Forces belges libres

Forces belges libres

Les Forces belges libres étaient au cours de la Seconde Guerre mondiale les membres des forces armées belges qui ont continué le combat contre les puissances de l’Axe après la reddition de l'armée belge et l'occupation de la Belgique par le Troisième Reich. Les Belges ont combattu sur plusieurs théâtres d’opérations, y compris la Grande-Bretagne, l’Afrique de l’Est et le Nord-ouest de l’Europe.

La décision du Roi Léopold III de déposer les armes le 28 mai 1940 ne fut pas acceptée par les membres du gouvernement belge en exil (dirigé par le premier ministre Hubert Pierlot), qui avait fuit à Paris et par la suite à Londres. Sous les auspices de ce gouvernement, les forces armées belges furent organisées de façon à continuer les opérations militaires en tant que composante des forces Alliées, et les troupes coloniales belges disponibles au Congo belge furent mises à la disposition de l’effort de guerre allié.

Sommaire

Forces belges libres terrestres

Les forces terrestres des Forces belges libres provenaient de trois sources différentes. Il s’agissait de la Force publique au Congo, d’expatriés belges du Royaume-Uni et du Canada, ainsi que de Belges émigrés dans le reste du monde touchés par un ordre de mobilisation générale, et, après septembre 1944, de Belges libérés par la campagne alliée en Europe de l’Ouest.

Troupes coloniales belges en Afrique

Trois brigades d’infanterie furent mobilisées au sein de la Force Publique au Congo en vue de combattre aux côtés des Alliés en Afrique. Ces troupes combattirent dans les campagnes menées contre l’Italie en Abyssinie et en Éthiopie en 1941. En mai 1941, après les victoires d'Asosa, Gambela, Bortaï et Saïo, le Major Général Gilliaert coupa la retraite du Général Italien Gazzera en Éthiopie et accepta la reddition de 7 000 de ses hommes[1]. Après la conclusion victorieuse de ces campagnes, la 1re brigade coloniale belge fut renommée la Brigade coloniale motorisée belge et servit dans un rôle de garnison chargé d’assurer la sécurité des arrières au Caire (Égypte) et en Palestine sous mandat britannique de 1943 à 1944[2]. Les troupes coloniales belges en Afrique disposaient de vieilles armes et d’équipement comme le mortier Stokes et le canon de 75mm Saint Chamond[3].

Brigade Piron

Des Belges et certains Luxembourgeois se trouvant au Royaume-Uni et au Canada, comprenant 163 rescapés de Dunkerque, furent recrutés à partir du 25 mai 1940 pour former la 1re brigade belge d’infanterie[4]. Le commandant de ces forces terrestres en Grande-Bretagne était le Général van Strijdonck de Burkel. En raison du manque d’effectifs disponibles, l’unité crut lentement, en commençant par une unité de la taille d’un bataillon pour finir à celle d’une brigade en janvier 1943. Au départ, la brigade comprenait trois compagnies de fusiliers motorisés, une batterie d’artillerie, une compagnie du génie, un escadron de véhicules blindés et des unités de support[4]. La brigade débarqua à Arromanches en Normandie le 8 août 1944 et combattit durant le mois qui suivit sur la côte nord de la France. Plusieurs villes de la côte française conservent le souvenir de leur libération par les soldats belges. Ceux-ci atteignirent la Belgique le 3 septembre, étant incorporés à la 1re Armée canadienne. Alors que le gouvernement reconstituait une force armée, les Belges combattirent au Sud des Pays-Bas jusqu’en décembre 1944. Ensuite, après sa réorganisation, la brigade comporta trois bataillons d’infanterie, un régiment d’artillerie de six batteries et un régiment de véhicules blindés. En avril 1945, elle retourna au combat aux Pays-Bas et ses unités combattirent à Nimègue et Walcheren. Egalement connue sous le nom de Brigade Piron (du nom de son commandant, le Colonel Jean-Baptiste Piron), la brigade belge était équipée d’armes et de matériel britannique.

Article détaillé : Brigade Piron.

Forces spéciales belges

Les soldats belges au Royaume-Uni contribuèrent également à la formation d’une compagnie au sein des commandos britanniques (désignée sous le nom de 4e compagnie, n° 10 des commandos inter-Alliés). Les commandos belges combattirent en Italie, en Yougoslavie et à Walcheren. Fin 1944, deux autres compagnies de commandos furent créées en incorporant des effectifs disponibles au sein de ce qui avait été la Résistance belge[5]. La Belgique fournit également un régiment de la taille d’un bataillon au Special Air Service, combattant dans le Nord de la France, en Belgique occupée et aux Pays-Bas de 1944 à 1945.

Bataillons de fusiliers

Les effectifs libérés furent utilisés pour former 57 bataillons de fusiliers (infanterie), quatre bataillons du génie et quatre bataillons de pionniers ainsi que 34 bataillons de transport motorisé d’octobre 1944 à juin 1945[5]. L’essentiel des bataillons d’infanterie fut utilisé les zones de l’arrière. Cette tâche acquit de plus en plus d’importance au fur et à mesure que de grandes parties de l’Allemagne étaient conquises en 1945. La présence de troupes belges légèrement équipées permettait aux unités mieux équipées des principaux Alliés de poursuivre les opérations de combat sans avoir à détacher des éléments chargés de veiller à la sécurité de leurs lignes de communication. Toutefois, environ vingt de ces bataillons d’infanterie furent utilisés dans les combats lors de la bataille des Ardennes, aux Pays-Bas, dans la tête de pont de Remagen ainsi qu’à Pilsen en Tchécoslovaquie[5]. En Belgique, le 5e bataillon de fusiliers jouit d’une reconnaissance particulière en raison de ses actions avec l’armée américaine au cours de la bataille des Ardennes.

Forces belges libres maritimes

Au cours de la guerre, la marine belge disposait de deux corvettes et d’un groupe de dragueurs de mines. La marine participa à la bataille de l’Atlantique et disposait de 350 hommes en mai 1943[2].

Force belges libres aériennes

Au départ, les aviateurs belges de la Royal Air Force étaient des membres à titre individuel des escadrons britanniques. La Belgique fournit 29 pilotes au Fighter Command au cours de la bataille d'Angleterre. Par la suite, certains des pilotes belges furent incorporés au sein de deux escadrilles complètement belges, la 349e (créée en novembre 1942) et la 350e (créée en novembre 1941). Une troisième escadrille belge, intégrée d'abord à l'aviation sud-africaine, a rejoint les deux autres escadrilles en Angleterre. En juin 1943, environ 400 pilotes belges servaient dans la RAF[6]. Faisant initialement partie de la défense aérienne du Royaume-Uni, les deux escadrilles combattirent par la suite dans la campagne en Europe de l’Ouest, incorporées au 21e Groupe d’armées avec les groupes n° 83 et 84 de la RAF[7]. Le raid britannique sur le quartier général de la Gestapo à Copenhague le 22 mars 1945 était commandé par un chef d’escadrille belge, Michel Donnet[8]. En tout, près de 1 200 Belges servirent dans la RAF[2]. Les Belges volèrent au commandes de Spitfires et de Tomahawks.

La fin de la guerre et après

En définitive, les Belges mobilisèrent près de 100 000 hommes sous les drapeaux entre le moment de la reddition de 1940 et le jour de la victoire finale sur l’Allemagne[9]. A la fin de la guerre, cinq des brigades créées par la Belgique au moment de la libération et la brigade Piron formèrent deux divisions de la nouvelle armée belge qui furent utilisées dans les derniers combats de 1945. Les commandos et les membres belges des S.A.S. formèrent le Régiment des paracommandos et les escadrilles 349 et 350 de la R.A.F. constituèrent la base de la nouvelle Force aérienne belge. Cet effort de participation militaire (supérieur à celui des autres petites puissances européennes) permit à la Belgique de disposer d'une zone d'occupation dans l'Allemagne vaincue aux côtés de Américains, des Anglais et des Français. Ce secteur belge fut, plus tard, transformé en un "créneau" de l'O.T.A.N. dont le territoire, aux côtés des créneaux anglais et américains, s'étendait de la frontière belge au rideau de fer et alla jusqu'à mobiliser en permanence 40.000 hommes avec leurs familles et toutes les installations militaires et civiles nécessaires.

Bibliographie

  • (en) Commonwealth Divisions 1939-1945, Malcolm A. Bellis, U.K.: John Rigby, 1999.
  • (en) Foreign Volunteers of the Allied Forces 1939-45, Nigel Thomas, London: Osprey, 1998.
  • (en) Forgotten Allies Vol. 1, J. Lee Ready, Jefferson: McFarland and Co., 1985.
  • (en) Victory in the West Vol. II, L. F. Ellis, London: HMSO, 1968.

Notes et références

  1. Forgotten Allies, Vol. 1, p. 44
  2. a, b et c (en) Foreign Volunteers of the Allied Forces, 1939 - 45, p. 17
  3. (en) Commonwealth Divisions 1939 - 1945, p.45
  4. a et b (en) Foreign Volunteers of the Allied Forces, 1939 - 45, p. 15
  5. a, b et c (en) Foreign Volunteers of the Allied Forces, 1939 - 45, p. 16
  6. (en) Forgotten Allies, Vol. 1, p.254
  7. (en) Victory in the West, Vol. II, p. 390
  8. (en) Forgotten Allies, Vol. 1, p.405
  9. http://www.belgianbadges4046.be/index2.htm



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