Fleurdelisé

Fleurdelisé

Drapeau du Québec

Drapeau du Québec
Drapeau du Québec depuis 1948
Utilisation FIAV 110100.svg Symbole version officiel
Proportions 2:3
Adoption 21 janvier 1948
Éléments Croix blanche sur fond azur, ornée de quatre fleurs de lys

Le drapeau du Québec ou le fleurdelisé[1] est le drapeau national[2],[3] du Québec. Il est composé d'une croix blanche et de quatre fleurs de lys de la même couleur sur fond azur.

Le drapeau est adopté par le gouvernement du Québec pendant le mandat du gouvernement de Maurice Duplessis. Il est élevé pour la première fois le 21 janvier 1948 à 15 heures, heure locale, au parlement provincial situé à Québec.

Le fleurdelisé flotte aujourd'hui partout dans le monde sur les délégations et bureaux du Québec à l'étranger[4].

Sommaire

Description du drapeau

La description héraldique du drapeau est : « d'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre fleurs de lys du même ».

En héraldique, « l'azur » correspond au bleu et « l'argent » au blanc.

Symbolisme

Le drapeau du Québec flottant au vent

De couleur blanche, la croix renvoie au catholicisme. Centrée et droite, elle est typique des anciens royaumes d’Europe occidentale. L'utilisation de croix blanches sur les drapeaux français remonte au XIIIe-XIVe siècle.

Comme pour le « Carillon », ancêtre direct du fleurdelisé, le bleu symbolisait à l'origine la Vierge Marie. S’éloignant peu à peu de sa symbolique originelle, la couleur du drapeau est devenue nettement plus foncée au fil des années. Les drapeaux bleus à croix blanche sont attestés en France comme symboles militaires ou de la marine marchande dès le XVIe siècle.

Blason de la maison royale de France

Quant au lys comme symbole de la monarchie française, il est attesté à partir du XIIIe siècle (même si une légende le fait remonter à Clovis). Les fleurs de lys du drapeau québécois se distinguent de celles du blason royal français par leur couleur. Les premières sont blanches, la couleur du catholicisme, mais aussi celle du royaume de France sous les Bourbons, les fondateurs de la colonnie. Les secondes sont dorées, la couleur des Capétiens directs. Même si elles ont été apposées sur le drapeau du Québec afin de rappeler l’époque de la Nouvelle-France, ces fleurs de lys blanches ne symbolisent pas pour autant un quelconque attachement du peuple québécois à la monarchie française. Le lys de l'héraldique, décliné en différentes couleurs selon les régions, s'est imposé comme symbole de la francité nord-américaine, du moment que la feuille d'érable devint un emblème pan-canadien.

Protocole

Le ratio officiel du drapeau est de 2:3, mais il existe une variante 1:2 qui est utilisée lorsque le drapeau flotte avec le drapeau du Canada pour respecter la convention officieuse qui veut que deux ou plusieurs drapeaux flottant ensemble doivent avoir les mêmes dimensions. Les drapeaux des autres provinces canadiennes qui ont un ratio différent de 1:2 existent également dans une variante 1:2.

Historique

Le désir des Canadiens français de la province pour un drapeau distinct précède la confédération canadienne. Lors des insurrections de 1837-1838 et de la proclamation de la très éphémère République du Bas-Canada, le drapeau des patriotes, composé de trois bandes horizontales verte, blanche et rouge, fut brandi. Les couleurs représentaient chaque diversité supportant la libération des Canadiens français. Le vert aux Irlandais, le blanc aux Canadiens français et le rouge aux Britanniques. Il fut par la suite adopté par la Société Saint-Jean-Baptiste.

Le tricolore français était également souvent utilisé par l'ensemble des francophones lors des premières années de la confédération canadienne. Le drapeau actuel des Acadiens en est un exemple.

Le Carillon

L'ancêtre du fleurdelisé moderne fut créé par Elphège Filiatrault, un prêtre de Saint-Jude, dans le diocèse de Saint-Hyacinthe. Appelé le drapeau de Carillon, il ressemblait au drapeau moderne sauf que les fleurs de lys étaient aux quatre coins pointant vers l'intérieur. Il s'était inspiré d'une bannière qui n'avait pas de croix mais portait la figure de la Vierge Marie au centre, la Bannière de Carillon. L'abbé Filiatrault en eu l'idée suite au déploiement de cette bannière lors de certains défilés de la Saint-Jean Baptiste depuis 1848. Les canadiens-français défilaient avec beaucoup d'émotion derrière la bannière qui aurait été portée par la milice canadienne lors de la victoire de Bataille de Fort Carillon (maintenant Ticonderoga) du général Louis-Joseph de Montcalm. Le Carillon fut élevé le 26 septembre 1902 et est préservé à Saint-Hyacinthe, dans des archives.

Une variante du drapeau d'Elphège Filiatreault qui fut beaucoup utilisé était frappé d'un Sacré-Cœur en son centre ; on l'appelait le Carillon-Sacré-Cœur. Ce drapeau fut adopté par la société Saint-Jean Baptiste comme drapeau officiel des Canadiens français.

Cependant, les Canadiens français de l'Ontario refusèrent ensuite de l'utiliser comme bannière ; dans les années 1970, un drapeau fleurdelysé vert et blanc fut adopté pour représenter les Franco-Ontariens. Les Acadiens avaient déjà ajouté une étoile jaune-dorée au coin supérieur gauche du tricolore français.

Le dernier Blue Ensign utilisé officiellement au Québec. Il s'agit d'une version modifiée en 1939 afin d'inclure les nouvelles armoiries du Québec. Ce drapeau n'a jamais été approuvé par Sa Majesté[5].

Le 26 mai 1868, la reine Victoria accorda un Ensign au Québec qui, dès ce moment, put être utilisé comme le drapeau officiel du Québec. Il s'agissait d'un Blue Ensign avec l'Union Jack dans le coin supérieur gauche et les armoiries du Québec à la droite. Il semblerait cependant qu'il fut utilisé très rarement : plusieurs sources, incluant le site du gouvernement du Québec[6], mentionnent que ce fut l'Union Jack qui flotta au-dessus du parlement jusqu'au 21 janvier 1948 et non le Blue Ensign. De plus, en 1938, à l'ouverture d'une école minière à Val-D'Or, le drapeau utilisé pour représenter le gouvernement du Québec fut un emblème. Ceci fut fait à la demande de Burroughs Pelletier, qui fut avisé que le ministère voulait un symbole, mais qu'il était incertain lequel utiliser.

En 1947, un membre indépendant de l'Assemblée nationale, René Chaloult, dépose une motion demandant la création d'un drapeau québécois pour remplacer l'impopulaire Red Ensign canadien. Plusieurs idées furent développées entre Chaloult, Lionel Groulx et Maurice Duplessis. Une de ces idées incorporait une feuille d'érable rouge (symbole qui fut par la suite utilisé pour le drapeau du Canada). Burroughs Pelletier fut aussi approché pour présenter quelques projets à Duplessis, dont aucun ne furent adoptés. Maurice Duplessis choisit plutôt d'adopter le Carillon, très populaire. Pelletier fut consulté sur l'apparence du drapeau, et sur son conseil les fleurs de lys du Carillon ont été pointées vers le haut pour être conforme aux règles de l'art héraldique.

Le 21 janvier 1948, un nouveau drapeau fut adopté et fut élevé au dessus du Parlement l'après-midi même. Apparemment, ce fut le Carillon qui vola cette journée puisque le Fleurdelisé moderne ne fut pas disponible et ce, jusqu'au 2 février[réf. nécessaire].

Le drapeau fut adopté par décret ministériel et la nouvelle fut présentée à l'Assemblée législative comme étant plus ou moins un fait accompli avant même que la motion de René Chaloult ne fût débattue. Le chef de l'opposition Adélard Godbout exprima son accord, tout comme René Chaloult. Une loi gouvernant l'usage du drapeau fut par la suite officiellement adoptée par la législature le 9 mars 1950. Une version plus récente de celle-ci fut adoptée en 2002.

Levée et salut du drapeau

Lors de la levée du drapeau, celui-ci doit être hissé en un mouvement ferme et vif. Cependant, lorsqu'il est ramené, cela doit se faire lentement et soigneusement. Après avoir hissé le drapeau, les participants sont invités à respecter une minute de silence. Ensuite, une personne doit réciter la formule du salut du drapeau[1] :

« Drapeau du Québec, salut!
À toi mon respect, ma fidélité, ma fierté.
Vive le Québec,
Vive son drapeau! »

Faits divers

  • Un sondage mené en 2001 par la North American Vexillological Association vota le Fleurdelisé comme étant le plus beau drapeau provincial/territorial et le 3e plus beau drapeau de tous les états, provinces et territoires du Canada et des États-Unis[7].
  • Seulement deux drapeaux de provinces canadiennes ne contiennent pas les armoiries de leur province, celui du Québec et celui de Terre-Neuve-et-Labrador.

Notes et références

  1. a  et b Bref historique du drapeau fleurdelisé sur le site de la Fête nationale du Québec, Mouvement national des Québécoises et Québécois. Consulté le 8 août 2009.
  2. Règlement sur le drapeau du Québec, Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec, Gouvernement du Québec. Consulté le 8 août 2009.
  3. Le drapeau national, Gouvernement du Québec. Consulté le 8 août 2009.
  4. Le drapeau national - Histoire, Gouvernement du Québec. Consulté le 8 août 2009.
  5. Phil Nelson, « Flag History of Quebec (Canada) », 16 août 2003. Consulté le 8 août 2009.
  6. Gouvernement du Québec, « Le fleurdelisé: reflet de notre histoire en Amérique » sur www.drapeau.gouv.qc.ca, 2006.
  7. (en) North American Vexillological Association (NAVA), « New Mexico tpps State/Provincial flags survey, Georgia loses by wide margin » sur www.nava.org, 2001.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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