Fernand De Brinon

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Fernand de Brinon

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Fernand de Brinon.

Fernand de Brinon, né le 26 août 1885 à Libourne et mort le 15 avril 1947, était un avocat, journaliste et homme politique français, ainsi que l’un des agents de la collaboration française avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

L'avant-guerre

Né dans une famille noble de robe anciennement originaire de Paris (du XIVe siècle)[1] à Libourne où son père est inspecteur des haras, le comte, dit marquis, Fernand de Brinon étudie d’abord le droit et les sciences politiques à Paris.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il devient journaliste. Dans le Journal des débats, puis à L'Information, convaincu de l'échec de la politique dite des « réparations » (imposées à l'Allemagne en 1921), il se montre partisan d'un rapprochement et d'une entente pacifique et durable entre la France et l'Allemagne, partageant les idées de Georges Mandel, Paul Reynaud et surtout Édouard Daladier.

C'est dans les colonnes du Matin (quotidien auquel il collaborait épisodiquement) qu'il publie, en novembre 1933, une interview d'Hitler, la première jamais accordée par le chancelier du Reich à un journaliste français. Cette interview avait été organisée grâce à Ribbentrop, avec lequel Brinon avait sympathisé, un an plus tôt, en 1932, lors d'une rencontre chez des amis communs. À l'issue de cette entrevue, le nouveau Führer invitera personnellement une délégation d'anciens combattants français en Allemagne. Fernand de Brinon devait rencontrer Adolf Hitler à cinq autres reprises, entre 1935 et 1937.

Promu Officier de la légion d'honneur le 6 fevrier 1934, il fonde en 1935, avec Georges Scapini (1893-1976), le comité France–Allemagne.

La Collaboration (1940-1945)

Après la défaite, Brinon se fait l'avocat de la collaboration avec l'Allemagne. En juillet 1940, il est appelé par Pierre Laval, membre du gouvernement de Vichy, à représenter le gouvernement français auprès du haut-commandement allemand dans le Paris de l'Occupation. Il alors nommé d'abord le 5 novembre 1940 ambassadeur de France auprès des Allemands, puis le 17 novembre suivant « délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés ».

Avec la dénonciation du traité d'armistice et l'occupation de la zone libre par Hitler en 1942, le maréchal Pétain sachant qu'il a l'estime des Allemands, le nomme secrétaire d'État dans le gouvernement que Laval dirige à son retour aux affaires. Brinon reste donc à Paris le seul représentant officiel du gouvernement.

Réfugié à Sigmaringen en aout 1944, il y préside la « Commission gouvernementale » (forme de gouvernement en exil, dont il exerce la présidence).
Devant l'avancée des armées alliées, début mai 1945, il essaie dans un premier temps de rejoindre par avion l'Espagne, via l'Autriche et la Suisse. Ses tentatives ayant échoué, il se présente aux autorités américaines le 8 mai 1945 à la frontière austro-suisse, souhaitant rentrer en France et se constituer prisonnier.
Incarcéré, jugé et condamné à mort le 6 mars 1947[2], il est exécuté le 15 avril 1947 au fort de Montrouge et inhumé au cimetière de Saint-Quentin-la-Chabanne à Felletin (Creuse), où il possédait une propriété.
Lors de son procès, il lui sera notamment reproché, au-delà du qualificatif de « traître à la nation », d'avoir été un espion au service de l'occupant.

Fernand de Brinon, sans postérité reconnue, avait épousé au début des années 1930 Jeanne Louise Rachel Franck, juive et divorcée, connue sous le nom de Lisette de Brinon.

Notes et références

  1. Guillaume Brinon, procureur au parlement de Paris est fils de Guillaume, bourgeois de Paris, mort en 1400. La famille occupe ensuite des charges dans la haute magistrature.
  2. Epuration

Œuvres

  • En guerre. Impressions d'un témoin, Paris, Blond et Gay, 1915
  • France-Allemagne (1918-1935), Paris, Grasset, 1935 (trad. allemande ; Essen, Essen Verlagsantalt, 1935, übertragen von Albert Koerber)
  • À ses amis (notes de prison ; extraits de la sténographie du procès), slnd, in-16 (acquisition BN)
  • Mémoires (préface de Simone Mittre), Paris, Déterna (réédition 2001), 1947 et différentes éditions. (Simone Mittre, 1905-1980, fut la maîtresse de Fernand de Brinon et demeura sa secrétaire après qu'il se fut marié. Elle resta d'une exceptionnelle fidélité à sa mémoire, et effectua un important dépôt d'archives aux Archives nationales.)

Bibliographie

  • Henri Amouroux, Les Beaux Jours des collabos, Paris, Robert Laffont, 1978 (tome 3 de La grande histoire des Français sous l'Occupation, 10 volumes).
  • Gilbert Joseph, Fernand de Brinon, l'aristocrate de la collaboration, éd. Albin Michel, 2002, ISBN 2-226-11695-8
  • Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, Paris, Le Seuil, 1976 ; nouv. éd., 1980
  • Robert O. Paxton, La France de Vichy, éd. du Seuil, « Points », 1999 (1re éd., 1972)
  • Entretiens Simone MITTRE/Chantal de Tourtier-Bonazzi, archives nationales CHAN 8 cartons (411 AP/1 à 411 AP/8)

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