nombreuses rencontres publiques (meetings), des déplacements et de la publicité (affiches, télévision, etc.). Les candidats doivent recueillir auprès des citoyens des fonds pour financer leur campagne mais ils doivent aussi s'assurer des soutiens en prévision de la véritable campagne qui est encore plus onéreuse.

Les élections primaires se déroulent à partir de janvier et, en dehors de leur rôle principal, servent d'indicateur pour classer les candidats. Au fur et à mesure que les résultats apparaissent, les candidats les moins cotés abandonnent la course et le candidat du parti est connu bien avant que la Convention n'officialise le fait.

Les élections primaires

Au cours de l'année qui précède les élections primaires, les candidatures sont évaluées par des comités exploratoires[1]. Puis les candidats recherchent des soutiens financiers.

Les élections primaires sont organisées par les deux partis principaux (et la plupart des autres) pour désigner dans chaque État les délégués du parti qui se rendront à la convention nationale[1] (voir ci-dessous). L'existence et la forme de ces élections primaires dépendent du parti et de l'État. À l'origine, les délégués élus étaient libres de leur vote lors de la Convention ; depuis la seconde moitié du XXe siècle, les délégués s'engagent sur un candidat et, de facto, ce sont les élections primaires qui déterminent le choix du candidat.

Les élections primaires commencent en janvier de l'année électorale dans l'Iowa (avec des caucus) et le New Hampshire (avec des primaires). Ces deux États, qui sont loin de représenter l'ensemble des États-Unis, se sont arrangés pour être les premiers à lancer le processus essentiellement pour bénéficier de la couverture médiatique qui en découle. Au fur et à mesure que les élections primaires se déroulent, on assiste à l'élimination progressive des candidats qui additionnent le moins de délégués. Cette élimination provient, en grande partie, de la diminution des soutiens financiers : le candidat ne peut plus se permettre de payer ses frais de publicité et de représentation. Pour contrer cet « effet boule de neige », de plus en plus d'États décident de tenir leurs élections primaires le même jour, et ont choisi un mardi du mois de février que les médias ont depuis baptisé « Super Tuesday ». Les élections de 2004 ont montré que le processus était loin d'être stabilisé puisque certains États continuent d'avancer leurs élections primaires dans l'espoir d'acquérir une plus grande importance aux yeux des médias alors que d'autres se regroupent dans le même but.

Dans la majorité des États,les élections primaires prennent la forme d'un vote qui peut être : ouvert à l'ensemble des électeurs qui le souhaitent, semi-ouvert (vote pour un seul parti) ou fermé, réservé aux membres du parti. Le vote « ouvert » permet, curieusement, à un électeur républicain de voter pour la désignation du candidat démocrate (et vice-versa), mais pas les deux.

Dans une minorité d'États (en 2008[2] : Alaska, Colorado, Dakota du Nord, Idaho (D), Iowa, Kansas, Kentucky, Maine, Minnesota, Montana (R), Nevada, et Nouveau-Mexique (D)), les élections primaires prennent la forme d'un caucus : il s'agit d'une réunion théoriquement réservée aux membres du parti où les votes se font ouvertement, à main levée par exemple. Dans des salles, des bibliothèques et des gymnases municipaux, les participants échangent leurs points de vue et finissent par rallier un groupe soutenant un candidat[1]. Il est possible à des candidats indépendants de se présenter sans passer par les primaires[1].

En raison du coût de ces mini-campagnes électorales multipliées, certains candidats ne se présentent pas dans tous les États pour économiser leurs fonds afin de faire campagne dans les États qui envoient le plus de délégués aux conventions.

La convention nationale des Partis républicain et démocrate

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Les États selon leur appartenance politique lors de l’élection de 2004 (Rouge : Républicain ; Bleu : Démocrate)
Les comtés selon leur appartenance politique lors de l’élection de 2004 (Rouge : Républicain ; Bleu : Démocrate)
La « Purple America » (« Amérique violette ») : résultats par comtés, selon un spectre de couleur allant du bleu (candidat démocrate) au rouge (candidat républicain) : ce terme apparu après les élections de 2004 tend à démentir les idées reçues à propos du déterminisme géographique des votes aux États-Unis.
Évolution des différents partis depuis 1824 en pourcentage des suffrages exprimés.

L'histoire politique des États-Unis a abouti à l'existence d'un bipartisme : Parti démocrate (en bleu) et Parti républicain (en rouge). Ces deux partis réunissent des conventions pendant l'été pour désigner leur « ticket » à l'élection présidentielle. Sur ce ticket figurent deux noms : le candidat à la présidence et celui à la vice-présidence des États-Unis. La convention est aussi l'occasion pour les candidats de présenter leur programme[1].

En principe, les délégués choisis pendant les élections primaires et représentant chaque État ou territoire américain, doivent voter pour désigner le candidat à la présidence et celui à la vice-présidence qui recevront le soutien du Parti, et c'est ainsi que les Conventions ont fonctionné jusqu'à la fin de la première moitié du XXe siècle. Après cette date, le processus de désignation du candidat a basculé au profit des élections primaires. Les médias totalisent le nombre de délégués acquis à la cause de chaque candidat et celui qui arrive en tête est généralement connu dès la fin du mois de mars. La désignation du candidat par la Convention n'est donc qu'un pur formalisme.

En revanche, le choix du candidat à la vice-présidence est effectué plus tard, voire annoncé pendant la Convention. Initialement, la Convention désignait souvent le candidat arrivé second en tant que co-listier. Aujourd'hui, c'est le candidat à la présidence lui-même qui choisit son co-listier. Le plus souvent, le candidat à la vice-présidence est choisi parmi les candidats originels, mais le Parti peut aussi sélectionner un dark horse (« cheval noir »), c'est-à-dire un relatif inconnu. Les motivations derrière ce choix sont, bien sûr, de nature électorale : il s'agit d'équilibrer le ticket afin de le rendre attrayant dans un maximum d'États. Par exemple, si le candidat principal est issu d'un état du Sud, son co-listier sera probablement issu d'un état du Nord ; s'il est perçu comme étant un modéré au sein de son parti, on choisira un co-listier plus engagé, etc.

Une fois le vote achevé, le candidat désigné et son partenaire peuvent faire campagne avec l'aide de l'appareil et des fonds de leur parti. La Convention nationale, qui est l'occasion de présenter au grand public la plate-forme des candidats, se tient durant l'été ; elle signale l'ouverture de la véritable campagne électorale, celle qui opposera entre septembre et novembre les candidats républicains aux candidats démocrates.

Les candidats indépendants

Rien n'empêche des candidatures indépendantes. Cependant, la faiblesse de ces candidatures vient des coûts faramineux qu'entraîne une campagne électorale à l'américaine. Seul le soutien de l'un des deux grands partis peut assurer une présence médiatique nécessaire pour remporter l'élection.

Outre le coût financier, le mode de scrutin ne permet la présence que de deux candidats. En effet, le mode de scrutin américain est, bien qu'indirect, à un seul tour. Les électeurs ne se prononcent qu'une seule fois, les grands électeurs se contentent uniquement de répercuter le vote des électeurs. Par conséquent, les électeurs doivent se prononcer directement pour le candidat qui a le plus de chance de s'imposer. Il est alors inutile et même contreproductif de « perdre » son vote en votant pour un candidat qui n'aurait aucune chance.

De plus, les difficultés rencontrées par les candidats indépendants sont accrues par l'obligation de faire enregistrer leur candidature dans chacun des cinquante États, chaque État décidant des procédures électorales (le plus souvent, un nombre de signatures de parrainage). La règle du « Winner-takes-all », adoptée par la majorité des États, qui attribue l'ensemble des grands électeurs d'un État au candidat qui obtient la majorité simple, empêche toute représentation de votes minoritaires.

À cause de ces nombreuses difficultés, les candidats indépendants ne peuvent exister que s'ils ont des moyens financiers importants mais sans avoir de prétentions présidentielles sérieuses. Cela se résume à dépenser leur fortune personnelle (quitte à la récupérer par la suite sous forme de notoriété pour leurs activités professionnelles). Ce fut le cas de Ross Perot en 1992 et 1996, et de Ralph Nader en 2000, 2004 et 2008.

Des traditions héritées du XVIIIe siècle

En application de la Constitution des États-Unis, l'élection présidentielle a lieu le mardi suivant le premier lundi du mois de novembre, tous les quatre ans. En cas de décès ou d'incapacité du président avant ces quatre ans, le vice-président prend sa place jusqu'à la fin du mandat (la Constitution prévoit toute une ligne de succession). Le jour de l'élection est donc fixé d'avance.

Il faut rappeler que :

  • les États-Unis sont une fédération dans laquelle les cinquante États autonomes doivent être représentés équitablement ;
  • lors de leur fondation en 1783, les États-Unis étaient une confédération dans laquelle les premiers États se méfiaient du pouvoir fédéral et ont donc eu tendance à vouloir limiter les pouvoirs du président des États-Unis ;
  • aux XVIIIe et XIXe siècles, il fallait des jours pour traverser le pays.

Le processus électoral marque ces deux choses :

  • le président des États-Unis n'est pas élu au suffrage direct pour que sa légitimité issue de l'élection ne soit pas trop importante par rapport à celle des parlementaires du Congrès fédéral ;
  • les petits États en termes démographiques sont garantis d'un minimum de représentation.

L'élection du président par le Collège électoral

Le président et le vice-président des États-Unis sont élus par un Collège électoral dont la définition figure dans la Constitution. Ce collège est constitué des grands électeurs élus au suffrage universel dans chaque État.

La désignation des « grands électeurs »

L'Election Day, le mardi qui suit le premier lundi de novembre (donc au plus tôt le 2 novembre, au plus tard le 8), les électeurs américains sont invités à voter pour l'élection de leur président. Cependant, ils n'élisent pas directement celui-ci : le scrutin est un suffrage indirect.

Chacun des cinquante États élit un nombre de « grands électeurs » égal au nombre de ses Représentants et Sénateurs soit un total de 538 (100 au titre du Sénat, 435 au titre de la Chambre des représentants, 3 pour le District fédéral de Columbia). L’État le plus peuplé, la Californie, dispose de 55 votes, alors que les huit États les moins peuplés n’en ont que 3 chacun. Les partis politiques nomment leurs listes de grands électeurs lors des conventions politiques d'États. Un grand électeur ne peut faire partie du Congrès ou être membre d'un bureau fédéral.[3]

En principe, les votes populaires devraient être exprimés en faveur d’un grand électeur. Dans la pratique, les bulletins de vote sont rédigés sous la forme « grand électeur en faveur de tel ticket » ou mentionnent simplement le nom des candidats.

De plus, dans tous les États sauf deux, le Maine et le Nebraska, le système électoral donne toutes les voix (selon le principe du « winner takes all » : "le vainqueur prend tout") de l’État au candidat arrivé le premier. C’est ce qui explique la disparité entre les résultats populaires, qui, dans les dernières élections, étaient voisins entre Républicains et Démocrates, et les résultats des grands électeurs qui donnent une majorité souvent écrasante à l’un des candidats. À titre d’exemple, on peut citer l’élection présidentielle de 1972 où le candidat républicain Richard Nixon a été élu avec plus de 95% des voix des grands électeurs alors qu’il n’avait emporté que 60% des voix populaires. Une des critiques de ce système électoral est que le président élu peut ne pas être le candidat ayant recueilli le plus de suffrages populaires. Théoriquement au moins, un candidat pourrait être élu avec moins de 30 % du vote populaire. Lors de l'élection présidentielle de 2000, le candidat démocrate Al Gore obtint 550 000 voix de plus que son adversaire républicain George Bush au niveau national, mais les 550 voix d'avance que Bush a officiellement obtenues en Floride lui permirent d'obtenir tous les grands électeurs de cet État et de remporter l'élection au niveau fédéral. Mais la critique la plus courante de ce système est qu’il favorise le bipartisme ; récemment les candidats d’un troisième parti n’ont reçu aucun vote de grand électeur alors que leur score populaire a pu avoisiner 20 %. Un grand électeur peut décider de ne pas voter pour le candidat auquel il avait initialement apporté son soutien ; les cas sont rares, mais on en compte huit dans la période contemporaine. Certains États ont d'ailleurs interdit cette pratique, qui n'est pas contrôlée au niveau fédéral. Les médias annoncent donc le résultat de l’élection présidentielle au mois de novembre, alors que les grands électeurs ne votent qu’au cours du mois de décembre qui suit.

Le système actuel a été profondément modifié au cours des 46 élections qui ont précédé celle de George W. Bush en 2004. Initialement, les grands électeurs votaient séparément pour le président et le vice-président. Le premier candidat à obtenir une majorité devenait président et celui qui avait obtenu, après lui, le plus de votes devenait vice-président. Ce système pouvait entraîner la « cohabitation » forcée d’un président et d’un vice-président de deux partis différents. Par deux fois, il est arrivé qu’aucun candidat ne reçoive la majorité et c’est alors la Chambre des représentants qui a désigné le président. Après plusieurs modifications des lois électorales, fédérale et étatiques, on est arrivé au système actuel de l’élection couplée du président et de son vice-président ainsi qu’au vote bloqué des grands électeurs. Des associations cherchent toujours à modifier ce système pour passer à un scrutin proportionnel au sein d’un État, voire pour l’éliminer complètement et ne conserver que le vote populaire.

De l’élection des grands électeurs à celle du président

Les grands électeurs se réunissent dans chacun des États pour élire officiellement le président et le vice-président des États-Unis. Les voix sont ensuite comptées devant une session jointe du Congrès début janvier.

Si le vote des grands électeurs ne permet pas de départager les candidats (égalité parfaite en voix), c'est la Chambre des représentants qui élit le président, et le Sénat qui désigne le vice-président. Chaque État y a alors une voix, les députés de chaque État se mettant d'accord sur ce vote unique. Cette procédure fut utilisée en 1800 pour l'élection de Thomas Jefferson et en 1824 pour l'élection de John Quincy Adams. Remarquons que cette procédure donne autant de poids au Vermont (600 000 habitants) qu'à la Californie (38 400 000 habitants)…

Au XXe siècle, le télégraphe puis la radio et enfin la télévision permettent de savoir le soir même qui a remporté l'élection. Donner le nom du président avant la réunion des grands électeurs est possible grâce à la traditionnelle loyauté des grands électeurs : entre 1788 et 2000, sur les 17 000 grands électeurs successifs, 156 seulement[4] n'ont pas respecté le mandat confié par les électeurs de leur État et ont voté pour un autre candidat (faithless electors) - ceci n'est pas interdit par la Constitution. Certains États tentent de décourager ce type de comportement en faisant payer une amende aux « candidats déloyaux » (en Caroline du Nord par exemple, l'amende s'élève à 10 000 dollars). Il faut noter, cependant, que pour beaucoup, de telles lois obligeant les électeurs à être loyaux, seraient anticonstitutionnelles. En 2000, un grand électeur du District fédéral de Columbia s'est abstenu plutôt que de voter Al Gore pour protester contre le fait que le District n'était pas considéré comme un État à part entière. En 2008 le vote des grands électeurs est prévu lundi 15 décembre.

Financement de la campagne

Il existe un financement public pour la campagne présidentielle, contrôlé par la Commission électorale fédérale[5].

Note

En général, les autorités des États organisent plusieurs votes simultanément à l'élection présidentielle : élections législatives fédérales, élections des gouverneurs, élections des représentants à l'assemblée de chaque État, élections municipales, des juges, du chef de la police, du bureau de chaque école, référendums, amendements, initiatives locales, etc. C'est le très grand nombre (souvent plusieurs dizaines) de scrutins simultanés qui oblige à recourir à des moyens électromécaniques ou électroniques pour enregistrer les votes.

Transition

Entre le vote de novembre et la confirmation formelle des grands électeurs d'une part et la date du 20 janvier où le nouveau président prend ses fonctions d'autre part, il y a une période de transition qui permet à l'ancienne « Administration » de faire la liaison avec la nouvelle.

Le 20 janvier suivant l'élection présidentielle (parfois le 21 janvier si le 20 tombe un dimanche, ceci n'étant qu'une coutume, contraire au texte même de la Constitution), est l'Inauguration Day, journée durant laquelle le nouveau président prête serment (dans les faits sur la Bible, ceci n'étant qu'une coutume non exigée par le texte de la Constitution) et fait un discours d'investiture qui doit marquer les grandes lignes de sa présidence. Ensuite, chaque année à la même époque (ceci est également une coutume, la Constitution n'étant pas si précise), le président se rend au Congrès pour un Discours sur l'état de l'Union qui lui permet d'annoncer les grandes lignes de l'agenda politique de l'année commençante.

Analyses et observations

Selon certains spécialistes politiques, il est possible de prévoir quel candidat sera élu à la présidentielle avant même le dévoilement du vote populaire de la totalité des 50 États. En effet, la Californie, le Texas, la Floride, l'État de New York et l'Illinois forment les États-clés les plus peuplés et les plus diversifiés ethniquement et sociologiquement du pays. De plus, ils sont situés à des endroits géostratégiques : sud-ouest, sud, sud-est, nord-est et nord. Si un candidat réussit à gagner l'ensemble de ces cinq états, il est quasi assuré de la victoire : les différentes catégories de la population américaine ont tous incontestablement voté en majorité pour lui. Beaucoup des 45 autres états ne peuvent donc que, théoriquement, suivre cette logique.

Tous les candidats qui ont obtenu ces cinq états dans l'histoire présidentielle américaine ont tous été triomphalement élus avec une large avance sur leur concurrent. Cela dit, pour être sûr de décrocher l'élection, ces cinq états ne suffisent pas à obtenir la majorité des grands électeurs. Il faut pour cela acquérir au minimum les 12 premiers états ayant le plus de grands électeurs.

Le Missouri est aussi un État-clé lors des élections présidentielles américaines. Situé géographiquement au cœur de l'Amérique, la majorité du vote populaire a presque toujours correspondu au vote national. C'est donc un bon indicateur du résultat final.

Résultats des élections de 1789 à ce jour

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e Valérie Samson, « Le casse-tête du processus électoral américain », dans Le Figaro du 01-01-2008, [lire en ligne]
  2. (D) : Démocrates seulement, (R) : Républicains seulement ; source : New York Times, 15 janvier 2008, page A19
  3. Site de l'ambassade des États-Unis en France, page sur les États-Unis de A à Z (page consultée le 29 février 2008), [lire en ligne]
  4. Dont 71 en raison du décès du candidat avant que les grands électeurs ne votent ; source : fairvote.org
  5. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ?, Paris, éditions du Seuil, 2005 (ISBN 2-0207-9950-2), p.62

Bibliographie

  • "Le duel - Les dessous de l'élection présidentielle américaine [1]", Sillery, Septentrion, août 2008, (ISBN 2-89448-558-1)
  • Les élections présidentielles américaines, sous la direction d'Élisabeth Vallet et David Grondin, Presses de l'Université du Québec, août 2004, (ISBN 2-7605-1286-X).
  • Le Monde2 n°37, supplément au Monde n°18588 du samedi 30 octobre 2004, article Hello Mister President.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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