Finhaut

Finhaut
Finhaut
Finhaut
Finhaut et la vallée du Trient
Administration
Pays Suisse Armoiries de la commune.
Canton Valais
District Saint-Maurice
Langue Français
Maire Pascal May
N° OFS 6214
Code postal 1925
Site Web www.finhaut.ch
Géographie
Superficie 22,86 km²[1]
Altitude 1224
Coordonnées 46° 05′ 04″ N 6° 58′ 40″ E / 46.084447, 6.97776546° 05′ 04″ N 6° 58′ 40″ E / 46.084447, 6.977765 
Communes limitrophes
(voir carte)
Salvan, Trient, France
Localité(s) Giétroz, Le Châtelard
Démographie
Population 367 (31 décembre 2009)[2]
Densité 16,1 hab./km²
Localisation

Localisation de Finhaut en Suisse.

Finhaut est une commune suisse du canton du Valais située dans le district de Saint-Maurice.

Histoire

Si quelques indices archéologiques laissent penser que la commune de Finhaut a été parcourue dès l’âge du bronze ancien (gravures rupestres et monnaies romaines[3]), l’occupation du site est attestée historiquement depuis la fin du XIIIe siècle. Vers 1270, la famille « de Finhaut » en conflit avec les « de Salvan » pour la métralie de la vallée, quitte Salvan et s’installe dans les mayens. La première mention de Finhaut « Effeniaz » indiquerait cette origine liée au foin. Une première communauté d’hommes (Homines d’Effenia) y est attestée en 1299[4]. À la même époque, non loin de là, des Walser s’installent à Vallorsine, ils colonisent la région et débordent très vite sur les Jeurs, le Châtelard et Giétroz. Sur le territoire actuel de la commune, les contacts entre les deux populations furent certainement nombreux dès le XIIIe siècle[5]. Dépendant tout d’abord de Salvan où résidait le métral représentant de l’abbé de Saint-Maurice, seigneur spirituel et temporel de la rive gauche de la vallée du Trient, Finhaut acquiert son indépendance en juin 1649 suite à une épidémie de peste. Les morts étant trop nombreux en 1638, on ne peut les enterrer à Salvan, de sorte qu’on établit un premier cimetière et édifie oratoire qui deviendra chapelle en 1652. Depuis lors la paroisse de Finhaut sera gérée de façon indépendante. Un métral y représente les intérêts de l’abbé. Les deux communes seront définitivement séparées en 1874 après le partage des terrains indivis de la plaine (Vernayaz dont ¼ du territoire dépendait de Finhaut et ¾ de Salvan), avant qu’à son tour Vernayaz, en 1912 ne se sépare de Salvan[6].

Depuis le XIIIe siècle et jusqu’au XIXe siècle, Finhaut a vécu de l’économie traditionnelle alpine : élevage, culture du seigle, chasse et quelques activités permettent à la population de survivre en ces lieux. En 1817, l’année est si difficile - petit âge glaciaire et refroidissement global lié à l’éruption du Krakatoa obligent – une partie de la population menée par le curé décide d’émigrer au Brésil. Devant le refus catégorique de l’abbé, seul 17 fignolins embarqueront en 1819 en compagnie des fondateurs de Nova Friburgo, leurs descendants, rassemblés dans l’association Geneviève Lugon-Moulin, sont aujourd’hui plus de 8 000[7].

Avec l’avènement du tourisme et la proximité des glacières de Savoie, la région voit dès la fin du XVIIIe siècle affluer les visiteurs à la suite des premiers lords anglais inventeurs du tourisme. Aux chemins muletiers, et à l’hébergement chez le curé, succèdent très vite les premières routes carrossables et hôtels au confort des villes. Entre 1860 et 1911, Finhaut voit la construction de quelque 23 hôtels-pensions. La route des diligences en 1861, puis le chemin de fer en 1906 (chemin de fer Martigny-Châtelard), font de l’endroit une des plus importantes stations touristiques du Valais. Elle rivalise avec Zermatt pour accueillir l’aristocratie européenne et anglaise en particulier[8]. Encore aujourd’hui l’architecture particulière de cette époque fait de Finhaut un site classé d’importance nationale. La Vallée du Rhône, journal illustré des stations du Valais écrit en 1908 : « Superbe station alpestre de premier ordre, avec des hôtels dignes d’une capitale, trop beaux pour la montagne, mais Finhaut a une clientèle anglaise qui demande son luxe habituel. » Ceci n’est pas aussi sans créer quelques méfiances ou mécontentements, ainsi en 1899, Louis Coquoz[9] écrit : « Les Fins-Hauts se voient depuis quelque quinze ans envahis, débordés par les Anglais qui y font chaque année un séjour prolongé. C’est aujourd’hui un de leurs boulevards alpestres. Pour eux voir Fin-Hauts et mourir. »[10]

La Première Guerre mondiale et la crise des années 1930 marqueront le coup d’arrêt du développement touristique de la Belle Époque. Les hôtels étant conçus pour l’été et l’absence de développement du tourisme hivernal dans les années 1950-60 font rentrer, peu à peu, l’ancien lieu de rendez-vous huppé dans le rang des petites stations de montagne. Au développement touristique de première génération succède l’hydroélectricité pour assurer l’économie locale. Dès 1913, les chemins de fer fédéraux suisse s’intéressent à la région pour y établir un barrage afin d’électrifier le réseau helvétique. De 1920 à 1925, ils bâtissent le barrage de Barberine, puis en 1954, le barrage du Vieux-Emosson. Peu après, EDF, Motor Columbus et Aar et Tessin s’associent aux CFF pour construire le dernier grand barrage de Suisse : Emosson. Routes et usines hydroélectriques contribuent dès lors au développement économique de la région, notamment en assurant des redevances intéressantes pour la commune (50% des revenus). De nouveaux investissements voient le jour : piscine couverte, salle polyvalente, réaménagement des places… Une partie des anciens hôtels, devenus préventorium et colonie de vacances entretemps, sont transformés en appartements et permettent à la population de croître à nouveau. De 450 au début du XXe siècle, celle-ci était tombée à moins de 300 à la fin des années 1980, pour remonter à 350 dans les années 2000[11]. Pour l’avenir, outre les projets touristiques développés avec les communes voisines, un nouveau grand projet hydroélectrique (Nant de Drance[12]) nécessitant quelque 1 milliard d’investissement pourrait redonner un second souffle à l’économie locale et assurer le désendettement et l’avenir de la commune avant le retour des concessions CFF en 2017. À noter que la commune compte de nombreux sites patrimoniaux intéressants, le plus connu est le site à empreintes de dinosaures du Vieux-Emosson[13].

Notes et références

  1. Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales sur Office fédéral de la Statistique. Consulté le 23 septembre 2010
  2. Bilan de la population résidante permanente (total) selon les districts et les communes, en 2009 sur Office fédéral de la Statistique. Consulté le 1er septembre 2010
  3. André Blain, L’art préhistorique de la vallée du Trient, bulletin hors-série de l’association Vallis Triensis, Nyon-Finhaut 2002
  4. Raymond Lonfat et al., Aux origines de la vallée du Trient – plaquette éditée à l’occasion du 750ème anniversaire de la communauté de Salvan-Finhaut-Vernayaz, Imprimerie Saint-Augustin, 2000
  5. Archives de l'abbaye de St-Maurice
  6. Archives communales Finhaut
  7. association Geneviève Lugon-Moulin
  8. Sandro Benedetti, Les voies de communication et l’économie touristique – l’exemple de la vallée du Trient, dans Les chemins historiques du canton du Valais, ViaStoria – OFROU, Berne 2003
  9. Louis Coquoz, Salvan – Fins-Hauts avec petite notice sur Trient, imprimerie Charles Pache, Lausanne 1899
  10. Sandro Benedetti, La liaison Chamonix-Martigny au temps des diligences – Infrastructures touristiques au XIXe siècle, dans Les chemins et l’histoire 2007/1 L’époque des calèches, ViaStoria, Berne 2007
  11. Sandro Benedetti, Le sentier didactique, un outil pour le développement durable du tourisme alpin – Exemples de réalisation à Finhaut. Balcon du Mont-Blanc, Sentier des dinosaures et A Travers Finhaut, Université de Lausanne, octobre 1998
  12. http://www.nant-de-drance.chet
  13. Danielle Decrouez, La géologie de la vallée du Trient, bulletin hors-série de l’association Vallis Triensis, Genève-Finhaut 2004

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