Afrique orientale allemande

Afrique orientale allemande

Afrique orientale allemande
Schutzgebiet Deutsch-Ostafrika de

18851919

Drapeau
Blason

Drapeau de l'Afrique orientale allemande et Armoiries de l'Afrique orientale allemande

Accéder aux informations sur cette image commentée ci-après.

L'Afrique orientale allemande en bleu foncé et les autres colonies allemandes contemporaines en bleu clair

Informations générales
Statut Colonie allemande
Capitale Bagamoyo (1885-1890)
Dar es Salam (1890-1918)
Monnaie Roupie de l'Afrique orientale allemande
Démographie
Population 7 700 000 hab. (est. 1913)
Superficie
Superficie 995 000 km2 (1913)
Histoire et évènements
27 février 1885 Instauration de la Compagnie de l'Afrique orientale allemande
1er juillet 1890 Traité d'Heligoland-Zanzibar
21 octobre 1905 Rébellion des Maji-Maji
25 novembre 1918 Reddition au Royaume-Uni
28 juin 1919 Traité de Versailles et dissolution

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'Afrique orientale allemande était le nom d'une colonie allemande qui s'étendait sur les territoires actuels du Burundi, du Rwanda et de la partie continentale de la Tanzanie. Créée dans les années 1880, elle fut conquise par les armées britanniques et belges pendant la Première Guerre mondiale et fragmentée à l'issue de celle-ci pour donner naissance au Ruanda-Urundi (Empire colonial belge) et au Tanganyika (Empire britannique).

Sommaire

Histoire

Fondation

L’histoire de la colonie débute avec Carl Peters, fondateur de la Société pour la colonisation allemande. Le 3 mars 1885, le gouvernement allemand annonça qu’il avait délivré une autorisation impériale à Peters dans l’intention d’établir un protectorat en Afrique de l’Est. Devant les protestations du sultan de Zanzibar, qui se considérait également souverain sur le continent, Bismarck envoya cinq navires de guerre qui attaquèrent le palais du sultan le 7 août. L’Allemagne et la Grande-Bretagne se partagèrent alors le territoire de l’actuelle Tanzanie continentale.

L’Allemagne prit rapidement possession de Bagamoyo, Dar es Salaam et Kilwa. La révolte d'Abushiri, qui éclata en 1888, fut maîtrisée avec l’aide de la Grande-Bretagne l’année suivante. En 1890, Londres et Berlin signèrent le traité de Heligoland-Zanzibar, qui donnait Heligoland à l’Allemagne et définissait les limites de l’Afrique orientale allemande – les frontières exactes ne furent tracées qu’en 1910.

Les Hehe, menés par leur chef Mkwawa, résistèrent à l’expansion allemande jusqu’en 1894 mais furent vaincus après que plusieurs tribus se furent ralliées à l’Allemagne. Après avoir tenté d’entretenir la guérilla, Mkwawa se suicida en 1898.

Les forces d’occupation allemandes étaient peu nombreuses et s’appuyaient sur quelques officiers pour maintenir l’ordre, collecter les impôts et gérer les cultures commerciales telles que le coton, le café et le sésame. Il en résultait un système fortement centralisé et autoritaire. Contrairement à d’autres puissances coloniales telles que la Grande-Bretagne, la France ou le Portugal, l’Allemagne était inexpérimentée en Afrique, ce qui se fit ressentir sur sa manière de gérer ses colonies.

La rébellion des Maji-Maji qui éclata en 1905 fut rapidement maîtrisée par le gouverneur d’alors, le comte Gustav Adolf von Götzen. Cependant, les méthodes de l’administration coloniale furent vivement critiquées, ce qui poussa le chancelier Bülow à ordonner une réforme de l’administration coloniale en 1907. L’organisation traditionnelle des sociétés locales fut davantage prise en compte; on s’inspira également des méthodes françaises et portugaises. Mais en comparaison de ces deux dernières puissances, les colonies allemandes restèrent largement centralisées.

Première Guerre mondiale

Soldats allemands en Afrique Orientale en 1914.

L’histoire de l’Afrique orientale allemande au cours de la Première Guerre mondiale est essentiellement liée à une personnalité, celle du Général Paul Emil von Lettow-Vorbeck. À la tête d’une force minuscule de 3 000 européens et 11 000 askaris, il s’efforça de tenir tête aux 300 000 hommes de l’armée britannique. Il convient d'expliciter ce chiffre en faisant remarquer qu'il ne s'agissait pas tous de combattants. La majorité du nombre des 300.000 étaient des services, une lourde intendance et un grand nombre de porteurs. Ainsi, Lettow-Vorbeck remporta la bataille de Tanga contre une centaine de milliers d'adversaires, dont seulement vingt mille combattants. Ce n'en était pas moins un exploit puisqu'il n'avait engagé que 10.000 hommes. Ensuite, adoptant une tactique de guérilla, il provoqua par ses raids meurtriers la perte de 60 000 Britanniques et Askaris (également victimes de maladies). Cependant, avec l’arrivée en renfort des troupes du Congo belge et la mise en œuvre par les Belges de quelques avions, nouveauté en Afrique, Lettow-Vorbeck, battu par les Belges à Tabora, dut se retirer vers le Mozambique, puis en Rhodésie du Nord. Il accepta un cessez-le-feu, trois jours après l’armistice en Europe, en apprenant la défaite allemande.

Le Traité de Versailles partagea la colonie allemande. La Belgique reçut le Rwanda-Urundi, pays d'une altitude moyenne suffisante pour offrir des perspectives d'élevage et de cultures très intéressantes pour la population européenne installée en Afrique équatoriale, et en plus la concession d'une ligne de chemin de fer partant du Congo belge vers l'Est africain, à travers l'ancienne colonie allemande et aboutissant à un port franc sur l'océan indien. Le Portugal obtint le triangle Kionga au sud du Rovuma, soit le territoire de l’actuel Mozambique, et la Grande-Bretagne hérita du reste, soit le territoire de l’actuelle Tanzanie qu'elle baptisa Tanganyka, mais sans l’archipel de Zanzibar auquel fut dévolu un statut de protectorat britannique.

Géographie

Carte de la côte de l'Afrique orientale allemande montrant le protectorat britannique de Zanzibar (îles de Zanzibar et de Pemba

Administration

Démographie

A la veille de la 1ère guerre mondiale, la population de l'Afrique orientale allemande était essentiellement composée d'africains, les autres groupes étant les suivants :

Composition de la population non-africaine en 1913[1]
Arabes 4 101
Européens 5 336
Asiatiques 9 440

La population européenne était composée[2], en plus des Allemands, de :

  • Grecs
  • Boers
  • Allemands d'origine russe

Notes et références

  1. (en) Bertil Egerö. Colonization and Migration. 1979. The Scandinavian Institute for African Studies. Upssala
  2. (en) Christopher Molnar. Review of Söldenwagner, Philippa, Spaces of Negotiation: European Settlement and Settlers in German East Africa 1900-1914. H-German, H-Net Reviews. Juillet 2008. H-Net Reviews, Humanities and Social Sciences Online

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « German East Africa » (voir la liste des auteurs)
  • Assa Okoth, A History of Africa, Vol. 1 (1800 – 1914), pp. 213-223 et 328-329.
  • (en) Interview du gouverneur Gustav Adolf von Götzen le 17 janvier 1903, publié le 1er février 1903 dans The New-York Times query.nytimes.com
  • André-Bernard Ergo. Congo belge. La colonie assassinée 2009 L'Harmattan. Chapitre 2. Les campagnes de la Force publique du Congo belge à Tabora et à Mahenge en Afrique Orientale Allemande.

Articles connexes

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