Erzurum

Erzurum
Erzurum
Karin, Erzîrom
Erzurum.jpg
Administration
Pays Drapeau de Turquie Turquie
Région Région de l'Anatolie orientale
(Doğu Anadolu Bölgesi)
Province Erzurum ( 25 )
District Région de l'Anatolie orientale
(Doğu Anadolu Bölgesi)
Maire Ahmet Küçükler, AKP
2004
Préfet Celalettin Güvenç
2004
Géographie
Coordonnées 39° 54′ Nord
       41° 16′ Est
/ 39.9, 41.27
Altitude 1 945 m
Démographie
Population 561 874 hab.
Localisation
Turkey location map.svg
City locator 12.svg
Erzurum
Internet
Site de la ville http://www.erzurum.bel.tr
Site de la province http://www.erzurum.gov.tr
Sources
World Gazetteer
Index Mundi/Turquie


Erzurum ou Erzéroum (Կարին (Karin ou Garin) en arménien ; Erzîrom en kurmandji) est une ville d'Anatolie orientale (ancienne Arménie occidentale), en Turquie. Préfecture de la province du même nom, elle compte une population de 561 874 habitants (recensement de 2008).

Sommaire

Géographie

Topographie

Située à 1 945 mètres d'altitude sur le haut-plateau arménien, cette ville du nord-est de la Turquie est une des plus hautes de la région.

Climat

Erzurum connaît un climat continental extrême, avec une température moyenne de -11 °C en janvier. Les températures tombent fréquemment en dessous des -35 °C en hiver, avec de lourdes chutes de neige.

Histoire

Si un canton de Karin dans la province historique arménienne de Haute-Arménie est connu par la Géographie d'Anania de Shirak, et que ce canton semble avoir fait partie du domaine royal arsacide avant la fin du IVe siècle[1], il ne paraît pas avoir compris une ville, mais plutôt un village[2]. C'est sur le site de ce village que la ville de Théodosio(u)polis est fondée[3]. La datation et l'attribution de la fondation de la ville font cependant l'objet de vues divergentes : tantôt elle aurait été fondée par Théodose Ier à la fin du IVe siècle, tantôt par Théodose II dans la première moitié du Ve siècle[1], selon l'interprétation faite des deux principales sources primaires, Procope de Césarée[4] et Moïse de Khorène[5],[6]. Il semble cependant que la question puisse être tranchée en faveur de la fondation par Théodose Ier peu après le partage de l'Arménie en 387, en se basant sur la Narratio de rebus Armeniae, un texte originellement rédigé en arménien par des chalcédoniens aux alentours de 700, dont la version est « aussi simple que directe »[7].

Forteresse importante du limes oriental, fortifiée sous Justinien, elle est prise par les Arabes, détruite par Constantin V en 751-752, reconstruite par les Arabes, puis reconquise par les Byzantins au Xe siècle, et enfin mise à sac par les Seldjoukides en 1048[1].

Après 1071 et la bataille de Manzikert qui voit la conquête de la ville par les musulmans, elle prend le nom d’Arz al-Roum (en arabe : ʾarḍ ar-rūm, أرض الروم, « terre des Roum »). Elle aurait été nommée ainsi à cause des Arméniens réfugiés venant d'une ville proche nommée Arzan et détruite en 1049 par les Seldjoukides[8],[9]. Ce nom évolue ensuite en Erzerum et Erzurum.

Victimes des massacres hamidiens à Erzurum (30 octobre 1895).

La ville fut dirigée par les Ottomans jusqu'en 1829 lorsque l'Empire russe s'en empara. Mais le traité d'Andrinople signé quelques mois plus tard met fin à cette situation et les Turcs récupèrent rapidement le contrôle de la ville. La situation se reproduit quelques années plus tard, après la guerre russo-turque de 1877-1878. Cette fois-ci, c'est le traité de San Stefano qui permet à l'Empire ottoman de récupérer Erzurum.

La ville connaît les heures les plus sombres de son histoire pendant les massacres hamidiens (1894-1896), pendant lesquels de nombreux citoyens, surtout arméniens, sont tués[10], puis pendant le génocide arménien (1915-1917) lors duquel elle est un important centre de déportation et d'extermination[11].

Durant la Première Guerre mondiale, la ville est finalement prise par l'armée russe de Nikolaï Ioudenitch le 16 février 1916. En 1918, la Turquie récupère Erzurum par le traité de Brest-Litovsk.

En 1919, le congrès d'Erzurum marque le début de la guerre d'indépendance de la Turquie.

Économie

L'économie de la région est principalement basée sur l'artisanat local, puis le tourisme. La situation d'Erzurum en fait un passage obligé pour accéder à la station de ski au sud-est de la ville, et quelques rares vestiges médiévaux sont l'intérêt architectural de la cité.

Par ailleurs, une grande partie de l'économie régionale repose sur l'université Atatürk qui, avec ses 40 000 étudiants, est l'une des plus importantes du pays.

Politique

Erzurum, connue comme The Rock (« Le Rocher ») dans le code OTAN, a servi de base aérienne la plus sud-orientale de l'OTAN durant la Guerre froide.

Notes et références

  1. a, b et c Nina G. Garsoïan, « La date de la fondation de Théodosioupolis-Karin », dans Revue des études byzantines, 62 (2004), p. 181.
  2. Nina G. Garsoïan, op. cit., p. 182.
  3. Nina G. Garsoïan, op. cit., p. 183.
  4. Procope de Césarée, De Ædificiis, III, 1-15.
  5. Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, III, lxix.
  6. Nina G. Garsoïan, op. cit., p. 183-184.
  7. Nina G. Garsoïan, op. cit., p. 193.
  8. (en) Martijn Theodoor Houtsma, E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam, 1913-1936 (9 volumes), vol. I, BRILL, 1993, 5164 p. (ISBN 978-900408265-6) [lire en ligne] [présentation en ligne], « Arzan », p. 473 (la fin de l'article) .
  9. Ibn Battûta (trad. C. Defrémery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages (3 volumes), De la Mecque aux steppes russes, vol. II, Paris, François Maspero, coll. « La Découverte », 1982, (.pdf) 392 p. (ISBN 2-7071-1303-4) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 134, note 247.
    Introduction et notes de Stéphane Yerasimov.
     
  10. (en) Vahakn Dadrian, Warrant for Genocide: Key Elements of Turko-Armenian Conflict, New Brunswick and London: Transaction Publishers, 1999, p. 141.
  11. (en) Peter Balakian, The Burning Tigris: The Armenian Genocide and America's Response, p. 176.

Voir aussi

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