Fight club (film)

Fight club (film)

Fight Club (film)

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Fight Club
Réalisation David Fincher
Acteurs principaux Edward Norton
Brad Pitt
Helena Bonham Carter
Meat Loaf
Jared Leto
Scénario Jim Uhls
Chuck Palahniuk (roman)
Musique The Dust Brothers
Photographie Jeff Cronenweth
Montage Jim Haygood
Production Ross Grayson Bell
Ceán Chaffin
Art Linson
Budget 63 000 000 $
Format 35 mm (2,35:1)
DTS
Durée 139 minutes
Sortie 10 septembre 1999
Pays d’origine États-Unis États-Unis

Fight Club est une adaptation cinématographique américaine du roman Fight Club de Chuck Palahniuk, réalisée par David Fincher et sortie le 10 septembre 1999 lors du Venice Film Festival en Italie. La date de sortie officielle aux États-Unis fut le 21 septembre 1999 au CMJ Film Festival et la première fut lancée le 6 octobre 1999.

Sommaire

Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Le narrateur de Fight Club, dont le nom est inconnu, est un employé de bureau (sous-directeur), expert en assurances et en accidents de voitures. Trentenaire célibataire, souffrant d'insomnie chronique et désillusionné par la vie, il recherche une façon de s'évader de son existence monotone. Son docteur refuse de l'assister par médication et lui conseille d'aller assister à des thérapies de groupes contre les maladies incurables pour relativiser en rencontrant des gens qui souffrent plus que lui. Le narrateur rejoint un groupe de victimes du cancer des testicules et s'aperçoit que se faire passer pour une victime lui permet de soigner ses problèmes d'insomnies. Il intègre alors d'autres groupes de ce genre et continue de jouer les malades. Devenu accroc à ces séances, il se rend compte qu'une femme, Marla Singer, participe comme lui à toutes les thérapies de groupes. Géné par la présence d'un autre imposteur, il négocie avec elle les différentes séances hebdomadaires afin qu'ils ne se retrouvent plus dans les mêmes groupes.

En revenant d'un voyage d'affaire, le narrateur fait la connaissance dans l'avion de Tyler Durden, un louche mais charismatique vendeur de savon qui lui laisse son numéro. De retour chez lui, le narrateur retrouve son appartement complètement détruit par une explosion. Il décide de téléphoner à Tyler et les deux hommes se rencontrent dans un bar. Leur discussion sur le matérialisme amène Tyler à inviter le narrateur à dormir chez lui ; à condition que le narrateur accepte de le frapper. Après une certaine hésitation, le narrateur frappe Tyler, les deux hommes entament un combat derrière le bar. La bagarre achevée, ils partent tous deux s'installer dans le manoir délabré où vit Tyler. Les jours suivant, les deux hommes prennent l'habitude de se battre derrière le bar, ce qui finit par attirer l'attention de quelques personnes qui demandent à participer. Ils décident alors de former le Fight Club, sorte de cercle exclusivement composé d'hommes axé autour de combats ultra-violents se déroulant dans les sous-sols du bar, à l'issue desquels chaque homme se voit retrouver une dose de vitalité et de virilité qu'ils n'auraient put espérer trouver ailleurs dans la monotonie de leur vie.

Peu à peu, avec la compagnie de Tyler Durden, gourou à la philosophie anarchiste, mi-nihiliste, mi-terroriste, le narrateur découvre une nouvelle façon de vivre et de voir les choses. Tous deux espèrent ainsi trouver ainsi leur liberté face à la prison de la réalité à travers le Fight Club (club de combat) underground qu'ils ont crée, où l'homme peut être ce que le monde lui refuse d'être ; combattre à mains nues leur permet également de relativiser l'importance des choses qui les entourent. Mais bientôt, le Fight Club et leurs canulars inoffensifs les conduisent dans un cercle vicieux de faits et de comportements devenus alors incontrôlables qui inquiètent de plus en plus le narrateur.

Les choses s'accélèrent lorsqu'il découvre avec horreur que Tyler et lui sont en fait la même personne subissant un dédoublement de personnalité. Embarqué dans un dialogue avec son autre lui-même dans lequel il ne se reconnait plus, il tente de discuter les actions de plus en plus antisociales. La dernière trouvaille s'appelle Le Projet Chaos, qui a pour règle primordiale l'interdiction de poser de question à son sujet. Elle a pour but de faire sauter les immeubles des sociétés financières, effaçant ainsi toute trace des données bancaires de chaque personne et faisant ainsi revenir tout le monde à l'âge de pierre. Se rendant à la police pour se dénoncer, il découvre que son organisation a infiltré le milieu policier. Parvenant à s'échapper du commissariat, il se rend sur les lieux des immeubles minés où l'attend Tyler. Il essaye ensuite de désamorcer l'un des explosifs de l'opération, mais Tyler l'en empêche. S'ensuit alors un ultime combat entre les deux protagonistes dans les parkings de l'immeuble, que les caméras de surveillance révèlent être un affrontement imaginaire entre les deux personnalités du narrateur. Finalement, son "double maléfique" l'emporte.

A son réveil, le narrateur est assis dans un fauteuil au dernier étage d'un immeuble d'où lui et Tyler peuvent admirer l'aboutissement du Projet Chaos. Paniqué par la vitesse des évènements et son impuissance face à la gravité de la situation, il s'engage dans un ultime dialogue avec lui-même, tentant désespérément de raisonner Tyler. Mais celui-ci dénigre ses suppliques avec mépris, insultant et crachant contre la société ingrate et dérisoire que le narrateur s'obstine à défendre. Alors que le compte à rebours se rapproche de plus en plus de la fin, le narrateur, dans un ultime sursaut d'intelligence, parvient à reprendre le dessus sur son adversaire. Il se tire alors dans la bouche avec un revolver, imaginant que c'est Tyler qui se tire lui-même dans la tête, ce qui tue ce dernier. L'instant d'après, il est rejoint par les "singes de l'espace" ainsi que par Marla, kidnappée sur les ordres de Tyler. Ce dernier disparu, le narrateur demeure seul avec Marla et la réconforte. Tandis que s'effondrent sous leurs yeux les bâtiments représentant le monde de la finance, le narrateur prend la main de Marla et lui dit : "Tu m'as rencontré à un moment étrange de mon existence". Le film se clôt sur ces paroles.

Fin des révélations.

Distribution

Fiche technique

Commentaire général

Le film laisse ouvertes plusieurs possibilités d'interprétation. Il finit sur un twist final. Les commentaires qui suivent peuvent se contredire, et par ailleurs dévoiler des moments clef de l'intrigue :

  • Fight Club est une critique acerbe des hommes et des femmes de notre société occidentale. Ils sont décrits par Tyler comme étant des êtres soumis à l'apparence des mannequins des magazines et des publicités, qui selon l'exposé du film, influencent la perception de leur virilité et dégradent leur jugement inné. Tyler considère que vivre dans une société de consommation, de l'accepter puis de devenir acteur ne peut pas mener au bonheur. Selon lui, la seule possibilité valable serait de vivre primitivement, selon les instincts encore présents chez l'Homme, où l'on utiliserait son jugement propre et pas ceux tout fabriqués et donnés par les médias, où l'on vivrait loin de tous ces faux-semblants, dans une liberté absolue inaccessible par la consommation. Bien sûr, il reste encore la perspective d'amour, mais Tyler répond tout simplement : « On est une génération d'hommes élevés par des femmes. Je ne suis pas sûr qu'une autre femme soit la solution à nos problèmes. »
  • Fight Club est aussi une critique de la manipulation : on a là en effet un homme qui, à lui tout seul, arrive grâce à un discours (et une organisation sans faille), à rallier un nombre incroyable de personnes à sa cause (même des policiers y adhèrent, et où qu'il aille, le narrateur est reconnu et salué).
  • Le fight club en lui-même n'est que le prolongement physique de la « non-virilité » de ses participants. À travers ces combats sanglants, ils retrouvent leur envie de se battre pour ce qu'ils sont, de prendre les choses « à bras le corps » ; ils réapprennent littéralement leur robustesse, leur vigueur ; ils comprennent qu'acheter une télévision 16:9 procure beaucoup moins d'adrénaline et de satisfaction personnelle que de mettre un adversaire au tapis ; ils sortent enfin de leur zone de confort pour se heurter aux choses les plus basiques. Peu à peu, ces hommes se transforment en ce que Tyler lui-même souhaite qu'ils se transforment. Ils redeviennent vifs et redécouvrent la part animale en eux, ils perdent tranquillement leurs désirs maladifs de consommer et Tyler se crée ainsi une « armée » de personnages disciplinés à valeurs simples ; personnes qu'il nomme les « singes de l'espace » (en référence aux singes utilisés comme cobayes pendant la conquête de l'espace).
  • « Ni loup ni mouton » pourrait être une morale appropriée au film. Outre la dénonciation explicite de l'individu-mouton, le spectateur peut être amené à se révolter face à ces individus-loups, les « Space Monkeys », qui ont aussi peu de personnalité que le type d'individu qu'ils fuient. Donc l'œuvre peut être perçue comme humaniste, personnaliste, et amène à s'interroger sur les doctrines tout de même marginales que sont l'antispécisme et l'anarcho-primitivisme.
  • Tyler méprise le culte de l'apparence ainsi que les futiles préoccupations humaines. Cette partie du film est penchée de façon imagée sur le machisme et même sur le fascisme.
  • Fight Club est ironique au sens où le film critique le système dans lequel il a été produit et dans lequel il puise ses codes. C'est au second degré qu'il faut certainement percevoir Fight Club ; non pas comme la réelle critique qu'il prétend faire, mais comme une blague (Fincher a lui-même qualifié son film de blague, sans oublier par contre que le film est tiré du livre original de Chuck Palahniuk). La dernière image du film (un pénis en image subliminale) en est la parfaite illustration (référence à un passage du film...), même si le film est plus ambigu que le livre sur cette notion de premier/second degré, avec notamment le dénouement « hollywoodien » du film (fin heureuse, présence d'une histoire romantique, etc.), à l'opposé de celui du roman. D'ailleurs cette ironie et ce second degré présentés précédemment se trouvent dans la schizophrénie du personnage qui devient victime de lui-même. Comme les discours anticapitalistes qui dépendent de l'existence même du capitalisme, le personnage devient victime de son refus de la réalité au sein de la réalité, telle qu'elle se présente : abrupte.
  • Certains adolescents américains n'ont pas vu le film sous cet angle, et des informations ont été filtrées concernant des agressions « gratuites » de personnes attendant le bus dans une rue d'une ville du Nevada, pour faire comme dans le film, devenu culte chez ceux-ci. On constate donc une même influence pour ce film, qu’Orange mécanique, en son temps, au Royaume-Uni, film auquel Fight Club fait référence par la composition de certains plans (l'agression du notable dans les toilettes de l'hôtel).
  • Avant même le début du film, quand on lance le DVD, on a droit à l'habituel « L'œuvre fixée sur ce support est soumis à copyright… », et quelques instants après ce message, un autre texte du même genre apparaît, mais cette fois, il est signé Tyler Durden.

Voici ce texte : « Si vous lisez ceci alors cet avertissement est pour vous, chaque mot que vous lisez de ce texte inutile est une autre seconde perdue de votre vie. Vous n'avez rien d'autre à faire ? Votre vie est-elle si vide, honnêtement, que vous ne puissiez penser à une meilleure manière de passer ces moments ? Ou êtes-vous si impressionnés par l'autorité que vous donnez votre respect et vouez votre foi à tous ceux qui s'en réclament ? Lisez-vous tout ce que vous êtes supposé lire ? Pensez-vous tous ce que vous êtes supposés penser ? Achetez-vous ce qu'on vous a dit d’acheter ? Sortez de votre appartement. Allez à la rencontre du sexe opposé.
Arrêtez le shopping excessif et la masturbation. Quittez votre travail commencez à vous battre. Prouvez que vous êtes en vie. Si vous ne revendiquez pas votre humanité vous deviendrez une statistique. Vous aurez été prévenu… Tyler."''

  • Tyler prône l'autodestruction et l'abandon d'espoir (mais pas le suicide). Tyler explique que seule une soudaine anarchie, et l'anéantissement du mode de vie existant pourrait nous sauver. Il explique que la vie ne sert à rien et que le paradis n'existe pas vraiment : si une personne meurt, après avoir eu une vie moyenne, elle ira au paradis. Mais sur Terre, elle ne laissera aucune trace. Tyler préconise donc que si l'on doit mourir, autant marquer l'Histoire, et choisir l'Enfer. « On a tous le pouvoir de changer le monde. » Cette vision du monde s'approche de l'anarchisme des punks, qui considèrent que la société actuelle est trop corrompue et doit être détruite, et souhaitent trouver une place dans ce qui sortira des cendres.
  • « S'améliorer soi-même c'est de la masturbation mais se detruire soi même...? ». Phrase dite par Tyler Durden à l'intérieur de bus. En apparence anodine, celle-ci résume le film. Le narrateur est en pleine phase de "spleen". Il n'accepte pas sa condition et l'ironie du monde dont il fait partie. Tyler Durden est la projection de son "moi" amélioré (self-improvement). Il est plus beau, plus malin, plus "libre" qu'il ne l'est. A la fin du film, le narrateur tue ce moi amélioré (self-destruction). On pourrait considérer cet acte comme une métaphore. Le narrateur finirait par accepter sa condition. Cette projection schizophrène de la partie opposée de son être est évidemment à rattacher à l'histoire fantastique Dr Jekyll et Mister Hyde.
  • Pour une interprétation nietzschéenne du film voir l'article de Raphaël Arteau-McNeil dans la revue PHARES, Volume 1 Hiver 2001.Fight Club

Quelques scènes

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
  • La dernière image du film est en fait un pénis (2h10min40sec), tel que mentionné plus haut. L'image est visible pendant un très court instant et il s'agit d'une référence à une scène du film. Le même genre d'image subliminale (d'un pénis en érection imminente) est visible au début du film d'Ingmar Bergman, Persona, dont Fincher s'est fortement inspiré.
  • Dans les premières minutes du film, on retrouve quatre images « pseudo subliminales » du personnage de Tyler Durden, qui ne durent réellement que le temps d'une seule image (environ 0,034 seconde) :

- 3min57 « tout est une copie, d'une copie, d'une copie »
- 6min04 « ça c'est de la souffrance »
- 7min15 « Et de nous ouvrir complètement à l'autre »
- 12min06 « Au prochain groupe »

Ces images apparaissent ainsi à l'écran et font probablement également référence à une scène particulière du film (où le narrateur explique un des boulots de Tyler ; coupeur dans un cinéma). Mais ces images ne font pas seulement référence à cette scène : elles sont aussi liées à l'insomnie chronique du narrateur. Celui-ci, moitié éveillé moitié endormi, commence simplement à apercevoir Tyler, qui n'est pas présent au début du film. Si l'on porte attention à la réaction du narrateur après chaque apparition, on peut s'apercevoir qu'il voit probablement réellement Tyler. De fait, lorsque Tyler apparaît de façon permanente dans le film, ces images cessent, quant à elles, d'apparaître.

  • Après avoir passé à tabac Gueule d'Ange, le narrateur, accompagné de Tyler, se rend sur le parking. Une voiture et un chauffeur les attendent. En arrivant à leur niveau, le chauffeur dit un « Après vous M. Durden. » tout en fixant le narrateur. Ce dernier renchérit immédiatement en fixant Tyler et en répétant « Après vous M. Durden. », doté d'une voix à la fois méprisante et dépourvue de compréhension.
  • Tyler appelle à plusieurs reprises le narrateur "Schizo-Boy"

Avant que la vérité soit réellement dévoilée (au moment où le barman assure au narrateur que son nom est Tyler Durden), de nombreux indices sont laissés quant à la schizophrénie du narrateur :

  • 04m59s et 29m21s: « J'emmerde tes canapés à motifs streen et rayures verte » et « Le salon Ommashab avec le motif streen à rayures verte » : Le narrateur nous présente son mobilier et lorsque qu'il va ensuite parler à Tyler dans le bar, celui-ci va aussi évoquer ses fameux "Canapés à motifs streen et rayures verte", sans même que le narrateur ne lui en ai fait connaitre l'existence. (V.M.)
  • 2m49 : Le narrateur pense pour lui même en regardant Tyler : 'Je le sais, car Tyler le sait.'
  • 18m57s : Le narrateur se demande si on peut se réveiller dans la peau de quelqu'un d'autre au même moment où Tyler est derrière lui.
  • 22m22s : Le narrateur se rend compte qu'il a exactement le même attaché-caisse que Tyler.
  • 38m37s : Tyler raconte son passé d'étudiant au narrateur, qui répond "Pareil pour moi".
  • 44m45s : Alors que le narrateur est à l'Hopital, il déclare "Quelquefois Tyler parlait à ma place".
  • 46m45s : La narrateur rêve qu'il fait l'amour avec Marla. En réalité ce n'est pas un rêve, ce sont des souvenirs de sa véritable personnalité. Il mentionne aussi qu'à part au lit, Tyler et Marla ne se trouvaient jamais dans la même pièce en même temps. Les deux protagonistes n'étaient donc jamais confrontés l'un à l'autre.
  • 50m15s : Tyler dit au narrateur à propos de Marla : "Tu vois ce que je veux dire, tu l'as baisée". En effet, c'est bien le narrateur qui a eu des ébats avec Marla la nuit précédente.
  • 51m05s : Tyler demande au narrateur de ne pas parler de son existence ni à Marla ni à quiconque : "Tu dis un seul mot à propos de ce qui se passe ici à elle ou à n'importe qui, et on est foutu. Alors promets-moi."
  • 55m12s : Tyler ordonne au narrateur à propos de l'incendie de son appartement : "Dis-lui que c'est toi qu'a tout fait sauter !". En effet, c'est bien le narrateur lui-même qui a mis le feu à son appartement.
  • 74m40sec : Le narrateur, simulant de se faire frapper par son directeur, dit : "Pour je ne sais quelle raison, j'ai pensé à mon premier combat avec Tyler".
  • 93m : Après que le narrateur ai défiguré Gueule d'Ange, Tyler le surnomme "schizo-boy".
  • Sans les commentaires des producteurs et des réalisateurs (présents sur le DVD), il n'y a pas de façon précise de connaître le véritable nom du narrateur (qui est, sans contre-dit, le personnage principal). Son nom n'est ni présent au cours du film, ni dans le générique (on voit Narrateur comme rôle pour Edward Norton). Cependant, au début du film on peut voir lors du groupe de soutien aux hommes ayant eu un cancer des testicules que le "narrateur" se fait appeler "Cornelius" ; Bob notamment utilise ce prénom en s'adressant à lui (8min21, 65min7). Ce prénom que s'attribue lui-même le narrateur semble résulter de la volonté manifeste de la part de Palahniuk, de faire allusion à Cornelius Castoriadis, leader du groupe "socialisme ou barbarie", défendant un idéal politique très proche de celui défendu par Tyler, illustré par la lutte continuelle contre la consommation inutile. Son prénom reste un mystère pendant une bonne partie du film, jusqu'à ce que Tyler l'appelle « Jack » alors qu'il fuit un combat imaginaire (vers la minute 127) dans un sous-sol d'immeuble. « Jack » fait également référence à un livre (que le narrateur a probablement écrit lui-même) qu'il trouve dans la maison qu'il squatte ; le narrateur dit alors à Tyler qu'il vient de trouver un livre avec des centaines de lignes poétiques écrites par des organes d'un certain Jack. On peut donc penser, à ce stade, que soit Tyler appelle le narrateur Jack à cause d'un lien avec ces livres, soit qu'il l'appelle ainsi parce que c'est son vrai nom. Dans les commentaires de Chuck Palahniuk et de Jim Uhls, un des deux dit « […] from the beginning of the movie, until now, Jack has the authority of the film […] » lorsque l'on voit à l'écran le narrateur (22min43sec). Ces lignes (épisode du livre trouvé) sont reprises tout au long du film par le narrateur et font toujours référence au moment auquel elles sont dites :
    • Je suis le bulbe rachidien de Jack. (minute 37)
    • Je suis le colon de Jack. (minute 37)
    • Je suis le canal biliaire irrité de Jack. (minute 50)
    • Je suis la sueur froide de Jack. (minute 53)
    • Je suis l'absence totale de surprise de Jack. (minute 72)
    • Je suis la vengeance narquoise de Jack. (minute 73)
    • Je suis la vie gâchée de Jack. (minute 75)
    • Je suis le manque absolu d'étonnement de Jack. (minute 76)
    • Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack. (minute 91)
    • Je suis le cœur brisé de Jack. (minute 99)

La théorie de "Jack" comme nom du personnage principal est confirmé par une lecture du scénario original où le narrateur est explicitement nommé "JACK" ainsi qu'au dos du boitier DVD du film où le résumé mentionne ainsi le nom du narrateur. De plus, "Jack" signifie un "individu quelconque" en argot américain, ce qui permet aux spectateurs de s'identifier au personnage neutre.

  • Lors de la rencontre du narrateur et de Tyler en avion, Tyler mentionne au narrateur que les personnages sur les illustrations de procédures d'urgence dans les avions ont l'air trop calmes et qu'ils ne représentent pas la réalité ; ce n'est qu'une autre façon de calmer la panique des voyageurs en cas de crash ou de problèmes de vol. Plus tard, on aperçoit brièvement les nouvelles affiches que les Singes de l'espace ont confectionnées ; des personnages paniqués qui sont au bout de leurs inquiétudes.

Publicités

Le film, tel que mentionné plus haut, contient un paradoxe apparent : son contenu agit comme une opposition ferme à la publicité et comme un hymne à la révolte face à la consommation, alors que la publicité est très présente dans le film. Chacun en tirera ses propres conclusions : montrer pour démont(r)er, ironie, duplicité, inspiration situationniste... Il peut aussi s'agir de placements de publicité ayant servi à financer le film.

Cependant, bon nombre de ces apparitions sont associés à des actes de violence ou de destruction, voire à la critique que fait le narrateur de son propre mode de vie.

Voici une liste de ces apparitions:

Starbucks Coffee (3min57sec)

Krispy Kreme (4min17sec)

Mountain Dew (4min18sec)

White Castle (4min19sec)

Ikea (4min50sec)

Ikea (5min22sec)

Pepsi (6min16sec)

Budweiser (29min18sec)

Pepsi (33min29sec)

Pepsi (41min47sec)

Budweiser (42min01sec)

Gucci (42min50sec)

Croton (44min50sec)

Gucci (45min05sec)

Tommy Hilfiger (45min07sec, dans le bus)

Cadillac (1h14min57sec)

Good Year (1h15min03sec)

AT&T (1h18min25sec)

Environmental Protection Agency (1h20min05sec)

Gucci (1h20min39sec)

Volkswagen (1h20min40sec)

Apple (1h21min20sec)

Molson Dry, Mountain Dew et Pepsi (1h21min50sec)

Westinghouse (1h31min01sec)

Busch (1h31min28sec)

Pepsi (1h31min44sec)

Pressman Hotel (1h35min10sec)

Budweiser (1h48min38sec)

Pepsi (1h55min12sec)

Hotel Lindy (1h56min59sec)

Hotel Bristol (1h57min06sec)

Clifton's Cafeteria (1h59min32sec)

MCI (1h59min47sec)

Sony (2h09min17sec)

Busch (2h14min01sec)

Calvin Klein (quand l'appartement brule)

Musique du film

  • La bande originale du film est des Dust Brothers.
  • Goin' out west de Tom Waits (musique que l'on entend lorsque le narrateur et Tyler arrivent dans le bar)
  • Where Is My Mind? des Pixies interprétée par les Pixies eux-mêmes (musique de la scène finale)

Critiques

Médias américains

  • « Est-ce que Fight Club est un bon film ? Il est tellement bourré d'idées explosives et d'humour féroce que les gardiens de la moralité se mettent à crier : « Danger ! » C'est donc un bon film. » (magazine Rolling Stone)
  • « Si vous craignez que ce qui se passe dans le film arrive vraiment, c'est bien, vous devez avoir peur ! C’est le but du film de vous faire peur. De vous donner envie de ne pas être un singe de l'espace, un fou, un autre mouton. » (magazine Aint-it-cool-news)

Médias français

  • « Une œuvre brillamment mise en scène, un film coup de poing qui laisse K.-O. » (magazine FHM)
  • « Le voile de l'ambiguïté est levé : des deux côtés, c'est l'impasse. Et le cinéaste se tient là, au milieu, porte-voix d'une génération pratiquant l'auto-sacrification. La caméra virtuose au poing. Et la rage au ventre à l'idée de ne savoir où aller. » (magazine Le nouveau cinéma)
  • « Il y en aura encore certains pour trouver ce film inventif et drôle (à condition de supporter un spot publicitaire de 2h15 et le cabotinage de Brad Pitt), mais ils n'oseront pas dire que Fight Club est « objet gentil ». » (magazine Les Inrockuptibles)
  • « Fight Club se contente de délayer une mélasse sub-nietzschéenne épicée de violence gratuite. » (magazine Télérama)
  • « Fincher adore la décomposition, le sordide, le sombre. Dans Seven, dans The Game, il filmait les têtes coupées, les recoins obscurs, la crasse intime avec un talent évident. Dans Fight Club, ce talent même retourne le film. », Le Nouvel Observateur.
  • « David Fincher ne possède pas les moyens de son ambition. Son film est un objet étrange et assez antipathique, très proche de Tueurs nés d'Oliver Stone, qui lui aussi ressemblait à ce qu'il voulait dénoncer. », "Positif"
  • « Fight Club est un film ouvertement homo. Fight Club n'a rien d'un film homo. Fight Club est un film facho. Fight Club est un film libertaire. Fight Club se termine mal. Fight Club se termine bien. Et, surtout, il débouche sur une impasse. » 3 étoiles (magazine Première )

Liens externes

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