Elections regionales francaises de 1998

Elections regionales francaises de 1998

Élections régionales françaises de 1998

Les nouvelles présidences des régions à l'issue du scrutin

Les élections régionales de 1998 ont eu lieu le 15 mars 1998 dans les 22 régions de France métropolitaine et dans les 4 régions d'Outre-mer.

Elles ont vu quatorze régions métropolitaines sur vingt-deux remportées par la droite, dont quatre dans lesquelles le président du conseil régional a été élu avec le soutien du Front National.

Sommaire

Mode de scrutin

Bien qu'il s'agisse des élections régionales, les conseillers régionaux sont élus dans le cadre départemental. Aussi il peut arriver qu'un mouvement, une tendance politique ne soit pas présent dans tous les départements d'une région ou ait choisi des alliances différentes selon les départements. C'est un scrutin par listes, à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, en un seul tour. Les sièges sont répartis entre les listes ayant obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés. Ils sont attribués selon l'ordre de présentation sur la liste. Si ce mode de scrutin permet une représentation plus fidèle du corps électoral, il en favorise l'émiettement et permet plus difficilement l'émergence de majorités stables.

Contexte

Les deux premières élections régionales avaient vu la droite s'adjuger toutes les régions métropolitaines sauf deux (Nord-Pas-de-Calais et Limousin). Mis à part certaines où elle gérait avec le soutien explicite (Languedoc-Roussillon) ou implicite (Paca, Bourgogne) du Front National. , elle y disposait souvent de majorité confortable car 1992 avait été un année de déroute pour la gauche.

Les élections de 1998 sont les premières depuis la dissolution et les législatives surprises de 1997 qui ont mené la Gauche plurielle au pouvoir. Le président Jacques Chirac affaibli par sa défaite est contesté par une partie de sa majorité : Certains sont d'avis de s'allier avec l'extrême droite pour éviter des triangulaires funestes, tandis qu'au contraire d'autres s'y opposent vigoureusement qualifiant le FN de parti xénophobe et d'antidémocratique. En face la gauche poursuit sa dynamique en présentant presque partout des listes d'union. De plus, elle est favorisée par un retour de la croissance économique, une baisse du chômage et le succès des ses premières mesures ( 35 h, Pacs).

Une issue incertaine

Au soir du 15 mars, si la gauche est arrivée en tête dans douze régions sur vingt-deux, elle n'est pourtant pas assurée d'en avoir la gestion. L'élection des présidents de régions le vendredi suivant en décidera.

Seules les régions Limousin et Pays de Loire connaissent une majorité absolue. Dans toutes les autres régions, la majorité n'est que relative voire à égalité (Poitou-Charentes, Franche-Comté)[1]. L'alliance avec le FN peut faire basculer douze régions à droite. L'intervention du président de la république Jacques Chirac sur sa majorité aboutit à la limiter à cinq régions (Rhônes-Alpes, Picardie, Languedoc-Roussilon, Bourgogne et Centre). Cette alliance fait d'autant plus scandale qu'elle prive des listes de gauche arrivées en tête de leur victoire. La presse et la gauche nomment le vendredi 20 mars, jour de l'élection des présidents de région « le vendredi noir »[2].

Conséquences

« Le vendredi noir » conduit de nombreux électeurs de gauche à se mobiliser et de droite à s'abstenir deux jours plus tard, lors du second tour des élections cantonalesle 22 mars 1998, donnant ainsi la victoire à la gauche dans de nombreux cantons et inversant souvent les tendances observées au 1er tour.

En Franche-Comté, Jean-François Humbert (UDF) élu, sans son accord, avec l'appoint des voix du FN, démissionne immédiatement et est réélu avec les voix de la gauche[3]. Comme Marc Censi en Midi-Pyrénées, plusieurs leaders de droite élus Président avec l'appoint des conseillers régionaux FN s'y refusent et démissionnent aussitôt.

En Rhône-Alpes, la confusion est grande, une partie des élus UDF se désolidarise du président Charles Millon. Son élection sera invalidée par le conseil d'état[4] et Anne-Marie Comparini (UDF) sera élue présidente en 1999 avec les voix de la gauche et des élus de droite réfractaires à l'alliance avec le FN. Cet épisode est à l'origine de la division de la droite lyonnaise conduisant à sa défaite aux élections municipales de 2001.

La gestion de nombreuses régions par des majorités relatives conduit celles-ci à la négociation voire au marchandage permanent et les fragilise beaucoup. Aussi pour dégager des majorités stables et pour éviter la réédition du « vendredi noir » les gouvernements Jospin en 1999 et Raffarin en 2003 modifient le mode d'élection des conseils régionaux[5]. On passe d'un scrutin proportionnel de liste à un tour dans le cadre départemental à un scrutin proportionnel de liste à deux tours dans le cadre régional avec une prime à la liste arrivée en tête, sur le modèle des scrutins municipaux.

En désaccord avec François Bayrou, Démocratie Libérale (DL) d'Alain Madelin, qui soutient les quatre présidents UDF élus avec les voix du FN, quitte la confédération qu'est l'UDF. 30 de ses députés quittent le groupe parlementaire UDF pour former le groupe DL à l'Assemblée Nationale[6]. C'est le début de l'éclatement de l'UDF.

Liste des présidents de région après les élections

Notes et références

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